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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 10:20
(Dépêches)



Fillon a voté à Solesmes où il n'exclut pas d'être en ballottage

SOLESMES (AFP) - Le Premier ministre François Fillon, candidat UMP à l'élection législative dans la 4e circonscription de la Sarthe, a voté dimanche vers 12H15 dans son fief à Solesmes, où il n'exclut pas d'être mis en ballottage.

"Il y a beaucoup de candidats dans cette circonscription qui a donné presque toujours une majorité à la gauche à l'élection présidentielle. Ce sera plutôt pour le deuxième tour", a déclaré M. Fillon à la presse.

Portant un pantalon beige, une veste bleue foncée et une chemise bleue clair, le Premier ministre, accompagné de son épouse Penelope, a posé souriant et visiblement détendu devant les photographes. Il a serré la main à la cinquantaine de personnes présentes à la mairie de Solesmes (1.400 habitants).

M. Fillon a répété qu'un ministre échouant à l'élection législative devrait démissionner, s'appliquant cette règle à lui-même. "C'est une évidence, je ne vois pas comment on peut diriger le gouvernement de la France en n'ayant pas la confiance de ses électeurs", a-t-il dit, soulignant que c'était valable "pour tout ministre".

Le sénateur de la Sarthe devait déjeuner avec des amis à Solesmes avant de rentrer à Paris pour préparer la soirée électorale. Son principal concurrent, Stéphane Le Foll (PS), directeur de cabinet de François Hollande, avait voté vers 09H10 au Mans, se disant "inquiet" d'une participation plus faible qu'à l'élection présidentielle.

Dimanche 10 juin 2007, 13h30



49,28% de participation à 17h00 au 1er tour des législatives

PARIS (Reuters) - Les Français votent apparemment en petit nombre pour élire les 577 députés de l'Assemblée nationale, un scrutin qui devrait donner une large majorité à l'UMP et laisser la gauche sur le banc des figurants.

L'inconnue du vote ne résidait pas tant dans son issue - le président Nicolas Sarkozy, dans la foulée de son élection le 6 mai, semble assuré de disposer d'une majorité confortable pour appliquer son programme de réformes, accentuant ce que certains appellent "la présidentialisation du régime" - que dans la sévérité du score pour l'opposition, Parti socialiste en tête.

Environ 44 millions d'électeurs étaient invités à voter, à partir de 08h00 et jusqu'à 18h00 ou 20h00 dans 65.000 bureaux de vote, pour départager 7.640 candidats, dont 41,6% de femmes. Le second tour aura lieu dimanche prochain.

A 17h00, le taux de participation en métropole était de 49,28% des inscrits, le plus faible en 20 ans et en recul par rapport à celui enregistré en 2002 à la même heure (50,51%), un scrutin qui fut marqué par une forte abstention.

La participation était de même très nettement en baisse par rapport à celle de l'élection présidentielle, qui avait été forte et atteint 73,87% à 17h00 au premier tour le 22 avril et 75,11% au second tour le 6 mai. L'abstention est généralement plus élevée aux législatives qu'à l'élection présidentielle.

Outre-mer, qui inclut 22 circonscriptions, le premier tour a eu lieu samedi aux Antilles, en Guyane et, au large de Terre-Neuve, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Les premiers Français à avoir voté sont les Polynésiens, le 2 juin. Le scrutin y a été avancé d'une semaine, l'étendue du territoire de l'archipel du Pacifique Sud obligeant à allonger l'entre-deux tours afin de distribuer le matériel électoral à temps dans les 118 îles.

VAGUE BLEUE

Fait inédit dans l'histoire de la Ve République, la gauche est partie d'emblée battue dans la campagne après la défaite de sa candidate Ségolène Royal à la présidentielle, appelant à "un vote humanitaire" selon l'expression d'un politologue, pour éviter une réédition de la débâcle de 1993, lorsqu'elle sauva, hors Parti communiste, 67 députés.

Au PS, dans la crainte d'une démobilisation de l'électorat face à la stratégie d'ouverture du chef de l'Etat, on a appelé à la résistance contre un "Etat UMP" hégémonique en se projetant dans un "après" tout aussi douloureux - la rénovation du parti.

Les sondages d'opinion créditent la droite (UMP, ralliés de l'UDF et divers droite) de plus de 40% des intentions de vote, la gauche (PS, PRG, MRG) de près de 30%, le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou de 10%, le Front national de 5%, le Parti communiste d'environ 4%, l'extrême gauche de 3% à 4%.

Les projections - scrutin majoritaire à deux tours oblige - parlent de "vague bleue" avec plus de 400 sièges pour l'UMP, de 110 à 158 au PS-PRG-MRG, 21 à 24 députés au Nouveau Centre, un à six sièges au MoDem, cinq à dix sièges au PCF, deux maximum aux Verts, qui n'ont pas scellé d'alliance électorale avec le PS.

Dans l'assemblée sortante, l'UMP dispose de 362 députés (plus six divers droite), le Parti socialiste de 142 élus, l'UDF de 29 représentants, le PCF de 22 élus et les Verts de trois.

Le 6 mai, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête dans 372 circonscriptions. La gauche plaçait ses espoirs dans l'Ouest, où Ségolène Royal - qui ne se représente pas dans les Deux-Sèvres - a réalisé ses meilleurs scores, mais s'attendait à de fortes difficultés dans ses bastions historiques de l'Est et du Nord-Pas-de-Calais, où la droite a le vent en poupe depuis 2002.

Le retour en force du bipartisme observé à la faveur de l'élection présidentielle devrait se confirmer, même si une troisième entité centriste, écartelée entre les transfuges UDF du Nouveau Centre (84 candidats) et le MoDem de François Bayrou (535 candidats), devrait surnager.

L'équation sans appel devrait relancer le débat sur le mode de scrutin et la réintroduction d'une dose de proportionnelle - souhaitée par Ségolène Royal et François Bayrou durant la campagne et appuyée par Nicolas Sarkozy - pour améliorer la représentativité du spectre politique français. Afin de figurer au second tour, un candidat doit rassembler 12,5% des inscrits.

ENJEU FINANCIER

François Bayrou, qui joue son avenir personnel en prévision de la présidentielle de 2012 après ses 18,6% du 22 avril, peut escompter un score de 10% qui, de l'avis de politologues, serait une performance pour une formation naissante.

Le Parti communiste, exsangue après le camouflet infligé à Marie-George Buffet le 22 avril (1,93%), n'est pas assuré de conserver un groupe à l'Assemblée (au moins vingt députés).

Quant au Front national, il ne paraît guère en mesure de reconquérir un électorat désormais largement acquis à Nicolas Sarkozy et de semer le trouble dans d'improbables triangulaires (75 en 1997, 33 en 2002).

Au-delà du rapport de forces politiques, l'enjeu des législatives est financier et pourrait déterminer la survie du PCF et du FN. La loi du 11 mars 1988 indexe le financement public des partis sur les résultats aux élections législatives.

Ainsi, dans l'imbroglio centriste, l'ex-UDF Hervé Morin a-t-il enrôlé épouse, membres de sa famille, attachée de presse, chauffeur, pour étoffer la liste des candidatures du Nouveau Centre et faire bénéficier sa formation du financement public équivalent à 1,63 euro par voix.

Le ministre de la Défense brigue un troisième mandat dans l'Eure, imité par dix membres du gouvernement, dont le Premier ministre François Fillon, candidat dans la Sarthe, qui a fait campagne contre la gauche avec une férocité inusitée et prévenu que tout ministre battu serait contraint de démissionner.

Sont également en lice : Michèle Alliot-Marie (Pyrénées-Atlantiques), Roselyne Bachelot (Maine-et-Loire), Xavier Bertrand (Aisne), Jean-Louis Borloo (Nord), Christine Boutin (Yvelines), Dominique Bussereau (Charente-Maritime), Valérie Pécresse (Yvelines), Eric Woerth (Oise).

Enfin, Alain Juppé est candidat en Gironde. Seul le maire de Bordeaux paraît en position délicate : Ségolène Royal est arrivée largement en tête dans sa circonscription - pourtant un bastion de la droite - le 6 mai avec 54,66% des voix.

Dimanche 10 juin 2007, 17h42



Participation de 22,56% à midi

PARIS (AFP) - Appelés à élire dimanche leurs 577 députés, les Français étaient, à la mi-journée, plus nombreux à avoir voté que lors des précédentes législatives de 2002 (22,56% contre 19,61%) même si la mobilisation est restée bien en deçà de celle, exceptionnelle, de la dernière présidentielle.

Le taux de participation à la mi-journée est supérieur de près de trois points à celui enregistré lors du premier tour des législatives de 2002, marqué par le record d'abstention à ce type de scrutin: 35,58%.

Il se situe au même niveau que celui enregistré à midi au premier tour des législatives de 1997 (22,46%).

La participation est par contre nettement en baisse par rapport à celle des deux tours de l'élection présidentielle, qui avait été particulièrement élevée. A midi, elle avait atteint 31,21% au premier tour le 22 avril et 34,11% au second tour le 6 mai.

Dans une grande majorité des départements, la participation s'inscrivait en hausse par rapport il y a cinq ans, parfois dans des proportions importantes.

Ainsi, dans le Sud-Est, elle progressait de quelque 7 points dans les Alpes de Haute-Provence, la Haute-Corse, ou l'Hérault, de près de 5 points dans les Bouches-du-Rhône ou les Alpes-Maritimes.

Dans le Sud-Ouest, elle était en progression de 4,5% en Haute-Garonne ou dans le Tarn, de 12% dans les Pyrénées-Atlantiques (à 29,49%), de 8% en Lot-et-Garonne, de près de 6% en Gironde, de 6,5 points en Charente-Maritime.

Dans l'Ouest, même tendance avec des hausses spectaculaires en Maine-et-Loire où 31,40% des électeurs avaient voté (+14), en Indre-et-Loire (+9), dans le Finistère, dans l'Orne, et dans la Sarthe, le département du Premier ministre François Fillon où 27,50% des électeurs s'étaient déjà déplacés.

On notait des progressions importantes également dans le Nord (+6 points à 23,16%) ou dans les Ardennes (+5), mais aussi en Ardèche (+8,5) et dans la Drôme (+7). Participation aussi en forte hausse dans certains départements du centre de la France, comme la Haute-Loire (+6), et de l'Est: + 7 points dans le Doubs et dans la Meuse.

A midi, les départements les plus "civiques" avaient été le Maine-et-Loire, la Haute-Loire (31,15%), la Haute-Corse (30,56%), l'Aude (30,20%) et l'Ardèche (30,07%).

Dans une vingtaine de départements, la participation était toutefois moindre qu'en 2002, une baisse dépassant rarement les deux points, si ce n'est dans les Deux-Sèvres, le département de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal, où elle était de 3,5 points (23,01% de participation).

La région parisienne et la capitale, où les bureaux ferment à 20H00, avaient très peu voté à midi, et dans tous les départements d'Ile-de-France, hormis les Hauts de Seine, moins qu'en 2002. Le taux de participation n'était que de 12,5% dans le Val de Marne, 13,29% en Val d'Oise, 14,76% en Seine-St-Denis, 15,04% en Seine-et-Marne, 15,06% en Essonne, 15,71% dans les Hauts-de-Seine et 16,22% à Paris.

Dimanche 10 juin 2007, 13h32






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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 18:59
(Dépêches)




Législatives : la mission impossible de François Bayrou

PARIS (AP) - "Ça va être rude", confessait récemment au sujet des législatives le fondateur du MoDem (Mouvement démocrate) François Bayrou. Face à la concurrence de l'UMP et de son satellite, le Nouveau centre, lâché par la quasi-totalité de ses députés sortants, le "troisième homme" de la présidentielle se prépare déjà à une débâcle électorale qui lancera dans la douleur sa "longue marche" vers 2012.

Après avoir recueilli près de sept millions de voix au premier tour de la présidentielle, François Bayrou est quasiment assuré de perdre son groupe à l'Assemblée nationale. Vingt-quatre des 29 députés UDF sortants se sont ralliés à l'UMP et 18 d'entre eux, dont le ministre de la Défense Hervé Morin, ont officiellement lancé la semaine dernière le Nouveau centre, futur pôle centriste de la majorité.

Alors que cette nouvelle formation parait en mesure d'obtenir une vingtaine de députés et donc de former un groupe à l'Assemblée, le MoDem n'est guère crédité que d'un à six députés par les instituts de sondage. Cela s'explique par un score nettement en recul par rapport à la présidentielle -les candidats UDF-MoDem devraient recueillir de 9 à 10% des voix, loin des 18,57% du 22 avril-, et par la logique du scrutin majoritaire, qui oblige à la conclusion d'alliances électorales.

François Bayrou n'a toutefois pas fermé la porte à des alliances locales, y compris avec la gauche, en fonction des résultats du premier tour. "Nous verrons ce que sera la meilleure manière de favoriser le pluralisme en France", explique-t-il.

Si le chef de file du MoDem devrait lui-même être réélu dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, les députés qui lui sont restés fidèles ont fait un pari risqué. Candidate dans le Rhône, Anne-Marie Comparini se présente ainsi face à un candidat UMP dans une circonscription où Nicolas Sarkozy a obtenu plus de 30% des voix au premier tour de la présidentielle. Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques) et Gilles Artigues (Loire) auront également fort à faire pour garder leur siège, quand Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis) brouille savamment les cartes entre étiquette MoDem et soutien à Nicolas Sarkozy.

Sur les 535 candidats MoDem, 200 sont des femmes et 300 sont des nouveaux venus en politique. La moyenne d'âge est de 45 ans. La benjamine, Camille de Froment (Creuse), a 27 ans et a amorcé sa carrière politique en répondant à une petite annonce... Parmi les candidats, figurent l'ex-judoka Djamel Bouras (Seine-Saint-Denis), l'ancien ministre Azouz Begag (Rhône), l'ex-Vert Jean-Luc Benahmias, la présidente de Cap 21 Corinne Lepage ou encore les députés européens Marielle de Sarnez (Paris) et Jean-Marie Cavada (Val-de-Marne).

La perte de son groupe à l'Assemblée nationale serait un coup dur pour François Bayrou. Non seulement cela le priverait de visibilité politique, mais aussi de ressources financières: l'enveloppe versée aux partis politiques par l'Etat dépend du nombre de voix recueillies au premier tour des législatives et du nombre de parlementaires. Dans ces conditions, l'UDF-MoDem, qui touchait jusque-là 4,6 millions d'euros par an avec 29 députés, se prépare à des années de vaches maigres.

Malgré la déroute annoncée, François Bayrou campe sur sa ligne bravache: il entend incarner un centre "libre" et autonome vis-à-vis de l'UMP. Espérant se rattraper aux municipales et aux régionales, il est déjà tourné vers la présidentielle de 2012. D'ici là, il espère bâtir un parti "populaire" -le MoDem revendique 75.000 demandes d'adhésion- et élargir durablement la base électorale de l'ex-UDF. Des "grandes assises de la démocratie" se tiendront fin août, avant le congrès fondateur prévu à l'automne.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : vers une Assemblée bleue

PARIS (AP) - Cinq semaines après la présidentielle, les Français sont de nouveau appelés aux urnes dimanche pour le premier tour d'élections législatives qui devraient donner selon tous les pronostics une confortable majorité à Nicolas Sarkozy.

Vague bleue ou tsunami? Tous les sondages promettent une large victoire aux candidats de l'UMP et à leurs alliés du Nouveau centre, crédités de 40 à 42% des voix et de 400 à 460 sièges. La majorité est de 289 sièges. En 2002, l'UMP avait obtenu 365 députés pour son baptême du feu électoral.

M. Sarkozy veut une large majorité pour pouvoir mettre en oeuvre les réformes promises durant la campagne présidentielle, et tout indique qu'il l'obtiendra. Le chef de l'Etat connaît un véritable état de grâce depuis son installation à l'Elysée, avec une popularité supérieure à celle de tous ses prédécesseurs au début de leur mandat à l'exception du général de Gaulle. Il s'est impliqué dans la campagne lors d'une réunion publique le 29 mai au Havre, où il a appelé les Français à lui "renouveler leur confiance" en lui donnant une majorité "pour gouverner" et "tenir les engagements" pris lors de l'élection présidentielle.

L'histoire plaide en faveur d'une large victoire de l'UMP. Les élections législatives organisées après une présidentielle ont toujours confirmé le résultat du premier vote, que ce soit en 1981 ou plus récemment en 2002.

Reste à savoir si la victoire annoncée de l'UMP ressemblera au raz-de-marée de 1993 (472 sièges pour la droite) ou à la vague bleue de 2002. La principale crainte de l'UMP est la démobilisation de son électorat. D'où le ton très offensif dans la dernière semaine de campagne du Premier ministre François Fillon, lui-même candidat comme dix autres membres du gouvernement, contre la gauche "qui n'ose plus aimer la France".

Sonné par la défaite de Ségolène Royal et déstabilisé par l'ouverture pratiquée par Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste, crédité de 26 à 28,5% des voix et de 80 à 150 sièges, espère sauver les meubles. Ses dirigeants redoutent une démobilisation de l'électorat de gauche. "Séchez vos larmes, venez voter", est allée jusqu'à lancer mardi Ségolène Royal. Même si chacun des "éléphants" a joué sa partition dans la campagne, les couteaux ont été rangés au vestiaire, dans l'attente de la "refondation" promise pour l'après-législatives.

Pour François Bayrou et son MoDem, ces législatives ressemblent à un calvaire. Lâché par le quasi-totalité des 29 sortants UDF, confronté à la concurrence de l'UMP et de son satellite, le Nouveau centre, le "troisième homme" de la présidentielle, à la tête de candidats néophytes, se prépare à perdre son groupe au Palais Bourbon. Son seul espoir de limiter la casse réside dans des accords de désistement au niveau local avec des candidats socialistes.

Les pronostics sont tout aussi sombres pour le Parti communiste, qui risque lui aussi de perdre son groupe. Le Front national, dont l'électorat a été siphonné par Nicolas Sarkozy à la présidentielle, aura du mal à jouer les trouble-fête en provoquant des triangulaires au second tour le 17 juin. Il faut pour cela réunir au moins 12,5% des inscrits au premier tour.

Pour tous les partis, l'enjeu sera aussi financier. Le montant de l'aide publique pour les cinq ans qui viennent dépend en effet de leurs résultats. D'où le nombre élevé de candidats, 7.639, dans les 577 circonscriptions, soit 13,2 candidats pour chaque siège.

Dernier enjeu, la participation. Le scrutin de dimanche pourrait bénéficier du sursaut civique présidentiel. Si l'abstention devrait être plus élevée qu'en avril-mai, elle pourrait redescendre nettement sous la barre des 30% dépassée à toutes les législatives depuis 1988.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : le PS espère sauver les meubles

PARIS (AP) - Le défi: préserver ses acquis. Après avoir encaissé son troisième échec de suite à la présidentielle, le Parti socialiste espère éviter un tsunami bleu aux législatives et conserver le maximum de ses 149 députés. Il a pour ce faire rangé tant bien que mal les fusils au vestiaire, dans l'attente de sa "refondation".

Le PS espérait profiter d'une alternance mécanique. C'est raté. Pour la première fois depuis 1978, la majorité sortante devrait être reconduite. Toute la question est, pour le PS, de savoir si la "vague bleue" de 2002 se transformera en tsunami.

Méthode Coué? François Hollande vise "près de 30%" au premier tour dimanche, "un niveau supérieur à 2002 et encore plus élevé que le score de Ségolène Royal" à la présidentielle (25,87%). "Un scénario réaliste", selon lui, qui rêve de "la majorité". "La France mériterait bien une cohabitation", renchérit même DSK. "Il faut être réaliste", les a douchés Ségolène Royal...

La candidate malheureuse à l'Elysée est certes arrivée en tête dans 191 circonscriptions sur 555 au second tour du 6 mai. Mais le plus grand flou plane sur les sondages, qui créditent le PS de 26 à 30% des voix dimanche, soit une fourchette de 80 à 153 sièges sur 555, presque du simple au double. En 2002, le PS avait assez bien résisté à la "vague bleue", avec 24,11% au premier tour, soit 149 députés (dont huit radicaux de gauche apparentés).

Personne ne veut aujourd'hui croire au PS à une réédition de la terrible "vague bleue" de 1993, où le parti avait dégringolé de 275 à 57 députés (dont cinq apparentés).

"On est dans match retour. On a perdu le match aller, donc tout le monde a en tête qu'on a peu de chances de se qualifier. Mais personne n'y va en disant: 'on ne joue pas'", résume sportivement Christophe Borgel, proche de Dominique Strauss-Kahn et candidat en Seine-Saint-Denis.

Côté alliances, le PS a réservé 33 circonscriptions au PRG et 10 au MRC. S'il n'a pas conclu d'accord national avec les Verts, qui ont refusé son offre sur 14 circonscriptions, il ne présentera pas de candidats face à leurs trois sortants. Aucun accord non plus avec le PCF, mais un désistement réciproque. Le PS espère néanmoins profiter localement de l'asphyxie du PCF.

Reste à savoir quelle sera l'attitude du PS au soir du premier tour vis-à-vis du MoDem. Le tabou sur des désistements semble se lever et l'idée faire son chemin mezzo voce chez certains socialistes. "Rien n'est prévu", assure François Hollande, pour qui un accord ne peut se nouer que sur des "politiques communes". François Bayrou, lui, veut regarder au cas par cas localement.

Anesthésié par l'état de grâce du chef de l'Etat, le PS a dramatisé à l'envi l'enjeu de ce scrutin en brandissant le spectre d'une chambre "bleu horizon" et des "pleins pouvoirs" à Nicolas Sarkozy. Une stratégie de diabolisation de l'adversaire qui ne lui a pourtant guère réussi durant la présidentielle.

Parallèlement, les ténors ont multiplié les appels à une participation massive, peut-être la clé de ce scrutin pour le PS, accusant la droite de démobiliser les électeurs au motif que les dés seraient déjà jetés. "Une forte participation profite quand même globalement plutôt à la gauche" et "permet aux socialistes de limiter la casse", explique Stéphane Rozès, directeur du département opinion de l'institut CSA.

Après s'être écharpés à ciel ouvert après le 6 mai, les "éléphants" ont en revanche mis un couvercle sur la marmite pour éviter la déculottée. Sur la suite au PS, c'est l'omerta. Mais si les couteaux sont rangés, beaucoup pensent déjà au jour d'après et à la crise qui couve en vue de la nécessaire "refondation".

Côté calendrier, un proche de François Hollande évoque l'idée d'assises du PS à l'automne et d'états-généraux de la gauche en fin d'année, avec un congrès au printemps 2008. Si les législatives se soldent par une gifle, le Premier secrétaire paraît toutefois menacé. Et certains évoquent l'idée d'un "collectif de direction" au PS jusqu'au congrès.

Ségolène Royal, pas candidate, sillonne l'hexagone pour soutenir ses proches candidats, revendiquant implicitement le titre de leader de l'opposition. Et entretient le suspense sur ses projets. Certains au PS lui prêtent des vues sur le poste de Premier secrétaire, quand d'autres la verraient bien présidente d'une fédération des gauches. Elle devrait trouver sur sa route DSK voire Bertrand Delanoë, très courtisé ces derniers temps.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Le PCF se bat pour conserver un groupe

PARIS (Reuters) - Ebranlé par le score de 1,93% de Marie-George Buffet à la présidentielle, le Parti communiste affronte une nouvelle épreuve aux élections législatives, où il se bat pour ne pas perdre son groupe parlementaire.

Le PCF mise sur l'ancrage local de ses députés sortants pour limiter les dégâts avant de se projeter vers l'avenir, notamment à l'occasion du congrès extraordinaire prévu en décembre.

"Je pense que la plupart vont être réélus", a déclaré la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, mardi sur Europe 1.

"Malgré les prévisions catastrophiques des sondages, largement relayées par les médias, la mobilisation de tous les hommes et femmes de gauche peut permettre, partout en France, l'élection de nombreux députés communistes et donc de nombreux députés de gauche", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Niant qu'il y ait "panique à bord", Marie-George Buffet a annoncé son intention d'abandonner les rênes du PCF avant la fin de l'année après avoir impulsé un "renouvellement générationnel".

Les politologues s'interrogent cependant sur l'avenir d'un parti laminé dans les urnes, isolé après l'implosion du mouvement antilibéral, et sans stratégie apparente depuis sa décision de rompre avec l'expérience de "gauche plurielle."

Crédité d'environ 4% dans les sondages, le PCF a peu de chances de retrouver ses 22 élus du groupe communiste et républicain de 2002, d'autant qu'en dépit des appels de Marie-George Buffet il n'y a pas d'accord avec le PS pour le premier tour.

"DIAGNOSTIC BROUILLE"

Le PCF espère faire réélire des députés dans des terres de gauche qui ont généralement bien résisté à "l'effet Sarkozy." Mais ses candidats devront compter cette fois avec les ambitions du Parti socialiste.

Ainsi, dans l'un des derniers bastions communistes, la Seine-Saint-Denis, le PCF aura fort à faire pour sauver ses cinq élus menacés par des candidats PS revigorés par le bon score de Ségolène Royal à la présidentielle.

"Là où se trouvent des députés communistes sortants, le PS, compte tenu du rapport de force de la présidentielle, croit légitimement qu'il peut arriver en tête au premier tour", expliquait récemment Patrick Braouezec, député PCF de Saint-Denis, dans le quotidien L'Humanité.

"Mais ce sont des scrutins très différents et le diagnostic est brouillé par l'ampleur du vote utile en faveur de Ségolène Royal", ajoutait-il.

Une situation que l'on retrouve dans la 4e circonscription de Marseille qui élit un député communiste depuis 1936.

En 2002, Frédéric Dutoit était arrivé en tête de la primaire à gauche, ce qui lui avait permis d'être élu. Or le PS soutient cette fois Henri Jibrayel, qui ne doute pas de son succès.

Dans son ancien fief historique du Havre (Seine-Maritime), le député communiste sortant Marcel Paul est également en danger, face à la fois à la jeune candidate PS Najwa Confaits et à Agathe Cahierre, première adjointe UMP du maire Antoine Refunacht.

Même si le pire était évité aux législatives, les élections municipales de 2008 pourraient constituer une nouvelle étape du chemin de croix d'une formation qui, en un quart de siècle, a perdu la plus grande partie de son capital électoral.

L'analyse du premier tour de la présidentielle est accablante pour les communistes qui ont vu le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot, se propulser loin devant Marie-George Buffet (4,15%), y compris dans les villes communistes.

Mercredi 6 juin 2007, 10h17



Législatives : le PCF joue sa survie

PARIS (AP) - Pour le Parti communiste, garder le maximum de ses députés est une question de survie politique et financière. Après le score calamiteux de Marie-George Buffet à la présidentielle, le PCF pourrait perdre son groupe à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis 1962 à l'occasion des législatives, poursuivant sa lente agonie.

La secrétaire nationale du PCF a beau pronostiquer que son parti aura "peut-être 17, 20 députés" et ne pas croire à un "désastre", les sondages ne sont guère encourageants: 2 à 4,5% des voix au premier tour soit 2 à 15 sièges, contre 4,82% en 2002 et 21 élus actuellement. Pas de quoi constituer un groupe, le plancher étant fixé à 20 députés.

Pour le PCF, ce serait un coup mortel. Depuis 1962, il a toujours eu un groupe à l'Assemblée, culminant même à 86 députés en 1978. En 1988, avec 26 élus, il n'avait dû la sauvegarde de son groupe qu'à l'abaissement du seuil nécessaire de 30 à 20 députés. Place du Colonel Fabien, certains espèrent que la majorité abaissera à nouveau ce seuil pour aider le Nouveau centre d'Hervé Morin à constituer un groupe.

Le score historiquement bas de Marie-George Buffet au premier tour de la présidentielle (1,93%) est un autre mauvais présage pour les 558 candidats du PCF, dont 15 sortants. La N°1 du parti a bon espoir d'être réélue dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, bien qu'elle n'y ait recueilli que 7,36% le 22 avril. Globalement, les résultats de ce département et de l'ex-ceinture rouge de Paris seront déterminants.

Le PCF n'a pas signé d'accord avec le PS, mais il peut compter sur le désistement républicain en faveur du mieux placé au soir du premier tour pour limiter la casse. Rue de Solférino, on n'en espère pas moins récupérer certains bastions communistes, autour de Paris notamment.

A court terme, c'est l'étranglement financier qui menace, alors que les caisses du parti sont au plus bas. Il ne sera pas remboursé des frais de campagne de Marie-George Buffet, soit une perte sèche de 3,8 millions d'euros. Une débâcle législative serait donc de fort mauvais augure, le financement public des partis politiques étant indexé sur les résultats aux législatives et sur le nombre de parlementaires.

