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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 22:10

(dépêches)



L'académicien Maurice Druon est mort

LEMONDE.FR | 14.04.09 | 21h35  •  Mis à jour le 14.04.09 | 22h01

L'académicien français Maurice Druon est mort mardi 14 avril à l'âge de 90 ans, a annoncé Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française. Ecrivain particulièrement prolifique, Maurice Druon est mort à son domicile à 18 heures.

Né le 23 avril 1918 à Paris, d'un père russe originaire d'Orenbourg, dans l'Oural, il publie différents articles dans des revues et journaux littéraires dès l'âge de 18 ans. Après la défaite française en 1940, Druon rejoint la Résistance et quitte la France en 1942, traversant clandestinement l'Espagne et le Portugal pour rejoindre Londres et les rangs des Forces françaises libres. Il devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie.

Co-auteur avec son oncle Joseph Kessel du Chant des partisans, il commence sa carrière littéraire en 1946. Rendu célèbre par la série historique des Rois maudits, il reçoit le prix Goncourt en 1948 pour Les Grandes Familles.

 
Il est élu à l'Académie française en 1966 au fauteuil de Georges Duhamel et en devient secrétaire perpétuel en novembre 1985. Il démissionnera de cette fonction mais l'exercera à nouveau à titre honoraire à partir du 1er janvier 2000.

En avril 1973, Maurice Druon devient ministre des affaires culturelles sous la présidence de Georges Pompidou et crée le Conseil supérieur des lettres et le Centre national des lettres. Membre du conseil politique du RPR (1979-1980), député de Paris (1978-1981), il est élu à l'Assemblée des communautés européennes en juin 1979, mais démissionne un an plus tard.

Refusant de "juger avec nos yeux instruits d'aujourd'hui" plutôt qu'avec nos "yeux aveugles d'hier", il avait pris la défense de l'ancien préfet de Vichy Maurice Papon lors de son procès à Bordeaux, en 1997-1998.

"C'était un ami très proche, c'est une perte immense pour l'Académie, a dit Mme Carrère d'Encausse. Il était la mémoire de l'Académie, il en connaissait les usages et les habitudes."

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a lui aussi rendu hommage à l'académicien, le qualifiant de "grand écrivain, grand résistant, grand homme politique, grande plume et grande âme".

Voici la bibliographie complète de Maurice Druon sur le site de l'Académie française :

Œuvres de Maurice DRUON 

1942  Mégarée, pièce en trois actes, créée au Grand Théâtre de Monte-Carlo  (La Nef, Alger)
1943  Le Sonneur de bien aller, nouvelle  (Julliard)
1943  Préface au Silence de la mer (Londres)  (Les Cahiers du silence)
1943  Le Chant des Partisans, en collaboration avec Joseph Kessel (Alger).  (Fontaine)
1944  Lettres d’un Européen, essai  (Charlot)
1946  La Dernière Brigade, roman  (Grasset)
1947  Ithaque délivrée, poème dramatique traduit de l’anglais ; d’après The Rescue d’Edward Sackville-West  (Albin Michel)
1948  Les Grandes Familles, roman  (Julliard)
1950  La Chute des corps (Les Grandes Familles, II), roman  (Julliard)
1951  Rendez-vous aux enfers (Les Grandes Familles, III), roman  (Julliard)
1952  Remarques  (Julliard)
1953  Un voyageur, comédie en un acte, au répertoire de la Comédie française  (L’Avant-Scène)
1953  Le Coup de grâce, mélodrame en trois actes. En collaboration avec Joseph Kessel  (Gallimard)
1954  La Volupté d’être, roman  (Julliard)
1955  La Reine étranglée (Les Rois maudits, II), roman historique  (Del Duca)
1955  Le Roi de fer (Les Rois maudits, I), roman historique  (Del Duca)
1956  Les Poisons de la couronne (Les Rois maudits, III), roman historique  (Del Duca)
1956  L’Hôtel de Mondez, nouvelle  (Julliard)
1957  La Loi des mâles (Les Rois maudits, IV), roman historique  (Del Duca)
1957  Tistou les pouces verts, récit pour enfants  (Del Duca)
1958  Alexandre le Grand, roman mythologique  (Del Duca)
1959  La Louve de France (Les Rois maudits, V), roman historique  (Del Duca)
1960  Le Lis et le Lion (Les Rois maudits, VI), roman historique  (Del Duca)
1962  Des Seigneurs de la plaine à l’hôtel de Mondez, nouvelles  (Julliard)
1962  Théâtre (Mégarée, Un voyageur, La Contessa)  (Julliard)
1963  Les Mémoires de Zeus, roman mythologique  (Grasset)
1964  Bernard Buffet, essai  (Hachette)
1964  Paris, de César à Saint Louis, essai historique  (Hachette)
1965  Le Pouvoir, notes et maximes  (Hachette)
1965  Les Tambours de la mémoire, texte commémoratif  (Plon)
1966  Les Rois maudits, roman historique, 6 vol., nouvelle édition  (Del Duca)
1967  Les Mémoires de Zeus, II, roman historique  (Plon)
1967  Le Bonheur des uns, nouvelles  (Plon)
1968  Vézelay, colline éternelle  (U.G.E)
1968  L’Avenir en désarroi, essai  (Plon)
1968  Grandeur et signification de Leningrad  (Éditions Estienne)
1970  Lettres d’un Européen et Nouvelles Lettres d’un Européen, 1943-1970, essai  (Plon)
1970  Splendeur provençale (édité aux Baux-de-Provence)  
1972  Une Église qui se trompe de siècle, essai  (Plon)
1974  La Parole et le Pouvoir  (Plon)
1977  Œuvres complètes, 25 volumes comprenant 5 recueils d’inédits Au pas de la vie (4 vol.), Politique et Civilisation, Discours (1 vol.) (Genève, Edito, diffusé par Lausanne, Rencontre et Paris).  (Cercle du bibliophile)
1977  Quand un Roi perd la France (Les Rois maudits, VII), roman historique  (Plon)
1981  Attention la France !  (Stock)
1982  Réformer la démocratie  (Plon)
1985  La Culture et l’État  (Vouloir la France)
1987  Vézelay, colline éternelle, nouvelle édition  (Albin Michel)
1994  Lettre aux Français sur leur langue et leur âme  (Julliard)
1997  Circonstances  (Le Rocher)
1998  Circonstances. ** : Circonstances politiques, 1954-1974  (Le Rocher)
1999  Le bon français  (Le Rocher)
1999  Circonstances. *** : Circonstances politiques II, 1974-1998  (Le Rocher)
2000  La France aux ordres d’un cadavre.  (Le Fallois)
2002  Ordonnances pour un État malade  (Éditions de Fallois/du Rocher)
2003  Le Franc-parler  (Le Rocher)
2006  Mémoires. L'aurore vient du fond du ciel  (Plon/Éditions de Fallois)


