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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 11:33
(Dépêches)



A Drancy, les ambiguïtés de Jean-Christophe Lagarde

Mais quel jeu étrange joue donc Jean-Christophe Lagarde, maire (UDF) de Drancy ? Officiellement, le député de la 5e circonscription de la Seine-Saint-Denis concourt pour sa réélection sous les couleurs de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem). Il s'est toutefois déclaré sous l'étiquette "Bobigny-Drancy". "Mon premier parti, c'est Bobigny et Drancy", les deux villes composant sa circonscription, explique-t-il dans le journal adressé aux électeurs de sa commune.

Jeudi 24 mai, quand François Bayrou a lancé la campagne des candidats du MoDem, au Zénith de Paris, il a préféré rester à Drancy. Deux jours plus tôt, en revanche, il était à Matignon quand le premier ministre, François Fillon, a donné le coup d'envoi de la campagne des candidats de la majorité. Alors, dedans ou dehors ? Le jeune élu cultive à dessein l'ambiguïté, multipliant les déclarations de bienveillance à l'égard du nouveau président de la République. "Travailler avec la nouvelle majorité ne me posera (...) aucun problème", dit-il dans un entretien à La Croix du 24 mai. Ce faisant, il n'ignore pas que l'objectif premier de M. Sarkozy est d'"assécher" les - maigres - réserves parlementaires de M. Bayrou.

Après avoir réussi à "capturer" Hervé Morin, nommé ministre de la défense, et débauché pas moins de vingt-deux députés sortants de l'UDF sur vingt-neuf, les hommes du président continuent de "travailler" ceux qui restent, en espérant rayer du paysage politique l'ancien candidat centriste. Il ne fait nul doute que M. Lagarde, élu d'un département qui, d'une certaine manière, symbolise le divorce entre l'ancien ministre de l'intérieur et la banlieue, constituerait une prise de choix. Dans la Seine-Saint-Denis, M. Lagarde s'est efforcé, surtout, de ménager ses chances de réélection en évitant d'avoir à affronter une candidature de l'UMP. Lui qui avait été un des porte-parole de la campagne de M. Bayrou s'est fait extrêmement discret au lendemain du premier tour de la présidentielle. Il a pris langue avec Eric Raoult, maire (UMP) du Raincy et député de la 12e circonscription de la Seine-Saint-Denis, pour parvenir à une répartition des rôles.

C'est ainsi que, si M. Lagarde a poussé la candidature de l'ex-judoka Djamel Bouras dans la 2e circonscription, face au sortant (PCF) Patrick Braouezec, il devait empêcher qu'un candidat de l'UDF-MoDem se présente face à M. Raoult, de même que dans d'autres circonscriptions sensibles. En contrepartie, lui-même était épargné par l'UMP. Dans les 4e, 8e, 10e et 13e circonscriptions de la Seine-Saint-Denis, les candidats pressentis à l'investiture de l'UDF-MoDem ont ainsi été dissuadés de se présenter. En dépit de cet arrangement, Ahmed Khalifi a néanmoins déposé in extremis sa candidature au nom de l'UDF-MoDem dans la circonscription de M. Raoult. Au grand dam de ce dernier, qui accuse M. Lagarde de "déloyauté".

Pour l'heure, le maire du Drancy se concentre sur un second tour qui est loin d'être gagné dans une circonscription qui a voté à 66,8 % à Bobigny et à 52,6 % à Drancy pour Ségolène Royal à la présidentielle. Quant à ce qu'il fera après, s'il est élu, M. Lagarde, là aussi, entretient le doute : "On verra si nous avons ou non un groupe parlementaire", se contente-t-il de répondre.

Patrick Roger (Le Monde),  le 28 mai 2007, 14h39





Disputés ou emblématiques, 20 points chauds des législatives

Le premier tour des législatives donnera lieu à des confrontations très disputées ou très emblématiques dans vingt circonscriptions de métropole et d'Outre-mer sur les 577 en jeu le 10 juin.

Gironde (2e) : de retour à la mairie de Bordeaux, Alain Juppé part à la reconquête de son ancien siège avec une épée de Damoclès: Ségolène Royal a dominé la circonscription le 6 mai (54,66%), qui fut celle de Chaban-Delmas. En jeu, son avenir au gouvernement, voire politique.

Paris (12e) : La plus disputée de la capitale, déterminante pour les municipales de 2008. L'avocat médiatique Arno Klarsfeld, ami de Nicolas Sarkozy, investi après la présidentielle, affronte la socialiste Sandrine Mazetier, très implantée.