La situation financière est "très tendue", consent le trésorier Jean-Louis Frostin. Pour autant, le parti aurait anticipé son mauvais résultat du 22 avril et ne serait pas "sur la paille". Pas question, donc, de vendre les bijoux de famille (dont plusieurs oeuvres d'art) ni de céder ou hypothéquer le siège de la place du Colonel Fabien.

Mais "si on perdait 15 députés, ça poserait beaucoup de problèmes", reconnaît M. Frostin, qui prédit alors "des mesures importantes" qui pourraient toucher les 55 permanents qui travaillent au siège.

De sombres perspectives qui devraient être au coeur du congrès extraordinaire que les communistes ont prévu en novembre-décembre 2007.

Maigre consolation: le PCF, qui bénéficie d'une solide implantation locale, n'a pas à craindre la concurrence de l'extrême gauche aux législatives. S'ils font activement campagne sans être eux-mêmes candidats, Arlette Laguiller (LO) et Olivier Besancenot (LCR) ne s'attendent pas à avoir de député en raison d'un mode de scrutin couperet. Les sondages ne leur en prédisent d'ailleurs aucun.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : les circonscriptions tests

PARIS (AP) - Des ministres en campagne aux députés sur la sellette, en passant par quelques duels insolites, voici un coup de projecteur sur les circonscriptions tests de la bataille législative:

- ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE, 1e circonscription:

Le soutien que lui a apporté Ségolène Royal suffira-t-il à le faire réélire? Jean-Louis Bianco, député PS sortant et ancien codirecteur de campagne de la candidate socialiste, est menacé. Au second tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a recueilli 52,44% chez lui.

- BAS-RHIN, 2e circonscription:

Si aucun n'a de chance de l'emporter, le duel est insolite. Le porte-parole des Verts Yann Wehrling et le chanteur-poète Francis Lalanne, qui se présente pour la première fois au nom du Mouvement écologiste indépendant (MEI), se disputent les suffrages écologistes.

- BOUCHES-DU-RHÔNE, 12e circonscription:

Son ralliement à Jean-Marie Le Pen à la présidentielle n'aura guère payé. Le président du MNR Bruno Mégret est concurrencé par le candidat du Front national Gérald Gérin, mais aucun n'a de chance de l'emporter.

- CORREZE, 1e circonscription:

Le futur ex-Premier secrétaire du PS François Hollande n'a pas ménagé sa peine pour être réélu dans ce fief chiraquien, qu'il occupe depuis 1988 (sauf 1993-1997). Aux législatives de 2002, il avait été devancé de peu au premier tour par le candidat UMP, qu'il avait battu avec 52,4%. Il peut compter sur le matelas de 56,7% de Ségolène Royal dans cette circonscription au second tour de la présidentielle.

- DEUX-SEVRES, 2e circonscription:

La jeune chargée de la sécurité au PS Delphine Batho a hérité de la circonscription que Ségolène Royal, qui ne se représente pas, occupait sans discontinuer depuis 1988. La candidate socialiste avait arraché pas moins de 58,4% des voix dans son fief au second tour du 6 mai.

- EURE, 3e circonscription:

Le ministre de la Défense Hervé Morin, député sortant UDF, brigue une facile réélection sous l'étiquette Nouveau centre, parti centriste allié à l'UMP. Signe de la rupture avec son ancien ami François Bayrou, il devra affronter un candidat UDF-MoDem.

- GIRONDE, 2e circonscription:

Le super-ministre de l'Ecologie Alain Juppé veut reprendre le siège de député qu'il avait abandonné en septembre 2004 suite à sa condamnation dans le dossier des emplois fictifs du RPR. L'affaire ne s'annonce pas gagnée d'avance: Nicolas Sarkozy n'a obtenu que 45,34% des voix dans cette circonscription au second tour de la présidentielle.

- LOT-ET-GARONNE, 3e circonscription:

Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière brigue pour la première fois le suffrage des urnes, sous la bannière de l'UMP. Il aura face à lui Pierre-Girard Hautbout, dissident démissionnaire de l'UMP.

- PARIS, 8e circonscription:

Le bouillant avocat Arno Klarsfeld avoue lui-même ne "pas très bien" connaître la circonscription où il a été parachuté par l'UMP, même s'il a "traversé" le XIIe arrondissement lors du marathon de Paris. Dans cette circonscription où Ségolène Royal a été majoritaire de peu au second tour du 6 mai, il affrontera la socialiste Sandrine Mazetier.

- PARIS, 11e circonscription:

L'ancienne directrice de campagne de François Bayrou et députée européenne Marielle de Sarnez, candidate UDF-MoDem, va tenter de déloger le député Vert sortant Yves Cochet, épaulé par le PS. Egalement en lice pour ce fauteuil, l'ancienne secrétaire d'Etat aux Droits des victimes du gouvernement Raffarin, Nicole Guedj, portera le flambeau de l'UMP.

- PARIS, 21e circonscription:

Un scrutin dominé par la bagarre entre la candidate investie par le PS George Pau-Langevin et le dissident exclu du PS et député sortant Michel Charzat, et ce alors que la circonscription est acquise à la gauche: Ségolène Royal y a fait presque 62% le 6 mai. Sont également en lice l'UDF-MoDem Didier Bariani et la frontiste Martine Lehideux.

- PAS-DE-CALAIS, 6e circonscription:

Le député socialiste sortant Jack Lang, ancien conseiller spécial de Ségolène Royal, bagarre pour garder son siège. Au second tour de la présidentielle, la candidate PS a été majoritaire d'une courte tête chez lui.

- PAS-DE-CALAIS, 14e circonscription:

Elle avait tenté en vain de s'imposer dans la 13e circonscription du Pas-de-Calais en 2002. Pas découragée, Marine Le Pen (FN) s'est éloignée de quelques kilomètres, dans la 14e circonscription, pour briguer un mandat. Son père Jean-Marie Le Pen y a arraché 19% des voix au premier tour de la présidentielle, quasiment neuf points de plus que son score national.

- PYRENEES-ATLANTIQUES, 2e circonscription:

Les électeurs seront témoins d'un combat entre deux ex-candidats à l'Elysée. Sur ses terres, François Bayrou, député sortant, affronte l'ancien candidat de Chasse, Pêche, Nature et Traditions Frédéric Nihous. Le suspense est mince: le fondateur du MoDem a culminé à 36,8% au premier tour du 22 avril, contre 1,4% à son rival chasseur.

- RHONE, 3e circonscription:

En rupture de ban avec Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag porte le drapeau de l'UDF-MoDem face au député UMP sortant Jean-Michel Dubernard.

- RHONE, 4e circonscription:

L'ancien ministre UMP des Transports Dominique Perben, archi favori, aura face à lui la jeune socialiste Najat Vallaud-Belkacem, ancienne porte-parole de campagne de Ségolène Royal.

- SAONE-ET-LOIRE, 6e circonscription:

Parviendra-t-il à conserver le fauteuil qu'il occupe depuis 1997? Le socialiste Arnaud Montebourg, ancien porte-parole de Ségolène Royal, s'efforce d'inverser la vapeur face au jeune UMP Arnaud Danjean alors que Nicolas Sarkozy a recueilli 53,87% des suffrages dans son fief au second tour de la présidentielle.

- SARTHE, 4e circonscription:

Prudent, le Premier ministre François Fillon a consciencieusement labouré le terrain sarthois. Il est vrai qu'il devrait quitter Matignon s'il n'était pas élu dans cette circonscription dont il a été le député de 1981 à 2002, avant de devenir sénateur en 2005. Or, Nicolas Sarkozy n'a obtenu localement que 50,34% des voix au second tour du 6 mai.

Le chef du gouvernement aura face à lui le député européen socialiste Stéphane Le Foll, par ailleurs directeur de cabinet de François Hollande.

- SEINE-ET-MARNE, 2e circonscription:

L'indéboulonnable UMP Didier Julia, qui occupe le siège depuis 1967 et en est à sa dixième candidature, affronte Charles Napoléon, candidat de l'UDF-MoDem et descendant de Jérôme Bonaparte, frère de l'empereur.

- SEINE-SAINT-DENIS, 2e circonscription:

Un duel sportif: le député communiste sortant Patrick Braouezec espère mettre au tapis l'ancien judoka et champion olympique Djamel Bouras, qui a revêtu la ceinture orange de l'UDF-MoDem.

- SEINE-SAINT-DENIS, 4e circonscription:

La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet se bat pour conserver son fauteuil et son groupe à l'Assemblée nationale. Ségolène Royal a certes remporté 57,83% des voix dans cette circonscription au premier tour de la présidentielle, mais la communiste n'y est arrivée qu'en cinquième position au premier tour avec 7,36% des voix.

- SOMME, 3e circonscription:

Ségolène Royal y a été majoritaire de peu le 6 mai. Son ancien porte-parole Vincent Peillon espère en récolter les fruits en récupérant le siège de député que lui avait ravi en 2002 l'UMP Jérôme Bignon.

- TERRITOIRE-DE-BELFORT, 2e circonscription:

Jean-Pierre Chevènement, la revanche? Ancien conseiller de Ségolène Royal, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) aimerait bien retrouver les bancs de l'Assemblée qu'il a perdus en 2002, au profit du député UMP Michel Zumkeller. Soutenu par le PS, il affrontera un dissident socialiste, Alain Dreyfus-Schmidt.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Les 11 ministres-candidats n'ont pas le droit à l'erreur

PARIS (AP) - Ils n'ont pas le droit à l'erreur. Les 11 membres du gouvernement candidats aux législatives, dont le Premier ministre François Fillon, devront démissionner en cas de défaite, a prévenu Nicolas Sarkozy.

Tous paraissent assurés d'une élection confortable, à une seule exception: Alain Juppé. Le ministre de l'Ecologie et numéro deux du gouvernement est menacé par la socialiste Michèle Delaunay dans la deuxième circonscription de Gironde, dont il est le député depuis 1997. Ségolène Royal avait obtenu le 6 mai 54,66% des voix dans cette circonscription.

Comme tous ses collègues, le maire de Bordeaux devrait cependant bénéficier de la "vague bleue" annoncée. Un sondage Ifop-Fiducial réalisé les 29 et 30 mai auprès de 602 électeurs de sa circonscription le crédite de 44% des intentions de vote au premier tour, ce qui lui permettrait de l'emporter d'une courte tête au second avec 51,5% des suffrages.

Une défaite serait un véritable coup de massue pour M. Juppé, dont la nomination au gouvernement avait marqué le grand retour après ses déboires judiciaires. A 61 ans, celui que Jacques Chirac avait qualifié de "meilleur d'entre nous" a la plus grande partie de sa carrière politique derrière lui.

Les autres ministres-candidats ont moins de soucis à se faire. Même si Nicolas Sarkozy n'a fait que 50,34% dans sa quatrième circonscription de la Sarthe, François Fillon devrait triompher facilement du socialiste Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande. Un sondage Ifop-Fiducial annonce son élection dès le premier tour avec 54% des suffrages, comme en 2002. M. Fillon, élu sans interruption dans cette circonscription de 1981 à 2002, avant de siéger au Sénat, a mouillé sa chemise pendant la campagne, passant beaucoup de temps dans la Sarthe malgré ses obligations à Matignon.

Les neuf autres ministres candidats, tous sortants dans leur circonscription, sont dans des situations confortables. C'est le cas de Jean-Louis Borloo (Economie), candidat dans la 21e du Nord, de Michèle Alliot-Marie (Intérieur) dans la 6e des Pyrénées-Atlantiques, de Xavier Bertrand (Travail) dans la 2e de l'Aisne, de Roselyne Bachelot (Santé, 1ère du Maine-et-Loire) et de Dominique Bussereau (Transports, 4e de Charente-Maritime).

Chef de file des UDF ralliés à Nicolas Sarkozy et candidat à sa succession dans la 3e de l'Eure, Hervé Morin (Défense) affronte un concurrent du Mouvement démocrate de François Bayrou, Philippe Raviart. Mais Nicolas Sarkozy a réalisé 56,83% des voix dans sa circonscription le 6 mai.

Eric Woerth (Budget, 4e Oise), Valérie Pécresse (Recherche, 2e Yvelines) et Christine Boutin (Logement, 10e Yvelines) ne courent quant à eux aucun risque. Leurs circonscriptions, acquises à la droite, ont donné de 59% à 64% des voix à Nicolas Sarkozy.

Les ministres élus devront laisser leur siège à leur suppléant, conformément à l'article 23 de la Constitution qui interdit à un membre du gouvernement d'être député ou sénateur.

Mercredi 6 juin 2007, 16h01




La prochaine Assemblée sera encore loin de la parité

PARIS (AP) - La France à la 59e place, entre l'Estonie et la Guinée équatoriale : ce pourrait être le classement mondial de la féminisation des assemblées parlementaires à l'issue des élections législatives.

Selon le calcul de l'Observatoire de la parité, "l'engagement pour le moins modéré des partis parlementaires en matière de parité devrait conduire la France à n'être représentée que par 20% d'élues à l'Assemblée nationale". Le gouvernement Fillon est, lui, paritaire au niveau des 15 ministres.

La loi du 6 juin 2000 oblige les partis à présenter 50% de femmes aux législatives. Mais les pénalités prévues en cas de violation de cette obligation ne sont pas dissuasives. Résultat: l'Assemblée sortante ne compte que 13,17% de femmes.

Les progrès devraient être faibles. Les femmes représentent certes 41,6% des candidats, contre 38,9% en 2002, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Mais cette moyenne cache une grande diversité dans l'engagement des partis en matière de parité. Seuls les "petits" partis, les plus dépendants du financement public, ont strictement respecté la parité: les Verts, Chasse, Pêche, Nature et Traditions, Lutte ouvrière, la Ligue communiste révolutionnaire, le Mouvement pour la France et le Front national. Excepté les Verts et le MPF, ils ne sont pas représentés au Palais Bourbon.

Le PCF (46,5% de candidates) et le PS (45,5%) sont juste en dessous de la barre des 48% garantissant la totalité des financements publics.

Le Mouvement démocrate de François Bayrou (36,9%), le Nouveau centre d'Hervé Morin (27,9%) et surtout l'UMP (26,6%) font encore moins bien. Le parti présidé jusqu'au 14 mai par Nicolas Sarkozy n'a même pas tenu son engagement de présenter 30% de femmes.

Pire, les deux principaux partis, qui ont l'habitude de reconduire les sortants, ont perpétué la tradition d'envoyer les femmes dans des circonscriptions souvent imprenables.

Résultat: la présence féminine à l'Assemblée ne devrait progresser que légèrement. "Cette lente progression permettrait à l'Assemblée nationale de passer devant le Sénat en terme de féminisation (16,9% de sénatrices) mais ne nous hisserait qu'à la 59e place au niveau mondial, entre l'Estonie et la Guinée équatoriale", observe Marie-Jo Zimmermann, députée UMP de la Moselle et rapporteur de l'Observatoire de la Parité.

Pour en finir avec cette exception française, l'Observatoire recommande de renforcer les pénalités pour non-respect de la parité, de prendre en compte le nombre de femmes élues et pas seulement de candidates dans le calcul de l'aide et d'envisager des mesures administratives lors du dépôt des candidatures.

Un premier pas a été fait dans cette voie avec l'adoption au début de l'année d'une loi qui alourdit les pénalités financières. L'aide publique aux partis sera diminuée des trois quarts de l'écart entre hommes et femmes rapporté au nombre total de candidats. La pénalité était jusqu'à maintenant de la moitié de l'écart. Mais la nouvelle règle ne s'appliquera qu'aux législatives de 2012.

A peine plus féminine, l'Assemblée sera aussi un peu plus diverse. L'UMP et le PS présentent quelques candidats issus de l'immigration, dont certains dans des circonscriptions considérées comme gagnables. Mais on sera là encore très loin d'une représentation de la réalité de la France "multiple".

Mercredi 6 juin 2007, 16h01



Les législatives, un enjeu financier pour les partis

PARIS (AP) - L'enjeu des élections législatives n'est pas que politique, il est aussi financier. Les ressources sonnantes et trébuchantes des partis politiques pour les cinq ans qui viennent dépendent en effet de leurs résultats les 10 et 17 juin. Pour certains, c'est tout simplement une question de survie.

Régie par la loi du 11 mars 1988, l'aide publique directe au financement des partis politiques se montait à 80,2 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2007, une somme inchangée depuis 1995. Mais seuls 73,2 millions d'euros seront effectivement distribués, le reste correspondant aux pénalités financières imposées aux partis qui ne respectent pas la parité.

Ce sont les élections législatives qui décident de la répartition de cette enveloppe entre les différentes formations, et ce pour les cinq ans à venir. La moitié de l'aide publique -environ 33 millions d'euros- est en effet répartie entre les partis qui ont présenté des candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions. La répartition est alors proportionnelle au nombre de suffrages obtenus au premier tour.

Ce système pousse indéniablement à une multiplication des candidatures aux législatives, et notamment des candidatures intéressées.

Au total, 67 formations de métropole ou d'outre-mer ont ainsi bénéficié d'une aide après les législatives de 2002, l'enveloppe allant de 1,63 euro par an pour "Metz pour tous" à plus de 9 millions pour le Parti socialiste et l'UMP.

La seconde moitié de l'aide (40,1 millions d'euros) est partagée entre les partis représentés au Parlement, en fonction du nombre de parlementaires.

En 2006, c'est l'UMP, vainqueur des législatives, qui avait logiquement touché le plus gros chèque (32,2 millions d'euros par an) quand le Parti socialiste bénéficiait d'une enveloppe annuelle de 20 millions d'euros.

Le Front national -qui n'a ni député, ni sénateur- et l'UDF n'ont en revanche touché que 4,6 millions d'euros, le Parti communiste 3,8 millions d'euros, les Verts 2,2 millions d'euros, Chasse, pêche, nature et traditions 645.000 euros, le Mouvement pour la France 603.000 euros, la Ligue communiste révolutionnaire 526.000 euros et Lutte ouvrière 495.000 euros.

Mercredi 6 juin 2007, 16h01



Vers des législatives plus mobilisatrices qu'à l'accoutumée

PARIS (AP) - Le scrutin des 10 et 17 juin va-t-il bénéficier du sursaut civique de la présidentielle? Les législatives étant traditionnellement moins mobilisatrices, l'abstention devrait être plus élevée dimanche qu'en avril-mai mais pourrait, selon certains sondages, redescendre nettement sous la barre des 30% qu'elle dépasse depuis 1988.

"Nous sommes à un taux de participation qui sera moins fort que celui que nous avons eu lors de la présidentielle, mais qui sera dans une assez bonne moyenne", résume Stéphane Rozès, directeur du département opinion de l'institut CSA.

Difficile, en effet, de battre la mobilisation massive de la course à l'Elysée qui s'est achevée il y a un mois, où 84% des électeurs se sont déplacés aux deux tours. Les législatives drainent toujours moins de Français vers les urnes. Depuis 1988, le taux d'abstention dépasse même 30% au premier tour. Le record? Les législatives des 9 et 16 juin 2002, où l'abstention a culminé à respectivement 35,6% et 39,7%.

Certes, les ingrédients s'accumulent pour inciter les Français à rester chez eux les 10 et 17 juin: une campagne terne où les dés semblent déjà jetés et des ténors repliés dans leur fief pour sauver leur siège.

"On est face à des législatives de reconduction", expose M. Rozès dans un entretien à l'Associated Press. "Le grand argument de la majorité présidentielle, c'est de dire que le pays a décidé l'essentiel, c'est-à-dire élire Nicolas Sarkozy, et qu'il faut lui donner les moyens de gouverner".

Pour autant, la participation pourrait s'avérer nettement plus forte qu'aux dernières élections législatives. Selon un sondage CSA publié le 31 mai, elle se limiterait ainsi à 23% au premier tour, soit plus de 12 points de moins qu'en 2002. De son côté, l'institut Sofres évalue également l'abstention à 25%. Ce qui aurait pour conséquence de faire mécaniquement baisser le nombre de triangulaires au second tour.

Face au risque de relâchement de ses troupes, la gauche ne ménage d'ailleurs pas ses efforts pour appeler à la participation et accuse la droite d'encourager la démobilisation civique. "Une forte participation profite quand même globalement plutôt à la gauche" et "permet aux socialistes de limiter la casse", note Stéphane Rozès. Ainsi le PS n'hésite-t-il pas à dramatiser l'enjeu en brandissant le spectre d'une chambre "bleu horizon" et des pleins pouvoirs pour Nicolas Sarkozy.

Ségolène Royal, en particulier, a multiplié les appels du pied à ses 16,8 millions et presque 47% d'électeurs du second tour. Il faut "empêcher la concentration des pouvoirs entre les mêmes mains" car "tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser s'il n'y a pas de contre-pouvoir", a-t-elle notamment mis en garde, convoquant Montesquieu.

La droite n'est pas en reste, redoutant que les sondages lui prédisant une confortable victoire n'incitent son électorat à bouder les urnes. Outre Nicolas Sarkozy, qui s'est personnellement impliqué dans la campagne en tenant meeting au Havre, son Premier ministre François Fillon a également prévenu que "rien n'est acquis d'avance".

Mercredi 6 juin 2007, 16h02



Législatives : vers la fin du mouvement de balancier

PARIS (AP) - La fin de l'alternance mécanique ? Pour la première fois depuis 1978, la majorité sortante devrait, lors du scrutin des 10 et 17 juin, remporter les législatives, brisant un mouvement de balancier qui a conduit à trois cohabitations depuis 1958. Rappel historique:

- Législatives des 14 et 21 juin 1981:

Pour la première fois depuis le début de la Ve République, la gauche est majoritaire à l'Assemblée nationale dans la foulée de l'élection à l'Elysée du socialiste François Mitterrand, qui a aussitôt proclamé la dissolution. Le PS détient la majorité absolue à lui seul avec 285 élus, son allié communiste en a 44, le RPR 88 et l'UDF 62.

- Législatives du 16 mars 1986:

Anticipant une défaite de la gauche, François Mitterrand impose la proportionnelle intégrale à un seul tour pour amortir le choc. Une première qui restera sans suite. Le RPR et l'UDF redeviennent majoritaires avec 286 sièges, moins qu'espéré, contre 247 au PS et au PCF. Surtout, 35 députés FN entrent au Palais-Bourbon. Tournant historique, ce scrutin entraîne la première cohabitation: Jacques Chirac entre à Matignon.

- Législatives des 5 et 12 juin 1988:

Réélu triomphalement, François Mitterrand applique la recette qui lui a si bien réussi en 1981 en dissolvant l'Assemblée nationale. Mais les Français ne lui accordent qu'une majorité relative: avec 275 élus, le PS rate la majorité absolue de 14 sièges. Le PCF a 26 députés, mais revendique son indépendance, le RPR en a 130, l'UDF 90 et le FN un seul.

Le Premier ministre socialiste Michel Rocard doit négocier tantôt avec les communistes, tantôt avec l'UDF pour faire passer ses textes.

- Législatives des 21 et 28 mars 1993:

Décidément d'humeur changeante, les Français provoquent une seconde cohabitation. La gauche est discréditée par les affaires et une "déferlante bleue" s'abat sur l'hémicycle: le RPR rafle 257 sièges, l'UDF 215 et Edouard Balladur entre à Matignon. Pour la gauche, c'est la curée: seuls 57 PS et 23 PCF surnagent. Le Premier ministre sortant Pierre Bérégovoy, qui menait la campagne, se suicide le 1er mai 1993.

- Législatives des 25 mai et 1er juin 1997:

Contrairement à son prédécesseur, Jacques Chirac n'a pas dissout un hémicycle qui lui est largement acquis à son arrivée à l'Elysée en 1995. Il change d'avis deux ans plus tard, espérant qu'une majorité plus resserrée se montrera plus disciplinée. Erreur fatale, qui restera dans l'histoire comme la "dissolution ratée".

Les Français portent à Matignon le socialiste Lionel Jospin et sa "majorité plurielle": le PS, le PCF, les Verts, le Mouvement des citoyens et le Parti radical de gauche détiennent 319 sièges, contre 140 au RPR et 113 à l'UDF. C'est la troisième cohabitation, qui durera cinq ans contre deux ans pour les précédentes, du jamais vu depuis 1958.

- Législatives des 9 et 16 juin 2002:

Les critiques pleuvant sur la cohabitation, accusée de paralyser les institutions, le président Chirac et son Premier ministre Jospin ont imposé deux réformes pour mettre fin à cette dissonance: le mandat du président passe de sept à cinq ans après l'adoption d'un référendum en septembre 2000; en avril 2001, le Parlement inverse le calendrier électoral pour faire passer les législatives après la présidentielle de 2002, et non avant comme prévu en raison de la dissolution de 1997.

Après l'ample réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, la droite récupère l'hémicycle du Palais Bourbon. Dans la XIIe législature qui s'achève, l'UMP comptait 359 députés, le PS 149, l'UDF 29, le PCF 21 et les Verts trois.

Mercredi 6 juin 2007, 16h02

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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 18:32
(Dépêches)



Lyon : Fillon oppose la "nouvelle vague" à la gauche qui "n'aime plus la France"

LYON (AFP) - François Fillon a comparé lundi soir à Lyon l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy à une "nouvelle vague bien décidée à changer la façon de penser et d'agir", l'opposant à "la gauche des grandes âmes sèches" qui, selon lui, "n'ose plus aimer la France".

"Il faut rompre, pour rejeter l'imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l'Histoire, la gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou, du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales", a lancé le Premier ministre, venu soutenir dans la capitale des Gaules des candidats UMP de la région Rhône-Alpes.

Multipliant les formules assassines, il s'en est pris à une gauche "qui n'ose plus aimer la France", qui "considère comme déplacé d'en être fier", qui "prêche le statu quo quand tous les Français disent +nous voulons autre chose, nous avons faim de réussir+".

Devant près de 1.200 personnes réunies à la Cité internationale de Lyon, le chef du gouvernement a affirmé que "c'est une nouvelle vague qui arrive aux responsabilités", "bien décidée à changer la façon de penser et d'agir", "déterminée à réécrire les scénarios politiques les plus usés, les dialogues les plus stéréotypés".

Cette "nouvelle vague" est "résolue à changer le film en noir et blanc auquel la gauche tenait tellement", elle "ne craint pas de bousculer les tabous et d'enjamber les barrières partisanes qui ralentissent et divisent la France", a poursuivi M. Fillon.

"Fini ces mystifications par lesquelles la gauche des grands sentiments dressait en sous-main le travailleur contre son patron, le justiciable contre la justice et le Français contre la France! Vous avez voté Sarkozy pour que cela cesse et cela va donc cesser", a-t-il insisté.

"Oui, ce gouvernement incarne une nouvelle vague et un style original. Rien ne nous y obligeait. Ce 17 mai, nous aurions pu sans surprendre présenter aux Français le gouvernement des amis, des alliés, des vieux routiers du pouvoir. Nous aurions pu faire comme avant, comme toujours", a-t-il encore affirmé.

"La gauche attendait le retour du passé et c'est l'avenir qui déboule. Le 6 mai, nous avons pris à contre-pied une gauche fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés, une gauche qui se faisait par avance une joie de nous caricaturer, de nous diaboliser", a ajouté M. Fillon.

Lundi 4 juin 2007, 20h29



Juliette Quinten, benjamine des candidats aux législatives

PARIS (Reuters) - Juliette Quinten a des faux airs d'Amélie Poulain et comme l'héroïne de cinéma, elle se soucie de son prochain. A 23 ans, la benjamine des législatives a deux fers au feu: entrer à l'Assemblée nationale et rénover le Parti socialiste.

"J'exècre les injustices en général", proclame la jeune femme pour expliquer son engagement au PS, au lendemain du 21 avril 2002 et de l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle.

Récemment diplômée en "Administration du politique" à la Sorbonne, venue au PS par le militantisme étudiant de l'Unef, Juliette Quinten s'est lancée à l'assaut du Palais Bourbon presque par hasard, dans les Yvelines où elle est née.

La candidate que le PS prévoyait de présenter dans la troisième circonscription (Saint-Nom-la-Bretèche, Bougival) s'étant retirée pendant l'hiver pour raisons personnelles, elle s'est alors dit qu'elle n'avait "rien à perdre".

"Je suis la plus jeune ok mais j'ai des choses à dire", explique celle qui s'est qualifiée d'un cheveu, atteignant 23 ans, l'âge légal pour se présenter, jeudi, à trois jours du premier tour.

Elle jure que son âge ne lui est jamais reproché sur le terrain, les électeurs étant réceptifs à "image de renouvellement" de la classe politique. Tout au plus reconnaît-elle "deux ou trois mails pas très sympas" où on lui explique que les Yvelines ont "besoin d'un député pas d'une baby-sitter".

Dimanche, la jeune socialiste s'attaque, entre autres, à Christian Blanc, ancien P-DG d'Air France, passé par l'UDF et aujourd'hui postulant UMP, la quintessence à ses yeux du "cynisme en politique". Le dernier député PS de la circonscription, avant redécoupage électoral, s'appelait Michel Rocard et c'était en 1969.

