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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 06:31

Entre une autocratie militaire et une démocratie qui favorise l’islamisme, la voie est étroite. Pas seulement dans les révolutions arabes d’aujourd’hui mais déjà dans l’Algérie des années 1990.


yartiBoudiaf01Dans quelques jours, le 5 juillet, les Algériens vont fêter le cinquantenaire de leur indépendance. Une façon de panser les plaies et d’avoir un regard vers l’avenir. Mais il y a un anniversaire sans doute moins médiatique et plus pessimiste. C'est le vingtième anniversaire de l’assassinat de Mohamed Boudiaf le 29 juin 1992.

Boudiaf fut un des acteurs historiques de cette indépendance, cofondateur du FLN. Il fut ministre d’État dans le premier gouvernement provisoire du 19 septembre 1958 au 22 juillet 1962. Il était de la même génération que Ben Bella qui vient de mourir (le 11 avril 2012). Il était un tout petit plus jeune que lui, deux ans et demi.

Mais il se brouilla avec lui au moment de l’indépendance, créa alors un parti d’opposition, puis fut emprisonné le 23 juin 1963 et même condamné à mort en 1964 mais il a réussi à se réfugier en France puis au Maroc.

Chadli Benjedid, dix ans plus jeune que Boudiaf, a récupéré le pouvoir après la mort de Boumediene, et se retrouva dans une impasse politique à la fin des années 1980.

Il a en effet ouvert la voie du multipartisme et des élections vraiment libres après sa "réélection" le 22 décembre 1988 et la ratification par référendum d’une nouvelle constitution le 23 février 1989, ce qui a conduit les islamistes à créer leur parti, le FIS (front islamique du salut), reconnu par l’État le 6 septembre 1989, et à remporter en 1990 plusieurs élections locales (presque mille communes sur mille cinq cents et trois cinquièmes des provinces.

Il faut se rappeler le contexte historique international : premier gouvernement libre en Pologne, répression sanglante à Pékin et chute du mur de Berlin. Le 25 décembre 1991, fin de l’Union soviétique.

Le 26 décembre 1991, le premier tour des élections législatives plébiscitèrent le FIS en remportant cent quatre-vingt-huit sièges sur deux cent trente et un, vingt-cinq sièges pour le FFS de Hocine Aït Ahmed (qui a 85 ans) et quinze seulement pour le FLN au pouvoir. L’armée décida de rompre le processus électoral en n’organisant pas le second tour. Les collectivités dirigées par les islamistes furent dissoutes et les dirigeants du FIS arrêtés, Abassi Madani et Ali Belhadj.

yartiBoudiaf02

Acculé à la démission le 11 janvier 1992 par les militaires, Chadli Bendjedid, qui souffre depuis plusieurs d’un cancer, a laissé le pouvoir à Boudiaf, encore en exil (vingt-huit ans !) et considéré comme un homme neuf (préféré à l’actuel Président algérien, Abdelaziz Bouteflika).

Mohamed Boudiaf, appelé aussi Tayeb El Watani pendant la guerre d’indépendance, fut nommé Président du Haut comité d’État le 16 janvier 1992.

Des vagues d’attentats se déroulèrent pendant plusieurs années, revendiqués par le GIA (groupe islamiste armé) ou provoqués par l’armée algérienne. La guerre civile fut à son comble ce 29 juin 1992 quand Mohamed Boudiaf, visiblement homme de bonne volonté, fut assassiné sauvagement au Palais de la Culture d’Annaba après avoir lancé une campagne contre la corruption et après avoir prononcé ces paroles : « L’être humain n’est que de passage ici-bas. La vie est brève, nous devons tous disparaître un jour. ».



Lorsque la foule entendit les tirs et s’est mise à plat ventre, Boudiaf resta debout et continua imperturbablement sa conférence. À 73 ans, il fut tué d’une dizaine de balles dans le dos. Les vrais auteurs de cet assassinat ne sont toujours pas identifiés et leurs motivations non plus. L’ambulance a même été visée par les tirs.