Sur la langue française

Opinion

Libre opinion: Le bicorne de M. Druon...     

Marie-Éva de Villers, Auteure du Multidictionnaire de la langue française

Édition du vendredi 20 janvier 2006
Mots clés :

«J'ai ouï parler d'une espèce de tribunal qu'on appelle l'Académie française. Il n'y en a point de moins respecté dans le monde car on dit qu'aussitôt qu'il a décidé, le peuple casse ses arrêts et lui impose des lois qu'il est obligé de suivre.» - Montesquieu, Lettres persanes, 1721

L'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie française, Maurice Druon, est furieux. Malgré ses admonestations répétées, en dépit de l'opposition de l'auguste assemblée des Immortels, la féminisation des titres et des fonctions est entrée dans les moeurs en France. «Ce n'est pas au Québec que j'irai prendre des leçons de langue française. Que les Québécois fassent ce qu'ils veulent, mais nous sommes chargés de garder la correction de la langue française. Nous n'acceptons pas d'atteintes à la grammaire», a fulminé Maurice Druon sur les ondes de Radio France internationale (RFI) au cours d'un débat sur la féminisation.

Pourtant, la phrase «Madame la ministre est présente» est tout à fait grammaticale, contrairement à celle que préconise le secrétaire perpétuel («Madame le ministre est présente»). C'est justement en prônant le masculin pour un titre désignant une femme que l'on porte atteinte à la grammaire: les plus éminents grammairiens et linguistes de la francophonie ont avalisé depuis longtemps la féminisation des titres. Dans Le Bon Usage, Maurice Grevisse précise que «ce n'est que pour les noms animés que le genre n'est pas arbitraire, parce qu'il est déterminé par le sexe des êtres désignés, du moins pour ce qui concerne, en général, les êtres humains».

«Oui, on peut dire "la ministre"», affirme Henriette Walter, qui rappelle «l'habitude que nous avons d'attribuer une forme féminine à un mot désignant une personne du sexe féminin».

La féminisation des titres s'inscrit parfaitement dans la logique de la langue puisque le genre naturel et le genre grammatical se confondent dans la majorité des cas pour les noms d'êtres animés. Ayant participé aux travaux sur la féminisation de 1986, la regrettée Josette Rey-Debove, des dictionnaires Le Robert, pouvait «affirmer que cette règle est appliquée dans 95 % des cas».

Au Québec, le dossier est clos depuis que l'Office de la langue française a publié en 1979 un avis officiel recommandant la féminisation à la Gazette officielle du Québec, avis qui a été largement suivi. Pour nous, cette question appartient déjà à l'histoire ancienne.

Ironie sur nos origines poitevines

Maurice Druon a profité de l'occasion pour user d'ironie à propos du français du Québec en nous reprochant nos origines poitevines et en se moquant des québécismes originaires de France qui demeurent vivants en ce coin français d'Amérique.

En fait, l'académicien devrait peut-être consulter ses livres d'histoire car les premiers habitants de la Nouvelle-France sont principalement venus de Paris (Île-de-France), de la Normandie, puis du Poitou, de l'Aunis, de la Saintonge et de la Bretagne. Il est utile de rappeler que, dans une large majorité, ils étaient originaires d'une région où le parler français prédominait.

Et puis, Maurice Druon nous reprochera-t-il d'avoir conservé le terme achalandage -- que Jean de La Fontaine, Émile Zola, Marcel Proust ou André Gide employaient -- et qui a été remplacé par l'emprunt goodwill dans la comptabilité française? Se moquera-t-il de notre traversier, auquel il préfère sans doute le ferry-boat?

Quand on étudie attentivement le français du Québec dans la presse contemporaine, on constate que ce ne sont pas les archaïsmes maintenus ni les dialectalismes qui en constituent la principale originalité, comme on est généralement porté à le croire, mais plutôt les mots créés pour désigner une réalité québécoise ou canadienne, pour nommer une nouvelle réalité ou pour éviter un emprunt à l'anglais. Et ces néologismes sont formés à partir des ressources classiques de la langue française.