Sarthe (4e) : A priori François Fillon ne craint rien, réélu au 1er tour en 2002 avec 55% des voix. Mais Sarkozy n'y a fait que 50,3% le 6 mai. Le Premier ministre affronte à nouveau Stéphane Le Foll, bras droit de François Hollande.

Paris (21e) : Bataille entre socialistes dans une des circonscriptions les plus à gauche de Paris. Le maire et député sortant Michel Charzat, exclu du PS, se maintient face à George Pau-Langevin, proche de Delanoë.

Saône-et-Loire (6e) : Duel d'Arnaud: Montebourg, pour le PS, Danjean, pour l'UMP. Le premier, largement réélu en 2002, veut sauver son siège, conquis en 1997. Le second rêve d'une victoire symbolique contre un proche de Royal.

Eure (1re) : l'ex-bras droit de Dominique de Villepin, Bruno Le Maire, parachuté dans ce fief de Jean-Louis Debré (61,73% en 2002) fait face à la fronde de l'ancien dirigeant de l'UMP locale, Louis Petiet.

Isère (1re) : Alain Carignon, ex-maire de Grenoble, veut revenir en politique après son passage en prison pour «corruption» mais se heurte à une dissidence du sortant de la majorité, Richard Cazenave. Sa personnalité controversée pourrait offrir une chance à la candidate PS.

Paris (1re) : Martine Billard, une des trois Verts sortants, est en situation délicate dans le cœur historique de Paris qu'elle a conquis en 2002 et où elle affronte à nouveau le maire UMP du 1er Jean-François Legaret.

Indre (1re) : Le président socialiste de la région Centre, Michel Sapin, veut reconquérir, avec de bonnes chances, le siège perdu par le PS en 2002, détenu par l'UMP Jean-Yves Hugon. Mais il doit faire face à la dissidence d'un ex-socialiste.

Alpes de Haute-Provence (1re) : Co-directeur de campagne de Ségolène Royal, le maire de Digne Jean-Louis Bianco doit batailler ferme pour conserver un siège conquis en 1997. Dan sa circonscription, le 6 mai, la candidate socialiste a été minoritaire.

Val-d'Oise (5e) : Sur la dalle d'Argenteuil qui résonne encore de la formule de Nicolas Sarkozy sur «les racailles», l'UMP Georges Mothron, vainqueur surprise à 220 voix du numéro un communiste Robert Hue en 2002, aura du mal à préserver son siège face au candidat PS «de la diversité» Faouzi Lamdaoui.

Val-de-Marne (10e) : Dernière circonscription communiste du département, l'ex-fief de Maurice Thorez, pourrait tomber dans l'escarcelle du MRC Jean-Luc Laurent, maire du Kremlin-Bicêtre. Le maire communiste d'Ivry, Pierre Gosnat, fils d'un ancien haut dirigeant du PCF, tente de résister.

Rhône (1re) : La députée UDF Anne-Marie Comparini, une des rares à être restée fidèle à François Bayrou n'a pas la tâche facile face au jeune secrétaire départemental UMP Michal Havard. Ce qui, conjugué à une dissidence UMP, nourrit les espoirs du PRG Thierry Braillard, adjoint au maire de Lyon.

Guyane (1re) : Facilement réélue en 2002 (65,27%), la PRG Christiane Taubira est fortement menacée, Ségolène Royal n'ayant drainé que 45,53% le 6 mai. Outre son vieil adversaire UMP Rémy-Louis Budoc, elle a sur sa route le président du Conseil régional, Antoine Karam (Parti socialiste guyanais).

Corrèze (3e) : Dans l'ancienne circonscription de Jacques Chirac, le sortant UMP Jean-Pierre Dupont, presque 74 ans, fait face à la montée en puissance de la gauche: 51,9% pour Ségolène Royal le 6 mai. Après 40 ans d'hégémonie chiraquienne (Bernadette Chirac est toujours élue à Sarran), la socialiste Martine Leclerc pourrait l'emporter.

Haute-Garonne (1re) : Dans la circonscription des maires de Toulouse, où Philippe Douste-Blazy (50,84% en 2002) a renoncé à se présenter, son successeur au Capitole, le centriste Jean-Luc Moudenc est en péril face à la socialiste Catherine Lemorton.