Le rapport de l’armée algérienne n’a pas été très concluant (et même un peu léger dans son travail) même s’il a favorisé la piste du militaire isolé influencé par des mouvements islamistes : « L’auteur matériel du crime a (…) tenté de justifier son crime par des considérations tirées de ses convictions religieuses, acquises à travers ses nombreuses lectures et en particulier sous l’influence de l’action des mouvements islamistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays (…). Il dit être favorable à la violence pour l’élimination de l’injustice et des oppresseurs. Selon lui, la source essentielle de l’oppression se situe au plus haut niveau de l’État. C’est pourquoi il estime qu’il n’a pas tué Mohamed Boudiaf en tant que personne mais en tant que symbole de chef d’État. Il affirme que l’idée de commettre un tel attentat est née dans son esprit à partir de l’année 1989. ».

Au contraire, selon l’épouse de la victime, Fatiha Boudiaf, la piste islamiste serait à exclure et tandis que l’armée aurait eu tout intérêt à empêcher les transformations proposées par Boudiaf, le sincère, l’honnête, l’incorruptible.

Amine Benabderrahmane, secrétaire particulier de Boudiaf, a décrit en effet le Président assassiné comme un serviteur pour ses compatriotes : « Montrant sa détermination, il avait décidé dès son retour au pays de rétablir l’autorité de l’État. Il était le chef incontesté, mais le pouvoir ne l’intéressait nullement. Il était là au service du peuple et pour le peuple qui souffrait chaque jour. » ajoutant à propos de l’islamisme : « Il refusait les compromis avec les fanatiques, ces monstres sans foi ni loi qui tuaient, brûlaient et égorgeaient au nom de Dieu comme si Dieu le Tout-Puissant pouvait cautionner leurs vils desseins. ».

Aujourd’hui, le processus de réconciliation nationale avec les terroristes islamistes semble fonctionner mais la démocratisation reste encore hésitante. À 75 ans, malade, Abdelaziz Bouteflika en est à son troisième mandat présidentiel : en fonction depuis 27 avril 1999, élu les 15 avril 1999 (74,0%), 8 avril 2004 (85,0%) et 9 avril 2009 (90,2%), et ne semble pas prêt à lâcher prise.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Vidéo : les dernières paroles de Boudiaf le 29 juin 1992.
Rapport officiel sur l’assassinat de Boudiaf (texte intégral).
L’Égypte entre armée et islam.
Entre vert moutarde et vert croissant.
Bouteflika.
Les révolutions arabes.
La Turquie.

yartiBoudiaf03 


http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/hommage-a-mohamed-boudiaf-1919-119134

 

 

 




 

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 18:27

Le Frère musulman Mohamed Morsi a été élu président à l'issue du deuxième tour de l'élection présidentielle en Égypte. Le taux de participation au second tour de l'élection présidentielle égyptienne, les 16 et 17 juin 2012, s'est élevé à 51%, a précisé le président de la commission électorale Farouk Soltan.

Pour en savoir plus, lire ceci :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-107192731.html


SR

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 08:47

Moubarak est-il toujours vivant ? Un symbole qui est en train de partir pendant une semaine décisive pour sa succession. L’Égypte parviendra-t-elle à éviter le pire ?



yartiVertEgypte05En cette nuit du solstice (à cause du 29 février, l’été est le mercredi 20 juin), cela grouille de partout. On dirait une fourmilière en pleine activité malgré la nuit, avec des petits vers qui gigotent dans tous les sens.

Ce ne sont pas des fourmis mais des manifestants, des révolutionnaires qui se rassemblent une fois encore, depuis fin janvier 2011, place Tahrir, au Caire. Ce ne sont pas des petits vers mais des drapeaux qui s’agitent inlassablement au bout de la nuit.