La prédominance des québécismes de création (par exemple: acériculture, babillard, courriel, dépanneur, pourvoirie, téléavertisseur) témoigne du dynamisme et de la vitalité du français québécois. En même temps, l'importance de l'innovation lexicale révèle la détermination des francophones du Québec à garder leur langue apte à dénommer les réalités nouvelles, leur volonté inébranlable depuis la conquête anglaise, voilà plus de deux siècles, de ne pas démissionner devant le raz-de-marée anglo-saxon.

Le tronc commun des usages que se partagent les locuteurs de la langue française est très étendu: les recoupements sont infiniment plus nombreux que les éléments distinctifs et traduisent l'unité au sein des usages de la communauté francophone.



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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 20:46

"Le Messie" de Haendel inédit tout de suite sur Arte, ce 13 avril 2009.

http://programme-television.org/Oratorio/Le+Messie/090413204505/description.html



Haendel : Le Messie

Une première : la Mise en scène d'un oratorio, évoquant la vie de Jésus et enregistré à Vienne avec l'ensemble Matheus. un chef-d'oeuvre d'Haendel, dont on célèbre cette année le 250e anniversaire de la disparition.

lundi, 13 avril 2009 à 20:45
Pas de rediffusion
Haendel : Le Messie
(Autriche, 2009, 160mn)
ARTE / ORF

Réalisateur: Hannes Rossacher
Chanteur: Bejun Mehta, Cornelia Horak, Florian Boesch, Richard Croft, Susan Gritton
Chorégraphe: Ramses Sigl
Chef d'orchestre: Jean-Christophe Spinosi
Décors: Christian Schmidt
Dramaturge: Konrad Kuhn
Metteur en scène: Claus Guth
Orchestre: Ensemble Matheus

Une première : la Mise en scène d'un oratorio, évoquant la vie de Jésus et enregistré à Vienne avec l'ensemble Matheus. un chef-d'oeuvre d'Haendel, dont on célèbre cette année le 250e anniversaire de la disparition.

Le messie porte à la scène un épisode de l'histoire sainte, d'après le livre prophétique d'ésaïe : la vie et la mort de Jésus, jusqu'au retour du Christ le jour du Jugement dernier. Découpé en trois actes (l'Avent et la Nativité, la Passion, la Bonne Nouvelle), cet oratorio ne comporte pas d'action stricto sensu. Jésus n'apparaît pas, l'essentiel étant de prouver qu'il est bien le messie que l'Ancien Testament avait annoncé.

Chef-d'oeuvre de la Passion

Haendel composa Le messie en vingt-quatre jours seulement, d'après le livret du mécène et librettiste britannique Charles Jennens, avec qui il avait déjà collaboré pour les oratorios de Saül et Belshazzar. De ce recueil de textes bibliques arrangés sous forme de pamphlet théologique, il fit un chef-d'oeuvre qui fut acclamé lors de sa création le 13 avril 1742, à Dublin. La version diffusée ce soir s'accompagne, chose rare, d'une mise en scène. Elle sera enregistrée en avril au Theater an der Wien, avec l'ensemble Matheus, formation très éclectique et réputée pour son répertoire baroque, dirigée par le violoniste et chef d'orchestre Jean-Christophe Spinosi. Parmi les solistes, on retrouvera Bejun Mehta, brillant jeune contre-ténor entendu l'été dernier dans Belshazzar, du même compositeur.


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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 07:24

(dépêche)


L'Opéra de Paris renoue avec le grand répertoire

Ariane Bavelier et Christian Merlin
23/03/2009 | Mise à jour : 10:16 | Ajouter à ma sélection

C'est lundi que Nicolas Joel dévoile sa première saison en tant que directeur de l'Opéra national de Paris, à partir de septembre.
 
Homme discret jusqu'ici, surtout connu des milieux lyriques, où sa réputation est celle d'un grand professionnel, à l'ancienne, ­Nicolas Joel s'immergea tout jeune dans le monde de l'opéra en devenant, voici plus de trente ans l'assistant de Jean-Pierre Ponnelle, le plus grand metteur en scène lyrique de son temps, et de Patrice Chéreau lors du légendaire Ring de ­Bayreuth. Devenu metteur en scène, il voit ses productions accueillies de Vienne à la Scala de Milan, en passant par San Francisco : elles relèvent d'un artisanat solide, quoique peu novateur. En prenant en 1990 la tête du Capitole de Toulouse, il se révéla un directeur d'opéra exemplaire et montra surtout qu'il était possible à un artiste de tenir le gouvernail d'un théâtre lyrique, et que directeur d'opéra est un métier à part entière.

Joyaux de Balanchine.

Le choix de l'homme de métier

C'est ce qui lui permit d'emporter le morceau à Paris : si le ministère de la Culture préférait à l'époque Laurent Bayle - grand manager culturel mais sans expérience de l'opéra -, jugeant trop provincial le vrai Parisien Nicolas Joel, l'Élysée de Jacques Chirac fit le choix de l'homme de métier. La décision relevait d'une conception de la gouvernance d'une maison d'opéra : on admettait que la mission nécessitât des compétences très spécifiques, une connaissance intime de tous les métiers de l'opéra et un carnet d'adresses international.

En revanche, il était clair qu'il lui faudrait un adjoint aux compétences administratives et financières éprouvées, afin de gérer sainement une maison dont la masse salariale dépasse les 80 millions d'euros, et où l'aide publique correspond à 57 % des charges de fonctionnement, nécessitant un dialogue direct avec Bercy.