Seine-et-Marne (2e) : Briguant un onzième mandat, le sortant UMP Didier Julia, plus ancien élu de l'Assemblée, est défié par le jeune maire UMP de Fontainebleau Frédéric Valletoux. En embuscade le bayroutiste Charles Napoléon.

Seine-Saint-Denis (4e) : Dans sa circonscription, Marie-George Buffet, députée sortante, a fini 5e le 22 avril (7,36%). A l'image de presque tous ses sortants dans ce département qui fut le joyau de la couronne rouge, la numéro un du PCF est en difficulté.

Pas-de-Calais (14e) : La vice-présidente du Front national Marine Le Pen espère bousculer le jeu dans cette circonscription où son père a fait un de ses meilleurs scores à la présidentielle: près de 19%. Le sortant socialiste Albert Facon, 64 ans, ne croit pas son siège menacé.

Finistère (3e) : Le maire de Brest François Cuillandre espère surfer sur la vague rose qui a touché la Bretagne le 6 mai pour redonner à la gauche le siège pris par Marguerite Lamour en 2002. L'ancien préfet maritime de Brest Laurent Mérer défend les couleurs du MoDem.

20 Minutes avec AFP, le 31 mai 2007, 21h16



Aurélie Filippetti, retour à la mine

Elle fut une des conseillères de Ségolène Royal. La transfuge venue des Verts capable d'une adhésion sans faille à la première dame socialiste. Aurélie Filippetti est aujourd'hui la candidate du PS, partie rejouer la "guerre de classe", dans la 8e circonscription de la Moselle, au coeur de sa Lorraine ouvrière d'origine. Une guerre qu'elle veut faire au nom du père, mineur immigré italien, face à l'héritier des Wendel, maîtres des forges. Un combat de principe et de "mémoire" qu'elle mène sans imaginer que, sur ces anciennes terres minières, l'identification avec une intello très parisienne du 5e arrondissement de Paris ne se fasse pas aussi facilement.

Opposée à Alain Missoffe (UMP), fils d'un ancien ministre du général de Gaulle, frère de Françoise de Panafieu, gendre du baron Seillière, la jeune femme est persuadée qu'elle peut gagner cette bagarre électorale. Alors, "comme (son) père", dit-elle, elle fait la sortie des usines, celle de Mittal à Rombas ou Richemont, ou de TRW à Bouzonville. Elle arpente les marchés de Falck ou Creutzwald pour faire sa propagande "comme l'enfant du pays".

De ces terres industrielles, elle connaît surtout celles des cités voisines de la 7e circonscription de Longwy. C'est là qu'elle a grandi, à Audun-le-Tiche, en face d'une usine de sidérurgie. Non loin de la mine où son père, délégué CGT et militant communiste, descendait tous les jours avant d'aller haranguer ses camarades. La jeune femme rêvait de s'y présenter, mais le PS local s'y est opposé, lui préférant un candidat du cru. Alors elle s'est contentée d'un retour "juste à côté".

Partie à Paris, à 20 ans, pour entrer à Normale Sup et sortir agrégée de lettres classiques, elle refuse de se laisser appeler "la parachutée". "Je ne vais quand même pas m'excuser d'avoir pu intégrer une grande école à Paris, s'écrie-t-elle. Mon père trouvait normal que les ouvriers aient accès aux belles choses."

ENTRE-DEUX

Il y a pourtant sous la mèche brune qui encadre son long visage un peu de cette peur d'avoir trahi ses origines, ce qu'elle a toujours cherché à repousser avec ses choix. D'abord en acceptant les postes de professeure remplaçante dans des collèges de banlieue où elle a du mal à trouver sa place. Puis en écrivant ce livre si autobiographique, Les Derniers Jours de la classe ouvrière (Stock 2005), où elle raconte joliment les années de déclin de la Lorraine ouvrière et solidaire à travers une histoire familiale romancée.

Elle est dans le même entre-deux, aujourd'hui encore, quand elle cite, en jean dernier cri et chemisier blanc classique, L'Etabli, de Daniel Linhart, comme "livre fondateur" au côté de Dos Passos et son Amérique prolétaire ou qu'elle écoute Green Day, un groupe post-grunge dont le dernier tube est une reprise du Working Class Hero de John Lennon.

C'est un peu sa faille. Etre si fière de ses racines, de l'histoire du grand-père résistant communiste déporté, de ses origines de cette France de l'Est où on parle encore allemand. Mais sans parvenir à l'incarner. Elle, la "bobo-prolo", comme la surnomme Yves Cochet. Elle qui est partie pour réussir et vivre dans un bel appartement du coeur de Paris, le bourgeois 5e.