Ils ne viennent pas manifester contre le verdict clément de l’ancien autocrate, ni non plus pour se recueillir sur sa future dépouille, ils viennent pour que l’armée ne vole pas leur victoire.

Future dépouille ? Étrange dépêche une demi-heure avant minuit qui explique que Hosni Moubarak est "cliniquement mort" après un accident vasculaire cérébral. Les journalistes reprennent l’expression sans être capables d’en dire plus. Mort ou pas mort ? Une heure après, le verdict tombe : pas encore mort. Dans le coma. Entre la vie et la mort. État critique. Qui se dégrade. Et les médecins cherchent à le réanimer. Défibrillation cardiaque. 84 ans. Dont près de trente en raïs.

Cela me fait penser à la mort de Pierre Bérégovoy le 1er mai 1993. On parlait alors du "corps" de l’ancien Premier Ministre alors qu’il était encore vivant. Plus pour longtemps.

Le 2 juin 2012, Moubarak a été condamné à la prison à perpétuité (il risquait la peine de mort) pour avoir donné l’ordre de tirer sur la foule pendant la révolution. Des centaines de morts sur la conscience. La foule de la place Tahrir a résisté.

Après avoir annulé l’élection de nombreux députés islamistes, le pouvoir militaire, qui conserve le pouvoir dans l’attente d’une transition démocratique, a dissout le parlement le samedi 16 juin 2012 : juste pendant le second tour de l’élection présidentielle, les 16 et 17 juin, qui doit départager l’islamiste Mohamed Morsi du militaire Ahmed Chafik. Les résultats seront annoncés officiellement jeudi 21 juin 2012.

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Les deux camps réclament déjà leur victoire. Les uns condamnent l’action de l’armée qui veut réduire les pouvoirs du futur Président et pensent qu’il s’agit déjà d’un coup d’État, les autres craignent la mise en place de la charia dans le pays de manière irréversible.

Apparemment, les deux candidats seraient au coude à coude. Mais avec un léger avantage au candidat islamiste, selon des sondages étrangers (et indépendants).

Les révolutionnaires de 2011 ne sont ni islamistes ni, bien sûr, moubarakiens.
Ils ont déjà perdu l’élection présidentielle.

Ils aimeraient une autre voie, une troisième voie qui est à la fois démocratique et modérée. À la fois laïque et civile. C’est curieux qu’il ait fallu l’autoritarisme pour garantir à la fois la laïcité et les positions modérées sur le plan international et que la démocratie des urnes engendre la charia la plus rétrograde et la plus liberticide.

C’est la vraie problématique des révolutions arabes. Effacer la dictature des tyrans laïcs parfois militaires, plus ou moins sévères, comme ce fut le cas en Tunisie, en Égypte, en Libye, en Irak, ou encore maintenant en Syrie et en Algérie, mais ne pas la remplacer par une dictature religieuse, islamiste.

Il devient de plus en plus clair qu’il y a un pays qui essaie de trouver cet équilibre politique ultrafragile, la Turquie. Dominée par l’armée pendant des décennies pour garantir la laïcité, la Turquie a réussi tant bien que mal sa transition démocratique par la victoire renouvelée d’un parti islamiste. Un parti "démocrate musulman". Comme il existe des partis démocrates chrétiens en Europe.

Y aura-t-il ce genre de transition dans tous ces pays de la révolution arabe ?
Pas sûr…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Entre vert moutarde et vert croissant.
Vade-mecum des révolutions arabes.
Faut-il intervenir en Libye ?
Et si l’on écoutait Michel Rocard ?
La fuite de Ben Ali.
La Syrie en contestation.
Moubarak démissionne.
Transition égyptienne : entre colère et raison.
L’Égypte, fin janvier 2011.

yartiVertEgypte04
 



http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/moubarak-la-longue-agonie-de-l-118775

 

 

 



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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:26

Né en 1933 à Taëf, Nayef ben Abdel Aziz est devenu le prince héritier le 27 octobre 2011, cinq jours après la mort de son frère Sultan ben Abdel Aziz (1928-2011). Il fut Ministre saoudien de l'Intérieur du 26 mars 1975 au 16 juin 2012. Il était devenu le deuxième Vice-Premier Ministre du royaume le 27 mars 2009.