À l'image d'Hugues Gall quittant le Grand Théâtre de Genève pour l'Opéra de Paris, Joel passe d'une maison employant 450 personnes à un géant de 1 600 salariés. Face à l'ampleur de cette tâche, sa santé reste un point d'interrogation. Victime d'un accident vasculaire cérébral, l'été dernier, il a fait preuve depuis d'une belle ténacité : sa patiente rééducation lui permettait dès Noël de marcher en s'aidant d'une canne, de parler sans la moindre gêne et de présider des réunions. Ce coup du sort n'a en rien entamé sa volonté de vivre pleinement cette aventure parisienne, la consécration pour tout directeur d'Opéra : ses premières saisons étaient déjà prêtes au moment de l'incident, et l'énergie qu'il met à défendre sa programmation est un démenti cinglant aux vautours qui commençaient déjà à guetter sa place. Il y a un pilote dans l'avion ! En attendant par décret ministériel la nomination du copilote, qui devrait être Martin Ajdari, actuellement directeur général délégué de Radio France.

Après les options très radicales défendues par Gerard Mortier, Nicolas Joel devrait remettre au centre de la programmation le grand répertoire français et italien du XIXe siècle. Beaucoup attendent de lui le retour à des mises en scène plus traditionnelles et faciles à reprendre (mais il est trop intelligent pour préconiser un retour en arrière). Et si l'on peut lui faire confiance pour réunir des distributions prestigieuses, la nomination de Philippe Jordan comme directeur musical et de Patrick-Marie Aubert comme nouveau chef des chœurs, deux postes clés, sera son premier geste fort.

Côté danse, Brigitte Lefèvre continue la remarquable politique entreprise dès 1992, avant la nomination d'Hugues Gall, et qui a valu au Ballet de l'Opéra, depuis deux saisons, de remplir ses salles à 95 %. «Mon but est de servir la pérennité du Ballet de l'Opéra fondé par Louis XIV», dit-elle. Mission qui connaîtra cette saison un nouveau virage, lié au renouvellement de générations : Manuel Legris, dernière étoile Noureïev encore sur scène, fera ses adieux le 15 mai prochain. Laurent Hilaire et ­Clotilde Vayer sont déjà maîtres de ballet tandis que Patrice Bart, maître de ballet nommé par Noureïev, prépare ses dernières saisons à l'Opéra. Dans une compagnie, la scène n'est qu'un passage. Quel que soit son talent, un jeune danseur se construit par ce qu'il reçoit.





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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 17:09

(dépêches)



http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/03/19/l-age-d-or-de-l-egypte-au-grand-palais_1169831_3246.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3246,50-1169831,0.html
L'âge d'or de l'Egypte au Grand Palais
LE MONDE | 19.03.09 | 08h23  •  Mis à jour le 20.03.09 | 17h36


Cet article issu des archives du Monde a paru dans l'édition du 10 avril 1999.)


Le miracle égyptien jouera-t-il encore ? Remplira-t-il les salles du Grand Palais comme il remplit celles du département égyptien du Louvre ? C'est vraisemblable. Et si l'or de Toutânkhamon n'est pas là pour servir d'appât, pas plus que la figure hérétique d'Aménophis IV, le mystère des grandes pyramides devrait suffire. Khéops, Chéphren et Mykérynos, ces souverains mythiques qui se firent élever de gigantesques mausolées, sont de puissants sésames. Dans la mémoire collective, des milliers de figurants ahanent toujours dans la poussière sous les caméras de Cécil B. De Mille ou de Howard Hawks ; Blake et Mortimer n'en finissent pas de poursuivre Olrik à la recherche des trésors du Pharaon. Par Horus demeure !

 
Les visiteurs ne seront pas déçus : ils auront même droit à une grande maquette de la nécropole de Giza à l'époque de la IVe dynastie, avec ses pyramides, son sphinx, ses tombes et ses temples annexes, ses ateliers, ses chaussées et son port aujourd'hui menacé par l'extension des banlieues du Caire. Ils pourront voir aussi dans une vitrine quelques- uns des modestes outils avec lesquels ces travaux ont été menés.

Le véritable étonnement viendra d'ailleurs. Car ce que Christiane Ziegler, commissaire de l'exposition, présente avec sobriété dans de grandes salles ocre et bleu, c'est tout simplement un choix de la production artistique de l'Ancien Empire, une époque que les Egyptiens des dynasties suivantes considéraient eux-mêmes comme un âge d'or.

Sans doute existe-t-il un courant esthétique égyptien repérable au premier coup d'oeil qui court sur trois millénaires. Mais les caractéristiques de l'art de ces quatre dynasties, à cheval sur un demi-millénaire, sont loin de répondre au cliché d'une esthétique immuable, façonnée pour l'éternité. Dès le seuil de l'exposition, trois effigies grandeur nature - celles d'un prêtre, Sepa, "grand des dizaines du Sud", et celle d'une femme, la dame Mésa (IIIe dynastie), taillées dans un calcaire qui garde de nombreuses traces de polychromies - donnent le ton de ce panorama où l'accent est mis sur l'importance de la statuaire privée.