C'est dans ce fief de la Chiraquie qu'elle découvre la politique, adhère aux Verts après la campagne menée par Daniel Cohn-Bendit lors des européennes de 1999. Vive, jolie et directe, elle est repérée par Yves Cochet, alors ministre de l'environnement succédant à Dominique Voynet à l'été 2001. Aurélie Filippetti y devient "conseillère technique à la pensée". Ce titre lui va comme un gant, elle qui se reconnaît comme "un peu trop intello". Lors de sa première réunion interministérielle, alors qu'elle vient de faire son introduction sur le développement durable avec force citations de Robert Castel ou Stéphane Beau, un conseiller de Bercy l'interrompt : "Tu ne vas pas citer Bourdieu, non plus !"

En 2000, lors de la préparation des municipales, elle se bat pour la parité des têtes de listes et rafle celle du 5e. Elle passe bien dans les médias, mène une campagne tambour battant contre le "système Tiberi", cornaquée par le secrétaire départemental de Paris, Jean-Marc Brulé, et se fait élire conseillère municipale au côté de Lyne Cohen-Solal. "Elle était très présente, pas langue de bois. Elle aime qu'on la voie, parfois jusqu'à l'excès. Un peu comme Voynet il y a vingt ans !", décrit Yves Cochet, député de Paris. Un excès qui lui joue parfois des tours.

PLUME

Comme en 2003, quand, au lendemain d'une agression antisémite, alors porte-parole des Verts Paris, elle se déclare "sioniste propalestinienne" et appelle à défiler avec les drapeaux palestiniens et israéliens mêlés lors d'une manifestation contre la guerre en Irak. Ses ennemis chez les Verts, qui la trouvent déjà "trop paillettes", se déchaînent. Elle ne comprend pas, s'éloigne un peu et parle de son "lent désamour".

Mais ces inimitiés la suivront jusqu'à l'automne 2006, où elle tente de revenir en postulant pour la circonscription de Longwy. Elle dit vouloir se battre pour cette région "encore sinistrée". Les Verts lui refusent l'investiture. C'est le rejet de trop : elle quitte le parti écologiste, dénonçant "la confiscation du pouvoir par un quarteron d'apparatchiks". "Elle n'a pas compris que chez les Verts il n'y a pas de place pour des gens qui veulent aller vite", explique Sergio Coronado, ancien porte-parole. "C'est un peu triste, elle aurait dû croire en son enracinement dans le 5e arrondissement, mais elle est attirée par les étoiles", corrige un autre dirigeant. La jeune femme n'a pas tardé, en effet, à retomber sur ses pieds.

Quinze jours après sa démission fracassante, Patrick Mennucci, proche de Ségolène Royal, la contacte et lui propose de rejoindre l'équipe de campagne. En avril 2006, elle avait pris les devants en envoyant une note sur la Lorraine à la candidate socialiste, alors en déplacement dans la région. Elle la revoit pendant l'été, à Mougins. "Aurélie avait envie d'une voie réformiste", raconte M. Mennucci. Elle sera donc une des plumes de la candidate, écrivant notes et argumentaires et organisant des rencontres avec les intellectuels et artistes. Malgré quelques couacs, comme l'exigence du chant de La Marseillaise, la jeune femme est encore emballée par la campagne. "C'était une PME face à une machine de guerre, mais Ségolène était excellente", assure-t-elle.

Alors, continuer au PS ? "Forcément avec elle, car elle a commencé à construire un renouveau à gauche", martèle sa voix douce. Elle veut y contribuer et "travailler sur le fond, l'analyse du monde", pour être "prêts la prochaine fois". En attendant, elle prend le train vers la Moselle. Loin de ce Paris qu'elle a appris à goûter.

Sylvia Zappi (Le Monde), le 1er juin 2007, 14h56



A Melle, parachutage d'une jeune socialiste sur les traces de Ségolène Royal

























MELLE (AFP) - Près de 20 ans après le parachutage de Ségolène Royal dans les Deux-Sèvres, une jeune socialiste arrivée dans les mêmes conditions, Delphine Batho, va tenter de conserver la circonscription de Melle laissée vacante par l'ex-candidate à la présidentielle.

Réélue régulièrement depuis 1988, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, a en effet décidé de ne pas se représenter pour "respecter la règle socialiste du non-cumul des mandats".