L'objectif de la candidate ? Se qualifier pour le deuxième tour dans ce qu'elle qualifie d'"une des circo les plus à droite de France", où Nicolas Sarkozy a dépassé les 70% des voix le 6 mai. "On ne sait jamais, il peut arriver des trucs de fous", plaisante-t-elle.

"AVANTI POPOLO"

Plus que sa campagne axée sur le logement social dans un département "plutôt très favorisé", Juliette Quinten compte sur la division de la droite: deux candidats de la majorité présidentielle, un MoDem, un Alternative libérale, un Front national et un MNR, seul parti à présenter un candidat plus jeune qu'elle - de deux jours.

Mais Olivier B. milite pour le parti de Bruno Mégret dans le Var ce qui lui permet à elle de mieux attraper la lumière médiatique parisienne.

Un "effet boule de neige" dont elle ne se plaint pas mais dont elle n'est pas dupe. "Le 10 ou le 17 juin, je ne suis plus rien, faut pas se leurrer", commente-elle, les sourcils levés en circonflexe, pronostiquant déjà un "coup de vide" après l'effervescence.

A la fin d'une campagne, dont elle dit sortir "beaucoup plus battante" et sûre que c'est "vraiment ça que j'ai envie de faire", elle met donc les bouchées doubles, avouant sans ambages se servir de sa tribune législative pour "faire passer au sein du PS les idées que j'ai envie de défendre".

Discours sur la scène du Zénith - "Puisque la droite se berlusconise, avanti popolo", lance-t-elle aux 6.000 militants réunis pour le premier meeting unitaire du PS depuis la primaire - interviews tous azimuts et tribune dans Le Monde, publiée vendredi, sur son "autre cheval de bataille", la "ré-no-va-tion" du PS, épelle la militante, membre du courant interne du Nouveau Parti socialiste.

Sa feuille de route se résume à des nouvelles têtes, un meilleur brassage social pour en terminer avec un "parti d'énarque" et "une clarification idéologique", loin des tentations social-démocrates.

"Il y a beaucoup de barrissements autour de cette question - si vous comprenez le jeu de mots - mais au PS il ne faut pas tomber dans le brouillage idéologique", prévient-elle.

Désolée d'avoir vu un "vocabulaire historiquement de droite" - assistanat plutôt que solidarité, charges sociales plutôt que cotisations - se retrouver dans le discours présidentiel socialiste, la petite dernière égratigne son aînée, première femme à avoir eu une chance d'accéder à l'Elysée.

Certes Ségolène Royal "a commencé à incarner ce renouvellement" et sa campagne n'a pas été "un échec sur tout" mais "elle n'a pas de ligne idéologique claire".

Vendredi 8 juin 2007, 19h32



PS et MoDem veulent mettre en ballottage Lellouche à Paris

PARIS (AFP) - Corinne Barlis (PS) et Claire Gibault (MoDem) espèrent mettre en ballottage l'UMP Pierre Lellouche, dans la 4e circonscription de Paris.

Elu au premier tour en 2002, avec 53,20% des suffrages, M. Lellouche part grand favori, dans la circonscription des Champs-Elysées et des grands magasins (VIIIe et IXe arr.), qui a donné 60,82% de ses voix à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

Mais ses deux principales adversaires comptent jouer sur l'image pro-américaine et libérale du candidat de l'UMP pour empêcher son élection dès le premier tour.

Corinne Barlis, adjointe au maire PS du IXe arrondissement, souligne ainsi que M. Lellouche est "l'inspirateur de la vision atlantiste" du nouveau président de la République, et qu'il fait "davantage confiance aux conservateurs américains qu'à l'Europe pour la conduite des affaires étrangères".

Claire Gibault, député européen et première femme chef d'orchestre à diriger la Scala à Milan ou le Philarmonique de Berlin, rappelle de son côté que M. Lellouche était favorable à la guerre en Irak. Pour elle, il est indispensable d'éviter une vague bleue à l'Assemblée nationale, "un rouleau compresseur qui va tout envahir et tout noyer".

Vendredi 8 juin 2007, 11h02




Sarkozy au G8, Fillon sur tous les fronts, bisbilles PS dans la 21e de Paris

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy se rend mercredi à son premier sommet du G8 à Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne), François Fillon occupant pendant ce temps le terrain hexagonal, tandis que le PS doit faire face à des dissensions internes dans la 21e circonscription de Paris.

Pour son entrée sur la scène internationale moins d'un mois après sa prise de fonction, le président a la volonté d'obtenir des résultats ambitieux dans la lutte contre le changement climatique et l'aide à l'Afrique.

De son côté, le Premier ministre prévoit d'être sur tous les fronts, le matin sur RTL et le soir en meeting pour les législatives au Mans dans son département.

La 21e circonscription de Paris sera, elle, le théâtre de dissensions au sein du PS, avec d'un côté Michel Charasse, sénateur et ancien ministre de François Mitterrand venu soutenir le député sortant Michel Charzat, qui persiste à se présenter sans l'investiture du PS et de l'autre Dominique Strauss-Kahn qui apporte son soutien à la candidate officielle George Pau-Langevin.

D'autres poids lourds seront aussi de sortie, puisque Ségolène Royal, ex-candidate à la présidentielle PS sera en déplacement à Belfort et dans la région de Metz, Alain Juppé le ministre UMP de l'Ecologie ira soutenir Jeannette Bougrab, candidate UMP dans le 18e arrondissement de Paris et Edouard Balladur, apportera son soutien à Jean-François Lamour, Philippe Goujon candidats dans le 15e arrondissement de Paris.

Jean-Marie Le Pen se rendra lui à Poitiers puis à Bordeaux. François Bayrou (Modem) sera en déplacement à Chambery et Gap avant une réunion publique à Lyon dans la soirée.

Mercredi 6 juin 2007, 8h55



Législatives : Fillon exhorte les Français à ne pas "briser" ou "freiner" l'élan créé le 6 mai

PARIS (AP) - Le Premier ministre François Fillon demande aux Français de ne pas "briser" ou "freiner" lors des législatives l'élan créé avec l'élection de Nicolas Sarkozy. Sans majorité, ce qu'ils ont "décidé le 6 mai ne pourrait pas se traduire dans les faits".

"Si les législatives marquaient une sorte de recul par rapport à la présidentielle, l'élan serait sinon brisé, du moins freiné", met-il en garde dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France" de vendredi. "Sans majorité au Palais-Bourbon, ce que les Français ont décidé le 6 mai ne pourrait pas se traduire dans les faits."

L'hôte de Matignon s'adresse notamment aux électeurs qui "hésitent à aller voter parce qu'ils ont le sentiment que l'essentiel est joué". "On peut comprendre que les Français commencent à se fatiguer et puissent se dire qu'avec l'élection de Nicolas Sarkozy, ils ont fait le boulot. Eh bien non! La suite ne va pas de soi", insiste-t-il.

A l'aube du premier tour des législatives, il promet que son "premier rôle" sera "d'être le gardien des engagements pris". A cet égard, il renvoie dos à dos Lionel Jospin et Jacques Chirac. "La principale cause de la crise de confiance, c'est la déception qui a suivi pratiquement toutes les élections", analyse-t-il.

"En 1997, la gauche fait campagne contre les privatisations et puis elle privatise. En 2002, la droite fait campagne pour la revalorisation de la valeur travail et, après la réforme des retraites, renonce aux réformes de structure", sermonne le Premier ministre.

Evoquant la répartition des tâches au sein de l'exécutif, il se présente comme le "copilote" du "pilote" Sarkozy, dans une "relation de confiance totale". "Je sais que nous serons confrontés à des difficultés mais je sais aussi que nous les affronterons ensemble".

Pour François Fillon, le Premier ministre doit être le chef de la majorité, ce que n'est pas le président de la République, qui a lui vocation "à rassembler l'ensemble du pays". Dès le lendemain des législatives, le chef du gouvernement se rendra d'ailleurs "chaque jour" auprès des élus pour leur "expliquer sa politique" et "prendre en compte leur point de vue".

Quant à l'opposition, il assure que son engagement de lui accorder la commission des Finances de l'Assemblée "sera respecté" et propose d'engager avec elle "un travail de rénovation du rôle du Parlement".

Très vif avec la gauche lundi dernier à Lyon, François Fillon ne revient pas pour autant sur ses propos. "Je ne serai jamais aussi brutal que la gauche l'a été à l'égard de Nicolas Sarkozy".

Jeudi 7 juin 2007, 22h49



Le PS a "un énorme travail politique et intellectuel" à mener, juge Védrine

PARIS (AP) - L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé vendredi que le PS avait "un énorme travail (...) politique et intellectuel" à opérer pour se poser "en opposition qui tient la route".

"La France a besoin d'une gauche moderne, rénovée, qui accepterait vraiment que nous sommes dans une économie globale de marché", a-t-il expliqué sur RTL. Pour cela, "il faut un travail politique et intellectuel".

L'ancien ministre de Lionel Jospin "pense que la gauche de demain doit intégrer complètement la notion de croissance écologique dans son système, et puis passer d'une conception trop statique et trop paternaliste de la solidarité à un système dans lequel on redonne des chances aux gens tout le temps". Et ce "pour que les gens s'adaptent et puissent rebondir dans les nouvelles conditions de la société".

Et de lancer : "il y a un énorme travail à faire".

Interrogé sur la capacité de Ségolène Royal à mener cette rénovation, Hubert Védrine a jugé qu'"elle ne peut pas le faire seule". "Même le pouvoir (...) aurait intérêt à avoir en face de lui une opposition qui compte et qui tienne la route et qui fasse des vraies propositions à la France".

Quant à l'ouverture à gauche et au centre menée par Nicolas Sarkozy, l'ancien chef de la diplomatie français a confirmé avoir "été pressenti pour entrer au gouvernement". "Cela ne s'est pas fait" mais "je n'étais demandeur de rien". Quant à l'arrivée du socialiste Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, elle "apportera une énergie bienvenue à la diplomatie française, notamment pour la gestion des crises", a-t-il commenté. "Je suis très content pour lui".

Vendredi 8 juin 2007, 10h59




Ségolène Royal assigne en référé le candidat PRG Paul Dhaille : le tribunal du Havre se déclare incompétent

LE HAVRE (AP) - Le tribunal d'instance du Havre qui jugeait vendredi après-midi en procédure de référé Paul Dhaille, un candidat PRG assigné par Ségolène Royal pour avoir mis une photo de lui-même et de la chef de file des socialistes sur ses affiches de campagne, s'est déclaré incompétent.

La candidate du PS à la dernière présidentielle a par ailleurs été condamnée à verser 1.000 euros pour frais de procédure à l'avocate de Paul Dhaille.

L'affaire était jugée en procédure d'urgence de référé, Ségolène Royal reprochant à Paul Dhaille, ancien député socialiste aujourd'hui candidat dans la circonscription de Seine-Maritime sous l'étiquette du PRG, d'avoir collé des affiches les montrant tous les deux côte à côte.

Dans cette affaire, Paul Dhaille a expliqué qu'il s'agissait d'un photomontage.

Ségolène Royal voulait par cette action en référé défendre son droit à l'image.

Vendredi 8 juin 2007, 18h49



La double campagne de Ségolène Royal

PARIS (Reuters) - Pour "préparer les lendemains", Ségolène Royal est repartie en campagne depuis dix jours, sillonnant la France afin tout autant d'assurer la promotion de ses proches candidats à l'Assemblée que d'asseoir sa légitimité sur le Parti socialiste.
Au gré de sa tournée législative - elle-même ne se représente pas dans les Deux-Sèvres - l'ex-candidate à l'Elysée distille au compte-gouttes ses analyses de la défaite du 6 mai - un mot qu'elle renâcle toujours à prononcer - mais surtout ses ambitions.

En déplacement jeudi dans le Nord et le Pas-de-Calais, elle a franchi un pas en annonçant son intention de présenter sa propre "motion" lors du prochain congrès du PS - seule instance habilitée à déterminer la ligne politique du parti.

Par prudence face aux "éléphants" qu'elle a beaucoup bousculés pendant la présidentielle, et qui attendent l'issue des législatives pour reprendre leurs attaques, elle répond par une pirouette aux questions sur son statut de chef de l'opposition.

"C'est en tous cas ce que disent les militants", explique celle que l'absence sur les bancs du Palais Bourbon contraint à inventer d'autres façons d'incarner l'opposition au nouveau chef de l'Etat.

La semaine dernière à Privas, d'où elle avait pris son envol dans la primaire socialiste, Ségolène Royal a demandé aux militants, du PS et de Désirs d'avenir, de ne pas laisser retomber la pression et de faire voter massivement lors des scrutins des 10 et 17 juin.

"ALLER VITE"

"J'ai besoin d'être en appui sur des parlementaires nombreux pour continuer le travail", a-t-elle lancé devant un demi-millier de personnes réunies dans la salle des fêtes de la petite ville ardéchoise.

Consciente d'avoir été portée par la vague des nouveaux adhérents socialistes et par l'électorat jeune - selon une enquête du Cevipof, 63% des 18-24 ans ont voté pour elle le 6 mai - Ségolène Royal entend leur donner rapidement des "perspectives" avant à terme de faire du PS un "parti de masse".

Pour analyser "les points forts et les points faibles" de la campagne, l'ex-candidate a l'intention d'organiser un séminaire d'été dans sa région. L'idée a été lancée pour la mi-juillet, juste avant le festival des Francofolies de La Rochelle, où tout le PS a rendez-vous fin août pour sa traditionnelle université d'été.

"Il faut aller vite, faire le travail idéologique en deux ou trois mois", estime son co-directeur de campagne élyséenne Jean-Louis Bianco, qui était déjà partisan d'avancer de plus d'un an, dès septembre 2007, le congrès du PS. La réunion reste pour l'instant programmée après les municipales de 2008.

"En gros, elle va faire une réunion entre ses amis et des personnalités qu'elle choisit", grince un jeune "éléphant" sous couvert de l'anonymat, qui ne croit à aucun mea culpa de Ségolène Royal.

En privé, l'ex-candidate déplore toujours le manque de discipline partisane pour expliquer son échec - le troisième du PS depuis la fin de l'ère Mitterrand. Elle estime également que certaines mesures étaient trop généralisées, pas assez taillées sur mesure dans une société de plus en plus individualisée.

NOUVEAU STYLE

Après avoir en vain tenter de populariser le slogan "travailler tous, travailler mieux" pour contrer le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy, elle s'en prend notamment à la généralisation des 35h ou le smic à 1.500 euros - deux propositions issues du projet présidentiel du PS finalement intégrées dans son "pacte".

Passé le choc, son entourage avance désormais d'autres erreurs de parcours, comme l'absence de contre-programmation lors du congrès d'investiture du candidat UMP mi-janvier, le manque de service après-vente après la présentation du "pacte présidentiel" à Villepinte en février puis le "retard à l'allumage" lors des incidents de la gare du Nord fin mars.

Un programme décalé par rapport aux attentes des Français? "Ce n'était pas central", estime Jean-Louis Bianco, pour qui "ça n'a pas imprimé". "Trop de mots pas assez bien vendus", ajoute l'ancien secrétaire général de l'Elysée. Le PS a perdu la bataille idéologique "dans des secteurs où on ne pensait pas que Sarkozy pouvait gagner".

Depuis qu'elle a repris son bâton de pélerin, Ségolène Royal affiche son nouveau style, nettement plus détendu que pendant le marathon présidentiel.

Déplacements en avion qui favorisent les confidences, longues séances d'autographes avec les militants au terme des meetings, slalom entre les tables d'élus locaux sous l'oeil des journalistes alors que ces rencontres se tenaient jusqu'alors à huis clos, le "Ségotour" a pris une nouvelle tournure.

"Je fais campagne pour les autres", explique la présidente de Poitou-Charentes quand on l'interroge sur ce changement d'atmosphère. "Elle était candidate à la présidence de la République. C'est une pression énorme", expliquent ses proches.

"Si je faisais campagne pour moi, j'irais dans les télévisions et les radios où je suis invitée tous les jours et je laisserais tomber le terrain", réplique plus sèchement Ségolène Royal quand les questions portent sur le bénéfice de cette campagne sur son statut personnel.

Jeudi 7 juin 2007, 23h28




A trois jours des législatives, Royal se voit en successeur de Hollande

PARIS (AFP) - A trois jours des législatives, Ségolène Royal s'est présentée explicitement comme candidate à la succession de François Hollande à la tête du PS, en annonçant son implication dans le prochain congrès du parti.

François Hollande, sur qui pleuvent les coups depuis l'échec à la présidentielle, a réitéré jeudi qu'il souhaitait rester numéro un du PS jusqu'au prochain congrès, prévu pour 2008, justifiant son maintien par le fait qu'il dispose de "la confiance des adhérents".

Dévoilant un peu plus ses ambitions, Ségolène Royal a affirmé que "s'il avait démissionné, (elle aurait) été candidate" à la succession de son compagnon. Mais, a-t-elle ajouté dans une formule étrange : "Je m'adapte dans une attitude consentante".

Dimanche dernier, elle avait dit déjà : "Je n'exclus rien et je ne m'interdis rien", sur son éventuelle candidature.

Après la présidentielle, Mme Royal avait semblé souhaiter que le congrès soit avancé afin de permettre une désignation du (ou de la) candidat(e) "rapidement après les législatives". Ce qui lui donnait l'avantage.

Mercredi, elle est revenue sur ce positionnement en entérinant la date de 2008 pour le congrès, pour, a-t-elle confié mercredi à des journalistes, ne pas bousculer le calendrier.

Voulant donner "du temps au temps", elle précisait alors son agenda des prochains mois: des voyages notamment au Québec et la mise en place d'une sorte de "think tank" avec le maire de Rome Walter Veltroni, rassemblant des personnalités de la gauche européenne, pour discuter, selon la presse italienne, d'un éventuel élargissement de la gauche "au-delà de ses frontières".

Surtout, elle va organiser dans sa région, vers le 11 juillet, un "séminaire" sur la campagne présidentielle, auquel seront conviés les maîtres d'oeuvre de la campagne dont les membres de la Ségosphère et des "personnes extérieures".

Autrement dit, Ségolène Royal et "ses équipes", selon les termes de M. Hollande. Pour lui, le PS devra aussi "faire ce travail-là" dès après les législatives.

Mme Royal gardera un oeil sur la direction du parti, puisque, comme elle l'a précisé jeudi, elle présentera pour la première fois sa "propre motion" au Congrès de 2008, ce qui, si elle l'emporte, lui ouvrira la porte du parti. Et probablement de l'investiture, qu'elle souhaite en 2010, soit après les régionales.

Son "consentement" pour le maintien de Hollande à son poste sera d'ailleurs de peu de poids si les résultats des législatives sont trop bas, ouvrant la boîte de Pandore des critiques et des ambitions.
A cet égard, le conseil national du 23 juin pourrait être mouvementé. D'autant que, déjà, les tenants d'une rénovation du parti ont commencé à se faire entendre.

Pour eux, comme l'indiquait jeudi un proche de Manuel Valls, député-maire d'Evry, "il faut que François Hollande parte vite après les législatives: ce sera un acte symbolique fort montrant qu'on a compris le message de l'électorat".

Les mêmes imaginent volontiers la nomination d'une "direction collective" et l'organisation d'Etats généraux préparant une rénovation de la doctrine et débouchant sur un congrès "de refondation".

Pour les prendre de court, François Hollande a déjà annoncé à la mi-mai une démarche similaire, avec "des assises pour refonder un grand parti de la gauche", après les législatives.
Les strauss-kahniens ont fait savoir jeudi qu'ils attendraient l'issue du premier tour pour s'exprimer sur le sujet.

Par Christine Courcol, le jeudi 7 juin 2007, 20h41



Ségolène Royal veut faire mentir les pronostics défavorables au PS

LILLE (AP) - Ségolène Royal a affirmé jeudi soir vouloir "faire mentir tous les pronostics" qui annoncent une victoire écrasante de la droite aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains.

"En avant pour la victoire dimanche prochain", a-t-elle clamé avec enthousiasme lors d'un meeting au Zénith de Lille (Nord), à trois jours du premier tour des législatives.

Devant quelque 1.500 militants et entourée des candidats nordistes, Ségolène Royal a demandé aux 17 millions d'électeurs et d'électrices qui ont voté pour elle à la présidentielle de "revenir vers les urnes" pour "faire respirer la démocratie".

"Tu as réconcilié une partie des classes populaires qui n'étaient pas au rendez-vous en 2002", a remercié Pierre Mauroy, l'ex-Premier ministre de la gauche, prenant la parole en dernier.

Ségolène Royal, vêtue d'un tailleur rouge, s'était voulue auparavant la représentante d'une "gauche grande, forte, généreuse", mais aussi "joyeuse et engagée". Pour elle, la gauche a changé au cours de cette campagne qui a permis "le renouvellement de notre pensée et de notre façon de faire".

L'ex-candidate à l'élection présidentielle a dénoncé l'"appétit insatiable" de Nicolas Sarkozy et sa "politique tristement, banalement conservatrice" qui promet, selon elle, une remise en cause du droit de grève. Avec lui, c'est "beaucoup pour ceux qui ont déjà beaucoup, un peu pour ceux qui ont peu, et rien pour ceux qui n'ont rien".

Elle a rejeté en bloc le programme social, fiscal ou éducatif du président. A l'instar de Razzye Hammadi, président du Mouvement des jeunes socialistes, qui a animé la salle avec un tonique discours antidroite. "Un Sarko, ça va, mais plus de 286 bonjour les dégâts", a-t-il déclaré.

Il faut être "combatif et pas défaitiste", a demandé Laurent Fabius. Il a mis au défi le président Sarkozy d'annoncer qu'il n'augmenterait pas la TVA après les élections pour payer sa politique fiscale.

Martine Aubry avait également fustigé en début de meeting le programme politique de Nicolas Sarkozy, ce "libéralisme qui écrase les faibles". L'ancienne ministre du Travail du gouvernement Jospin a été cinglante à l'égard de François Fillon, le Premier ministre qui a récemment taxé le socialisme d'"imposture morale". "Les congés payés, les 35 heures... Je crois qu'ils ont un problème dans leur tête", a-t-elle lancé.

Jeudi 7 juin 2007, 22h48



Royal, Fabius, Hollande agitent le spectre des "additions" post-électorales

LILLE (AFP) - Ségolène Royal et Laurent Fabius ont agité, jeudi soir à Lille, le spectre des "additions", notamment celui d'"une augmentation massive de la TVA", que préparerait le gouvernement après les élections législatives pour financer ses "cadeaux fiscaux".

Cette menace, en cas de victoire de l'UMP les 10 et 17 juin aux législatives, est devenue en quelques heures le principal angle d'attaque des socialistes à trois jours du premier tour de scrutin, outre la nécessité d'éviter "la concentration absolue des pouvoirs".

Alors que, selon les sondages, l'UMP obtiendrait autour de 400 sièges à l'Assemblée nationale, le premier secrétaire François Hollande avait lancé l'offensive dès le matin en affirmant que, "pour compenser les 15 milliards d'euros de cadeaux fiscaux, il va falloir augmenter de 2 à 3 points les taux de TVA".

Il se référait au crédit d'impôt pour un emprunt consacré à l'achat d'un logement, à la suppression des droits de succession, et au bouclier fiscal limitant l'imposition à 50% des revenus. Toutes mesures qui bénéficieront "aux plus privilégiés", selon Ségolène Royal.

Ces "cadeaux", "il faudra, compte tenu de l'endettement de la France, trouver le moyen de les payer.

Ils seront payés par vous tous, par l'augmentation de la TVA (...), l'impôt le plus injuste, qui frappe les catégories populaires et les classes moyennes", a affirmé à Béthune l'ex-candidate PS à la présidentielle, lors d'une tournée de soutien aux candidats dans le Nord-Pas-de-Calais.

Elle a insisté à nouveau sur ce point lors du dernier grand meeting de campagne à Lille avec Laurent Fabius, Martine Aubry et Pierre Mauroy, devant un peu plus de 1.500 personnes.

Selon la présidente du Poitou-Charentes, le gouvernement mène une politique qui consiste à "donner beaucoup pour ceux qui ont beaucoup, un peu pour ceux qui ont un peu, rien pour ceux qui n'ont rien". "C'est la rente et la finance contre la France du travail", a-t-elle lancé.

"On nous annonce des allègements fiscaux, des soustractions. Après les élections, je vous annonce les additions", a déclaré Laurent Fabius.

Le député de Seine-Maritime --dont Mme Royal n'a pas mentionné le nom à la tribune contrairement aux autres dirigeants-- a demandé au Premier ministre François Fillon de "s'engager avant le premier ou le deuxième tour à ce que dans les cinq ans qui viennent, il n'y ait pas d'augmentation de TVA". "S'il ne répond pas (...), tous les électeurs doivent savoir" que ce sera "l'augmentation de la TVA pour tout le monde", a-t-il dit.

Ségolène Royal, Martine Aubry et Laurent Fabius se sont aussi insurgés contre l'avant-projet de loi sur les heures supplémentaires.

"Sachez que les heures supplémentaires coûteront deux fois moins cher que les embauches, on voit bien que le chômage n'intéresse absolument pas le gouvernement, c'est donc un véritable marché de dupes", a affirmé la maire de Lille.

M. Fabius a vu dans cette mesure de "l'imposture et (de) l'enfumage". "Un remède miracle contre le chômage qui ne concerne aucun chômeur, il faut quand même le faire!", s'est-il exclamé.

A Béthune comme à Lille, Ségolène Royal s'est aussi adressée aux électeurs de François Bayrou. Elle en a appelé à "tous ceux qui pensent que la France a besoin d'une respiration démocratique (...), à tous les démocrates et tous les républicains qui veulent un Etat impartial".

Elle s'est engagée à ne pas arrêter le mouvement pour la rénovation du PS lancé lors de la campagne présidentielle. "Nous avons encore du travail à faire (...) Ouvrons notre parti, marchons avec la société, vivons avec elle", a lancé Ségolène Royal.

Par Thierry Masure et Mathieu Rabechault, le jeudi 7 juin 2007, 23h22
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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 19:40
Malgré mes grandes réserves quant à la stratégie du Modem qui refuse tout accord avec d’autres formations politiques, ce qui va forcément aboutir à un désastre sur le nombre d’élus à l’Assemblée Nationale dans quelques jours, je resterai fidèle à mon engagement centriste en votant et appelant à voter pour les candidats du Modem aux élections législatives.


D’un point de vue national

Je considère que l’élection de Nicolas Sarkozy et la mise en place du gouvernement de François Fillon ont transformé profondément la vie politique française. Désormais, le débat politique se focalise logiquement autour de cette nouvelle référence et je reste partisan d’une approche positive par un préjugé favorable.

La volonté de concertation sociale, le volontarisme international, l’absence de condescendance présidentielle (Sarkozy est un homme comme un autre, avec ses défauts mais sans distanciation pour l’instant) me font pour l’instant considérer l’évolution des choses positivement.

Approche positive d’autant plus forte qu’à gauche, ça va chauffer pendant plus d’un an avec des guerres intestines et inutiles entre les éléphants : Ségolène Royal, François Hollande, Laurent Fabius, Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn… Si encore ces rivalités étaient la traduction d’un clivage idéologique… La réalité, c’est que le PS est incapable de se moderniser et d’en finir avec l’archéo-marxisme.

Au centre, le Modem a une ambition assez folle, celle de s’auto-suffire, et même à 20% (et les sondages disent plutôt 10%), ce n’est pas possible de gouverner. Je n’ai pas beaucoup apprécié les réactions agressives et exclusives des zélateurs de François Bayrou qui vont à l’encontre de son discours de campagne qui se voulait rassembleur et consensuel. Je regrette qu’il n’y ait pas eu possibilité d’éviter la division des centristes qui étaient pourtant déjà le dernier carré après l’absorption de l’UMP en 2002.

Cependant, faut-il que le gouvernement ait à sa dévotion entre 400 et 500 députés sur les 577 que compte au total l’Assemblée Nationale ? Évidemment non. Par conséquent, le vote pour le Modem apportera, comme le vote Bayrou à l’élection présidentielle, l’expression d’une force nouvelle mais difficile à faire mûrir et comprendre, et qui sera une force de vigilance sur l’action gouvernementale.


D’un point de vue local

La 2e circonscription de Seine-et-Marne (Fontainebleau, Nemours) est convoitée par le député sortant, Didier
Julia, qui a reçu l’investiture officielle de l’UMP, la perpétuelle candidate socialiste Nelly Renaud-Touchard, le nouveau maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux dont l’ambition semble trop pressante pour les apparatchiks de l’UMP, et le candidat du Modem, Charles Napoléon sur lequel porte mon choix.

Charles Napoléon, qui est le représentant de la dynastie impériale des Bonaparte, descendant du frère de Napoléon Ier, s’est engagé dans la bataille des législatives en 2006. Son parcours professionnel (travaillant sur l’aménagement du territoire) et ses réflexions seront d’un grand recours pour une circonscription en panne économiquement.