Ici, les statues sont encore raides, adossées à un pilier, les bras collés au corps, comme sortant d'une gangue, mais l'individu est déjà là. Dans la grande salle courbe vouée à la IVe dynastie, celle des rois bâtisseurs, une statuette de femme taillée dans un albâtre translucide propose une silhouette plus fine en dépit de la convention de son attitude. Son visage plein, soigneusement modelé, est d'une douceur extrême. On mesure presque la plasticité de sa chair ; ses cheveux apparaissent sous la lourde perruque ; ses mains sont comme ciselées.

DOUCEUR DU MODELÉ

Le vizir Hémiounou, sorte de père Ubu majestueux, avec sa double poitrine pendante en mamelons mous, les chairs affaissées et les muscles flasques, montre l'intérêt de l'artiste pour une sorte d'hyperréalisme tempéré par les codes qui le ligotent étroitement.

Même les grands groupes royaux hiératiques (Mykérinos et son épouse, la "triade de Mykérinos"), qui font partie des chefs-d'œuvre présentés au Grand Palais, ne sont pas exempts de la douceur du modelé. Celle-ci prête à la physionomie du pharaon l'ombre d'un sourire et une lueur d'humanité dans son regard vide. L'artisan Intichédou (IVe dynastie), personnage beaucoup plus modeste, s'est fait représenter quatre fois à différents âges de sa vie. Les statues, découvertes en 1992 dans le cimetière des ouvriers de Giza, ont conservé leurs peintures. Le visage naïf du personnage, l'os frontal saillant, les yeux écarquillés, est barré d'une fine moustache.

Celles de Nykarê, "scribe des greniers", permet d'évoquer la diversité de cet art privé pendant la Ve dynastie. Dans le premier groupe, taillé dans un bloc de calcaire, c'est Nykarê qui est mis en valeur : l'artiste a soigné le modelé de son corps, traité sa musculature avec attention. Dans un second groupe, façonné dans le même matériau, également peint, c'est sa femme et son fils qui sont mis en évidence. La première enlace tendrement son mari tandis que, debout, les pieds joints, son rejeton rompt la symétrie de la composition en portant un doigt à ses lèvres. Nykarê est aussi l'objet de deux autres statues, en granit cette fois, où il apparaît seul, avec les attributs de sa fonction. L'expression attentive, il déchiffre un manuscrit. L'oeuvre est traitée en amples volumes pour conférer au corps, penché en avant, une plus grande souplesse.

LIBERTÉ DE L'ARTISTE

Avec la VIe dynastie, le style se modifie : les membres s'allongent, les têtes grossissent, les muscles s'étirent et les tailles s'affinent exagérément ; les postures sont plus rigides. La nudité qui caractérise de nombreuses statues masculines semble indiquer une évolution des croyances funéraires.

Pourtant, dans l'évocation du chancelier Tchéti, jeune d'abord, puis dans son âge mur, l'artiste n'a pas manqué de souligner le regard ouvert et presque joyeux du jeune homme qui contraste avec le visage massif, porté par le cou empâté du chancelier vieillissant. De même que les déformations physiques engendrées par les liens de cet étonnant prisonnier agenouillé sont rendues par des anomalies musculaires au niveau de sa poitrine et de son abdomen. Sans doute y a-t-il beaucoup de conventions dans ces représentations, mais la liberté de l'artiste semble s'être raréfiée après la fin de l'Ancien Empire.

Age d'or d'une certaine intimité sculpturale, ces quatre dynasties sont aussi un sommet pour ces reliefs gravés sur les parois des tombes ou des chapelles funéraires : scènes de la vie quotidienne, scènes de chasse ou de guerre. La Ve dynastie a produit des oeuvres frémissantes, rarement égalées par la suite : oiseaux se donnant la becquée, troupeaux de bœufs défilant avec leurs hautes cornes en forme de lyre, soldats courant, muscles tendus, ânes piétinant des gerbes de blés... La plus remarquable est peut-être cette stèle d'albâtre (IVe dynastie) où figure un personnage dont seule la tête est en relief, tandis que le corps est esquissé d'un seul trait de gravure.




Emmanuel De Roux


http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/03/19/l-eternelle-jeunesse-de-pharaon_1169829_3246.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3246,50-1169829,0.html
Paru dans le "Monde" du 16 octobre 2004
L'éternelle jeunesse de pharaon
LE MONDE | 19.03.09 | 08h20  •  Mis à jour le 20.03.09 | 17h20


haraon, mot magique qui fait dresser l'oreille et courir les foules, à Paris comme ailleurs. Surtout à Paris : l'Egypte est une vieille passion française, on le sait. La dernière livraison de Quantara, la revue de l'Institut du monde arabe (IMA), est d'ailleurs consacrée à ce thème. Elle accompagne l'exposition "Pharaon" organisée à l'IMA par Christiane Ziegler, responsable des antiquités égyptiennes au Musée du Louvre. Parmi ses premiers visiteurs, Hosni Moubarak et Jacques Chirac, les présidents égyptien et français, qui ont inauguré la manifestation le 13 octobre.

 
Il y a de fortes chances pour que le succès public de l'exposition soit massif. Tous les ingrédients sont en effet réunis : le nombre et le choix des pièces, rarement montrées, venues du Caire, mais aussi du Louvre voisin, du British Museum et du Musée de Philadelphie ; la présence d'un "trésor", en l'occurrence celui de Tanis, presque aussi beau que celui de Toutankhamon et beaucoup moins connu ; son titre enfin, "Pharaon", au singulier, qui évoque "la puissance et le mystère" de l'Egypte ancienne et véhicule de manière confuse une image d'harmonie, d'ordre et de sagesse.