Sur toute la famille royale saoudienne, lire ceci :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-87254965.html


SR

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 07:25

Vingt mille manifestants Place Tahrir, au Caire, cinq mille à Alexandrie, deux mille à Port-Saïd, mille cinq cents à Ismaïliya, samedi 2 juin 2012, et encore plusieurs milliers dimanche matin, pour protester comme le verdict qu’ils jugent trop clément du procès Moubarak. Un nouvel échauffement des esprits à deux semaines du second tour de l’élection présidentielle.


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L’actualité est bouillonnante en Égypte en cette fin de printemps 2012.

Hosni Moubarak, 84 ans, toujours emprisonné dans un hôpital en raison de sa santé défaillante, vient d’être condamné à la prison à vie ce samedi 2 juin 2012 dans la matinée pour avoir fait tirer sur les manifestants au Caire pendant la révolution. Il était accusé du meurtre de huit cent quarante-six manifestants et le procureur avait requis la peine de mort. L’avocat de l’ancien raïs va faire appel.

L’ancien Ministre de l’Intérieur de Moubarak, Habib el-Adli, a été condamné à la prison à vie (le procureur avait requis aussi la peine de mort) et les deux fils de l’ancien Président autocrate, Alaa et Gamal Moubarak, ont été acquitté car les accusations de corruption ont été jugées prescrites. Six autres prévenus, hauts responsables de la police, ont été acquittés.

Beaucoup, dans la population égyptienne, considèrent que verdict est beaucoup trop clément, comme cet étudiant qui résume assez bien l’opinion des protestataires : « Beaucoup de gens ont eu le sentiment, en écoutant le verdict, que nous étions de retour à l’époque de l’ancien régime. ». Des affiches ironisent : « Si tu penses que l’ancien régime est tombé, tu as tort. La version originale est en cours de téléchargement. ». D’autres manifestants sont bien plus véhéments et scandent : « À bas le régime militaire ! » et sont prêts à combattre : « Soit nous obtenons justice pour nos martyres, soit nous allons mourir comme eux. ».

Je me réjouis, pour ma part, que la peine de mort n’ait pas été prononcée ; cela aurait été un bien mauvais signe pour la reconstruction politique du pays.

Ce sont les six acquittements qui ont conduit les Frères musulmans à manifester Place Tahrir qui, depuis l’annonce du verdict, est noire de monde, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants. L’organisation islamique (qui est présent sur la scène politique égyptienne avec le Parti de la Liberté et de la Justice) a prévenu que s’elle gagnait l’élection présidentielle, elle referait un nouveau procès.

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Ces derniers jours, un autre événement est, lui encore, en train de solder le règne interminable de Moubarak (presque trente ans). Le 31 mai 2012, l’armée égyptienne (toujours aux commandes depuis le 11 février 2011) a annoncé la fin de l’état d’urgence mis en place lors de l’assassinat de Sadate, le 6 octobre 1981. Moubarak avait joué sur cette situation de crise pour imposer son pouvoir.

Plus grand pays "soumis" à ce Printemps arabe qui a débuté en décembre 2010 (avec ses quatre-vingt millions d’habitants), l’Égypte s’essaie à la démocratie tant bien que mal en évitant les ratés de l’Algérie d’il y a vingt ans. Lorsque le choix est entre des autocrates militaires et des islamistes fondamentalistes, la démocratie a la gueule de bois.