Delphine Batho, secrétaire national du PS chargée de la sécurité, a été nommée par le bureau national du Parti socialiste, à l'initiative de Mme Royal. Elle débarque dans la deuxième circonscription des Deux-Sèvres à 34 ans, le même âge que l'actuelle députée il y a dix-neuf ans.

"C'est une responsabilité supplémentaire de se présenter dans cette circonscription. Il faut être à la hauteur, faire ses preuves", reconnaît la candidate.

"Mais c'est également une chance de s'impliquer sur ce territoire pour continuer le travail effectué depuis 19 ans par Ségolène Royal", précise-t-elle.

Comme l'actuelle députée, la jeune candidate affiche une grande détermination et un moral à toute épreuve.

Cela lui a été bien utile pour faire face à la fronde d'Eric Gauthier (PS), le suppléant de Mme Royal, qui voulait se présenter et contestait sa légitimité puisqu'elle n'avait pas été élue par les militants. Il a fallu l'intervention de Ségolène Royal et une primaire remportée par Delphine Batho pour clarifier la situation à quelques heures de la clôture des inscriptions.

Depuis, la candidate PS, "confortée et renforcée par la confiance des militants", a obtenu le soutien du Parti radical de gauche et du mouvement républicain et citoyen.

Delphine Batho a l'avantage de se lancer dans une circonscription qui a confirmé son ancrage à gauche à l'élection présidentielle en votant à 58,41% pour Ségolène Royal au second tour.

Mais la candidate du Mouvement démocrate, Simone Gendreau-Donnefort, 65 ans, maire de Saint-Martin-d'Entraigues, espère tirer profit des tensions apparues dans le camp socialiste.

"Nous sommes sur un socle radical", souligne cette candidate qui "connaît bien cette circonscription" pour avoir été présidente du Pays Mellois, et qui "souhaite apporter une autre vision politique que celle des Parisiens".

Après avoir tenté un parachutage en 2002, l'UMP a préféré faire confiance à un homme du cru, Jean-Pierre Griffault, 60 ans, conseiller général et maire de Salles.

"La campagne sera difficile, mais nous sommes habitués. On ne changera pas de route", avertit celui qui avait infligé une défaite à Ségolène Royal en l'écartant du conseil général en 1998.

Les trois principaux candidats se présentent pour la première fois aux élections législatives, tout comme Jean-Romée Charbonneau, conseiller régional et secrétaire départemental du Front national. Cinq autres femmes et un homme sont en lice.

Par Didier Beynac, le dimanche 27 mai 2007, 13h58





Législatives : duel fratricide entre socialistes dans la 21e de Paris

PARIS (AFP) - Fief de gauche, la 21e circonscription de Paris est l'enjeu d'un duel fratricide entre socialistes avec la justice en arbitre pour compter les points, entre Michel Charzat, maire du XXe arrondissement et député sortant, exclu pour dissidence, et la candidate officielle, George Pau-Langevin.

Si les deux candidats s'évitent, leurs avocats se sont croisés devant le tribunal de grande instance. Mercredi, c'est M. Charzat qui était sur la défensive, accusé d'avoir détourné le blog de sa concurrente sur internet. "Une gaminerie de militant un peu fougueux", minimisait son entourage.
Une "gaminerie" qui lui a cependant valu d'être condamné jeudi à 1.500 euros de réparation ainsi qu'aux dépens.

Dès le prononcé de ce jugement, M. Charzat a contre-attaqué, demandant à son avocat "d’introduire sans délai une procédure de référé afin qu’il soit mis fin aux affichages sauvages organisés par Mme Pau-Langevin" avec ses affiches officielles, "un délit puni d’une amende de 9.000 euros".

Plus tôt dans la journée, le député-maire avait affirmé avoir de multiples "munitions" contre sa concurrente sur le terrain judiciaire.

Ce duel fratricide fait suite à la décision du parti d'investir Mme Pau-Langevin, dans cette circonscription réservée pour une femme, et ce sans vote des militants locaux. Un cas unique, accuse Michel Charzat, qui soutenait la candidature de Sophia Chikirou, 28 ans, son attachée parlementaire.

"Totalement faux", rétorque Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections: "Cela a été le
cas dans 22 ou 23 circonscriptions", dit-il, justifiant le "gel" de ces circonscriptions par la volonté du PS de pousser à l'Assemblée des personnalités symboliques.

Pour M. Charzat, fabiusien, la nomination de Mme Pau-Langevin, 59 ans, Guadeloupéenne et membre du cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë, est un exemple de "dévolution bureaucratique des mandats". Une manoeuvre décidée par "un lâche", François Hollande, pour éliminer "une minorité politique".