J’apporte également mon soutien aux autres candidats du Modem du sud de Seine-et-Marne, en particulier à Aude Luquet, maire-adjointe du Mée sur Seine, dans la 1e circonscription (Melun) et à Patrick Septiers, maire de Moret sur Loing, dans la 3e circonscription (Montereau).

Sylvain Rakotoarison

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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 19:16
(Dépêches)




Législatives : Marielle de Sarnez (MoDem) exclut tout accord avec le PS

PARIS (AP) - Marielle de Sarnez, candidate MoDem (Mouvement démocrate) à Paris, a exclu mercredi tout "accord national" avec le Parti socialiste entre les deux tours des élections législatives, et mis en garde contre un Parlement "chambre d'enregistrement".

"Nous menons le combat pour le pluralisme: il faut que les Français comprennent qu'il faudra un peu d'orange (la couleur de François Bayrou NDLR) à l'Assemblée nationale", a lancé sur France-2 la candidate.

"Il n'y pas d'accord national à avoir" entre les deux tours avec le PS car "on est dans les élections législatives", a plaidé l'ancienne directrice de la campagne présidentielle de François Bayrou. "Si on arrive premier ou deuxième au premier tour, on est qualifié" puis "ce sont les électeurs qui choisissent".

La vice-présidente du MoDem a de nouveau évoqué "le problème d'institutions et de mode de scrutin en France: il n'est pas normal que quelqu'un, qui a fait près de 19% des voix au premier tour de la présidentielle, n'ait pas automatiquement une représentation à peu près égale à cela".

"Si on entend tous les sondages et tous les pronostics, on va avoir 500 députés de l'UMP: tout ceci est abracadabrantesque!", s'est-elle exclamé. "Ca n'est pas sain, pas normal, que dans le seul lieu où l'on doit pouvoir débattre, dialoguer, confronter les idées, et bien finalement tout cela soit impossible".

"On n'a pas besoin d'un Parlement qui soit une chambre d'enregistrement, il faut un Parlement vivant", a ajouté Marielle de Sarnez. "Il y a 70% de Français qui ne sont pas UMP, il faut qu'ils soient représentés au parlement".

Interrogée sur les premières dépenses annoncées par Nicolas Sarkozy, la candidate MoDem aux législatives "trouve que c'est dangereux, c'est contraire à ce qu'il avait d'ailleurs dit dans sa campagne" avec une dépense de "15 à 20 milliards" d'euros.

"Ce n'est pas civique et je ne crois pas que ce soit bon pour notre économie et pour la croissance", a-t-elle conclu.

Mercredi 6 juin 2007, 11h46




Bayrou étudiera entre les deux tours comment assurer le "pluralisme" à l'Assemblée

PARIS (AFP) - François Bayrou, leader du Modem, a indiqué jeudi qu'au soir du 10 juin, premier tour des législatives, il regarderait "quelles sont les conditions" pour assurer "le pluralisme" à l'Assemblée nationale, laissant la porte ouverte à d'éventuels accords locaux avec d'autres candidats.

Interrogé sur des accords éventuels de désistement entre les deux tours, en particulier avec le PS, François Bayrou n'a pas répondu précisément. "Au soir du premier tour, nous regarderons les conditions du pluralisme", a-t-il dit sur France Info.

Récusant toute "manoeuvre d'appareil", il s'est engagé à "dire de la manière la plus claire aux citoyens quelles sont les conditions pour que le pluralisme soit assuré" à l'Assemblée nationale.

M. Bayrou, qui a obtenu 18,57% des voix au premier tour de la présidentielle, a une nouvelle fois insisté sur le mode de scrutin "injuste" des législatives, en soulignant que "le parti majoritaire va peut-être avoir 80% des sièges" à l'Assemblée.

"Quand vous avez une Assemblée dominée par un seul parti, il n'y aura pas de débat", a ensuite lancé M. Bayrou devant la presse à Bruz, où il était venu soutenir les candidats du MoDemen en Ille-et-Vilaine, département où il a réalisé un très bon score à l'élection présidentielle.

"L'UMP, à elle seule, pourra changer la Constitution!", a-t-il lancé. "Ils auront les moyens de clore les débats à eux tout seul, mais ceci est malsain pour le pays".

Alors que le président Nicolas Sarkozy a indiqué ne pas être "fermé" à l'idée d'une "dose minoritaire de proportionnelle", François Bayrou a répondu sur France Info qu'il "ne savait pas ce qu'une dose veut dire".

Il s'est une nouvelle fois prononcé pour une Assemblée nationale désignée à 50% à la proportionnelle et à 50% avec un scrutin majoritaire.

"Cette loi électorale changera car elle est par trop injuste, et il y a des moments où trop c'est trop", s'est-il exclamé à Bruz, sans trop d'illusions sur les résultats d'une élection "très difficile".
Selon les différents sondages, le nouveau parti de François Bayrou obtiendrait entre 0 et 6 députés.

Jeudi 7 juin 2007, 11h40




Sarnez : "pas besoin d'accord" avec le PS pour les législatives

PARIS (AFP) - Marielle de Sarnez, candidate MoDem (Mouvement démocrate) aux législatives à Paris, a indiqué mercredi que le nouveau parti de François Bayrou n'avait "pas besoin d'accord" avec le PS entre les deux tours des élections législatives.

Elle a mis en garde, sur France 2, contre une trop large victoire de l'UMP, en expliquant qu'"on n'a pas besoin d'un Parlement qui soit une chambre d'enregistrement". "On a besoin d'un Parlement vivant", "où l'on puisse dialoguer", a ajouté cette proche de François Bayrou.

"Nous menons le combat pour le pluralisme : il faut que les Français comprennent qu'il faudra un peu d'orange (la couleur choisie par François Bayrou pendant la campagne présidentielle, NDLR) à l'Assemblée nationale", a dit Marielle de Sarnez.

Interrogée sur des éventuels accords de désistement entre le MoDem avec le PS entre les deux tours des législatives, elle a indiqué qu'"il n'y avait pas d'accord national à avoir".

"On n'a pas besoin d'accord", a-t-elle insisté en souhaitant que les candidats UDF-MoDem arrivent premiers ou deuxièmes pour se maintenir au second tour. "A ce moment là, ce sont les électeurs qui choisissent".

Mercredi 6 juin 2007, 11h43


Un centre à l'avenir incertain

PARIS (Reuters) - Deux mois après la percée de François Bayrou à la présidentielle, un centre divisé aborde des élections législatives à haut risque sous deux étiquettes distinctes : l'UDF-Mouvement démocrate et le Nouveau Centre.

Le scrutin pourrait marquer le début d'une traversée du désert pour François Bayrou, lâché par les trois-quarts des députés UDF sortants malgré un score de 18,6% et sept millions de voix engrangés le 22 avril.

Après la création, la semaine dernière, d'un parti concurrent par ses anciens alliés centristes, l'ex-ministre de l'Education a reconnu que la bataille des législatives n'était "pas facile" pour l'UDF-Mouvement démocrate, le courant qu'il a lancé le 10 mai.

Le MoDem, qui revendique quelque 78.000 adhérents au profil plus jeune et plus urbain que ne l'était l'UDF, a peu de chances d'obtenir un groupe à l'Assemblée, soit au moins 20 députés.

Les sondages lui accordent entre zéro et six sièges, contre 21 et 25 pour le Nouveau Centre, le parti créé par les députés UDF ayant préféré rejoindre Nicolas Sarkozy plutôt qu'adopter la stratégie de "résistance" prônée par François Bayrou.

Dans un entretien publié mardi dans Le Parisien, ce dernier juge "anormal qu'un courant politique qui a réuni sept millions de Français à la présidentielle soit menacé d'être écarté de la représentation nationale".

Sur 29 députés UDF, seule une poignée est restée fidèle à l'élu béarnais : Anne-Marie Comparini dans le Rhône; Gilles Artigues dans la Loire, Jean Lassalle dans les Hautes-Pyrénées. Elu en Seine-Saint-Denis en 2002 avec une vingtaine de voix d'avance, Jean-Christophe Largade se présente sans étiquette.

CHAQUE VOIX COMPTERA

Créé à l'initiative du président du groupe UDF à l'Assemblée nationale devenu ministre de la Défense du gouvernement Fillon, Hervé Morin, le Nouveau Centre permettra à 18 parlementaires centristes de se présenter à nouveau sans craindre la concurrence d'un candidat UMP, avec qui ils ont passé un accord.

Conséquence directe : il y a très peu de chances de voir dans les cinq ans à venir des députés du Nouveau Centre voter contre le parti présidentiel sur des textes importants.

Au total, le Nouveau Centre présente plus de 80 candidats à la députation. Certains parlementaires ont incité des proches à se présenter pour atteindre la barre des 50 candidats nécessaire à l'ouverture de droits au financement public.

"Ils ont fait eux-mêmes le choix d'être candidats", s'est défendu Hervé Morin dont l'épouse, la secrétaire, le chauffeur et plusieurs collaborateurs briguent un siège au Palais-Bourbon.

Le MoDem a annoncé pour sa part 535 candidatures (dont 200 femmes) dans les 577 circonscriptions, un record depuis la création de l'UDF en 1978. En 2002, l'UDF, qui avait des accords avec l'UMP, avait présenté 217 prétendants.

Dans la liste du MoDem figurent une quarantaine de personnes venues des Verts et de Cap 21, le parti écologiste de l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage.

François Bayrou est candidat à sa propre succession dans les Pyrénées-Atlantiques, où il affrontera notamment un candidat de l'UMP et à un autre ex-prétendant à l'Elysée, Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et tradition).

Conscient que chaque voix comptera pour préserver la place de son camp dans l'hémicycle, dont dépendra peut-être une nouvelle candidature à l'Elysée en 2012, le président du MoDem fait une campagne de terrain. Il passe chaque début de journée dans sa circonscription avant de s'envoler pour d'autres régions où des candidats attendent son soutien.

Son ex-directrice de campagne, la députée européenne Marielle de Sarnez, se présente dans le XIVe arrondissement de Paris face au Vert sortant Yves Cochet et à l'UMP Nicole Guedj. L'ancien président de Radio France Jean-Marie Cavada, député européen UDF, défend les couleurs du MoDem à Saint-Maur (Val-de-Marne). L'ex-ministre Azouz Begag est candidat à Lyon.

Dimanche, jour de la fête des mères, les militants parisiens du MoDem ont distribué aux passants 25.000 fleurs orange, couleur fétiche du parti.

Mardi 5 juin 2007, 13h04







Marielle de Sarnez juge dangereuses les dépenses de Sarkozy

PARIS (Reuters) - Les dépenses annoncées par le président Nicolas Sarkozy sont dangereuses car elles aggraveront les déficits et la dette publique, estime Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement démocrate.

Interrogée sur France 2 au sujet des récentes mises en garde européennes sur ce sujet, elle a déclaré: "Je trouve que c'est dangereux, c'est contraire à ce qu'il avait d'ailleurs dit dans sa campagne."

Soulignant que les mesures fiscales annoncées par le nouveau gouvernement s'élevaient à "15 à 20 milliards" d'euros, elle a ajouté que "tout ceci n'est pas très civique parce que je crois que la question de la dette, grâce notamment à François Bayrou, avait vraiment été posée au coeur de cette campagne".

"Ce n'est pas civique et je ne crois pas que ce soit bon pour notre économie et pour la croissance", a ajouté l'ancienne directrice de la campagne présidentielle de François Bayrou.

Selon elle, Nicolas Sarkozy "ne pourra pas tenir toutes ses promesses", notamment celle de réduire les déficits et la dette.

A quatre jours du premier tour des élections législatives des 10 et 17 juin, la vice-présidente du MoDem a jugé "abracadabrantesque" la perspective d'une Assemblée nationale où l'UMP règnerait sans partage.

"Ca n'est pas sain, pas normal, que dans le seul lieu où l'on doit pouvoir débattre, dialoguer, confronter les idées, et bien finalement tout cela soit impossible", a-t-elle ajouté.

Mercredi 6 juin 2007, 8h37



Le Vert Yves Cochet appelle à refonder tous les partis à la gauche de l'UMP

PARIS (AP) - Le député Vert de Paris Yves Cochet a appelé mardi le MoDem, le PS, le PCF, l'extrême gauche et les Verts "à tout reconstruire, tout refonder". "Chacun doit dans son parti actuel le faire exploser, le refonder", a-t-il estimé, se prononçant pour une auto-dissolution du parti écologique.

"Il faut tout reconstruire. A part l'UMP qui se porte à peu près bien, tous les autres partis, le MoDem de M. Bayrou, le PS, les Verts, le PCF, l'extrême gauche, il faut tout reconstruire, tout refonder. On a du travail et une grande créativité", a-t-il estimé sur LCI.

"On va reconstruire et ensuite on verra comment tous ensemble, sous quelle forme, je ne sais pas si c'est une forme fédérale ou une alliance ponctuelle, on va pouvoir battre Sarkozy", a ajouté le député des Verts.

Selon lui "chacun doit" "refonder" son parti actuel pour permettre l'apparition d'"une nouvelle génération de dirigeants", d'"une nouvelle idéologie", et d'"une nouvelle manière de voir les choses". "Après, on regardera ce que l'on pourra faire."

La bataille est lancée et ne doit pas se résumer au "tout contre Sarkozy, ça ne suffit pas", a jugé le député qui n'exclut pas "une auto-dissolution des Verts". Mais elle doit être "suivie le lendemain d'une refondation beaucoup plus large, plus étendue, avec plus de monde et sans doute une nouvelle apparition de dirigeants et aussi d'idéologie", a conclu Yves Cochet.

Mardi 5 juin 2007, 22h00





Les Français "imposeront" la proportionnelle, selon François Bayrou

PARIS (AP) - Le fondateur du MoDem (Mouvement Démocrate) François Bayrou a estimé jeudi que les Français "imposeront" l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives, pour faire cesser le "verrouillage absolu du Parlement".

"Il faudra un jour remplacer cette loi électorale injuste par une loi électorale juste et vous verrez que les Français l'imposeront", a estimé François Bayrou sur France Info. "Un jour, les Français diront 'trop c'est trop'".

Le député des Pyrénées atlantiques, candidat à sa succession, a assuré qu'"il est impossible qu'on ait ainsi un verrouillage absolu de la République, du Parlement par une seule force, qui a remporté l'élection présidentielle, c'est vrai, mais qui pour autant ne représente pas l'ensemble des forces du pays".

"Il y a une loi électorale injuste, qui fait que le parti majoritaire va avoir une représentation - on dit un 'tsunami' avec peut-être 80% des sièges à l'Assemblée nationale, ce qui naturellement supprimera le débat (...) et fera que beaucoup de citoyens n'auront plus de recours", a prévenu François Bayrou.

Interrogé sur les déclarations du président Nicolas Sarkozy, qui se dit favorable à l'introduction d'une "dose minoritaire de proportionnelle" aux législatives, le fondateur du MoDem a rétorqué: "je ne sais pas ce qu'une dose veut dire".

Jeudi 7 juin 2007, 10h36



Le président du groupe UMP hostile à toute proportionnelle

PARIS (Reuters) - Bernard Accoyer, qui se prononce contre toute forme de proportionnelle dans une tribune diffusée sur le site en ligne Rue89, a fait un rectificatif dans lequel il prône une large concertation sur ce sujet.

Le président Nicolas Sarkozy affirme dans Le Figaro ne pas être "fermé" à l'introduction d'une dose de proportionnelle. "Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons", dit-il.

Dans un communiqué, Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, juge "indispensable" un débat sur le mode de scrutin pour les législatives.

"Le débat sur le mode de scrutin est un débat ancien dans notre pays. Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", ajoute-t-il.

"Dans le cadre de l'ouverture voulue et engagée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, la concertation et le débat vont s'ouvrir naturellement sur cette importante question", conclut Bernard Accoyer qui a annoncé mardi sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale.

Dans une tribune publiée auparavant par Rue89, et que le site précise avoir reçu mercredi, après avoir sollicité Bernard Accoyer, le député explique que la proportionnelle, si elle paraît séduisante pour son ouverture à de nombreuses sensibilités, "porte en elle le risque de confusion et de paralysie des institutions démocratiques, en empêchant les électeurs de désigner clairement leurs gouvernants".

Selon lui, "le scrutin proportionnel est celui du régime des partis, ainsi que l'a démontré l'histoire de la Quatrième République, régime des assemblées instables, des partis-charnières, des gouvernements à durée de vie limitée."

Bernard Accoyer ajoute que la proportionnelle tend également "à gonfler mécaniquement la représentation des extrêmes."

Il n'approuve pas non plus l'idée "d'instiller, pour employer le terme que l'on utilise lorsque l'on parle de poison", une petite dose de proportionnelle dans le mode de scrutin sans remettre en cause le fait majoritaire.

Un tel système, dit-il, reviendrait à "diviser la représentation nationale en deux catégories", d'un côté, "les députés du terrain s'occupant des Français, directement responsables devant les électeurs et, de l'autre, ceux des fauteuils rouges de l'hémicycle, choisis par les appareils partisans".

Bernard Accoyer est notamment en concurrence pour le "perchoir" de l'Assemblée avec le président sortant, Patrick Ollier, un autre député UMP.

Dans son interview au Figaro, Nicolas Sarkozy adresse une "pique" aux prétendants: "Avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir déjà la majorité" aux élections législatives, dit-il.

Jeudi 7 juin 2007, 12h54




Le débat sur la proportionnelle à nouveau relancé

PARIS (Reuters) - A trois jours du premier tour des législatives, le débat sur le mode de scrutin a été relancé à la faveur d'une main tendue du président Nicolas Sarkozy vers une dose "minoritaire" de proportionnelle.

Dans un entretien au Figaro, le chef de l'Etat annonce qu'il recevra à ce sujet toutes les formations politiques représentées à l'Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen après les législatives des 10 et 17 juin.

"J'écouterai les propositions de chacun. Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons. Je ne suis pas fermé", déclare le président.

Alors que les sondages prédisent une large victoire de l'UMP aux législatives, plusieurs voix, dont celle du Front national et du centriste François Bayrou, se sont élevées pour critiquer le mode de scrutin actuel, qui ne reflète pas selon eux la diversité de l'opinion française.

"Il faudra un jour remplacer cette loi électorale injuste par une loi électorale juste et vous verrez qu'un jour les Français l'imposeront", a déclaré jeudi le président de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem) sur France Info.

Arrivé en troisième position du premier tour de la présidentielle, le 22 avril, François Bayrou a recueilli 18,6% des suffrages, soit près de sept millions de voix.

"C'est injuste que des courants politiques qui ont rassemblé des millions de Français aient une représentation absolument mineure à l'Assemblée nationale", a insisté François Bayrou, qui est favorable à un système où 50% des sièges du Palais-Bourbon sont soumis à la proportionnelle, "comme en Allemagne".

Les sondages accordent au MoDem entre zéro et six députés dans la prochaine Assemblée.

SUJET DE DÉBAT DANS LA MAJORITÉ

Le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui avait accédé au second tour lors de la présidentielle de 2002 et a recueilli 10,4% des voix le 22 avril dernier, dénonce lui aussi régulièrement l'actuel mode de scrutin.

Le parti d'extrême droite avait réussi à faire entrer 35 députés au Palais-Bourbon à la faveur de l'introduction de la proportionnelle intégrale au niveau départemental par François Mitterrand en 1986.

Sitôt nommé Premier ministre de cohabitation, cette même année, Jacques Chirac avait rétabli le scrutin majoritaire par circonscription à deux tours.

Après s'être prononcé contre toute forme de proportionnelle dans une tribune publiée mercredi, Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a publié jeudi un rectificatif dans lequel il prône un large débat sur la question.

"Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", écrit-il.

La question de la proportionnelle "est un sujet de débat, naturellement, au sein de la majorité", a renchéri Patrick Devedjian sur BFM TV.

"La question elle est de savoir, cette dose de proportionnelle, où est-ce qu'on l'introduit ?", s'est interrogé le secrétaire général de l'UMP. "Est-ce qu'on l'introduit à l'Assemblée nationale ou est-ce qu'on l'introduit au Sénat où il y a déjà une dose, d'ailleurs ?".

Patrick Devedjian a cité la proposition de Michel Rocard qui "était une proposition assez intelligente qui consistait à dire 'on garde le scrutin majoritaire stricto sensu à l'Assemblée nationale et on élit le Sénat totalement à la proportionnelle pour que, à la fois, toutes les familles soient représentées."

Jeudi 7 juin 2007, 16h23





Bernard Accoyer prône un large débat sur la proportionnelle

PARIS (Reuters) - Bernard Accoyer, qui s'était prononcé contre toute forme de proportionnelle dans une tribune diffusée sur le site en ligne Rue89, a fait un rectificatif dans lequel il prône une large concertation sur ce sujet.

Le président Nicolas Sarkozy affirme jeudi dans Le Figaro ne pas être "fermé" à l'introduction d'une dose de proportionnelle. "Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons", dit-il.

Dans un communiqué, Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, juge "indispensable" un débat sur le mode de scrutin pour les législatives.

"Le débat sur le mode de scrutin est un débat ancien dans notre pays. Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", ajoute-t-il.

"Dans le cadre de l'ouverture voulue et engagée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, la concertation et le débat vont s'ouvrir naturellement sur cette importante question", conclut Bernard Accoyer qui a annoncé mardi sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale.

Dans une tribune publiée auparavant par Rue89, et que le site précise avoir reçu mercredi, après avoir sollicité Bernard Accoyer, le député explique que la proportionnelle, si elle paraît séduisante pour son ouverture à de nombreuses sensibilités, "porte en elle le risque de confusion et de paralysie des institutions démocratiques, en empêchant les électeurs de désigner clairement leurs gouvernants".

Selon lui, "le scrutin proportionnel est celui du régime des partis, ainsi que l'a démontré l'histoire de la Quatrième République, régime des assemblées instables, des partis-charnières, des gouvernements à durée de vie limitée."

Bernard Accoyer ajoute que la proportionnelle tend également "à gonfler mécaniquement la représentation des extrêmes."

Il n'approuve pas non plus l'idée "d'instiller, pour employer le terme que l'on utilise lorsque l'on parle de poison", une petite dose de proportionnelle dans le mode de scrutin sans remettre en cause le fait majoritaire.

Un tel système, dit-il, reviendrait à "diviser la représentation nationale en deux catégories", d'un côté, "les députés du terrain s'occupant des Français, directement responsables devant les électeurs et, de l'autre, ceux des fauteuils rouges de l'hémicycle, choisis par les appareils partisans".

Bernard Accoyer est notamment en concurrence pour le "perchoir" de l'Assemblée avec le président sortant, Patrick Ollier, un autre député UMP.

Dans son interview au Figaro, Nicolas Sarkozy adresse une "pique" aux prétendants: "Avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir déjà la majorité" aux élections législatives, dit-il.

Jeudi 7 juin 2007, 13h32



Législatives : Fillon reste "un franc partisan du scrutin majoritaire"

PARIS (AP) - Alors que Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il n'était n'est "pas fermé" à l'introduction d'une "dose minoritaire" de proportionnelle aux législatives, François Fillon estime qu'une telle réforme ne devrait porter que sur "peu de sièges" à l'Assemblée.

Dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France" de vendredi, le Premier ministre se présente comme "un franc partisan du scrutin majoritaire" et d'une "majorité forte à l'Assemblée". "Tout ce qui pourrait conduire à un émiettement de la vie politique me paraît dangereux dans un pays sensible à toutes les sirènes de la division".

L'hôte de Matignon ajoute qu'il "préférerai(t) l'idée d'introduire cette diversité au Sénat" plutôt qu'au Palais-Bourbon. "Si on doit le faire à l'Assemblée, il faut impérativement respecter deux conditions", préconise-t-il, "que cela ne porte que sur peu de sièges, et que l'on n'augmente pas le nombre de députés", qui s'élève à 577 actuellement.

"J'entends bien l'argument d'une représentation de la diversité de la société française, mais je pense que la Ve République a besoin d'une majorité forte à l'Assemblée nationale", argumente-t-il. "C'est même l'atout principal de cette Constitution".

Dans un entretien au "Figaro" publié jeudi, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il recevrait les partis représentés à l'Assemblée, au Sénat et au Parlement européen après les législatives pour discuter de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans ce scrutin.

"Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons. Je ne suis pas fermé", a indiqué le chef de l'Etat.

Jeudi 7 juin 2007, 22h15






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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 19:14
(Dépêches)



Un fauteuil sur mesure pour François Bayrou

BORDEAUX (Reuters) - Loin de l'agitation nationale François Bayrou laboure la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques dont il est natif et dans laquelle il ne devrait pas être inquiété pour conserver son siège de député malgré la présence d'un candidat UMP et du CPNT Frédéric Nihous.

Avec un score de 29,61% des voix sur le département et de 36,79% dans cette 2e circonscription, les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle n'ont pas démenti la forte implantation du fondateur du Mouvement démocrate dans son fief.

Déjà en 2002 il était arrivé en tête au premier tour avec 41,79% des suffrages devant le socialiste Georges Labazée qui avait recueilli 31,41% pour l'emporter finalement avec 55,58% dans le tête-à-tête du second tour.

Ces chiffres pourraient suffire pour considérer que les jeux sont faits pour le natif de Bordères, à 20 km à l'est de Pau. Sauf que François Bayrou lui-même, qui se dit cependant confiant, rappelle qu'"une élection reste une élection et les voix il faut aller chercher une par une".

Celui qui s'est promis de visiter chacune des 92 communes de la circonscription durant la campagne reconnaît que les gens qu'il a croisés dans les villages "ont confiance en moi parce qu'ils savent que je ne change pas et que je les défendrai toujours".

Reste que la campagne de la présidentielle a laissé des traces. L'UMP a décidé pour la première fois d'aligner un candidat face à lui en la personne de Jean-Pierre Mariné, ancien vice-président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) dont il dirigea la fédération départementale et n'est pas venu "pour faire de la figuration".

"Je suis venu pour aller jusqu'au bout", reconnaît le candidat désigné au plus haut niveau pour affronter celui qui avait dit qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy au 2e tour de la présidentielle.

Le Parti socialiste a aussi des raisons d'espérer. La conseillère régionale Marie-Pierre Cabanne voit dans le score de Ségolène Royal le 6 mai (52,76%) des raisons d'imaginer un basculement à gauche.

La 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques a une caractéristique inégalée en France : outre François Bayrou, un deuxième ancien candidat à la présidentielle s'y présente en la personne de Frédéric Nihous.

Le candidat Chasse pêche nature traditions (CPNT) vient chasser sur des terres où il y a cinq ans son prédécesseur Jean Saint-Josse avait récolté 9,43% des suffrages.

Avec un score modeste sur ses propres terres le directeur de CPNT dont le siège est à Pau ne se fait pas d'illusion mais veut porter haut "le message de la ruralité".

Mercredi 6 juin 2007, 13h35



Fillon fait une tournée express de soutien aux candidats parisiens de l'UMP

PARIS (AP) - François Fillon a réclamé jeudi une "très large majorité" à l'Assemblée nationale pour "prolonger l'élan" de l'élection de Nicolas Sarkozy, lors d'une rapide tournée de soutien aux candidats parisiens de l'UMP à trois jours du premier tour des élections législatives.

Le Premier ministre a fait des passages éclairs dans trois circonscriptions tests de la capitale. A chaque étape, il a martelé le même message: "On est dans une situation qu'il faut ramener à 1958 ou 1981, quand notre pays avait besoin d'un grand changement, d'une profonde rupture. Si nous voulons que ce changement se concrétise, il ne faut pas que l'élan de l'élection présidentielle se brise sur les élections législatives".

"Si nous n'avons pas une très large majorité (...), alors il sera plus difficile de mettre en oeuvre la rupture, le changement que les Français attendent", a ajouté M. Fillon.

A Paris, ces élections législatives, véritable test pour les municipales de mars prochain, s'annoncent plus difficiles qu'ailleurs pour l'UMP.

Est-ce l'effet Bertrand Delanoë? Paris a davantage voté le 6 mai pour Ségolène Royal que le reste de la France. La capitale n'avait donné qu'une très courte majorité à Nicolas Sarkozy (50,19%, trois points en dessous de sa moyenne nationale). Douze des 21 députés sortants sont de gauche.

Pour cette tournée express d'une heure et demie, François Fillon a bien choisi ses candidats. Il s'est d'abord rendu dans le XIIe arrondissement, où le très médiatique avocat Arno Klarsfeld, novice en politique, tente de conserver la 8e circonscription à l'UMP dans un duel très serré face à la socialiste Sandrine Mazetier.

Le Premier ministre n'a pas tari d'éloges pour l'ami du président. "Arno a joué un rôle exceptionnel dans la campagne de Nicolas Sarkozy. Il nous a apporté beaucoup d'idées, de modernité, de fraîcheur, d'imagination. J'ai tout de suite vu que ça ferait une recrue exceptionnelle pour l'Assemblée nationale, pour la majorité", a-t-il glissé après avoir inauguré la permanence du candidat.