Ce sera peut-être le cas en Égypte. Les 23 et 24 mai 2012, il y a eu la première élection présidentielle démocratique. Le premier tour mettait en concurrence vingt-trois candidats après quinze mois de régime transitoire. Moubarak avait déclaré forfait après deux semaines de répression, le 11 février 2011.

Les noms des deux candidats arrivés en tête du premier tour ont été annoncés le 29 mai 2012 : Mohamed Morsi, 61 ans, des Frères musulmans, partisan de la charia, et Ahmed Chafiq, 71 ans, le dernier Premier Ministre de Moubarak et représentant de l’armée égyptienne, ont obtenu tous les deux environ un quart des suffrages et s’opposeront au second tour prévu les 16 et 17 juin 2012.

Les "révolutionnaires" ont été très divisés pour ce scrutin et ont déjà perdu l’élection ; leurs voix se sont dispersées entre Hamadin Sabahi (nassérien) et Abdel Moneim Abou El-Fotouh, 51 ans (ancien des Frères musulmans, "islamiste modéré", c’est-à-dire de l’aile libérale et réformiste, qui aurait voulu être en Égypte ce que le Premier Ministre turc actuel, Erdogan, est en Turquie, une sorte de "démocrate-musulman").

Les Frères musulmans avaient un avantage sociétal décisif par rapport aux autres organisations : ils ont suppléé pendant plusieurs décennies aux carences du pouvoir politique et jouent encore le rôle d’une sorte de Secours catholique avec bien plus d’influence puisqu’ils ont construit des écoles, des infrastructures sanitaires etc. pour la population (il faut aussi les imaginer comme des syndicats étudiants qui jouent le rôle de bureau des élèves, des organisations toujours populaires car apportant des aides concrètes).

Souvent, les pays où sévit un régime autocratique conduit à une vacuité du paysage politique (l’autocrate ou le dictateur ayant fait le vide autour de lui pour écraser toute opposition politique) et seules, les organisations religieuses peuvent faire le rempart contre le pouvoir en place. C’était aussi le cas en Pologne avant juin 1989.

Les Frères musulmans sont donc le parti le mieux organisé d’Égypte et ont récolté deux cinquièmes des voix il y a plusieurs mois lors des élections législatives (38% des voix et 222 sièges sur 508). Les élections législatives s’étaient déroulées précisément en six étapes : les 28 novembre et 5 décembre 2011, les 14 et 21 décembre 2011 et les 3 et 10 janvier 2012.

yartiVertEgypte02

Mohamed Morsi ne voulait pas se présenter mais le candidat pressenti par son parti politique avait été invalidé car condamné à plusieurs reprises. Il a alors repris le flambeau pour avoir un candidat présent représentant les Frères musulmans (qui, en février 2011, avaient pourtant assuré qu’ils ne voulaient pas la Présidence).

Ancien chef d’état-major de l’armée de l’air égyptienne, Ahmed Chafik fut Premier Ministre du 31 janvier au 3 mars 2011, c’est-à-dire juste en pleine révolution. Il est donc le porte-parole dans l’ancien pouvoir et plus généralement, de l’ancien régime. Il a d’ailleurs accepté le verdict du procès Moubarak. Bien que plutôt populaire à l’époque Moubarak, son âge et son passé politique ne plaident pas pour faire de lui l’homme providentiel pour construire la démocratie égyptienne.

Certains révolutionnaires voudraient même la victoire de Chafik pour faire une seconde révolution en prônant la politique du pire. D’autres pensent que celle de Morsi serait un gage de renouveau politique.