Et Mme Chikirou, sa suppléante, d'enfoncer le clou: sur le marché Belgrand, dans le XXe arrondissement, elle parle de "la terreur rose à Paris imposée par Delanoë". Pour elle, Mme Pau-Langevin doit sa désignation à sa seule "couleur de peau".

"Moi, on m'a fait comprendre que je n'étais qu'une beurette", explique cette Kabyle d'origine, accusant le PS d'avoir mis en oeuvre des "quotas ethniques".

Dans sa permanence au coeur du XXe arrondissement, la candidate officielle du PS réfute l'étiquette de parachutée. Et souligne que M. Charzat vit dans le XVIe arrondissement, contrairement à elle.

Pour Mme Pau-Langevin, avocate de formation et ancienne présidente du MRAP, la décision de M. Charzat est "une réaction d'enfant gâté qui trépigne parce qu'on lui a pris son jouet". Selon elle, Michel Charzat, député depuis 1981 --excepté une parenthèse de 1993 à 1999-- et maire du XXe depuis 1995, fait passer "son amour-propre avant l'intérêt du peuple de gauche".

Quant à l'idée d'un "désistement républicain" en faveur du candidat socialiste le mieux placé au soir du premier tour, elle refuse de l'évoquer. Estimant peu crédible la promesse de M. Charzat sur ce point.

De quoi doper les deux principaux candidats de droite dans la circonscription, qui rêvent d'une triangulaire. Avec en ligne de mire pour Didier Bariani (MoDem) ou Raoul Delamare (UMP) une victoire inespérée, dans une circonscription où Ségolène Royal a fait près de 62% le 6 mai.

Par Olivier Lucazeau, le jeudi 31 mai 2007, 23h05


Législatives : Ségolène Royal soutient Malek Boutih (PS) en Charente

ANGOULÊME (AFP) - Ségolène Royal, présidente (PS) de la région Poitou-Charentes, a apporté mercredi à Angoulême son soutien à Malek Boutih, candidat investi par le PS dans le 4e circonscription de Charente, menacé par une candidature dissidente socialiste.

"Cette circonscription a donné un joli score lors du scrutin présidentiel. Je demande à tous les électeurs qui m'ont fait confiance de reporter cette confiance sur Malek Boutih. Je crois que le défi qu'il se lance aujourd'hui est une chance pour ce territoire", a déclaré Mme Royal lors de sa visite d'une vingtaine de minutes à la permanence électorale de M. Boutih.

"Il faut absolument qu'il soit élu. Il le sera", a-t-elle ajouté devant une vingtaine de militants.

"C'est la victoire qui va refaire l'union", a-t-elle répondu à la presse au sujet de l'existence d'une candidature dissidente, celle de Martine Pinville, qui avait été désignée par un vote des militants locaux en juin 2006 avant que le PS n'investisse M. Boutih.

M. Boutih a pour sa part reconnu que la visite de Mme Royal était "le meilleur soutien qu'il pouvait attendre", se félicitant d'allier "plaisir, adéquation politique et efficacité".

Même s'il s'est refusé à se projeter sur l'après-législatives, le secrétaire national PS aux questions de société a évoqué l'avenir du parti socialiste en s'adressant à Mme Royal: "On a besoin de toi. On a un atout maître avec toi". "Avec le travail qu'elle a fait, elle jouera un rôle majeur", a-t-il ajouté.

Dans cette circonscription, le député PS sortant, Jean-Claude Beauchaud, a choisi d'être suppléant de la dissidente, Martine Pinville. "Ségolène Royal est dans une logique de parti", a-t-il indiqué à l'AFP. "Mais, en ce qui me concerne, elle n'est pas dans une logique affective. En 1993, nous étions, elle et moi, les deux seuls députés PS de Poitou-Charentes. On a toujours été dans la même tendance. Je comprends sa venue, mais je ne l'apprécie pas."

Mme Royal a ensuite rencontré dans l'après-midi le candidat PS dans la 1ère circonscription, Jean-Claude Viollet, et la candidate socialiste dans la 2e, Marie-Line Reynaud.

Par ailleurs, Ségolène Royal a assuré mercredi devant la presse à Jarnac, où est enterré François Mitterrand, avoir "beaucoup appris" auprès de l'ancien président de la République et notamment que "la politique, c'est un effort au long cours".