Cinq minutes plus tard, M. Fillon repartait pour gagner le sud du XVe, où l'ancien ministre des Sports Jean-François Lamour affronte dans une primaire à droite le député sortant René Galy-Dejean, qui a refusé de lui laisser la place et se revendique lui aussi de la majorité présidentielle. "Dans cette circonscription, on a besoin de renouvellement", a lâché le Premier ministre, reparti avec un maillot de l'AS Grenelle, le club de football local.

M. Lamour a apprécié le geste de son ancien collègue du gouvernement Raffarin. "Cela clarifie les choses: il n'y a qu'un candidat soutenu par l'UMP, par le gouvernement, par Nicolas Sarkozy", s'est réjoui l'ancien ministre, dénonçant la "forfaiture" de M. Galy-Dejean.

Après dix minutes d'arrêt, le cortège du Premier ministre est reparti pour la permanence de Jean-François Legaret, candidat UMP dans la 1ère circonscription (les quatre premiers arrondissements) contre la sortante verte Martine Billard. Les responsables de l'UMP ne cachent pas leur espoir de faire basculer cette circonscription symbole puisque l'Hôtel de ville se situe sur son territoire.

François Fillon a terminé sa tournée des permanences au siège de l'UMP, où il a posé en compagnie de la plupart des 21 candidats UMP parisiens.

Candidate de l'UMP aux municipales, Françoise de Panafieu, ravie de ce soutien du Premier ministre alors que le parachutage de Jean-Louis Borloo est régulièrement annoncé pour prendre sa place, ne l'a pas lâché d'une semelle. La perte d'une circonscription par la gauche "serait un signal que les Parisiens enverraient" pour les municipales, a estimé la députée-maire du XVIIe arrondissement.

Jeudi 7 juin 2007, 15h00



Un ex "Monsieur Muscle" et un certain Georges Clemenceau en lice à Toulouse

TOULOUSE (AFP) - Avec un ex "Monsieur Muscle", vétéran des scrutins électoraux, et un certain Georges Clemenceau, homonyme et descendant de l'homme d'Etat, la campagne dans la 1ère circonscription de Haute-Garonne verse parfois résolument dans le décalé et l'atypique.

Parmi les 18 candidats en lice, dont le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (majorité présidentielle), Christian Dancale, 75 ans, ex-dauphin de Monsieur Univers 1961, qui s'est déjà présenté sans succès à une soixantaine de scrutins différents, et Georges Clémenceau, 67 ans, "franc-tireur de la politique", apportent une indéniable touche d'originalité.

Sous l'étiquette "gaulliste-mitterrandiste", afin, dit-il, de "rassembler les valeurs" des deux anciens chefs d'Etat, Christian Dancale, barbe et cheveux blancs, teint basané hérité de lointaines origines antillaises, fait campagne sur les marchés, portant un bonnet rouge de père Noël.

"Voter Dancale, c'est lui dire merci d'avoir lancé les premières salles de musculation en 1960, le premier resto du coeur avec Coluche à Toulouse", proclament ses affiches électorales, où il apparaît, athlétique, torse bombé, en maillot de bain, sur une photo d'époque, alors qu'il récoltait les plus grands titres des concours de musculation, dont ceux de "Plus Bel Apollon" de France et d'Europe...

"Dans son programme, ni promesse ni mensonge, seulement des idées utiles approuvées par tous", clament ses affiches. Pourtant, certaines mesures ont de quoi surprendre, telle sa proposition de verser un salaire aux enfants, "pour qu'ils aient de quoi survivre quand ils iront à l'ANPE".

"Je suis pour une retraite d'une durée de 10 ans, que l'on pourrait prendre à partir de 20 ans, quand on est en pleine forme, après une éducation bien faite, pour profiter de la vie et voyager dans le monde", dit-il.

"Dès qu'on a 60 balais, on a mal aux reins, on se pète la jambe, ensuite on a des crises cardiaques, des cancers. Alors à partir de 60 ans, pas de retraite, au boulot les copains!", lance Dancale, qui affirme avoir exercé "tous les métiers", dont distributeur de gaz, maître-nageur ou musicien, et avoir fait la manche à Paris avec Claude Nougaro.

"C'est ma famille qui m'a dit: réveille-toi petit, tu pars au combat!", explique pour sa part Georges Clemenceau, descendant de l'ancien président du Conseil, battu à 79 ans à la présidentielle de 1920 par Paul Deschanel.

"Mon mentor, c'est Georges Clemenceau", clame-t-il, se penchant sur l'arbre généalogique de la famille. "Je voudrais être à la hauteur de ce nom", confie-t-il, l'oeil scintillant, affirmant avoir toujours préféré que ses intimes utilisent son second prénom, Jean-Louis, car "Georges, c'est trop dur".

Musicologue inventif, ayant étudié le chant grégorien dans des abbayes et organisé de nombreux concerts dans les églises, "où les prêtres ont découvert que les percussions pouvaient être très spirituelles", Georges Clemenceau se présente sans étiquette, affirmant être "socialisant, mais déçu par la gauche et les partis".

"J'ai un côté foldingue, mais pas tant que ça", précise cet admirateur de Frank Zappa, qui rêve de "transposer la musique en peinture" et a organisé en 2005 un concert inédit au rythme des mouvements d'une machine à imprimer Heidelberg, sur fond de lecture du Don Quichotte de Cervantès.

"Vous ne serez pas déçu. Je suis un combattant, un Clemenceau! Si je vais à l'Assemblée nationale, je n'y dormirai pas comme certains", assure-t-il, déterminé à "changer le cap" en matière artistique et culturelle.

Par Antonio Raluy, le jeudi 7 juin 2007, 14h01



Dans un climat de peur de l'avenir, le Vaucluse s'ancre à droite

MONTEUX (AFP) - Partagé jusqu'en 2002 entre gauche et droite, le Vaucluse devrait confirmer son ancrage à droite aux législatives, avec un nouveau grand chelem possible pour l'UMP, dans un climat de peur de l'avenir et de défiance des ouvriers vis-à-vis du PS.

Sur quatre circonscriptions, deux semblent acquises à l'UMP : la 3e de Carpentras et la 4e d'Orange. Selon un sondage BVA pour le Dauphiné Libéré/Vaucluse-Matin publié jeudi, le député sortant de la 4e, Thierry Mariani, devrait l'emporter dans tous les cas de figure : face au socialiste Pierre Meffre, au maire d'Orange Jacques Bompard (MPF, ex-FN) ou dans une triangulaire.

"Dans la 2e circonscription, la division de la droite pourrait nous servir", espère Jean-François Lovisolo, secrétaire de la Fédération socialiste vauclusienne. Jean-Louis Joseph (PS) y affrontera le maire de Cavaillon et député sortant UMP Maurice Giro, dissident face à Jean-Claude Bouchet, investi par l'UMP.

Dans la 1e, le PS caresse un faible espoir face à la députée sortante et maire UMP d'Avignon Marie-Josée Roig.

"Les chances de victoire socialiste aux législatives sont minces dans ce département", estime toutefois Daniel van Eeuwen, directeur de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.

Pourquoi ce basculement à droite d'un département qui comptait encore deux députés de gauche en 2002 et dont la population est jeune (un Vauclusien sur quatre a moins de 20 ans, plus que la
moyenne française)?

Une partie de la réponse peut être trouvée à Monteux, ville proprette de 11.000 habitants dirigée depuis 1995 par un maire socialiste, et qui a voté à 68% pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

"Comme dans l'ensemble du Vaucluse, il y a une partie de la population très rurale, attachée à son village, son église, son école privée et qui a toujours voté à droite", explique le maire Christian Gros.

Egalement à l'image du département, Monteux compte une forte proportion d'ouvriers et d'employés, des catégories qui boudent désormais le PS et ont voté pour l'extrême droite au début des années 2000 avant de se tourner vers M. Sarkozy.

"Les gens ont peur de tout, peur de l'avenir, de l'autre, peur de ne plus vivre dans un village, d'où la demande d'autorité et de discours tranché, ce que Nicolas Sarkozy a su incarner", remarque le maire. "A l'échelle de ma commune, je n'ai pas de grands problèmes de cohabitation. C'est dans la tête de certains qu'un +Arabe+, ce n'est pas pareil qu'un Français", ajoute-t-il.

Pour Thierry Lagneau, secrétaire départemental de l'UMP, M. Sarkozy a su rassurer les Vauclusiens "sur l'identité nationale" - bien que la part des immigrés n'ait cessé de baisser dans le département, de 10,6% en 1975 à 9,4% en 1999 - ainsi que sur la lutte contre l'insécurité.

Tout en reconnaissant que la criminalité n'est pas un problème majeur dans le Vaucluse, M. Lagneau souligne la forte "perception d'insécurité".

Les changements socio-économiques dans un département peu dynamique ont créé "un environnement anxiogène même si cela ne s'appuie pas forcément sur une réalité", relève M. van Eeuwen. A Monteux, le nombre d'exploitations agricoles a été divisé par 10 en 20 ans (de 500 à 50) tandis que la traditionnelle industrie pyrotechnique et ses trois usines Ruggieri ont disparu.

"La gauche a perdu l'électorat ouvrier et jeune", reconnaît un militant socialiste qui espère de vrais changements au PS.

Par Isabelle Wesselingh, le jeudi 7 juin 2007, 10h39



Dans l'est, Royal prête main-forte à deux de ses alliés de campagne

VILLERUPT (AFP) - Ségolène Royal est venue mercredi dans l'est de la France prêter main-forte à deux de ses alliés de campagne candidats aux législatives, Jean-Pierre Chevènement et Aurélie Filippetti, livrant partout un message de mobilisation et d'union.

D'Offemont (territoire de Belfort) à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), en passant par Belfort, Maizières-lès-Metz et Fameck (Moselle), l'ex-candidate à la présidentielle a martelé son appel "à l'unité de tous et à l'engagement de chacun".

Ségolène Royal a apporté un soutien appuyé à Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, qui bénéficie de l'investiture socialiste pour récupérer la 2ème circonscription de Belfort, perdue en 2002.

"C'est un homme exceptionnel, solide, expérimenté, qui porte un regard aigu sur la société française", a-t-elle affirmé à Offemont. "Il a été pour moi un pilier extrêmement précieux", a-t-elle dit encore sur la place d'Armes de Belfort, ville dont il est maire.

Ce dernier n'a pas été en reste: "le combat a commencé à changer d'âme depuis qu'elle a réapparu dans les médias", a-t-il dit.

Contre M. Chevènement se présente un dissident socialiste, Alain Dreyfus-Schmidt, qui a croisé le chemin de Mme Royal à Belfort.

"Il faut s'unir", a-t-elle déclaré à ce candidat exclu du PS, qui a argué "de la démocratie participative", autrement dit du soutien populaire, pour justifier sa candidature.

"La politique est un combat collectif", a dit un peu plus tard celle qui pendant la campagne présidentielle, se disait "libre" et "insoumise" et qui, mercredi, demandait "de la discipline".

Mme Royal a aussi appelé à l'union Raymond Forni, ancien président de l'Assemblée nationale et président de Franche-Comté, dont les démêlés avec Jean-Pierre Chevènement sont de notoriété publique et qui avait estimé après la présidentielle que le temps de François Hollande comme premier secrétaire était "passé".

Si dans l'entourage de Mme Royal on affirmait que M. Forni avait été hospitalisé au Val-de-Grâce, l'intéressé a fermement démenti mercredi soir, déclarant qu'il ne "connaissait pas et n'avait pas l'intention de connaître" cet hôpital parisien.

"Dans la dernière phase de la campagne, j'appelle tout le monde à l'union", a répété partout Mme Royal. "Vous avez vu, notait-elle à Belfort, ce que ça nous a coûté à la présidentielle, les petites phrases venues d'abord de notre propre camp".

A Fameck (Moselle), accueillie par une foule en délire, elle a confié : "Moi aussi je suis une fille de Lorraine, je viens en voisine de mon enfance".

Elle était dans la circonscription d'Aurélie Filippetti, Verte passée au PS, qui faisait partie de son équipe de campagne.

Fille de mineur, c'est un "symbole de la réussite scolaire (Filippetti est agrégée de lettres classiques, ndlr), symbole des femmes aussi", a dit Mme Royal.

Là aussi, elle a appelé les électeurs à se mobiliser. "Je compte sur vous pour que ma soeur soit élue à l'Assemblée!", a-t-elle lancé. Et elle a fait scander à la foule réunie dans la salle des fêtes "Aurélie, Aurélie..."

Fin de tournée à Villerupt, où elle a été accueillie dans une salle communale par l'hymne de sa campagne, "Ségolène, tu peux compter sur nous, l'avenir sera au rendez-vous".

"Mon message est simple : tous ceux qui sont venus m'apporter leurs voix doivent venir voter dimanche prochain !", a-t-elle déclaré devant plusieurs centaines de personnes.

Passant à Metz, Mme Royal avait appelé le directeur de l'hôpital où se trouve Jacques Noris, le magistrat blessé mardi, pour prendre de ses nouvelles.

Par Christine Courcol, le jeudi 7 juin 2007, 0h06




Attaqué à gauche, menacé à droite, Chevènement risque "le combat de trop"

BELFORT (AFP) - Attaqué sur son flanc gauche par un socialiste dissident et à droite par le député UMP qui l'a fait tomber en 2002, Jean-Pierre Chevènement risque "le combat de trop", en tentant de récupérer son siège de député dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.

"J'espère gagner sur la base de mon coefficient personnel, mais je ne néglige pas la difficulté de la tâche : j'ai un dissident socialiste dans les pattes qui me savonne la planche, appuyé par un certain nombre de caciques qui seraient très heureux de faire réélire (le député UMP sortant) M. Zumkeller", analyse-t-il.

Balayé en 2002 par un comptable quasi-inconnu de l'UMP, le président d'honneur du MRC (Mouvement républicain et citoyen), réélu sans interruption depuis 1973, essuie cette année-là un premier revers dans son fief historique, où il ne recueille que 46,58% des voix.

A cette époque, Michel Zumkeller avait profité des divisions à gauche. En 2007 à nouveau, bien que soutenu par le Parti socialiste, M. Chevènement est attaqué par un militant PS : Alain Dreyfus-Schmidt, fils du sénateur du département Michel Dreyfus-Schmidt, qui a fait fi de cet adoubement en arguant que les militants locaux n'avaient pas été consultés.

Ségolène Royal, venue mercredi soutenir le maire de Belfort dans sa circonscription, a lancé un appel au dissident pour qu'il se retire de la compétition. En vain jusqu'ici.

De son côté, "Le Che", comme on le surnomme dans son fief, reste persuadé que le second tour se jouera entre lui et M. Zumkeller.

"Ce sera un vote personnalisé. Les Belfortains devront choisir entre une personne nationale connue et écoutée et un député anonyme qui se fond dans la masse des bénis oui-oui de la majorité", analyse l'ex-ministre.

Se disant "serein", il convient toutefois que "le contexte n'est pas des plus porteurs". Sa circonscription, ex-bastion ouvrier où le chômage atteint 10%, a en effet donné près de 53% des suffrages à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

Par ailleurs, essuyer un second revers personnel aux législatives pourrait entraîner la perte de la ville de Belfort aux municipales de 2008.

Ses détracteurs, et parmi eux des anciens "amis" comme le président de la région Franche-Comté, Raymond Forni (PS), veulent hâter la sortie du "Che" pour reprendre la main. Certains n'hésitent pas à qualifier cette candidature de "combat de trop".

"Il n'y a pas de combat de trop. Il n'y a que des batailles qu'on perd parce qu'on ne les livre pas et il n'est pas déshonorant de livrer une bataille aléatoire", rétorque-t-il.

"Le clan MRC de M. Chevènement étouffe le département, il a la main-mise sur Belfort alors qu'il ne représente plus rien. Cela sent la fin du règne Chevènement à plein nez", estime Michel Zumkeller.

Jean-Pierre Chevènement, 67 ans, veut, lui, jouer le tout pour le tout. "Si je suis battu, j'en tirerai les conséquences", conclut-il, sans trop vouloir y croire.

Par Pauline Talagrand, le jeudi 7 juin 2007, 11h33




Le PS à l'assaut de l'un des derniers bastions communistes

MARSEILLE (Reuters) - Dans les quartiers portuaires et populaires du nord de Marseille, le Parti communiste est en passe de perdre l'un de ses derniers bastions électoraux.

Paradoxalement, ce n'est ni le Front national, qui a réalisé 24,44% des voix lors du premier tour de l'élection de 2002, ni la droite classique, atone dans ce secteur de la ville, qui peuvent faire vaciller le député sortant Frédéric Dutoit lors des élections législatives des 10 et 17 juin.

Le danger vient de l'ancien allié socialiste qui s'est mis en tête de faire main basse sur ce fief où le PC a été élu sans discontinuité depuis 1936.

"De tous temps, on a fait des cadeaux au PC dans cette circonscription. Maintenant, notre parti a décidé de partir à la bataille sous ses propres couleurs", affirme Henri Jibrayel.

"On ne va pas laisser tout le temps le PC sous perfusion, d'autant qu'il n'a plus les moyens d'influer ou de faire barrage à la politique de Nicolas Sarkozy. Le vote utile, c'est aujourd'hui le mien", ajoute le candidat socialiste.

Agé de 51 ans, le dernier député communiste de Marseille estime aussi incarner le "vote utile" et pose sa candidature pour "rassembler bien au-delà de la gauche antilibérale".

"Je suis le meilleur rempart face aux idées extrémistes que l'on tend à vouloir effacer de la scène politique. Voter pour moi, c'est conforter ce vote de gauche qui s'est exprimé sur Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle", dit-il.

Déjà, en 2002, la bataille avait été rude pour le maire des 15 et 16e arrondissements de la ville qui avait été confronté à la candidature de Patrick Mennucci, avant que le futur codirecteur de la campagne de Ségolène Royal ne se retire de la course au second tour sur l'insistance du puissant patron local du PS Jean-Noël Guérini.

Depuis, le PC n'a pas réussi à enrayer son déclin sur ce territoire où Marie-George Buffet a obtenu 4,54% des suffrages lors de l'élection présidentielle.

"En 2002, la situation du PC n'était guère plus brillante et j'ai été élu avec près de 65% des voix au second tour", nuance encore Frédéric Dutoit, qui s'était finalement imposé dans son duel avec le candidat du FN.

Seule certitude, la quatrième circonscription de Marseille devrait rester dans le giron de la gauche. Nicolas Sarkozy y a réalisé l'un de ses plus mauvais scores avec à peine 42% des suffrages contre près de 58% à son adversaire socialiste.

Jeudi 7 juin 2007, 7h03




A Bordeaux, un risque mesuré pour Alain Juppé

BORDEAUX (Reuters) - Ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Alain Juppé met son poste ministériel en jeu dans la conquête de la 2e circonscription de la Gironde qu'il détenait jusqu'en 2004 mais où Ségolène Royal est arrivée en tête lors de la présidentielle.

"Ce sont les Bordelaises et les Bordelais qui ont la décision avec leur bulletin de vote. Le 10 et le 17 tout peut continuer, tout peut s'arrêter. Ce sont les Bordelais qui ont la clé", a répété Alain Juppé tout au long de la campagne.

Elu en 1995, réélu en 1997 (53,99%) et en 2002 (55,5%), il avait démissionné en 2004 à la suite de sa condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Redevenu maire de Bordeaux en octobre, Alain Juppé s'il est élu ne pourra siéger tant qu'il est ministre et laissera sa place à son suppléant Hugues Martin, le député sortant ce fait irrite son adversaire socialiste Michèle Delaunay.

"Les Bordelais veulent-ils voter pour un ministre qui va se désister immédiatement en faveur d'un intérimaire?", dit-elle, déplorant "la dramatisation" autour de la menace de démission du gouvernement s'il n'était pas élu.

Michèle Delaunay, qui avait été battue par Hugues Martin en 2004 (48,74% contre 51,26%), voit dans le résultat de Ségolène Royal le 6 mai dans cette seule circonscription (54,66% contre 45,34% à Nicolas Sarkozy) des raisons de s'estimer capable de l'emporter dans un bastion de la droite depuis la Libération.

"Les électeurs de gauche voient dans ce résultat de Ségolène Royal la possibilité d'une victoire mais mon devoir est de leur dire de ne pas se la laisser voler par le poids médiatique d'Alain Juppé", estime-t-elle.

Pourtant un sondage Ifop/Fiducial paru dimanche donne l'ancien Premier ministre vainqueur au 2e tour avec 51,5% des voix après avoir recueilli 44% des suffrages au 1er tour.

"Ca n'est jamais gagné d'avance mais je pense que beaucoup de choses ont changé depuis le 6 mai dernier, depuis le deuxième tour de l'élection présidentielle et quand on voit que le Parti socialiste n'a plus de chef et n'a plus de projet, on peut avoir une confiance modérée", avoue Alain Juppé.

Pour la première fois depuis longtemps le centre aura son candidat. Avec deux adjoints UDF le maire de Bordeaux pensait être à l'abri mais le Mouvement démocrate (MoDem) sera défendu par le jeune Ludovic Guinard, issu de Cap 21, le parti créé par Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement dans le gouvernement d'Alain Juppé.

Mercredi 6 juin 2007, 13h53


A Lyon, Azouz Begag perturbe "le duel des blouses blanches"

LYON (Reuters) - Dans la troisième circonscription de Lyon, sur la rive gauche du Rhône, l'ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag vient au nom du Mouvement démocrate (MoDem) perturber le duel attendu droite-gauche entre deux figures de la médecine française.

Le professeur Jean-Michel Dubernard (UMP), qui détient la circonscription depuis 21 ans, est un chirurgien qui s'est forgé une notoriété internationale en réussissant les premières greffes de la main et du visage.

Le professeur Jean-Louis Touraine, candidat du Parti socialiste, s'est imposé comme l'un des spécialistes mondiaux de l'immunologie, des techniques de greffe et du sida.

Les deux hommes se connaissent bien, depuis longtemps et s'apprécient, même s'ils ne partagent pas les mêmes options politiques. Jean-Michel Dubernard, fidèle chiraquien, a rallié la cause de Michèle Alliot-Marie puis de Nicolas Sarkozy. Jean-Louis Touraine remplit les fonctions de premier adjoint au maire socialiste de Lyon Gérard Collomb.

Mais au lendemain de l'élection présidentielle, un nouveau candidat est venu troubler ce traditionnel face-à-face : Azouz Begag, ancien ministre du gouvernement de Dominique de Villepin et adversaire acharné de Nicolas Sarkozy, défend les couleurs du tout nouveau MoDem après avoir soutenu activement la campagne présidentielle de François Bayrou.

"Maintenant, j'ai trouvé une famille politique", dit l'ex-ministre qui, après s'être fâché avec le PS puis l'UMP, ne cache pas son envie de briguer la mairie de Lyon l'an prochain.

Si Azouz Begag se présente dans la troisième circonscription de Lyon, c'est parce que c'est son quartier. "J'habite ici, à la Guillotière, depuis 22 ans", explique-t-il sans jamais se départir de son immense sourire.

Né en 1957 de parents algériens, élevé dans les bidonvilles de la banlieue lyonnaise avant de connaître les barres HLM du quartier-cité de la Duchère, puis le quartier populaire de la Guillotière qui concentre une population issue de l'immigration, il a l'intention de devenir aujourd'hui le premier député issu de l'immigration élu à l'Assemblée nationale.

Le professeur Dubernard, "Max" pour les intimes, personnage charismatique à la carrure de rugbyman, "grande gueule" et bon vivant, brigue à 66 ans son septième et dernier mandat. Il semble aborder cette campagne en toute sérénité et n'envisage pas un instant être mis en difficulté par le candidat du MoDem.

Pas plus d'ailleurs que par son rival socialiste. Sauf que Jean-Louis Touraine et Azouz Begag disent partager "des valeurs communes" et n'excluent pas de se désister l'un en faveur de l'autre entre les deux tours.

"La fraîcheur de la candidature d'Azouz Begag apporte un contraste saisissant avec les valeurs conservatrices de Jean-Michel Dubernard", estime ainsi le candidat socialiste.

Mercredi 6 juin 2007, 13h31



Marine Le Pen repart en conquête dans le Pas-de-Calais

HENIN-BEAUMONT, Pas-de-Calais (Reuters) - Marine Le Pen mène campagne pour les élections législatives dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, une terre favorable au FN, où elle affirme vouloir s'implanter durablement.

"Cette circonscription est symbolique : chômage, délocalisation, insécurité, elle regroupe les problèmes majeurs de la France", dit la vice-présidente du FN qui réfute le qualificatif de "parachutée" en rappelant qu'elle a été élue pour la première fois en 1999 aux élections régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais.

Marine Le Pen était présente aux élections législatives de 2002 et a fait partie des quatre candidats frontistes du Pas-de-Calais à avoir atteint le second tour.

Dans la 13e circonscription (Lens) elle avait réalisé 24,2% au premier tour puis 32,3% au second.

Elle a décidé en 2007 de glisser dans la 14e voisine qui englobe la ville de Henin-Beaumont dans l'optique des municipales de 2008. Son suppléant, Steeve Briois, y avait réalisé 32,1% aux législatives de 2002.

Dans une circonscription marquée par un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et les fermetures de grandes entreprises comme Metaleurop (870 suppressions d'emploi) les candidats du Front national réalisent depuis plusieurs années des scores supérieurs à leur moyenne nationale.

L'arrivée de Marine Le Pen ne réjouit pas le Parti socialiste local miné par des divisions internes et qui tente de se regrouper derrière le député sortant, Albert Facon.

Elu en 1988, battu en 1993 par Jean Urbaniak, un indépendant devenu UDF, puis réélu en 1997 et 2002, Albert Facon, 64 ans, compte bien l'emporter une nouvelle fois.

Il ironise sur la présence de Marine Le Pen. "Elle vient se promener sur les marchés mais son misérabilisme quant elle parle de la circonscription est déplacé, mais forcément, elle ne sait pas de quoi elle parle", dit-il.

Jean Urbaniak se verrait en position de troisième homme, le maire de Noyelles-Godault se voulant arbitre entre le FN et une gauche "fatiguée et inefficace".

L'UMP Nesredine Ramdani participe à sa première élection. Ils seront quatorze candidats à briguer les suffrages des électeurs de la 14e circonscription du Pas-de-Calais.

Mercredi 6 juin 2007, 13h29




Le retour difficile d'Alain Carignon sur la scène politique iséroise

GRENOBLE (AP) - Onze ans après sa condamnation pour "corruption" et "recel d'abus de biens sociaux" et 29 mois passés derrière les barreaux, Alain Carignon, 58 ans, ex-maire de Grenoble et ancien ministre, se représente, à l'occasion des élections législatives, pour la première fois devant les électeurs.

Le retour sur la scène politique locale de l'ancien ministre RPR de la Communication du gouvernement Balladur n'est cependant pas du goût de ses opposants ou de ses anciens alliés qui voient un repris de justice ou dénoncent la réapparition de pratiques politiques indignes.

Condamné en juillet 1996, M. Carignon s'était vu reprocher d'avoir monnayé contre des avantages personnels (estimés à près de trois millions d'euros aujourd'hui, comme le renflouement du groupe de presse "Dauphiné News" qui l'avait soutenu lors de sa campagne électorale) la privatisation de la distribution de l'eau et de l'assainissement de Grenoble.

"J'ai changé, il y a eu une tache. J'ai payé. Je suis quitte vis-à-vis de la société. Et je souhaite laver cette tache", explique aujourd'hui M. Carignon, investi par l'UMP dans la 1ère circonscription de l'Isère, traditionnellement conservatrice. C'est dans cette circonscription, dont il avait été autrefois le député, que M. Carignon rencontre les premiers écueils à son retour politique.

L'actuel député sortant Richard Cazenave (UMP), 59 ans, élu en 2002 avec 54,2% des suffrages, n'accepte pas la désignation de M. Carignon par les instances parisiennes, dénonce notamment l'élection en novembre 2006 de son ancien allié à la tête de la fédération départementale UMP. Pour lui, ces élections ont été "truquées". Richard Cazenave, finalement exclu de l'UMP, a décidé malgré tout de se représenter dans la 1e circonscription de l'Isère sous l'étiquette "majorité présidentielle". Il est soutenu par plusieurs élus UMP.

Parallèlement à cette guéguerre interne à droite, plusieurs "personnalités" locales réunies au sein d'un collectif baptisé "Barnave" (du nom de l'ancien révolutionnaire grenoblois) s'indignent du retour en politique d'Alain Carignon. Sa présidente Ingrid Alampi, avocate, milite pour que "les corrompus soient radiés à vie de la politique, comme on radie les gens condamnés dans la fonction publique".