Le choix entre le retour en arrière et l’aventure islamiste risque donc d’aboutir à une impasse démocratique. Le pire n’est cependant jamais sûr et quel que soit le résultat des 16 et 17 juin 2012, les Égyptiens ont montré, au cours de leur révolution, qu’ils tenaient plus que tout à leur ouverture au monde et que leur patrimoine culturel et historique reste leur plus précieux trésor : le tourisme est en effet le secteur clef de l’économie égyptienne et la population a pu amèrement le ressentir depuis quinze mois. Par défaut.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Vade-mecum des révolutions arabes.
Fallait-il intervenir en Libye ?
Et si l’on écoutait Michel Rocard ?
La fuite de Ben Ali.
La Syrie en contestation.
Moubarak démissionne.
Transition égyptienne : entre colère et raison.
L’Égypte, fin janvier 2011.
La peine de mort.
 

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  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/egypte-entre-vert-moutarde-et-vert-117860






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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 03:46

Né le 25 décembre 1916, Ahmed Ben Bella fut l'un des neuf chefs historiques de l'organisation qui allait devenir le FLN. Après l'indépendance de l'Algérie, il devint le premier Premier Ministre algérien du 27 septembre 1962 au 19 juin 1965 puis le premier Président de la République algérienne du 15 septembre 1963 au 19 juin 1965. Il fut renversé au cours d'un putsh le 19 juin 1965 par Boumédienne et fut emprisonné jusqu'en juillet 1979. Partisan du Président Bouteflika, il assista à sa troisième investiture en 2009. Très malade, Ben Bella fut hospitalisé à Paris le 4 janvier 2012 puis rapatrié à Alger où il s'est éteint le 11 avril 2012.

SR

 

 

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 23:39

Les premières élections libres en Tunisie du 23 octobre 2011 ont eu une forte participation (90%) en vue de désigner les députés de la prochaine assemblée constituante. Les résultats seront publiés mardi. Les islamistes conservateurs devraient être en tête.

SR

 

 

 

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 06:52

Suite des révolutions arabes : ce dimanche 23 octobre 2011 est un jour historique pour la Tunisie puisque s'y déroulent les premières élections législatives libres. Espérons que la démocratie sortira victorieuse de cette consultation sans précédent, et que les islamistes n'obtiennent pas la majorité des suffrages.

SR

 

 

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 20:11

Né le 5 janvier 1928 à Riyad, Sultan ben Abdelaziz Al Saoud fut le fils du roi Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud (1880-1953), fondateur le 22 septembre 1932 de la dynastie actuelle en Arabie saoudite, et demi-frère de l'actuel roi Abdallah. Il était donc le Prince héritier, Ministre de la Défense depuis le 31 octobre 1962, premier Vice-Premier Ministre du royaume depuis 1er août 2005, jusqu'à sa mort. Après la mort du premier roi, Abdelaziz Al Saoud, le 9 novembre 1953, ce furent cinq de ses cinquante-trois fils qui lu succédèrent : Saoud ben Abdelaziz Al-Saoud (1902-1969) du 12 novembre 1953 au 3 novembre 1964, Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud (1904-1975) du 3 novembre 1964 au 25 mars 1975, Khaled ben Abdel Aziz Al-Saoud (1912-1982) du 25 mars 1975 au 13 juin 1982, Fahd ben Abdelaziz Al Saoud, (1921-2005) du 13 juin 1982 au 1er août 2005, et enfin, Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud (né le 1er août 1923), à partir du 1er août 2005. Sultan ben Abdelaziz Al Saoud était normalement le suivant de liste mais est mort le 22 octobre 2011 à New York. Le nouveau Prince héritier est Nayef ben Abdelaziz Al Saoud (né en 1933), Ministre de l'Intérieur depuis le 26 mars 1975 et deuxième Vice-Premier Ministre depuis le 27 mars 2009. Le Prince Sultan avait épousé sept femmes et avait engendré dix-huit fils et dix-sept filles.

SR

 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 15:13

Le colonel Kadhafi aurait été tué lors de l'assaut de Syrte selon le Conseil national de transition.

Si cette info était confirmée, ce serait désolant car il ne pourrait plus y avoir de procès pour juger les crimes de Kadhafi.

SR

 

 

 

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Du 07 février 2007
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