Pourquoi avoir axé l'exposition sur ce thème ? "Parce que cette fonction incarne une continuité historique pendant plus de trois mille ans, répond Christiane Ziegler. Parce que le pharaon est l'intermédiaire entre le monde des dieux et celui des hommes et qu'à travers lui on peut aisément aborder plusieurs facettes de la société égyptienne : la religion, les institutions politiques, la guerre, la vie quotidienne et les rites funéraires."

UNE SÉRIE D'EFFIGIES

Mais cette fonction a été incarnée par des hommes. Aussi l'exposition commence-t-elle par une série d'effigies : celle des souverains statufiés selon des canons qui n'ont rien à voir avec un quelconque réalisme. La plus ancienne d'entre elles - anonyme - est celle d'un personnage barbu, coiffé d'une sorte de tiare, enveloppé d'une longue robe. Le tout évoque plus la silhouette d'un membre du Ku Klux Klan que celle d'un souverain égyptien. Mais cette étonnante statuette, longtemps exposée au Louvre dans la partie dévolue aux civilisations "primitives", apparaît à l'aube de la civilisation nilotique. Elle relève de la période Nagada I (vers 3800-3500 av. J.-C.), quand l'Egypte sort de la préhistoire. Certains égyptologues voient dans sa coiffure le prototype de la couronne blanche qui devait devenir l'attribut emblématique de la Haute-Egypte. Avec l'Ancien Empire (vers 2 700 av. JC), le pharaon associera à cette couronne blanche la couronne rouge, celle de la Basse-Egypte.

Les autres attributs du souverain, notamment le crochet et le fléau, indiquent que le rôle du roi est d'abord de maintenir le fragile équilibre universel. "Les Egyptiens avaient peur de l'instabilité du monde. Le rôle du pharaon était d'éviter un irrémédiable basculement", note Christiane Ziegler. C'est ainsi qu'on voit, sur une stèle, Mérenptah (1213-1203 av. J.-C.), successeur du conquérant Ramsès II, abattant ses ennemis à l'aide d'une massue pour rétablir l'ordre menacé. Le pharaon est aussi représenté sous la forme d'un animal plus ou moins fabuleux, lié à la mythologie ou à l'imaginaire égyptien : sphinx, faucon, lion vainqueur dévorant ses ennemis, ou taureau. Familier des dieux, il trône parmi eux comme un égal. Sur un relief de l'Ancien Empire, on voit Horus adoubant le pharaon.

En dépit de leurs poses uniformément hiératiques et de la permanence des attributs royaux portés pendant près de trente siècles (barbe postiche, némès, sorte de coiffe rayée frappée de l'uræus, le cobra femelle au cou dilaté), les portraits royaux diffèrent selon les périodes. A la sérénité des souverains de l'Ancien Empire (Képhren, vers 2558-2533 av. J.-C.) succèdent les visages plus tourmentés de ceux du Moyen Empire (Sésostris III, vers 1862-1843). Sous le Nouvel Empire (1550-1069 av. JC), une femme, Hatchepsout (1479-1457 av. JC), accède au pouvoir - c'est une exception. Elle est représentée avec le némès et la barbe postiche, comme ses prédécesseurs et ses successeurs. L'énorme et impressionnante statue de Toutankhamon (1336-1327 av. J.-C.) prêtée par le Musée du Caire est dotée des mêmes attributs. Le colosse garde encore quelques traits du style amarnien, en vogue sous le règne de son prédécesseur, Aménophis IV (1353-1337), le pharaon "hérétique" dont on peut voir à l'IMA une bouleversante effigie de grande taille, venue elle aussi du Caire.

Si nous sommes particulièrement sensibles au style amarnien de cette période, c'est sans doute parce que les traits déformés, allongés, d'une douceur presque christique, sont proches de nos canons esthétiques et semblent s'échapper du stéréotype égyptien. On voit, plus loin, dans le même esprit, un magnifique profil du même Aménophis IV, incisé dans une pierre calcaire. Les croquis esquissés sur un éclat de pierre ( ostraca ) comme ce pharaon victorieux sur son char ou encore Amon tendant une arme au pharaon victorieux sont particulièrement émouvants.

OBJETS DE LA SPHÈRE INTIME

A tort ou à raison, les auteurs semblent ainsi échapper aux règles strictes qui définissent leur art. C'est le cas de cette princesse saisie en train de déjeuner et dont la silhouette est mi-incisée, mi-dessinée. Ou des objets, parfois infimes, qui évoquent la sphère intime du souverain : des canards s'envolent au-dessus d'une touffe de plantes aquatiques (décor de plâtre), une minuscule figurine féminine, nue, en bois peint, or et faïence (la "Dame Tama"), une nageuse tenant un canard (cuillère à fard), un veau en train de s'ébrouer au milieu de coquelicots en fleurs (bribe de faïence), un verre modelé en forme de colonne (étui à khôl), une jeune fille supportant un miroir, un profil de la reine Néfertiti ciselé dans le calcaire... Et surtout, chef-d'oeuvre de grâce, d'équilibre et de délicatesse, cette tête de princesse au crâne en oeuf - toujours les canons de l'art amarnien -, sortie de l'atelier du sculpteur Djéhoutymès, pour qui on donnerait tous l'or de Toutankhamon.