Sur le terrain, le candidat MoDem Philippe de Longevialle n'hésite pas lui à citer dans ses tracts une partie des attendus de la cour d'appel de Lyon de 1996 condamnant son adversaire de l'UMP. "Il n'a pas hésité à trahir la confiance que ses électeurs lui manifestaient en monnayant le pouvoir qu'il tenait du suffrage universel, afin de bénéficier d'avantages matériels (...) et de satisfaire ses ambitions personnelles", accuse-t-il, assénant: "Il a commis l'acte le plus grave qui puisse être reproché à un élu".

Alain Carignon ne semble pas trop s'émouvoir de ces attaques sur son passé. Outre Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon lui a apporté publiquement son soutien. "C'est parce que le combat est difficile que je dois le conduire", dit-il. "Mon devoir, ce n'est pas seulement de gagner l'élection législative dans la 1e circonscription, c'est aussi de conduire le combat aux élections municipales". Il compte en effet défier en 2008 le maire PS Michel Destot.

Mercredi 6 juin 2007, 16h21



Hervé Gaymard (UMP) veut récupérer son poste de député en Savoie

ALBERTVILLE (AFP) - Ephémère ministre UMP de l'Economie, Hervé Gaymard, qui avait dû quitter ses fonctions en 2005 suite au scandale provoqué par les frais d'aménagement et de location de son appartement parisien, devrait, deux ans plus tard, récupérer son poste de député en Savoie.

Pour atteindre son objectif, M. Gaymard mène une campagne marathon dans la 2e circonscription de Savoie (Albertville), où Nicolas Sarkozy a obtenu près de 60% des suffrages au second tour de l'élection présidentielle.

Compte tenu de ce résultat, la question est de savoir, aux yeux d'une bonne partie des électeurs, si M. Gaymard "sera élu au premier ou au second tour".

La 2e circonscription de Savoie est, depuis douze ans, le fief d'Hervé Gaymard. Il y avait été élu pour la première fois en 1995 et n'en avait laissé les rênes, ces dernières années, à son suppléant, Vincent Rolland, que lorsqu'il avait été appelé à des fonctions ministérielles.

"Avec Vincent Rolland, nous passons dans les 110 communes de notre circonscription. Cela représente jusqu'à 7 réunions par jour", assure Hervé Gaymard, qui avait conservé deux mandats locaux, conseiller général de Savoie et conseiller régional de Rhône-Alpes.

A Feissons-sur-Salins, MM. Gaymard et Rolland arrivent ensemble et s'installent dans la salle de la mairie où une dizaine d'habitants les attend.

M. Gaymard évoque pêle-mêle la construction d'un nouvel hôpital de 350 lits entre Albertville et Moutiers, une projet d'école d'infirmières à Moutiers, une nouvelle maison de retraite, les transports, les routes ou l'agriculture de montagne. Il passe ensuite la parole à M. Rolland pour parler de tourisme, un secteur d'activité essentiel dans la circonscription qui regroupe les riches stations de ski de la vallée de la Tarentaise.

M. Gaymard s'étend aussi sur la question des retraites, de l'Europe, de l'aide à l'Afrique mais, en retour, les questions de son auditoire sont plus terre à terre. "La fin de la carte scolaire ne va t-elle pas entraîner la fermeture d'écoles maternelles et primaires?", demande une habitante à qui M. Gaymard rappelle que cette disposition ne s'applique qu'aux lycées et collèges.

"Nicolas Sarkozy s'occupe de tout, les ministres sont menottés, ils n'ont que le droit de ne rien faire, s'il fait tout, il va tout bâcler, il faut le lui dire", lance un retraité.

Personne ne mentionne ouvertement le scandale né du montant de la location d'un duplex de 600 m2 à Paris, pour lui et sa famille, alors qu'il venait d'être nommé à la tête du ministère de l'Economie. L'affaire lui a coûté son poste et M. Gaymard a dû rembourser à l'Etat 58.894 euros correspondant aux frais d'aménagement de ce logement.

"On ne lui en veut pas", affirme Huguette, une savoyarde UMP, pour qui une large victoire du candidat UMP ne fait aucun doute.

Quinze candidats sont en lice dans la 2ème circonscription de Savoie. Le principal rival du M. Gaymard est le socialiste André Vairetto.

Par Jacques Guillon, le mercredi 6 juin 2007, 10h28



Législatives : Michel Vauzelle (PS) à la reconquête du pays d'Arles

ARLES (AFP) - Le socialiste Michel Vauzelle part à la reconquête du siège de député du "pays d'Arles" (16ème circonscription des Bouches-du-Rhône) qui fut le sien de 1986 à 1993, puis de 1997 à 2002, année où il fut battu par l'UMP Roland Chassain de seulement 899 voix.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 62 ans, le reconnaît: la situation est "de plomb" après le choc de la victoire "claire et nette" de Nicolas Sarkozy, un président qui "fait croire à l'ouverture", ce qui aboutit "à une perte de repères totale dans l'électorat".

Et tandis que les socialistes parisiens "s'arrachent la cravate avant de monter sur une scène ensemble", Michel Vauzelle veut faire une campagne loin des états-majors.

Les quelque 84.000 électeurs de cette circonscription de Camargue ont voté à près de 56% pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle. Alors l'ancien ministre de François Mitterrand retrousse les manches, au propre comme au figuré, pour montrer "qui est le plus apte à défendre les intérêts du pays d'Arles, face à un sortant qui n'a rien fait pendant cinq ans".

Roland Chassain, 60 ans, conseiller général depuis 1994, maire des Saintes-Maries-de-la-mer depuis 1995, n'est pas en reste d'amabilités pour son adversaire qu'il juge "un peu guindé" et qui "confond élections régionales et législatives".

Lui défend l'emploi et l'aménagement du territoire, avec le plan Rhône contre les inondations: "J'ai dit à Raffarin (ancien Premier ministre, ndlr), il faut gérer le fleuve de sa source à la mer. Ca s'est fait. Il y a eu plus de travaux d'enrochement de la mer et de digues en trois ans qu'en 150 ans".
Reconnaissant toutefois avoir "un candidat rude" en face de lui, Roland Chassain "fait du terrain pour que les gens ne se démobilisent pas les 10 et 17 juin".

"Si on n'a pas de majorité, on ne peut pas gouverner", répète-t-il aux commerçants du marché d'Arles qu'il parcourt ce jour-là.

Son expression préférée "oh, fan des pieds!" ("mince, alors") à la bouche, l'ancien commerçant a le contact facile, signant force autographes. "Je n'en reviens pas, les Maghrébins, ils m'accueillent dix fois mieux qu'avant. C'est peut-être l'effet Rachida Dati (ministre de la Justice, ndlr)", s'exclame-t-il.

Michel Vauzelle, lui, a choisi le quartier populaire de Barriol, autrefois surnommé "Chicago", aujourd'hui tranquille, mais avec un fort taux de chômage. Il embrasse les enfants, salue les mères, s'afflige du départ de la Caisse d'Epargne et du seul distributeur d'argent de ce quartier de 8.000 habitants.

Un militant de la CGT vient le saluer: "il faut dire haut et fort ce que vous avez fait pour le coin", dit le syndicaliste, en évoquant l'aide de la région pendant les inondations de 2003, la construction des digues du Rhône ou encore la réhabilitation en cours des anciens ateliers ferroviaires d'Arles, ville dont M. Vauzelle fut maire de 1995 à 1998.

"Les gens commencent à réaliser qu'il y a une autre élection, observe M. Vauzelle. Mon sentiment depuis huit jours, c'est que cette prise de conscience se fait. Je suis confiant parce que je suis bien accueilli".

Il relève "l'extrême division de la droite" qui a six candidats en lice et note "qu'il n'y a pas de campagne anti Vauzelle à gauche" même s'il a cette fois-ci, contrairement à 2002, un candidat communiste face à lui.

Alors, dans le bar du centre commercial, il lance à la cantonade: "Il va bien M. Vauzelle, il va être élu député".

Par Catherine Rama, le mercredi 6 juin 2007, 10h19




Safia Otokoré (PS), une coureuse de fond "parachutée" à Trappes

TRAPPES (AFP) - Par la course de fond, elle s'est arrachée des bidonvilles de Djibouti, pour devenir une élue de la République : Safia Otokoré, 38 ans, assume son parachutage à Trappes par le PS, dans une des seules circonscriptions des Yvelines gagnables par la gauche aux législatives.

"Je suis une femme, Noire, et le parti avait besoin de mon profil pour les circonscriptions qui ont appartenu à la gauche", explique sans ambage l'ancienne vice-présidente du conseil régional de Bourgogne.

Vive et gracile, Safia Otokoré affiche un tempérament de feu : "Bien sûr, j'ai été parachutée mais vous croyez que Ségolène connaissait le terroir quand elle a atterri en Poitou-Charentes ?"

Après sa désignation en juillet 2006 pour la 11e circonscription des Yvelines, elle s'installe avec ses deux garçons à Elancourt et laisse derrière elle la Bourgogne, son mari footballeur professionnel et une réputation de "rentre-dedans" à l'équipe municipale d'Auxerre dont elle s'est fait exclure en 2004.

Dans cette circonscription qui a donné 53% de ses voix à Ségolène Royal, son arrivée fait grincer pas mal de dents. Notamment celles de Guy Malandain, maire PS de Trappes, ancien député de la circonscription, qui a maintenu sa candidature, arguant de 25 ans de présence sur le terrain.

"Cet accueil ne m'effraie pas : je suis une sportive et jusqu'au dernier souffle je me battrai", dit-elle, sûre de sa victoire contre l'UMP sortant Jean-Michel Fourgous.

Née de parents réfugiés somaliens, quatrième d'une fratrie de dix, Safia Otokoré apprend très vite à ruser pour échapper au destin que la Somalie, "pays des femmes cousues", réserve au sexe faible.

Par l'école et par l'athlétisme, - adolescente, elle devient championne de course de fond - elle "achète sa liberté", franchit les frontières africaines et découvre le Sénégal et la Côte d'Ivoire où elle rencontre son futur mari qui rejoint l'AJ Auxerre.

"Ma vie m'a apporté une conscience très aigüe des valeurs françaises : la liberté d'expression, l'égalité entre les sexes, l'importance de l'école républicaine".

"Très à l'aise" à Trappes où 70 nationalités se côtoient et où 18% de la population est au chômage, elle se présente comme la "candidate des pauvres" et fait campagne "dans l'espoir de combattre toutes les inégalités par lesquelles elle a pû elle-même passer". Mais "pour changer le monde, il faut le pouvoir", soutient-elle.

Par Raphaëlle Picard, le mercredi 6 juin 2007, 10h40


Les principaux leaders de l'opposition toujours en campagne, à J-5

PARIS (AFP) - Les principaux leaders de l'opposition continuent de faire campagne mardi pour les élections législatives, à cinq jours du premier tour, sans toutefois tenir de grands meetings comme l'ont fait lundi les dirigeants socialistes et le premier ministre François Fillon.

François Bayrou a défendu mardi soir le "droit des citoyens" au débat à l'Assemblée nationale, lors d'une réunion publique de soutien aux candidats du Mouvement démocrate (MoDem) à Paris.

"Le premier rôle d'un Parlement c'est de débattre, et le Parlement ne peut débattre que s'il y a du pluralisme", a déclaré le fondateur du MoDem, devant quelque 1.500 personnes réunies au gymnase Japy, en présence des 21 candidats du parti centriste aux législatives dans la capitale.

Défendant "le droit pour les citoyens d'avoir un débat organisé devant eux", M. Bayrou a souligné qu'"on ne peut pas le faire si l'Assemblée appartient entièrement au monopole d'un parti et d'un seul".

L'ex-candidat UDF à la présidentielle s'est élevé contre la "configuration qu'on nous annonce pour certaine", selon laquelle il y aurait à l'issue des élections législatives "80% des sièges pour le parti majoritaire à l'Assemblée nationale".

"Dans l'Assemblée précédente, l'UMP avait 365 députés, autant que de jours dans l'année", a-t-il lancé. "Cette fois-ci, il faudra en plus qu'on aille jusqu'au 30 avril de l'année suivante pour arriver à faire la liste et le nombre de ses députés".

"L'Assemblée nationale n'aura pas d'autre rôle, en raison du poids écrasant du parti majoritaire, que d'adopter le plus vite possible, sans contradiction, sans débat, les textes qui lui seront soumis", a-t-il protesté.

François Hollande, venu soutenir mardi matin Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire PS de Cachan (Val-de-Marne) en campagne pour sa réélection, a insisté sur la nécessité de "faire le meilleur résultat dès le premier tour" des élections législatives.

A la présidentielle, Ségolène Royal a fait "un très bon résultat au premier tour, mais elle n'était pas en tête. C'était (Nicolas) Sarkozy qui avait siphonné l'électorat FN", a dit M. Hollande devant les militants socialistes réunis à la permanence de M. Le Bouillonnec à Villejuif (Val-de-Marne).

"La leçon tirée" de la défaite est qu'il faut "faire le meilleur résultat dès le premier tour", a poursuivi M. Hollande, en appelant à nouveau au "vote utile, au vote efficace".

Dans les élections législatives, "nous allons jouer beaucoup pour le pays et beaucoup l'avenir de la gauche", a souligné le premier secrétaire du PS. "Les socialistes doivent être rassemblés (...) pour être présents pour d'autres échéances", a-t-il ajouté, en citant les prochaines municipales, cantonales et présidentielle. Mais "avant 2012, il faut s'occuper de 2007".

Lors de cette visite de deux heures, MM. Le Bouillonnec et Hollande ont arpenté au pas de course le centre-ville de Cachan et de Villejuif, dont la maire Claudine Cordillot (PCF) est aussi candidate dans la 11e circonscription du Val-de-Marne. Cette circonscription avait été ravie au PCF en 2002 par M. Le Bouillonnec, qui semble bien parti pour la conserver.

Arlette Laguiller a affirmé, lors d'un meeting mardi soir à la Mutualité à Paris, qu'à l'issue du scrutin le "contre pouvoir" à la droite ne sera pas à l'Assemblée nationale mais "dans les entreprises et dans la rue".

"Il n'y aura pas à l'issue de ces législatives de contre pouvoir parlementaire à la domination de la droite" mais "le contre pouvoir peut se déployer ailleurs, en dehors des murs de l'Assemblée nationale, dans les entreprises et dans la rue", a affirmé l'ex-candidate à la présidentielle de la Lutte ouvrière.

Laurent Fabius tiendra une réunion mardi soir à Créteil (Val-de-Marne), Dominique Strauss-Khan se déplacera à Marseille et à Nîmes. Lionel Jospin, lui, se rendra à Montrouge (Hauts-de-Seine) pour soutenir la candidate socialiste Catherine Picard.

Mardi 5 juin 2007, 22h43

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 09:18
(Dépêches)



Législatives à Lyon : mauvaise passe pour la gauche

Les socialistes font et refont leurs comptes : le département du Rhône, qui a placé Nicolas Sarkozy en tête avec 53,08 % le 6 mai, risque de virer au bleu foncé. Déjà majoritaire, l'UMP, qui compte neuf députés sortants sur quatorze, espère bien conquérir quatre nouvelles circonscriptions au détriment des socialistes et des centristes. En particulier dans l'Est lyonnais, où M. Sarkozy a fait une percée dans des villes ouvrières comme Saint-Priest ou Meyzieu, captant les voix des anciens électeurs du Front national.

La circonscription de gauche la moins menacée est la 14e, celle du communiste André Gerin, maire de Vénissieux, où Ségolène Royal, comme dans les autres municipalités communistes, a largement devancé son adversaire.

En revanche, les résultats de la présidentielle font peser une vraie menace sur les deux députés socialistes sortants, Martine David, élue de la 13e circonscription, et, dans une moindre mesure, Jean-Jack Queyranne, président socialiste de la région Rhône-Alpes, député de la 7e. Martine David, qui, en 2002, avait gagné l'élection à la faveur d'une triangulaire avec Bruno Gollnisch, va de nouveau se retrouver face au numéro deux du FN. Mais, cette fois, l'extrême droite n'est pas certaine de pouvoir se maintenir au second tour. Le 22 avril, Jean-Marie Le Pen n'a recueilli que 11,9 % des voix, alors qu'en 2002 il avait réuni 25,5 % des suffrages. Nicolas Sarkozy a profité de cette désaffection des électeurs du FN, en totalisant près de 59 % des voix des électeurs de la circonscription.

Les socialistes risquent de perdre un autre fief, Villeurbanne, 6e circonscription, l'ancien bastion de Charles Hernu, en raison, cette fois, de querelles internes. Alors que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont sortis au coude-à-coude de la présidentielle, le PS se déchire. Lilian Zanchi, le député sortant qui avait succédé à Nathalie Gautier, décédée en 2006, n'a pas été désigné. Au nom de la parité, le PS lui a préféré une femme, Pascale Crozon. M. Zanchi a décidé de se maintenir.

ALLIANCE TACITE

Ce duel fratricide pourrait profiter au candidat de l'UMP, Henry Chabert, ancien leader du RPR à Lyon, qui avait été contraint de se retirer de la course aux municipales, en 2001, après une condamnation judiciaire. Il tente un retour en politique à Villeurbanne. L'enjeu pour la gauche dépasse le scrutin des 10 et 17 juin. M. Chabert n'a jamais caché son ambition d'être candidat aux municipales en 2008 dans la deuxième commune du Rhône, contre le socialiste Jean-Paul Bret. Or la perte de la ville compliquerait la situation du maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb, qui préside sans majorité la communauté urbaine. La droite serait alors en mesure de prendre la tête de cette assemblée de 57 communes qui détient tous les leviers financiers de l'agglomération. M. Collomb deviendrait un maire sans réel pouvoir.

En 1993, les divisions du PS à Villeurbanne avaient déjà profité au candidat du RPR, Marc Fraysse. Pour tenter de sauver ces sièges, le maire de Lyon et le président (PS) de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, ont tendu à plusieurs reprises la main aux centristes, également en difficulté pour sauver Anne-Marie Comparini, seule députée UDF du département. Fidèle de François Bayrou, Mme Comparini, qui a déclaré avoir voté blanc au second tour de la présidentielle, risque de payer sa résistance. L'UMP a décidé de lui opposer l'un de ses jeunes loups : Michel Havard, 40 ans, secrétaire départemental du parti. Le PS, qui a investi un PRG, Thierry Braillard, se dit prêt à se désister en faveur de Mme Comparini si celle-ci arrive devant son candidat, en échange du soutien des centristes dans les autres circonscriptions de gauche menacées.

Les centristes de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem) présentent des candidats partout, notamment Azouz Begag, ex-ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances du gouvernement Villepin, dans la 3e circonscription, face à Jean-Michel Dubernard. Officiellement, ils restent sur leur ligne d'indépendance, mais les contacts entre Gérard Collomb et Michel Mercier, le patron du MoDem dans le Rhône, se poursuivent en coulisses. Depuis plus de dix ans, PS et UDF ont noué des alliances tacites à la région et à la communauté urbaine pour gérer ces assemblées en l'absence de majorité solide.

Cette forme de cogestion n'a jamais ému les militants les plus durs de l'UDF ou du PS. M. Collomb, qui défend une ligne réformiste au sein de son parti, se dit prêt à aller plus loin et à faire de Lyon un "laboratoire de la recomposition de la vie politique". Les deux formations y ont intérêt : M. Collomb aura besoin des voix du centre pour conserver sa mairie en 2008 ; l'UDF aura besoin d'un allié pour conserver une majorité au conseil général, géré jusqu'à présent avec l'appui de l'UMP.

"Il faut se préparer à des accords de désistement de second tour pour éviter la mainmise de l'Etat UMP sur la France", plaide pour sa part M. Queyranne. Soucieux de ne pas démobiliser les électeurs de M. Bayrou, les centristes feront leurs comptes, le 10 juin, au soir du premier tour.

Sophie Landrin (Le Monde), le 04 juin 2007, 15h10




Le PS et le MoDem seraient en passe de conclure un accord en Rhône-Alpes

Dés le 11 juin 2007, le PS et le MoDem publieraient un accord de désistement valable dans l'ensemble de la Région Rhône-Alpes. Seul moyen désormais pour éviter une vague UMP initialement envisagée pour le Rhône mais désormais en passe d'extension dans d'autres Départements moins attendus à l'exemple de l'Isère.

Depuis plusieurs semaines déjà, le bruit courait pour le Rhône et Lyon sur l'accord susceptible d'être passé entre Queyranne, Colomb et Mercier, Comparini.

L'accord serait désormais étendu à l'ensemble de la Région Rhône-Alpes et constituerait la dernière porte de secours pour des députés initialement "protégés" mais aujourd'hui menacés y compris en Isère comme MM Vallini et Migaud, fortement ébranlés par deux jeunes candidats UMP.

L'accord serait officialisé dés le 11 juin au matin pour bâtir le second tour sur une nouvelle donne politique.

Le 04 juin 2007




Yann Wehrling, porte-parole des Verts et candidat aux législatives à Strasbourg, s'est dit prêt, s'il est élu à l'Assemblée nationale, à constituer un groupe incluant les Verts, les radicaux de gauche, le MoDem et éventuellement les communistes. Ce groupe, explique M. Wehrling sur son site de campagne, serait "à l'image de la large alliance du centre, de la gauche et des écologistes qui s'est composée en Italie".

L'ancien secrétaire national des Verts, qui se veut "pragmatique", estime aussi que pour construire en 2012 une autre majorité que celle de l'UMP, il faut "un nouveau pacte majoritaire regroupant la gauche, les écologistes et les centristes". Cette majorité "progressiste" devrait, selon lui, "porter un projet et ne pas être une simple alliance électorale".

WEHRLING CONTRE LALANNE

Il a précisé à l'AFP qu'il restait "Verts", "totalement", mais qu'il voulait ouvrir la perspective d'un troisième groupe à l'Assemblée, à côté des groupes UMP et PS. Il a estimé que ce serait une alliance "mieux tournée vers l'avenir" qu'un rapprochement plus classique avec les seuls PRG et les communistes.

Yann Wehrling, qui mène une active campagne de terrain, a notamment contre lui, outre un candidat UMP (Jean-Philippe Maurer), un candidat du PS (Philippe Bies) et, en la personne du chanteur Francis Lalanne, un candidat du MEI (Mouvement écologiste indépendant d'Antoine Waechter).

Le Monde, le 04 juin 2007, 16h01


Yann Wehrling le 04 juin 2007

"Pragmatique et à l’écoute de ce que disent les électeurs, je veux aussi que nous ouvrions grand le dialogue avec toutes les forces politiques qui permettront, dans 5 ans, de changer la majorité UMP. Nous avons besoin d’un nouveau pacte majoritaire regroupant la gauche, les écologistes et les centristes. Il n’y a pas de majorité alternative. Mais elle devra porter un projet et ne pas être une simple alliance électorale. Ce projet, donnons-nous le temps de le construire en élisant des députés qui veulent construire cette future majorité. J’en suis. Premier signe sur lequel j’ai envie de m’engager : constituer, aux côtés du groupe PS et UMP, un groupe commun, à l’Assemblée nationale, avec les députés verts, radicaux de gauche, et du nouveau MOuvementDÉMocrate… et si les députés communistes souhaitaient rejoindre un tel groupe, il ne faudra pas les refuser, à l’image de la large alliance du centre, de la gauche et des écologistes qui s’est composée en Italie."



Législatives : Bayrou regardera au cas par cas avant d'envisager des accords de désistement

PARIS (AP) - Le fondateur du MoDem François Bayrou a expliqué lundi qu'il regarderait "circonscription par circonscription" où son parti "en est" dimanche soir après le premier tour des législatives, avant d'envisager un éventuel accord de désistement avec une autre formation.

"Je ne suis pas en train de préparer sous la table je ne sais quel accord avec je ne sais qui", a précisé sur France Inter François Bayrou. Le MoDem n'est "dans aucune manoeuvre".

"Nous irons au premier tour des élections législatives sous nos propres couleurs pour offrir aux Français un choix", avec "des candidats qui garantissent qu'il y aura à l'Assemblée nationale un groupe, des députés, pour qui le vote sera libre", a-t-il expliqué.

"On verra" la possibilité d'accords de désistement au soir du premier tour, a-t-il ajouté. "On va voir circonscription par circonscription où on en est, cela se passera à partir de dimanche soir".

"Cela obligera les responsables politiques à chercher tous les moyens nécessaires pour que le pluralisme soit défendu au moment des élections ou après", a plaidé sans plus de précisions le député sortant des Pyrénées-Atlantiques, qui a critiqué une nouvelle fois "un mode de scrutin, une loi électorale absolument injustes".

Pour François Bayrou, "la loi est faite pour que la diversité et le pluralisme s'effacent". "Il faut, comme tous les pays européens sans exception, une loi électorale juste qui fasse que chacun est représenté à la proportion du poids qu'il pèse dans le pays".

Lundi 4 juin 2007, 11h14



Législatives : des accords PS/MoDem possibles, mais sur "un contrat de gouvernement", selon François Hollande

PARIS (AP) - Le Premier secrétaire du PS François Hollande a estimé lundi que le PS et le MoDem ne pourraient conclure d'accords de désistement au second tour des législatives que sur la base d'"un contrat de gouvernement" sur "des principes clairs".

"Nous ne pouvons avoir des accords de désistement que si nous sommes d'accords sur un certain nombre de principes communs, de politiques communes" mais "rien n'est prévu", a-t-il commenté sur LCI, après que François Bayrou ait indiqué que le MoDem se prononcerait au cas par cas au second tour des législatives.

Pour le No1 du PS, un accord "ne peut se faire que sur un contrat de gouvernement". "On n'est pas dans l'arrangement, dans le compromis, dans le débauchage parce que François Bayrou aurait quelques difficultés ou nous-mêmes dans telle ou telle circonscription", a-t-il mis en garde.

Sévère, François Hollande a estimé que le président du MoDem (Le Mouvement démocrate) "s'est mis dans une forme d'impasse". "Il avait dit alliance avec personne", mais "s'il devait changer, cela mériterait qu'il y ait une évolution politique qu'il n'avait pas pour l'instant inscrite", a-t-il jugé.

François Hollande a aussi souhaité que les responsables de la droite "disent ce qu'ils envisagent comme prochain mode de scrutin" après les législatives.

Quant à la possibilité de se voir attribuer la présidence de la commission des Finances, le député-maire de Tulle (Corrèze) a estimé qu'"il faut que le président et le Premier ministre clarifient ce que doit être le statut de l'opposition".

Lundi 4 juin 2007, 10h50




Les ralliements de Verts au parti de François Bayrou s'accélèrent

Ce n'est pas encore une hémorragie mais déjà une petite saignée. Après le départ de trois élus Verts parisiens, Olivier Pages, Danièle Auffray, Violette Baranda, ralliés au Mouvement démocrate (MoDem), c'est un quatrième, François Flores, conseiller de Paris, qui vient d'annoncer son transfert. Dans la foulée de Jean-Luc Bennahmias, député européen, un certain nombre de cadres écologistes suivent le mouvement. D'autres semblent attendre l'après-élections législatives.

"Je reçois tous les jours des mails qui me disent : "Moi aussi", constate M. Bennahmias. S'il se défend d'organiser les sorties, ses amis recensent tous les Verts qui souhaitent être de l'aventure centriste. Ainsi dans les Bouches-du-Rhône, Christophe Madrolle, responsable local des Verts, assure que plus de la moitié de sa fédération - soit "environ 150 personnes" - souhaite adhérer au mouvement de François Bayrou. "Cela vient d'un peu partout dans la région", s'enthousiasme M. Madrolle. Le phénomène concerne des militants mais aussi des élus, insiste-t-il.

"EFFET DE MODE"

D'autres groupes locaux seraient touchés comme en Poitou-Charentes, dans l'Aisne, les Yvelines, le Béarn ou en Seine-et-Marne, où le conseiller général Jean Calvet se présente aux législatives sous l'étiquette MoDem.

A Paris, c'est Raymond Pronier, conseiller d'arrondissement du 15e, qui s'occupe des recrutements. "Beaucoup attendent encore mais viennent à nos réunions", confie-t-il. "De nombreux militants en ont marre d'attendre la rénovation interne et se rendent compte que le MoDem est plus capable d'intégrer nos thématiques que le PS", renchérit François Flores.

La lassitude à l'égard d'un parti au fonctionnement interne chaotique n'explique pas tout. On compte parmi les ralliés de nombreux postulants à la candidature pour les élections législatives ou pour les élections municipales qui ont été recalés. Comme Syrine Catahier, adjointe au maire du 18e arrondissement à Paris. Si elle n'a pas encore franchi le pas de quitter le parti, elle avoue y songer fortement : "Les Verts ne sont plus à la hauteur des enjeux écologiques. Et c'est plutôt enthousiasmant comme perspective de créer un nouveau mouvement et d'y développer un pôle écolo", assure-t-elle.

