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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 14:16
Vide ou trop plein ?

Il faut parfois prendre ses responsabilités. Et ne pas choisir, ce n’est pas faire preuve de responsabilité. Quel candidat choisir pour le second tour ?


Il est clair que prôner la fin du clivage droite-gauche et avoir à choisir entre la droite et la gauche n’est pas satisfaisant. Mais il faut revenir aux fondamentaux.

En effet, ceux qui considèrent que se rallier à Nicolas Sarkozy casse cette logique en se remettant à droite oublient que voter pour Ségolène Royal est aussi un ralliement à gauche et casse cette même logique… et quelle gauche ! la plus archaïque, celle d’un parti socialiste qui n’a jamais su départager ses propres lignes de front : libéralisme et gauchisme, européanisme et protectionnisme… un gauche qui reçoit le soutien des communistes, des altermondialistes et de l’extrême gauche.

Jean Peyrelevade a alors cru trouver la solution pour ne pas lever le refus du clivage droite-gauche : le vote blanc. Mais ce principe m’insupporte beaucoup puisqu’on sait que le 6 mai 2007, sera élu l’un des deux candidats restés en liste. Donc, ne pas voter, ou voter blanc, c’est fuir ses responsabilités de citoyen. Par conséquent, peu acceptable.

En revenant aux fondamentaux, j’en viens aux projets. C’est pour cette raison que je suis enclin à choisir Nicolas Sarkozy.

Sur le plan économique, le projet de Nicolas Sarkozy est clairement axé sur l’encouragement à la création de nouvelles activités économiques et pas sur le partage de la pénurie qui reste dans la logique de la réduction du temps de travail.

Je ne crois certes pas au slogan très simpliste et démagogique « travailler plus pour gagner plus » car le problème depuis vingt ans est justement l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi, et nombreux sont ceux qui veulent travailler ou veulent travailler plus et ne peuvent pas.

Mais les principales mesures tendent à assainir la situation financière, et sont loin des promesses sociales coûteuses et démagogiques que prône Ségolène Royal qui envisage concrètement de renforcer soit les déficits publics, soit les impôts.

Sur le plan institutionnel, le pacte présidentiel de Ségolène Royal me fait peur avec sa volonté de court-circuiter les corps intermédiaires par la mise en place de jurys citoyens (alors que les élus sont élus pour une durée donnée) et ce qui lui donnera ensuite toute liberté pour donner l’interprétation du désir de la population (pas forcément experte en tout domaine). Je combats le principe de la démocratie participative (j’en ai déjà parlé ici) qui réduit à néant nos deux siècles de tradition démocratique et semble remettre au goût du jour les tentations bonapartistes.

De plus, la volonté de faire une VIe République ne me paraît pas pertinente, nos institutions ont montré leurs preuves depuis près de cinquante ans, et j’ai toujours considéré que si problème il y avait, c’était à cause de la pratique institutionnelle et pas à cause des institutions.

Enfin, mon troisième point, qui n’est pas sur les projets mais sur les caractères : on élit une personnalité, et les attaques incessantes contre Sarkozy sur sa capacité à réduire la démocratie me paraissent d’autant plus disproportionnées (je l’ai aussi déjà dit ici) que j’ai souvenir aussi des critiques contre « Chirac facho » qui ont bien montré leur ridicule après 4 ans de mandat de Premier Ministre et 12 ans de Président de la République de Chirac.

La réalité est que Nicolas Sarkozy est un homme ambitieux et volontariste (tout comme Ségolène Royal et François Bayrou) et qu’il est normal d’être incisif quand tant de réformes sont à réaliser. Et si élire une femme avenante à l’Élysée est évidemment tentant pour moderniser la vie politique, la personnalité autocrate de Ségolène Royal ne me paraît convenir à la fonction.

Par ailleurs, en voulant réaliser une ouverture que même Jacques Delors (dont la solidité politique était tout autre) se sentait incapable de réaliser en 1995, Ségolène Royal s’est totalement décrédibilisée politiquement, en soulignant qu’elle n’a aucune ligne directrice : Bayrou est un imposteur le 20 avril, Bayrou est proche de moi le 24 avril… Et si dans les grandes affaires de l’État, Ségolène Royal avait autant de légèreté ? Impossible de l’imaginer confrontée à une crise nucléaire majeure.

Le 26 avril 2007, sur TF1, on demandait à Ségolène Royal quelle était la principale qualité de Sarkozy. Elle répondit : il a réponse à tout, il sait tout. Quel défaut ? Idem. Cela aurait pu être bien répondu de sa part. Mais quelques minutes plus tard, sur France 2, répondant à ce reproche, Sarkozy dit avec pertinence qu’à l’Élysée, il vaut mieux avoir réponse à tout que réponse à rien, et ne rien savoir.

Il ne reste que six jours. En ce qui me concerne, le choix est clair, je ne vois pas pourquoi je contribuerais à une aventure institutionnelle et économique périlleuse, il n’y a pas de temps à perdre, Nicolas Sarkozy me paraît, des deux candidats, la personne qui fera le moins de dégât au pays et qui s’est donné le plus d’atouts pour redresser la France.

Sylvain Rakotoarison, le 30 avril 2007.

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