Mais l'or, indispensable - c'est la "chair des dieux" -, est lui aussi présent à l'IMA. Il vient des fouilles effectuées à Tanis, dans la région du delta, entre 1939 et 1946, ce qui explique leur relative confidentialité. Pourtant, la découverte était de taille. Il s'agissait de six tombeaux royaux, appartenant à des souverains peu connus des XXIe et XXIIe dynasties (vers 1069-715 av. JC). Du fait de l'humidité de la région, les momies et les matériaux s'étaient décomposés. Il restait néanmoins un millier d'objets de premier plan. Des bijoux en or incrustés de pierres précieuses. Et une extraordinaire collection de masques d'or. L'un d'entre eux, celui de Psousennès Ier, est à l'IMA. Il a conservé les traits idéalisés du souverain "rayonnant d'une éternelle jeunesse".




Emmanuel de Roux








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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 10:39

C’est l’histoire d’un jeune garçon imberbe octogénaire dont le père est mort il y a près de vingt-six ans.


Le 10 janvier 2009, on fêtait les quatre-vingts ans de Tintin.

Loin d’avoir une barbe blanche, le héros journaliste reporter belge semble avoir préservé, malgré son grand âge, son aspect imberbe et prépubère aux drôles de pantalons et à la mèche caractéristique des jeunes têtes blondes.

Quatre-vingts ans en vingt-quatre albums, cela représente un petit trésor : deux cent millions d’album vendus en cinquante langues. Et pas un album de plus à cause du refus d'exploitation du personnage par les héritiers, au contraire de Spirou ou de Lucky Luke (mais la marque, en revanche, marche commercialement très bien).

Comme la tintinphilie ne cesse de se développer au grand profit des héritiers de Hergé et comme la tintinologie est une science en permanence en éveil, la mort du père de Tintin, Hergé, le 3 mars 1983, a suscité quelques polémiques à mon avis bien inutiles.


Racisme

La première concernait le racisme de Tintin, ou plutôt, de son créateur : "Tintin au Congo" montre en effet un Blanc peut-être gentil avec les Noirs mais un tantinet condescendant avec eux.

Pourtant, c’était peut-être simplement reprendre les opinions communément répandues de l’époque (des années 1930) qui donnaient aux Noirs un déficit, sinon d’intelligence, au moins de développement. Une période mais aussi un âge, 23 ans en 1930, qui n’était peut-être pas celui de la maturité (Hergé reconnut d’ailleurs par la suite qu’il n’avait connu le Congo que par les préjugés colonialiste et paternaliste qu’il entendait dans cette Belgique de 1930).


Antisémitisme

Le reproche se justifiait cependant plus par un certain flou qu’avait entretenu Hergé sur ses propres opinions au cours de la Seconde guerre mondiale, et notamment en raison de la publication de certains de ses travaux dans "Le Soir", un journal collaborateur. On critique notamment une image du "Tintin et l’Étoile mystérieuse" (qui date de 1941) représentant un banquier new-yorkais antipathique au nez crochu, lèvres épaisses et cigare à la bouche avec un nom juif.

Hergé s’expliqua sur ce sujet dans des entretiens publiés en 1971 (Numa Sadoul "Entretiens avec Hergé", éd. Casterman) : « Il me semble que, dans ma panoplie d’affreux bonshommes, il y a de tout : j’ai montré pas mal de "mauvais" de diverses origines, dans faire un sort particulier à telle ou telle "race". On a toujours raconté des histoires juives, des histoires marseillaises, des histoires écossaises. Ce qui, en soi, n’a rien de bien méchant. Mais qui aurait prévu que les histoires juives, elles, allaient se terminer de la façon que l’on sait, dans les camps de la mort de Treblinka et d’Auschwitz ?… À un moment donnée, j’ai d’ailleurs supprimé le nom "Blumenstrein" et je l’ai remplacé par un autre nom qui signifie, en bruxellois, "petite boutique de confiserie" : bollewinkel. Pour faire plus "exotique", je l’ai orthographié Bohlwinkel. Et puis, plus tard, j’ai appris que ce nom était, lui aussi, un véritable patronyme israélite ! ».

Je serais évidemment bien incapable de savoir le fond de l’affaire, ce qui est sûr, c’est que Hergé n’a jamais émis publiquement de propos antisémite même sous l’Occupation ; et je me restreindrais seulement à séparer l’artiste de son art, principe sans lequel il me serait impossible d’apprécier Jean-Paul Sartre mais qui ne m’a cependant pas encore permis de bien goûter Louis Ferdinand Céline (dont je trouve le style hélas illisible).


Coming out ?

Depuis le début de 2009, donc, une deuxième polémique (entre autres) est née. Une sorte de coming out.

Après le maire de Paris, après un secrétaire d’État, voici que l’un des héros les plus populaires de la bande dessinée francophone vient faire son coming out : il n’y aurait plus aucun doute, Tintin serait homosexuel.

Évidemment phrase oxymore si on en juge par son sens et par mon emploi du conditionnel. N’étant pas (là encore) dans le secret des dieux, je ne peux qu’émettre une hypothèse exprimée par d’autres. En particulier dans le journal "Times" du 7 janvier 2009 où un ancien député anglais, Matthews Parris, y décèle de nombreuses coïncidences.

Et la première impression, c’est que franchement, peu me chaut de la sexualité de Tintin.

Certes, il n’y a quasiment aucune femme dans ses aventures, et lorsqu’elles existent, à l’image de Bianca Castafiore, les dames ne sont pas peintes de façon très complaisante, notamment cette Peggy Alcazar (la femme du général dans "Tintin et les Picaros" buvant et fumant un cigare qui laisse peu de place à la féminité).