S'exprimant lors d'un déplacement de soutien à Marie-Line Reynaud, candidate PS aux législatives dans la 2e circonscription de Charente, Mme Royal a affirmé avoir "beaucoup appris (...) pendant sept ans" au côté de l'ancien président.

"J'ai appris une chose de lui : il a mis plusieurs fois pour être élu président de la République. La politique, c'est un effort au long cours. Il ne faut jamais se laisser abattre par des moments qui sont moins gratifiants que d'autres", a poursuivi la candidate malheureuse du PS aux présidentielles.

Plus tôt dans la journée, revenant sur le meeting du PS mardi à Paris, Mme Royal avait dit avoir retenu les "Merci Ségolène" scandés par les militants: "Ca fait quand même plaisir après cette longue campagne."

Lors de ce meeting, "j'ai senti que l'énergie était toujours là, la mobilisation populaire aussi. Ca prouve que l'élection présidentielle est une étape, vers autre chose, et c'est ça qui est important", avait-elle affirmé.

Interrogée sur les mesures fiscales annoncées par le président de la République Nicolas Sarkozy sur les emprunts immobiliers, Mme Royal a chiffré ces mesures "aux alentours de 5 milliards d'euros" et demandé des "précisions, des explications et surtout des mesures d'accompagnement pour éviter que ces mesures fiscales n'entraînent une hausse non maîtrisée du prix des logements".

Evoquant "ceux qui s'inquiètent parce qu'ils n'auront jamais les moyens d'accéder à la propriété", Mme Royal a estimé: "Il faut aussi des mesures sur le logement locatif, avec un contrôle du prix des loyers, rattraper le retard dans le domaine des logements sociaux et il faut développer l'accès des prêts à taux zéro pour les gens qui n'ont pas le capital de départ".

Avant de conclure à Jarnac sa tournée charentaise de soutien aux candidats PS, la présidente de la région Poitou-Charentes a déjeuné dans un hôpital psychiatrique à La Couronne, près d'Angoulême, avec des membres du personnel.

Une "visite de travail" conclue par ce message: "Aujourd'hui, il y a un manque criant de moyens dans l'hôpital. Le président de la République est allé visiter un hôpital. On attend que les visites se transforment en actes. Et je crois que pour donner des moyens nouveaux à l'hôpital, il n'y a pas besoin de session parlementaire".

Mercredi 30 mai 2007, 19h53




La droite aborde divisée la succession de Jean-Louis Debré dans l'Eure

EVREUX (AFP) - La droite aborde divisée la succession de Jean-Louis Debré dans la 1ère circonscription de l'Eure (Evreux-sud) où s'opposent Bruno Le Maire, ex-directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, et Louis Petiet, ex-dirigeant local de l'UMP.

La nomination en février à la présidence du Conseil constitutionnel de Jean-Louis Debré, alors président de l'Assemblée nationale, a précipité sa succession à Evreux où il avait concentré tous les pouvoirs depuis les années 80. En partant, il a imposé à la mairie son bras droit Jean-Pierre Nicolas et dans sa circonscription Bruno Le Maire, 39 ans, directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon.

Le passage de témoin s'est effectué sans coup férir dans le premier cas mais pas dans le second. Avec l'appui d'une partie de la base hostile à ce "parachutage", le conseiller général de Verneuil-sur-Avre Louis Petiet, 49 ans, qui était alors président de la Fédération de l'Eure de l'UMP, a déposé sa candidature contre Bruno Le Maire. "Nous sommes dans un vieux pays normand où les parachutages ne passent pas, surtout quand il s'agit d'un technocrate qui n'a jamais été élu et n'a connu que les moquettes des ministères", assène-t-il en assurant que sa famille est implantée dans l'Eure "depuis 500 ans".

Bruno Le Maire balaye cette argumentation. "Ce n'est pas parce qu'on n'est pas implanté depuis des décennies sur un territoire qu'on ne peut pas y apporter son énergie, sa jeunesse et son dynamisme", assure-t-il. Il estime que Louis Petiet, qui a été exclu de l'UMP, fait "le jeu de la gauche" et n'aurait de surcroît pas été "qualifié" pour représenter sa formation alors qu'il a perdu la mairie de Verneuil-sur-Avre en 2001. Cette pique fait bondir Louis Petiet: "j'ai en réalité été victime d'un vote sanction de l'extrême droite".