D'autres responsables du parti écologiste attendent les résultats des Verts mais aussi du MoDem aux législatives pour voir si leur voie militante doit bifurquer. C'est le cas de Jean-Félix Bernard, conseiller régional d'Ile-de-France, qui se demande "si les Verts restent le bon endroit pour l'écologie politique". Ou Nicole Guillaudin, adjointe au maire de Chambéry, qui organise jeudi avec son alter ego de Haute-Savoie une rencontre avec le MoDem local "pour ouvrir une réflexion".

Pour M. Bennahmias, décidément, "c'est une affaire qui marche". "Si le MoDem fait entre 8 % et 10 % nationalement, on peut entraîner un quart des Verts !", s'emballe-t-il.

Au siège des Verts, on préfère faire le gros dos et minimiser les départs. "C'est très limité", jure Cécile Duflot, secrétaire nationale. "Seuls huit adhérents se présentent sous l'étiquette Modem et ils ont été suspendus." Le député de Paris Yves Cochet, lui, ne nie pas la réalité. "Il y a un effet de mode et une déception interne. Et puis la faiblesse humaine qui fait que quand le MoDem vous appelle pour être candidat..."

Sylvia Zappi (Le Monde), 31 mai 2007, 14h47




Voynet et Ayrault célèbrent près de Nantes l'alliance Verts/PS

NANTES (Reuters) - Dominique Voynet a salué vendredi à Orvault, près de Nantes, "la gauche durable, qui sait travailler en bonne intelligence", lors d'un meeting de soutien à François de Rugy, candidat des Verts aux législatives dans la première circonscription de Loire-Atlantique.

Hormis celles des trois députés Verts sortants - Noël Mamère en Gironde, Martine Billard et Yves Cochet à Paris- cette circonscription est la seule de France où le PS ne présentera pas de candidat face aux Verts au premier tour, en vertu d'un accord départemental.

"Vous avez une gauche d'avance, vous avez démontré la fécondité d'une alliance respectueuse", a lancé l'ex-candidate des Verts à l'élection présidentielle devant 200 personnes, à l'attention des fédérations PS et Verts de Loire-Atlantique.

"Ici, c'est un peu le laboratoire de la gauche que nous appelons de nos voeux", a ajouté à la tribune Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et député-maire de Nantes, dont le suppléant de François de Rugy est l'un des proches collaborateurs.

François de Rugy est lui-même adjoint aux transports de Jean-Marc Ayrault à la mairie de Nantes. Il est également l'un de ses vice-présidents à la communauté urbaine Nantes Métropole.

"Nous sommes peut-être des précurseurs de la nécessaire rénovation de la gauche", a espéré Jean-Marc Ayrault, qui "aurait souhaité que cela soit un accord national".

Les Verts ont rejeté le 13 mai les propositions du Parti socialiste, qui voulait leur réserver quatorze circonscriptions (dont les trois de leurs députés sortants) en demandant un désistement automatique au second tour.

Outre la première circonscription de Loire-Atlantique et celles des trois députés Verts sortants, le PS a décidé de ne pas présenter de candidat dans la 9e des Alpes-Maritimes, réservée à un candidat qui se présente au nom des Verts mais qui n'est pas membre du parti.

Samedi 2 juin 2007, 9h36


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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:19
(Dépêche)



François Bayrou juge "anormal" que le MoDem "soit menacé d'être écarté de la représentation nationale"

PARIS (AP) - Le candidat malheureux à l'élection présidentielle François Bayrou juge mardi "anormal qu'un courant politique qui a réuni 7 millions de Français à la présidentielle soit menacé d'être écarté de la représentation nationale".

Le fondateur du Mouvement démocrate (MoDem) estime dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France" que l'enjeu des prochaines élections législatives, "c'est qu'il y ait encore en France, dans les cinq années qui viennent du pluralisme et du débat", tandis que les sondages annoncent une écrasante victoire de l'UMP.

Interrogé sur "le nouveau style présidentiel", François Bayrou reconnaît que "la communication est bonne. C'est à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy". "Mais l'idée que le président de la République, tout seul, gouverne la France et que, sur tous les dossiers, c'est à l'Elysée que ça se passe, créera, un jour ou l'autre, des difficultés".

"Nous sommes le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés entre les mêmes mains", s'inquiète François Bayrou. "On en vient à penser qu'il n'y a plus que Sarkozy dans l'État !", constate-t-il.

"Les ministres sont effacés, et on a l'impression que Matignon l'est aussi. C'est sûrement un choix, mais il aura forcément des conséquences, car un État moderne ne peut pas fonctionner sans délégations, c'est-à-dire sans confiance", prévient-il.

Le président du MoDem qui revendique "78 000 demandes d'adhésion spontanées en trois semaines" renvoie dos à dos "un Parti socialiste profondément usé" qu'il taxe d'"archaïsme" et l'UMP qui ne traduit pas selon lui "une vision de la société" mais fait office de "courroie de transmission du pouvoir".

Mardi 5 juin 2007, 8h09

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:15
(Dépêches)



Bayrou : les futurs députés du MoDem auront "une attitude indépendante et constructive"

PARIS (AP) - François Bayrou assure que les futurs députés de son nouveau parti ne seront pas "systématiquement dans l'opposition". "Le Mouvement démocrate aura une attitude indépendante et constructive" à l'Assemblée nationale, a déclaré dimanche soir le leader centriste.

"Si à l'Assemblée nationale vous avez 450, 500 députés de l'UMP -la même formation qui a tous les pouvoirs (...)- avec en face d'elle un PS réduit et systématiquement dans l'opposition, alors les Français ne sont pas défendus", a estimé François Bayrou, invité du journal sur France-2.

Le fondateur du Mouvement démocrate (MoDem) affirme que les députés de son parti seront capables de "soutenir" certains projets du gouvernement lorsqu'ils les jugeront positifs ou de s'y opposer dans le cas contraire.

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, François Bayrou a ainsi jugé favorablement certaines positions du nouveau président de la République, tout en jugeant "inquiétants" d'autres projets.

"Je trouve qu'il prend le sujet de l'Europe dans un sens qui est assez juste", a-t-il reconnu. "L'idée qu'on pourrait mettre en place un traité qui serait lisible, compréhensible par tout le monde, je trouve que ça ira. On ne sera pas d'accord sur la manière de le ratifier, sans doute, s'il arrive à être écrit. Mais je trouve que l'orientation de ce point de vue là est convenable."

Autre bon point distribué par François Bayrou à Nicolas Sarkozy: "Je trouve que la discussion avec les associations écologiques va dans le bon sens".

En revanche, a-t-il poursuivi, "plusieurs sujets sont inquiétants, mais le sujet le plus inquiétant de tous c'est l'annonce que, pour financer les cadeaux fiscaux qu'on va faire aux plus favorisés, on allait augmenter le déficit du pays en quelques jours, en quelques heures, de 25% puisqu'on annonce des cadeaux fiscaux de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros alors que le déficit est aujourd'hui de l'ordre d'un peu moins de 40 milliards". Et de déplorer: "c'est une augmentation massive du déficit du pays".

Quant aux consignes de vote de son parti entre les deux tours des élections législatives des 10 et 17 juin, François Bayrou est resté évasif. "Nous allons aller au premier tour des élections législatives sous nos propres couleurs de manière indépendante. Et le soir du premier tour se posera la question de savoir comment on fait vivre le pluralisme en France", a-t-il dit. "Dimanche prochain, on fera circonscription par circonscription, on regardera où on peut faire en sorte qu'enfin on ait des élus qui représentent la diversité des citoyens français."

Dimanche 3 juin 2007, 22h19



Jean-Pierre Raffarin n'est pas "hostile" à l'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives

PARIS (AP) - Jean-Pierre Raffarin a mis en garde dimanche les candidats de l'UMP aux législatives, rappelant qu'une élection n'est jamais acquise d'avance. L'ancien Premier ministre a dit par ailleurs ne pas être "hostile" à l'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives.

"Une proportionnelle qui ne remettrait pas en cause le principe des institutions de la Ve République serait possible" mais "il faudrait protéger notre Ve République", a-t-il expliqué lors du Grand Jury RTL/"Le Figaro"/LCI.

"J'aimerais mieux que des M. Le Pen, des M. Bové, des M. Besancenot, des Mme Laguiller puissent s'exprimer au Parlement plutôt que dans la rue", a-t-il dit. Toutefois, a-t-il rappelé, "cette élection de la Ve République a pour objectif de créer une majorité pour pouvoir gouverner et de ne pas mettre le pays dans une situation d'instabilité".

"En ce qui concerne l'Assemblée nationale, nous serons obligés de revoir le découpage", a avancé l'ancien Premier ministre. "Ça veut dire que l'on va revenir sur le nombre de députés (...) Il faut harmoniser les circonscriptions".

Le sénateur de la Vienne a par ailleurs prôné la "rupture" au sein de l'UMP. "Personne ne souhaite aujourd'hui", a-t-il dit, "qu'il y ait dans l'UMP, quelqu'un qui puisse avoir la même légitimité à l'intérieur de l'UMP que Nicolas Sarkozy, parce que Nicolas Sarkozy doit rester le leader naturel de l'UMP".

"Il y a aujourd'hui l'exigence de faire une rupture à l'UMP, il faut que l'UMP soit beaucoup plus audacieuse qu'elle aille aussi vite que le président" de la République, a estimé Jean-Pierre Raffarin. "L'UMP doit avoir un travail qui est un travail d'anticipation", selon lui. "Il ne s'agit pas simplement de faire en sorte que l'on dise tous les jours du bien du gouvernement, moi je veux que l'on puisse évaluer des ministres".

Alors que les sondages prédisent une très forte majorité pour l'UMP après les législatives des 10 et 17 juin, le sénateur UMP de la Vienne a invité à la prudence: "la victoire aussi large, n'est pas évidente". "Il y a eu un changement d'électorats importants", a-t-il constaté. "Nicolas Sarkozy a eu un impact populaire immense. Des circonscriptions plutôt bourgeoises ont voté à gauche. Les circonscriptions très populaires ont voté à droite. Je pense qu'on aura une évolution très importante des résultats".

"Il va y avoir beaucoup de changements de cette nature alors, j'invite tout le monde à faire le travail sur le terrain et à être très prudent. Une élection n'est jamais acquise d'avance", a mis en garde le sénateur UMP de la Vienne.

Toutefois, "notre électorat est profondément mobilisé", a estimé l'ancien Premier ministre. "Et le rythme impulsé dès le début par Nicolas Sarkozy à son mandat montre qu'il va tenir ses promesses. Et cela, ça satisfait l'électorat de droite", a-t-il jugé. "L'électorat qui a soutenu Nicolas Sarkozy de manière massive, va voter massivement".

Dimanche 3 juin 2007, 20h41



La France mérite une cohabitation, selon Dominique Strauss-Kahn

PARIS (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn estime que la France mériterait une cohabitation afin de ne pas laisser tous les pouvoirs à un "libéralisme musclé" et plaide pour une "refondation" du Parti socialiste.

"Je ne vois aucune raison pour que le peuple de gauche baisse les bras", déclare le député du Val d'Oise dans Le Parisien/Aujourd'hui Dimanche, à une semaine du premier tour des législatives.

"Il y a un risque de l'UMP ultra-majoritaire et pourtant la France mériterait bien une cohabitation", ajoute-t-il.

Prié de dire si le PS aurait besoin, après les législatives, d'une simple rénovation, d'un changement de têtes ou d'une refondation, il répond : "Sans hésitation, une refondation."

"Nous sommes en effet au bout, tout au bout même, du cycle que François Mitterrand avait ouvert à Epinay en 1971. Tout doit être repensé", explique-t-il.

Pour Dominique Strauss-Kahn, les socialistes doivent réinventer un projet "en partant des réalités d'aujourd'hui", par exemple "la montée de la mondialisation et de l'individualisme."

"Nous devons rebâtir une stratégie politique pour permettre aux socialistes de mobiliser au moins le tiers des Français dans un premier tour et de rassembler une majorité au second tour", précise-t-il.

Samedi 2 juin 2007, 20h35



Jean-Pierre Raffarin invite l'UMP à la modestie

PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Raffarin a appelé dimanche l'UMP à "la plus grande prudence" avant les législatives estimant qu'une victoire très large n'était pas forcément "évidente".

"Je vois bien cette intox qui est faite ici ou là. Soyons très prudents", a déclaré l'ancien Premier ministre lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, l'UMP pourrait obtenir entre 420 et 460 sièges sur 577.

"Les sondages circonscription par circonscription ça ne veut pas dire grand chose, il y a beaucoup d'erreurs", a mis en garde Jean-Pierre Raffarin.

"Je vous invite à la plus grande prudence. Je pense que nous avons aujourd'hui de fortes raisons de croire en notre victoire. Cette victoire n'a rien de démesuré et en tous cas j'invite tout le monde à être très prudent, à être très présent sur le terrain et à respecter jusqu'aux derniers instants le vote des Français", a-t-il insisté. "Ce qui est important, c'est que Nicolas Sarkozy ait les moyens de gouverner".

Lors de l'élection présidentielle, il y a "eu un changement d'électorat important", a-t-il estimé.

"Nicolas Sarkozy a eu un impact populaire immense. Des circonscriptions qui étaient plutôt bourgeoises ont voté à gauche, des circonscriptions très populaires ont voté à droite. Je pense qu'on aura une évolution très importante des résultats (...) Il va y avoir beaucoup de changement", a ajouté Jean-Pierre Raffarin.

"Notre électorat est profondément mobilisé", a-t-il cependant expliqué. "Ce qui est très clair (...) c'est que l'ouverture a eu pour conséquence de démobiliser l'opposition et le rythme impulsé dès le début par Nicolas Sarkozy (...) montre qu'il va tenir ses promesses".

Dimanche 3 juin 2007, 20h28



Bayrou plaide pour le "pluralisme à l'Assemblée nationale"

BREST (AFP) - François Bayrou, leader du Mouvement démocrate (MoDem), a plaidé dimanche à Milizac près de Brest pour le "pluralisme à l'Assemblée nationale afin que les débats pour l'avenir puissent avoir lieu".

"Si un seul parti a 4/5e des sièges, il est impossible d'avoir des débats", a souligné M. Bayrou en référence à un sondage publié dimanche dans le JDD accordant entre 420 et 460 sièges à l'UMP.

"Qu'est-ce qu'on peut trouver de plus désespérant en démocratie que d'avoir un seul parti qui tienne tous les leviers de commande sans aucune exception et une majorité de 4/5 des sièges?", s'est interrogé M. Bayrou lors d'un entretien avec la presse.

Parmi les débats indispensables "pour que les Français puissent peser sur les décisions", M. Bayrou, venu soutenir les candidats du MoDem des 8 circonscriptions du Finistère, a cité le projet d'instauration d'une franchise en matière de sécurité sociale "qui conduira des familles (..) à ne pas appeler le médecin" sans pour autant permettre "de boucher le trou de la sécurité sociale".

Il a également critiqué la suppression de la carte scolaire qui aboutira à "trier les élèves selon les relations pour les uns, selon le dossier pour les autres" avec pour "conséquence mécanique" la création "d'établissements de 1ère classe, d'établissements de deuxième classe, et d'établissements de troisième classe".

M. Bayrou, qui ne veut pas d'élus "pour défendre le pouvoir face aux citoyens mais des élus qui sont là pour défendre les citoyens face au pouvoir" a indiqué qu'"au soir du premier tour nous verrons quelle est la meilleure solution pour obtenir le pluralisme à l'Assemblée nationale. Nous examinerons ça circonscription par circonscription", a-t-il dit.

Dimanche 3 juin 2007, 23h15



Raffarin : il faut "une victoire large pour gouverner"

PARIS (AFP) - L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a jugé dimanche "important" qu'une victoire de l'UMP aux législatives "soit large pour gouverner".

M. Raffarin a fait valoir par ailleurs que Nicolas Sarkozy devait "rester le leader naturel de l'UMP", en ajoutant: "Il n'y a pas de patron de l'UMP".

"Personne ne souhaite aujourd'hui qu'il y ait dans l'UMP quelqu'un qui puisse avoir la même légitimité à l'intérieur de l'UMP que Nicolas Sarkozy parce que Nicolas Sarkozy doit rester le leader naturel de l'UMP. Il n'est pas le leader juridique, il est le leader naturel", a déclaré M. Raffarin, qui était l'invité du grand jury RTL/LCI/Le Figaro.

Invité à commenter les derniers sondages donnant une large victoire de l'UMP aux législatives du 10 et 17 juin, M. Raffarin a répondu: "Une victoire, c'est important qu'elle soit large pour gouverner".

"L'ouverture (du gouvernement à des personnalités de gauche, ndlr) a eu pour conséquence de démobiliser l'opposition et le rythme impulsé par Nicolas Sarkozy dès le début à son mandat montre qu'il va tenir ses promesses et cela va satisfaire l'électorat de droite", a poursuivi le sénateur de la Vienne.

Pour autant, il a invité chacun à la prudence: "soyons très prudent, je pense que nous avons de fortes raisons de croire en notre victoire qui n'a rien de démesurée et j'invite tout le monde à être très prudent et à être présent sur le terrain".

Aux socialistes qui s'inquiètent d'une vague bleue, il a répliqué que "le problème des socialistes entre 2002 et 2007 ça n'a pas été leur nombre, ça a été leur incapacité à faire des propositions, et si Mme Royal a connu la défaite c'est parce que les socialistes n'avaient pas travaillé, proposé entre 2002 et 2007".

Il a rappelé en outre que l'inversion du calendrier électoral permettant l'organisation des législatives après la présidentielle avait été "proposée" par Lionel Jospin et François Bayrou.

Dimanche 3 juin 2007, 23h05



La démobilisation, ennemi n°1 du PS

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste refuse de croire à un nouveau naufrage électoral aux législatives et tentera de lutter contre la démobilisation de son électorat encore sous le coup de la défaite présidentielle.

Le PS est crédité de 27% à 29,5% des intentions de vote. Selon les estimations, il oscille entre 80 et 140 sièges à l'Assemblée nationale contre 141 dans la chambre sortante - 149 avec ses alliés.

"Ça penche bleu, c'est rien de le dire", concède Benoît Hamon pour qui les scrutins des 10 et 17 juin sont cependant "vraiment ouverts". "On peut remporter 20 à 30 circonscriptions dans lesquelles la droite est vraiment en difficulté mais en perdre dix ou douze", explique le député européen.

Après avoir évoqué un score de "27% et des poussières" au premier tour, François Hollande s'est fixé 30% des voix comme objectif, contre 24,11% en 2002.

Face aux tentations "voraces" de son nouveau président, la France a besoin de contre-pouvoirs, insiste le premier secrétaire du PS à l'unisson avec les autres "éléphants" qui ont été invités à mettre leurs dissensions en sourdine.

Au siège du PS, rue de Solférino, des chiffres circulent, beaucoup plus optimistes que les sondages des derniers jours.

"Selon nos pointages, on est bien au-dessus de 100" sièges, affirme un cadre du parti. Le 6 mai, Ségolène Royal est arrivée en tête dans 200 circonscriptions, rappelle-t-on.

Pour un ancien ministre, il faut à tout prix "éviter 93", les législatives où la gauche non communiste avait été mise en miettes par le RPR, obtenant 67 élus - dont 53 socialistes. "Quand la droite se levait parce qu'ils n'étaient pas d'accord, on se disait qu'ils allaient nous foutre dehors", se souvient-il.

En privé, les responsables socialistes craignent que la tactique de la droite ne porte ses fruits, évoquant les "fausses ouvertures" envers des personnalités socialistes, les "effets d'annonce" et la "guerre des images : Sarkozy en week-end, Sarkozy au foot, Sarkozy recevant les uns et les autres".

UNE OPPOSITION LUCIDE, FRONTALE, UTILE?

Après avoir souhaité une "défaite pas trop cuisante", Dominique Strauss-Kahn a mis en garde ce week-end contre le "risque de l'UMP ultra-majoritaire". "Et pourtant la France mériterait une cohabitation", estime l'ancien ministre de l'Economie dans Le Parisien.

Pour Ségolène Royal, sur le terrain pour soutenir ses proches candidats à la députation, tout dépend de la participation. L'ex-candidate à l'Elysée ne croit pas à une déferlante bleue et veut faire revenir vers les urnes les 17 millions de Français qui se sont portés sur son nom le 6 mai.

"Les gens ne comprennent pas forcément les enjeux. Il faut mobiliser pour qu'ils reviennent voter", dit celle qui lance à longueur de meetings "le 10 juin, ne restez pas chez vous!".

"Sur le terrain, la phrase qu'on entend tout le temps c'est 'À quoi ça sert?'", confirme Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections.

"La seule manière d'avoir une chance, c'est de ne pas faire comme si on avait perdu et ne parler que des législatives", dit Claude Bartolone. Pour le député de Seine-Saint-Denis, les socialistes doivent cesser de faire comme si "on se foutait des cinq ans à venir pour se consacrer déjà à 2012".

Depuis sa défaite face à Nicolas Sarkozy, après un bref silence médiatique, Ségolène Royal est repartie en campagne, autant pour les législatives que pour le leadership du PS.

Elle ne siègera pas à l'Assemblée pour respecter ses engagements de non-cumul des mandats et a fixé la feuille de route des futurs députés : une opposition "lucide et constructive" - à chaque proposition de la droite, un "contre-projet" de gauche - qui pourra voter les textes allant "dans le sens de l'intérêt général".

Chère à Laurent Fabius, la théorie de l'opposition frontale, "c'est fini", confie la présidente de Poitou-Charentes. "Il faut être dans une opposition tout simplement intelligente et utile", a expliqué François Hollande, lundi sur LCI.

"Ne pas dire non avant d'avoir lu les textes" est une stratégie recevable a priori, juge Benoît Hamon. "Mais tous les textes qu'on a lus jusqu'à aujourd'hui appellent de notre part résistance, opposition et fermeté".

Mardi 5 juin 2007, 12h59



L'UMP voit bleu

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy mise sur une déferlante bleue aux élections législatives pour mettre en oeuvre la "rupture", scénario en théorie déjà acquis au vu des sondages et de l'état de grâce dont jouit le nouvel exécutif.

L'UMP est créditée d'environ 40% des intentions de vote pour le scrutin des 10 et 17 juin, ce qui pourrait lui assurer plus de 400 sièges sur les 577 que compte l'Assemblée nationale.

Ce serait un record, après les 362 sièges remportés en 2002, et les 285 sièges du Parti socialiste (sur 491) en 1981, après la victoire de François Mitterrand.

Une constante s'impose dans l'histoire de la Ve République : les électeurs ont toujours conforté le camp du vainqueur quand les législatives ont été organisées à la suite de l'élection présidentielle - 1981, 1988 et 2002.

Un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche pronostique une majorité absolue de 420 à 460 sièges pour le parti présidentiel, qui contrôlerait ainsi l'ensemble des pouvoirs exécutif et législatif. Une "mainmise" que dénoncent par avance le PS et le MoDem de François Bayrou, dont nombre d'anciens lieutenants, réunis dans le Nouveau Centre, viendront grossir la vague UMP.

Au second tour de l'élection présidentielle, le 6 mai, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête dans 372 des 577 circonscriptions. L'UMP ambitionne à cette aune de réaliser un "coup" électoral dans le Nord et le Pas-de-Calais, fiefs traditionnels de gauche.

Onze membres du gouvernement, y compris le Premier ministre François Fillon dans la 4e circonscription de la Sarthe, iront à la bataille : Dominique Bussereau (Charente-Maritime, 4e), Roselyne Bachelot (Maine-et-Loire, 1ère), Jean-Louis Borloo (Nord, 21e), Michèle Alliot-Marie (Pyrénées-Atlantiques, 6e), Xavier Bertrand (Aisne, 2e), Christine Boutin (Yvelines, 10e), Valérie Pécresse (Yvelines, 2e), l'ex-UDF Hervé Morin (Eure, 3e), Eric Woerth (Oise, 4e) et Alain Juppé (Gironde, 2e).

SARKOZY "PLUS LOIN" DANS l'OUVERTURE

Le ministre de l'Ecologie, de l'Aménagement et du Développement durables est le seul pour lequel la mission s'annonce délicate : Ségolène Royal est arrivée largement en tête dans sa circonscription - pourtant un bastion de la droite - le 6 mai avec 54,66% des voix.

Selon un sondage Ifop-Fiducial publié lundi dans Sud-Ouest, le maire de Bordeaux serait élu au second tour avec 51,5% des voix.

François Fillon a fixé une règle sans appel : tout ministre battu sera contraint de démissionner.

Pour le gouvernement, l'après-législatives devrait confirmer la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy, qui complètera au lendemain du 17 juin la liste des secrétaires d'Etat.

"Si on gagne les législatives, j'irai encore plus loin (dans l'ouverture, NDLR) et après, je prendrai des initiatives assez fortes", confiait récemment le président à des journalistes.

Nicolas Sarkozy est intervenu directement dans la campagne législative le 29 mai au Havre (Seine-Maritime). Ce devrait être sa seule contribution, a-t-on déclaré à l'UMP.

François Fillon fait activement campagne dans son fief sarthois mais aussi aux côtés des candidats UMP, à Marseille, Nice ou encore Lyon.

Le cap législatif franchi, Nicolas Sarkozy devrait détailler son plan économique (détaxation des heures supplémentaires, bouclier fiscal, exonération de droits de succession, déduction fiscale des intérêts d'emprunt, etc.) pour créer "le choc de croissance et de confiance" promis.

Mardi 5 juin 2007, 12h43



Législatives : Fillon en meeting à Lyon, Royal à Nantes

PARIS (AFP) - A J-6 du premier tour des législatives, le Premier ministre François Fillon battra la campagne lundi à Lyon, tandis que l'ex-candidate PS à la présidentielle Ségolène Royal participera à un meeting à Nantes, aux côtés de François Hollande et Laurent Fabius.

Avant de prendre sa casquette de chef de la majorité pour une réunion publique à Lyon en début de soirée, François Fillon se rendra au centre de rétention administrative, près de Roissy-Charles de Gaulle, puis au service des douanes de l'aéroport.

Accompagné du ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement, Brice Hortefeux, il se fera présenter les missions de la gendarmerie au sein de la zone de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

Cette visite intervient alors qu'il a annoncé jeudi le vote "avant la fin de l'été" du projet de loi sur l'immigration figurant au programme présidentiel de Nicolas Sarkozy.

Le Premier ministre se rendra ensuite en compagnie du ministre du Budget, des Comptes publics, Eric Woerth, au service des douanes de l'aéroport de Roissy où il visitera la zone d'ouverture des bagages et assistera à une opération de contrôle.

De leur côté les ténors du parti socialiste se retrouveront à Nantes, la ville de Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS. Ségolène Royal fera ainsi tribune commune avec François Hollande et Laurent Fabius.

L'ancien Premier ministre Lionel Jospin sera quant à lui en réunion publique à Fontenay-Aux-Roses (Hauts-de-Seine), tandis que l'ancien candidat UDF à la présidentielle, François Bayrou, est attendu à Colmar, puis à Lille.

Le député européen allemand Daniel Cohn-Bendit sera à Paris pour soutenir le Vert Yves Cochet avec le maire PS de la capitale, Bertrand Delanoë, .

Pour la LCR, Olivier Besancenot sera à Lens.

Jean-Marie Le Pen continuera sa tournée aérienne des régions françaises pour remobiliser ses troupes avant le 1er tour. Le président du FN sera à Calais et Beauvais.

Lundi 4 juin 2007, 7h49



Législatives : Royal croit "à la victoire"

PARIS (AP) - A six jours du premier tour des élections législatives, Ségolène Royal a affirmé lundi soir qu'elle croyait "à la victoire" appelant les "17 millions d'électeurs" qui ont voté pour elle au second tour de la présidentielle à reconduire "les bons députés socialistes".

"Je crois à la victoire de nombreux candidats députés socialistes. Les bons députés socialistes, il faut les reconduire à l'Assemblée nationale", a déclaré Ségolène Royal sur France-3 en duplex de Nantes, où elle participait à un meeting socialiste au côté du premier secrétaire François Hollande et de Laurent Fabius.

La candidate malheureuse à la présidentielle s'en est prise au président de la République dénonçant "ses promesses précipitées pour essayer de rapter le plus grand nombre d'électeurs".

"Ses promesses ne sont pas tenables", a-t-elle estimé. "Certaines sont justifiées, moi aussi je suis favorable à ce que l'on aide les Français à accéder à la propriété", a-t-elle expliqué, faisant allusion à la déduction du revenu imposable des intérêts d'emprunts contractés pour l'achat d'une résidence principale promise par le président de la République pour les emprunts en cours. Mais "encore faut-il que ces mesures fiscales soient réservées aux catégories moyennes et modestes et que l'on aide aussi l'accession à la propriété pour ceux qui aujourd'hui ne peuvent pas se payer de logements", a-t-elle souligné.