À ce propos, Hergé se justifiait simplement en décembre 1978 en parlant de lui-même dans la peau de Tintin : « S’il dessinait une jolie femme, il introduirait alors une dimension amoureuse dans mes histoire, ce qui n’est pas son but. (…) Ce n’est pas de la misogynie de la part d’Hergé. Mais il pense que la présence des femmes dans mes aventures créerait des ambiguïtés auxquelles il ne tient pas. ».

De plus, l’amitié qui lie Tintin au jeune Tchang peut interroger (l’une des rares occasions de voir Tintin ému). Hergé avait indiqué en 1973 à Bernard Pivot (cité par Damien Bouhors) que l’histoire avec Tchang état « une histoire simple, sans méchant, juste une histoire forte d’amitié voire d’amour ».

À travers Tintin, encore une fois, on pourrait croire que la cible est Hergé (qui était marié). Mais ça a quel sens ? Des écrivains, des dessinateurs homosexuels, il y en a eu déjà beaucoup, avant Hergé, et encore beaucoup pendant et après Hergé.

André Gide, pour lequel je cultive une admiration sans borne, l’était aussi et a même tenté de faire un essai justifiant le fait que l’homosexualité était naturelle (à mon avis, il s’est plus cassé les dents qu’autre chose en tentant l’autojustification alors que l’homosexualité n’a pas plus à être justifiée que l’hétérosexualité).

Dire que Tintin est homosexuel, serait-ce censé formuler une "critique" pour enfoncer le clou du racisme et de l’antisémitisme supposés de l’auteur, ce qui donne une idée aussi du degré de tolérance face à l’homosexualité en général ? Ou alors, selon l’intention du journal anglais, ne serait-ce pas, au-delà de la polémique, une tentative de récupération de l’un des héros les plus célèbre ?

L’accusation, enfin, non, l’interprétation de l’homosexualité (qui n’est pas un délit) a été réfutée par le psytintinologue Serge Tisseron qui explique que s’il n’y a pas de sexualité dans les aventures de Tintin c’est parce que « dans Tintin, en réalité, tous les personnages sont des enfants ». L’asexualité de Tintin peut cependant être mise sur le compte d’une pudeur de la société de l’époque et sur les risques de censure relative aux publications pour la jeunesse.

Les lecteurs hétéro-cynophiles seront cependant rassurés en apprenant que le célèbre Milou, à l’instar d’Idéfix chez un héros concurrent, lui, est bel et bien hétérosexuel puisqu’il a toujours cherché à flirter avec toutes les chiennes qu’il a pu croiser.


Une prochaine polémique ?

Alors, d’ici le centenaire, je propose aux tintinophobes et aux tintinologues un nouveau sujet à polémique à propos de l’enfant du dessinateur né deux ans après la première Révolution russe : Tintin serait… anticommuniste primaire.

Mais là, ça semble être une évidence reconnue, en fait…

À tel point que le premier album "Tintin au Pays des Soviets" a été retiré de la vente pendant très longtemps.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (vendredi 13 février 2009)


Pour aller plus loin :

Interview d’Hergé pour le cinquantenaire de Tintin ("Lire" de décembre 1978).

"Times" du 21 octobre 1983.

Le racisme de Tintin au Congo.

La sexualité de Tintin.

L’âge de Tintin.

Non, Tintin n’est pas raciste (20 juillet 2007).



 

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51581

http://fr.news.yahoo.com/13/20090213/tot-coming-out-d-un-rival-de-de-gaulle-89f340e.html

http://www.lepost.fr/article/2009/02/20/1430956_coming-out-d-un-rival-de-de-gaulle.html

http://www.centpapiers.com/coming-out-d’un-rival-de-de-gaulle/5500/






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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 01:19

Ouvrage posthume de la célèbre philosophe Simone Weil.

Téléchargeable à ce lien :

http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf

(fichier .pdf de 344 ko).



(Source : Université du Québec à Chicoutimi, voir lien dans le fichier joint).



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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 01:18
Ouvrage posthume de la célèbre philosophe Simone Weil.

Téléchargeable à ce lien :

http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/attente_de_dieu/attente_de_dieu_1966.pdf

(fichier .pdf de 645 ko).



(Source : Université du Québec à Chicoutimi, voir lien dans le fichier joint).



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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 01:17

Ouvrage posthume de la célèbre philosophe Simone Weil.

Téléchargeable à ce lien :

http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/sur_la_science/sur_la_science.pdf

(fichier .pdf de 752 ko).



(Source : Université du Québec à Chicoutimi, voir lien dans le fichier joint).



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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 01:03

Ouvrage posthume de la célèbre philosophe Simone Weil.

Téléchargeable à ces liens :

1e partie (fichier .pdf de 676 ko)

http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/ecrits_historiques/Ecrits_1_historiques.pdf


2e partie (fichier .pdf de 546 ko)

http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/ecrits_historiques/Ecrits_2_politiques.pdf


(Source : Université du Québec à Chicoutimi, voir lien dans le fichier joint).



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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 00:34

Ouvrage posthume de la célèbre philosophe Simone Weil.

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http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/condition_ouvriere/la_condition_ouvriere.pdf

(fichier .pdf de 2,38 Mo).




(Source : Université du Québec à Chicoutimi, voir lien dans le fichier joint).



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