Ces passes d'armes se déroulent sous le regard amusé de la conseillère générale d'Evreux-sud Anne Mansouret, candidate du PRG et du PS, qui estime que le départ de Jean-Louis Debré a été "un traumatisme" pour la droite. "Il est facile d'être dauphin quand le roi est mort mais pas quand il a abdiqué", ironise-t-elle. Bien que regroupée derrière Anne Mansouret, la gauche non communiste n'est pas en meilleure situation. Appartenant au PS, cette élue a dû, pour être candidate, rejoindre le PRG auquel cette circonscription était réservée dans le cadre de l'accord national entre ces deux formations.

Le premier secrétaire de la Fédération de l'Eure du PS, Michel Ranger, admet que ce transfert de dernière minute est "difficilement lisible par l'électeur".

Malgré sa division, la droite reste très largement favorite pour conserver cette circonscription qui rassemble les quartiers populaires d'Evreux et la campagne du sud de l'Eure. Jean-Louis Debré avait gagné ici les législatives de 2002 avec 61,7% des suffrages et Nicolas Sarkozy a réuni 60,1% au second tour de la présidentielle.

Par Dominique Aubin, le
jeudi 31 mai 2007, 11h50


"Loup solitaire", Indien des Vosges, candidat à plumes aux législatives

NEUFCHÂTEAU (AFP) - Il porte un chapeau à plumes, vit dans un tipi sans eau courante ni électricité et roule en Cherokee: "Loup solitaire", François Grossi pour les intimes, se veut le candidat aux élections législatives le plus atypique de tout l'Hexagone.

Dans sa circonscription de Neufchâteau, la quatrième des Vosges, aucun de ses adversaires ne lui ressemble, même de loin. "Il n'y en a pas d'autres comme moi", remarque-t-il, un grand sourire aux lèvres, tout en s'éventant avec une plume d'aigle.

Ses affiches, où il apparaît en guerrier, tenue de daim "faite sur mesure au Maroc" avec fourrure et franges, chapeau à plumes rouges, noires et blanches sur le chef, devant une verte prairie, le distinguent substantiellement des autres candidats.

Le slogan de sa campagne ne jure pas avec le reste. "L'homme de la Plaine (vosgienne): combattre l'injustice, c'est sa seule raison d'être", lit le citoyen stupéfait sur les panneaux électoraux, croyant voir l'affiche d'un bon vieux western.

"Je suis 'Loup solitaire' et je suis le justicier, explique-t-il calmement dans son bureau, où une image du légendaire Sitting-Bull est punaisée à hauteur d'épaule. J'aime aider mon prochain. On m'a mis sur terre pour faire le bien. Je ne connais pas le mal. Je ne sais pas faire le mal."

François Grossi n'a pas toujours été Indien. Né il y a 61 ans dans les Vosges, il n'apprend qu'à 23 ans que son vrai père est un GI américain, qui courtisa sa mère à la fin de la deuxième guerre mondiale.

"Il était noir de peau. Je suppose qu'il était noir-rouge. J'ai ça dans le sang. Je le ressens. Il devait être un Cherokee ou un Kiowas et devait vivre dans l'Oklahoma", raconte-t-il, un brin mystique.

Pendant longtemps, François Grossi délaisse pourtant le totem. Mais en 1994, en proie à des difficultés personnelles, il décide d'emprunter le nom de son héros de bande dessinée, "+le Loup solitaire+, qui était toujours vainqueur".

Sa vie n'est dès lors qu'une suite de réussite. Titulaire d'un certificat d'études, l'Indien, qui a débuté comme laveur de fromage en laiterie, ouvre une agence immobilière à Neufchâteau.

Cherchant à savoir "jusqu'où (il peut) aller", il est candidat une première fois aux législatives dans son canton en 2002 et obtient 2% des voix "devant le MNR et les écologistes", se félicite-t-il.

Cette année, ce sarkoziste convaincu concourant sans étiquette, dont la "squaw" Roselyne, dite "Roseau sauvage", 62 ans, est la suppléante, est plus ambitieux.

Sa technique, faire une campagne "à l'Américaine", innovante. Samedi soir, "Loup solitaire", en costume d'apparat, a fait le tour des boîtes de nuit vosgiennes, entouré de gardes du corps "pour ne pas que les gens touchent (ma) coiffe" et "parce qu'(il) aime bien ça".

"Si je suis élu, je me mettrais au dernier rang de l'Assemblée (nationale), pour ne pas gêner les autres élus avec mes plumes", rêve-t-il tout haut à quelques jours du premier tour.

Par Joris Fioriti, le mardi 29 mai 2007, 9h08




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