Interrogée sur sa volonté éventuelle de prendre la tête de la gauche au lendemain des législatives, Ségolène Royal a répondu "chaque chose en son temps". "Ce que je veux surtout c'est voir se lever la gauche du 21e siècle (...) et que l'on puisse poursuivre tous ensemble ce qui s'est passé au cours de cette exceptionnelle campagne de l'élection présidentielle, où quelque chose de très fort s'est levé et qui ne doit pas s'arrêter".

Lundi 4 juin 2007, 20h37



Alain Juppé : "il n'y a pas de projet alternatif" à celui de l'UMP

BORDEAUX (AFP) - Le ministre de l'Economie et du Développement durable Alain Juppé, également maire de Bordeaux, estime qu'"il n'y a pas de projet alternatif" à celui défendu par l'UMP dans le cadre de la campagne des législatives, dans un entretien au quotidien régional Sud Ouest publié lundi.

"Nous menons une bonne campagne et les remontées sur le terrain sont très favorables. Il s'est passé des choses depuis le 6 mai. La défaite de Ségolène Royal a provoqué une grande crise dans son parti. Au PS, c'est la guerre des éléphants. Il n'y a pas de projet alternatif", affirme-t-il.

Selon M. Juppé, dire que le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy aura tous les pouvoirs en cas de victoire de l'UMP aux législatives "est faux". "Les contre-pouvoirs existent, ils sont très nombreux et c'est heureux: les syndicats, les collectivités locales, 21 régions sur 22, ce n'est pas rien".

Interrogé sur une éventuelle "dramatisation" de l'enjeu des élections après l'annonce du Premier ministre François Fillon expliquant que les ministres battus aux législatives ne pourraient plus prétendre à rester au gouvernement, Alain Juppé répond: "Absolument pas, puisque je vais être élu...".

Selon un sondage publié par l'Ifop/Fiducial dimanche, Alain Juppé, candidat UMP à l'élection législative dans la 2ème circonscription de la Gironde, serait élu au second tour avec 51,5% des voix.

Lundi 4 juin 2007, 10h36



François Hollande dénonce "un grave dérapage" de François Fillon

PARIS (AP) - Les socialistes répondent au Premier ministre. Le Premier secrétaire François Hollande a dénoncé mardi les mots durs à l'égard du PS de François Fillon, les qualifiant de "grave dérapage", alors que Bertrand Delanoë a parlé de "rouleau compresseur de dénigrement assez insultant".

"Subliminalement, ils vont bientôt nous dire, alors qu'on aime la France autant que lui, je tiens à le rassurer, il faudrait la quitter? On nous demande de partir parce qu'on serait déjà de trop?", a-t-il lancé sur Canal Plus.

Le Premier ministre a critiqué lundi soir à Lyon la gauche "fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés", "celle qui n'ose plus aimer la France, celle qui considère comme déplacé d'en être fier".

"C'est un grave dérapage, non pas de la part d'un leader banal de la droite mais du Premier ministre de la France, qui doit accepter qu'il y ait des gens qui ne pensent pas comme lui", a noté François Hollande. "Quelle est cette conception?".

Le Premier secrétaire du PS a rappelé que "quand on est Premier ministre de la France, porteur des valeurs de la République, on a du respect y compris pour ceux qui ne pensent pas comme lui". "Le respect, cela compte".

Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a fustigé sur France Inter "le comportement extrêmement arrogant de M. Fillon", qui "justifie nos craintes quant à l'ampleur de ce pouvoir personnel qui risque, non seulement de faire des bêtises, mais de faire du mal à la démocratie française". "Cela justifie encore plus qu'il y ait de la diversité à l'Assemblée nationale".

"Quel ton arrogant, méprisant! D'un côté, ils prétendent faire l'ouverture, le dialogue, de l'autre côté c'est un rouleau compresseur de dénigrement assez insultant", a-t-il regretté. "Ce n'est pas comme cela qu'on fait vivre une démocratie".

"Qu'est-ce qui autorise M. Fillon, qui a été membre des gouvernements qui ont dirigé la France pendant cinq ans, à tant d'arrogance et de suffisance? C'est la réussite sur l'emploi le pouvoir d'achat?", a-t-il ironisé. "Qu'est-ce qui l'autorise à l'orée d'un travail important qu'il à accomplir cette morgue et cette suffisance?".

Mardi 5 juin 2007, 9h29



Mobilisation de l'UMP avant le premier tour des législatives

PARIS (Reuters) - Comme lors de l'élection présidentielle, l'UMP organise jeudi, vendredi et samedi une opération "72 heures" de mobilisation pour ses candidats aux législatives, annonce son porte-parole.

"Nous avons engagé un plan de mobilisation pour la dernière semaine, qui s'appelle l'opération '72 heures', pour être derrière nos candidats parce qu'il est très important que les Français valident les grandes orientations (du président) Nicolas Sarkozy", a dit Luc Chatel lors d'un point de presse.

Au total 500.000 adhérents, sympathisants et "supporters" de l'UMP iront "à la rencontre des Français" pour leur présenter le projet de l'UMP et de Nicolas Sarkozy et les convaincre de donner une "majorité forte" au chef de l'Etat, a-t-il ajouté.

Selon Luc Chatel, l'UMP engrange actuellement "1.500 adhésions par jour, dont 1.000 nouveaux adhérents".

Les sondages d'opinion prédisent une victoire massive de l'UMP les 10 et 17 juin, dans la foulée de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République le 6 mai.

Le porte-parole de l'UMP a ironisé sur les difficultés de la gauche, après la défaite de la candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal.

"C'est la première fois qu'un parti dit de gouvernement se présente à une élection législative sans projet et avec comme unique espoir de limiter les dégâts", a-t-il dit. "On a vraiment le sentiment que c'est la guerre de succession qui est ouverte aujourd'hui au Parti socialiste et que la nuit du 17 juin sera très longue. On a le sentiment qu'une nuit des longs couteaux est en préparation au PS."

"Dites à Mme Royal qu'elle n'a pas été élue présidente", a-t-il ajouté. "Parce que je vois Mme Royal nous expliquer qu'il faut passer à l'acte, organiser des séminaires gouvernementaux pour l'été, être très volontaire quant à la mise en oeuvre des réformes. Elle ne sera pas déçue. Nicolas Sarkozy tiendra ses engagements."

Lundi 4 juin 2007, 13h56



Royal et Hollande font flèche de tout bois contre Sarkozy et Fillon

NANTES (AFP) - Ségolène Royal et François Hollande se sont livrés lundi soir à une charge sans retenue contre Nicolas Sarkozy et François Fillon, lors d'un meeting commun à Nantes, la première déniant au président la qualité de "sauveur suprême", tandis que son compagnon stigmatisait "l'esprit de revanche" qui anime l'exécutif.

Devant plus de 2.000 personnes, le couple et le président sortant du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, ont tenté, dans un climat morose, de galvaniser les troupes alors que les sondages prédisent une très large victoire de la majorité présidentielle.

"Remettez-vous debout, gardez la tête haute et avançons (...) Je vous demande d'oublier vos déceptions", a déclaré l'ex-candidate à la présidentielle, battue le 6 mai par Nicolas Sarkozy.

"Revenez aux urnes, parce que j'ai besoin d'un groupe parlementaire fort", a-t-elle ajouté, alors que les socialistes craignent une démobilisation de leur électorat, notamment dans les quartiers populaires.

Selon Mme Royal, Nicolas Sarkozy n'est "pas le sauveur suprême qui va transformer le plomb en or" et "l'état de grâce ne fait pas une rédemption collective".

Tout comme François Hollande, avec qui elle avait fait meeting commun au Zénith de Paris il y a une semaine, elle a insisté sur le bilan de ceux qui présentent aujourd'hui l'élection de M. Sarkozy comme "une révolution".

Le chef de l'Etat "et ses amis gouvernent depuis cinq ans. Ils monopolisent tous les leviers de commande. Ils régentent toutes les institutions. Ce sont eux qui ont entraîné le pays dans l'impasse", s'est exclamée Ségolène Royal.

Certes, le nouveau président table sur "un état de grâce" pour gagner les législatives. Mais "l'état de grâce ne fait pas une rédemption collective".

La présidente du Poitou-Charentes a demandé aux Français de voter pour éviter une Assemblée nationale UMP, "une Assemblée du grand sommeil, une chambre d'enregistrement où plus rien ne se passera".

Selon elle, une domination écrasante de la droite présenterait "le risque permanent d'un face-à-face entre le pouvoir". Argument repris par François Hollande pour qui, si "le conflit" n'est pas au Parlement, "il sera dans la rue". Or, a-t-il dit, "nous refusons la violence sociale".

Le numéro un socialiste a fustigé "l'esprit de revanche qui anime nos concurrents". "Ils veulent revenir sur 68, même sur la Libération, ils veulent la table rase, disent-ils, pour inventer une nouvelle France pour permettre (...) aux nantis de pouvoir s'en sortir par eux-mêmes".

Le Premier ministre François Fillon a été la tête de Turc de la soirée pour s'en être pris à Lyon à "l'imposture morale" de la gauche "qui joue à colin-maillard avec l'Histoire" et "n'ose plus aimer la France".

"Nous n'acceptons pas le révisionnisme de l'Histoire de cette droite qui se croit maintenant tout permis parce qu'elle croit qu'elle va tout gagner (...) L'amour de la France ne se mesure pas à la violence des déclarations", a répliqué Jean-Marc Ayrault.

Présent au meeting, l'adversaire de M. Fillon pour les législatives dans la Sarthe, Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de M. Hollande, a affirmé au vu des propos de son adversaire qu'"il n'y a plus de doute à avoir sur la nature de l'engagement politique de ceux qui gouvernent la France". "C'est une politique qui sera une politique de droite dure, une politique qui consiste à mépriser les acquis de la gauche, à revenir sur tout ce qui a été fait depuis 50 ans", a-t-il dit.

Par Thierry Masure, le mardi 5 juin 2007, 0h46




Bayrou : la France est "le seul pays démocratique où les pouvoirs sont à ce point concentrés"

PARIS (AFP) - François Bayrou, le leader du Mouvement démocrate (MoDem), a jugé que la France est actuellement "le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés entre les mêmes mains", dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France à paraître mardi.

Interrogé sur "le nouveau style présidentiel", M. Bayrou a déclaré: "la communication est bonne. C'est à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy". "Mais l'idée que le président de la République, tout seul, gouverne la France et que, sur tous les dossiers, c'est à l'Elysée que ça se passe, créera, un jour ou l'autre, des difficultés", a-t-il ajouté.

"Nous sommes le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés dans les mêmes mains", a-t-il déclaré.

M. Bayrou a estimé que "les ministres sont effacés, et on a l'impression que Matignon l'est aussi".

"C'est sûrement un choix, mais il aura forcément des conséquences, car un Etat moderne ne peut pas fonctionner sans délégations, c'est-à-dire sans confiance", a-t-il affirmé.

Pour lui, l'enjeu des législatives est "qu'il y ait encore en France, dans les cinq années qui viennent, du pluralisme et du débat".

Interrogé sur la nécessité de contre-pouvoirs, M. Bayrou a estimé que "le PS est déterminé à exercer non pas un contre-pouvoir mais un pouvoir contre". "Mon idée est qu'il y ait de l'indépendance et de la liberté", ajoute-t-il.

Concernant l'hyptohèse que son parti n'ait pas de groupe à l'Asemblée nationale, M. Bayrou affirme: "est-il imaginable qu'un mouvement politique qui a fait près de 20% à la présidentielle soit privé de sa réprésentation? Est-ce juste? Est-ce concevable?"

"Tout le monde voit bien que le PS avec son archaïsme est devant son heure de vérité, et que l'UMP n'est pas une vision de la société mais la courroie de transmission du pouvoir", ajoute-t-il.

Lundi 4 juin 2007, 23h45



Législatives : "ne pleurez pas, venez voter", lance Ségolène Royal en meeting à Nantes

NANTES (AP) - A un peu moins d'une semaine du premier tour des législatives, Ségolène Royal s'est adressée à ses "17 millions d'électeurs du 6 mai" lundi soir à Nantes, lors d'un des deux seuls meetings du Parti socialiste en province. "Ne baissons pas les bras, restons des citoyens actifs, responsables et vigilants. Il faut voter", a lancé la candidate malheureuse à la présidentielle.

"Ne vous démobilisez pas", a-t-elle également exhorté, "vous avez pleuré? Séchez vos larmes, venez voter".

Quelque 2.000 personnes avaient fait le déplacement dans un Zénith pouvant en accueillir 7.500. La plupart des candidats socialistes des Pays-de-la-Loire aux législatives étaient rassemblés sur la grande scène. Pour l'ex-candidate battue dans la course à l'Elysée, "la présidentielle n'est pas la fin de l'histoire, Nicolas Sarkozy n'est pas le sauveur qui va transformer le plomb en or". "Un état de grâce est un état fugace", a-t-elle jugé en évoquant la cote de popularité du président de la République. "L'état de grâce, ça ne fait pas une rédemption collective".

Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a quant à lui repris une phrase de Saint-Exupéry: "Il y a des défaites qui assassinent, d'autres qui réveillent". Avant de promettre: "Ici à Nantes, avec François Hollande et Ségolène Royal, nous en faisons le serment, nous changerons, nous changerons le Parti socialiste. Nous changerons la gauche".

"Une défaite aujourd'hui, c'est une victoire pour demain. Ils ne perdent rien pour attendre", a lancé de son côté François Hollande. "On est là, on est le Parti socialiste avec sa belle histoire, le P.S qu'il faudra changer, rénover, tout ce qu'on voudra, mais ce sera toujours le PS", a assuré le premier secrétaire.

Pour Ségolène Royal, une vague bleue à l'Assemblée nationale serait néfaste: "L'élan électoral que vous demande le président de la République serait la récompense de l'échec et de l'insuffisance. Jamais vous n'aurez la rupture avec les mêmes idées et les mêmes hommes", a-t-elle prévenu.

"Je ne veux pas que l'Assemblée devienne la chambre à coucher de M. Sarkozy avec des députés qui votent les yeux fermés", a souligné de son côté Jean-Marc Ayrault.

La présidente de Poitou-Charentes s'est également interrogée sur le statut du président de la République: "le temps de parole de Nicolas Sarkozy échappe à la comptabilité égalitaire entre les différents candidats, c'est très injuste", a-t-elle estimé. "Son temps de parole doit être comptabilisé avec celui de la droite". Pour l'ex-candidate à la présidentielle, "il faut mobiliser la conscience citoyenne", car selon elle, "cette règle n'est pas juste".

François Hollande s'en est pris aussi au Premier ministre François Fillon, qui a raillé lundi soir en meeting à Lyon une gauche "qui n'ose plus aimer la France". "On me dit que nous n'aimons pas la France. Je me demande si demain, on ne nous demandera pas de la quitter!", s'est-il exclamé, faisant allusion à Nicolas Sarkozy pour qui il faut aimer la France ou la quitter.

Mardi 5 juin 2007, 0h06



Jack Lang craint "un risque d'abus et d'excès" en cas de vaste majorité UMP à l'Assemblée

PARIS (AP) - Le député socialiste du Pas-de-Calais Jack Lang a prévenu lundi qu'une très large victoire de l'UMP aux législatives pourrait entraîner "le risque d'une grande dérive, le risque d'abus et d'excès".

"L'expérience montre que lorsqu'une majorité est trop massive, elle finit par perdre le sens de la mesure, elle finit par commettre des abus", a-t-il expliqué sur France-2. "En 1981, lorsque nous avons obtenu une majorité introuvable, une majorité gigantesque, nous avons parfois été portés vers l'excès."

L'ancien ministre de la Culture a jugé que "ce sera difficile non seulement pour le parti de l'opposition mais pour le gouvernement lui-même, qui sera seul avec lui-même, qui n'entendra pas d'autres voix que la sienne". Et dans ce cas, "il a toujours le risque d'une grande dérive, le risque d'abus et d'excès".

"L'ivresse du succès, parfois, porte au cerveau de certains. La sagesse, le bon sens, l'intérêt du gouvernement lui-même, c'est d'être constamment tonifié par une opposition sérieuse, solide et constructive", a-t-il ajouté.

Face à la victoire annoncée de l'UMP, Jack Lang s'est dit "choqué de constater qu'on fait comme si tout était inscrit à l'avance". "Laissons les Français décider et cessons de déployer cette machine à écraser qui, en permanence, annonce à l'avance le résultat."

Mais "le devoir des socialistes, dans l'intérêt même du pays, c'est d'être aussi nombreux que possible à l'Assemblée nationale pour faire entendre une autre voix que la voix officielle", a plaidé l'ancien conseiller de Ségolène Royal, qui a refusé d'évoquer l'avenir du Parti socialiste.

Le sujet "sera abordé après les élections législatives" car "il faut avoir une certaine forme de dignité et préserver l'esprit d'unité", a expliqué Jack Lang, "partisan de profondes transformations nationales dans le pays mais aussi pour les partis politiques".

Lundi 4 juin 2007, 9h44




Jean-Marie Le Pen prône la "discipline nationale" à droite

PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a dit lundi espérer des ententes entre l'UMP et le Front national lors des législatives en vertu de la "discipline nationale".

"A gauche ça s'appelle la discipline républicaine, à droite c'est la discipline nationale, mais sous (Jacques) Chirac ça ne se faisait pas", a-t-il déclaré au micro de RMC.

Jean-Marie Le Pen a dit souhaiter qu'un candidat de l'UMP se désiste en faveur de celui du FN si ce dernier arrive en tête au premier tour des législatives, dimanche prochain.

"Ça me paraît normal et si cela se pratique et bien cela sera réciproque. C'est la règle du jeu", a-t-il ajouté.

Interrogé à ce sujet sur l'antenne de i-Télé, le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, a estimé inenvisageable une telle éventualité. "D'abord, il n'y aura pas de candidat du Front national devant des candidats UMP. Ensuite, il n'y pas d'accord avec le Front national", a-t-il dit.

Lundi 4 juin 2007, 9h13



Olivier Besancenot appelle à la création d'un grand parti de la gauche

PARIS (AP) - Olivier Besancenot a souhaité dimanche que des discussions s'engagent sur la création d'un grand parti de la gauche anti-libérale. "Je ne veux pas faire un parti tout seul", a-t-il dit. "Mais, je crois qu'il y a dans l'actualité" un besoin de créer un grand parti "sans succomber à l'urgence".

"Même s'il y a une urgence sociale et démocratique pour le faire, il faut prendre le temps de discuter de la nécessité de faire un nouveau parti, dans l'espace qui a été laissé vacant à la gauche de l'ex-gauche plurielle", a souligné le porte-parole de la LCR, invité de "Dimanche+" sur Canal+.

"Il y a des tas de militants, de syndicalistes qui ne sont pas forcément révolutionnaires et qui sont même parfois inorganisés (...) et qui se sentent orphelins d'un nouveau parti qui serait anti-capitaliste, indépendant du système institutionnel actuel et qui voudrait encore changer la société", a jugé Olivier Besancenot.

Il a analysé que "dans les prochains mois" il y aura "deux types de recomposition à gauche". D'un part "le Parti socialiste qui va vouloir faire un peu sur le modèle italien un grand parti de la gauche avec ces anciens partenaires gouvernementaux, les Verts et le Parti communiste, tout en tendant la main à François Bayrou".

"Et puis, il y a la nécessité de faire une autre composition politique, ça ne se fera pas d'un claquement de doigts. Je ne le ferai pas tout seul et ce que je souhaite dans les mois à venir, dans les résistances qui seront nécessaires face à Nicolas Sarkozy, c'est de retrouver tous ces anonymes (...) pour savoir si oui ou non", ils "souhaitent faire ce type de parti", a expliqué Olivier Besancenot.

Interrogé sur les querelles au sein du PS, il a estimé que ce parti "a l'air très tiraillé par ses dissensions internes, pensant beaucoup à 2012". "Moi, la seule chose que j'attends du PS, c'est que l'on se retrouve uni, soudé maintenant pour résister face à la droite", a conclu Olivier Besancenot.

Dimanche 3 juin 2007, 15h56




Des personnalités du PS et du PCF créent "Gauche Avenir"

PARIS (AFP) - Des personnalités du PS et du PCF dont le député Paul Quilès ou l'eurodéputé Francis Wurtz ainsi que des intellectuels et associatifs ont annoncé lundi la création du rassemblement "Gauche Avenir" destiné à "redéfinir" les valeurs de la gauche.

"Face à une droite décomplexée, la gauche est aujourd'hui désorientée, écartelée et sans véritable repère unifiant", déclarent-ils dans un appel. "Elle a le devoir de redéfinir des valeurs claires et mobilisatrices ainsi que des objectifs simples. Il s'agit d'un préalable à toute 'refondation', 'rénovation' ou 'rassemblement' ", ajoutent-ils.

"En créant Gauche Avenir, nous voulons contribuer, en dehors des partis, de leurs enjeux de pouvoir et des rivalités de personnes, à cette +redéfinition+", poursuivent-ils.

Des débats "ont commencé à s'engager dans de multiples lieux: associations, clubs, partis, milieux universitaires..; Gauche Avenir se propose d'être un lieu d'engagement individuel mais aussi un carrefour de ces différentes initiatives", soulignent-ils

Parmi les premiers signataires de l'appel figurent des dirigeants socialistes proches de Laurent Fabius comme, outre M. Quilès, les eurodéputés Marie-Noëlle Lienemann et André Laignel, et pour le PCF, outre M. Wurtz, l'ancien ministre Jean-Claude Gayssot. On retrouve également les journalistes Claude Cabanes et Ivan Levaï et des universitaires tels que Gilles Candar ou Patrick Champagne.

Lundi 4 juin 2007, 17h26



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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:10
(Dépêches)




Dans l'Eure, Hervé Morin face aux critiques après son ralliement à Sarkozy

BERNAY (AFP) - Le ministre de la Défense Hervé Morin, chef de file des centristes ralliés à Nicolas Sarkozy, brigue un troisième mandat dans la 3ème circonscription de l'Eure (Bernay) où l'UDF-MoDem et la gauche l'accusent de "lâchage" et de "trahison".

Le candidat de l'UDF-MoDem, Philippe Raviart, un militant jusqu'alors inconnu de Bernay, n'a pas de mots assez durs pour critiquer l'attitude d'Hervé Morin depuis sa rupture avec François Bayrou.

"Le revirement d'Hervé Morin a été un lâchage insupportable pour la base qui a réagi en me présentant pour ne pas laisser les électeurs de François Bayrou de cette circonscription sans possibilité d'expression", explique cet informaticien de 46 ans.

Hervé Morin, 45 ans, estime au contraire que beaucoup d'électeurs se sont sentis "trahis" par François Bayrou lorsqu'il a fait savoir qu'il ne voterait pas Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle. "Des dizaines de personnes m'ont dit dans les yeux: +Hervé, si tu avais suivi la démarche de François Bayrou nous ne voterions pas pour toi+", assure-t-il.

Le fondateur du Nouveau centre, qui a reçu le soutien de l'UMP, assure que les électeurs de ces campagnes conservatrices de l'ouest de l'Eure ne veulent pas que le centre devienne "un supplétif" de la gauche. "Si dans les milieux urbains, un électorat de gauche a pu voter Bayrou, ce n'est pas le cas dans les milieux ruraux où le rapport est de 80%-20%", explique-t-il.

Le débat autour de l'attitude d'Hervé Morin est parfois éclipsé par la division qui règne au PS dans cette circonscription initialement "réservée" par ce parti à une femme. Faute de trouver la candidate "adéquate", le PS local a présenté le conseiller général de Montfort-sur-Risle, Francis Courel, mais les instances nationales lui ont aussitôt opposé Nathalie Zanon, une maître de conférence au CNAM (Arts et Métiers) de 43 ans, "parachutée" depuis Boulogne-Billancourt.

Ancien du PCF rallié au PS en 2006, Francis Courel, 58 ans, a été exclu depuis du PS mais il conserve le soutien de la fédération de l'Eure et de la majorité des militants.

Ces deux candidats ne s'épargnent pas mais ils se retrouvent pour stigmatiser "la trahison" d'Hervé Morin. "Du jour au lendemain, il s'est assis à la table des puissances d'argent qu'il condamnait la veille", soutient Francis Courel. "Il a lâché son ami de toujours, retiré de son blog les propos les plus durs qu'il a eus contre Nicolas Sarkozy et retourné sa veste pour le plaisir de devenir ministre", assène Nathalie Zanon.

Même s'il pense faire un moins bon score qu'en 2002 (45,9% au premier tour et 61,7% au second), Hervé Morin reste serein en comptant sur son implantation locale pour faire la différence. Il assure que ses réunions publiques font le plein avec 1.200 participants par exemple dans le village d'Epaignes dont il est maire. "Il ne rate jamais un banquet du troisième âge, il fait la bise à toutes les mamies et ça marche", lâche un peu désabusé Philippe Raviart.

Par Dominique Aubin, le lundi 4 juin 2007, 10h57





Le maire PS de Béthune Jacques Mellick à l'assaut de "sa" circonscription

BETHUNE (AFP) - Dix ans après ses démêlés judiciaires dans l'affaire VA-OM, le maire PS de Béthune Jacques Mellick tente de reprendre au président de l'UMP du Pas-de-Calais la 9e circonscription du département dont il a été député de 1978 à 1988, puis de 1993 à 1996.

Secrétaire d'Etat et ministre délégué entre 1988 et 1992 sous les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy, Jacques Mellick, 65 ans, avait vu son ascension stoppée par sa condamnation à cinq ans d'inéligibilité en 1997 pour un faux témoignage en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire VA-OM.

"Quand le président de la République (actuel) a pour amis Tapie, Carignon et Balkany, je ne pense pas que mes adversaires puissent me renvoyer à cette affaire", souligne-t-il, ajoutant qu'il n'a "jamais mis les mains dans la caisse".

Réélu maire de Béthune en 2002 après avoir purgé sa peine, il avait déjà dirigé la ville de 1977 à 1996.

Homme fort de Béthune depuis près de 30 ans, Mellick et ses "méthodes", que dénonce -sans vouloir les définir, "parce que ce n'est plus de la politique"- le député UMP sortant et candidat André Flajolet, 60 ans, agacent souvent. Au point d'avoir parfois contribué lors d'élections passées à des alliances surprenantes sur le thème "Tout sauf Mellick".

"Ma démarche, que certains qualifient de +clientéliste+, voire de populiste, n'est pas nouvelle, je la sais efficace (...) Je ne suis pas un notable du fauteuil, ni du titre, mais plutôt un Robin du terrain urbain", écrivait Jacques Mellick dans "Excès de vitesse", un ouvrage publié après sa condamnation.

"On m'aime ou on me déteste, je ne suis pas inodore, incolore et sans saveur", avance aujourd'hui celui que le PS est allé rechercher pour reconquérir la circonscription.

Une de ses adjointes à la mairie devait initialement se présenter sous la bannière PS. "Mais elle était un peu jeune dans le paysage", avance Serge Janquin, premier secrétaire du PS du Pas-de-Calais.

Et des sondages montraient, d'après lui, que seul Mellick semblait en position de reprendre cette circonscription gagnée de 522 voix en 2002 par André Flajolet face à Marie-Noëlle Lienemann et son suppléant... Jacques Mellick, finalement investi au dernier moment cette fois-ci par le PS.

"Ségolène Royal faisant 54,5% dans cette circonscription, il y a possibilité au moins de la reconquérir, et on en aura bien besoin au niveau national", explique-t-il, soulignant avoir songé à laisser la place à la nouvelle génération en cas de victoire de Ségolène Royal ou, au contraire, de déroute.

Des arguments que balaie André Flajolet: "quand des gens ont un appétit de pouvoir, ils ne peuvent pas ne pas être sur la scène", avance-t-il.

Pourtant, Jacques Mellick confie avoir hésité avant d'accepter. "J'en avais fait le tour, et je me passionne pour ma ville...", glisse-t-il.

"Sa" ville, en tout cas, pas question pour le moment de la quitter. En 2008, il sera à nouveau candidat aux municipales. "Je connais la date à laquelle je m'arrêterai, elle est dans ma tête", sourit-il sans en dire plus.

Par Martin de Montvalon, le lundi 4 juin 2007, 13h13





La fille de Mme Voynet vise la circonscription perdue en 2002 par sa mère

DOLE (AFP) - Cinq ans après la défaite de Dominique Voynet, Marine Ronzani marche dans les pas de sa mère en menant campagne pour les Verts dans la troisième circonscription du Jura pour tenter de prendre le siège de député au candidat UMP qui l'avait remporté en 2002.

"Je ne me réveille pas tous les matins en me disant que ma mère est connue. Ce sont toujours les gens qui y pensent pour moi, même si beaucoup d'entre eux ignorent que je suis sa fille et c'est tant mieux", déclare Marine Ronzani.

Le ton est donné. Si ce professeur de français de 29 ans s'est engagé il y a deux ans sur la même voie que Dominique Voynet, c'est bien sûr pour défendre ses idées écologiques mais aussi, et surtout, sociales.

"Les raisons qui conduisent à l'épuisement des ressources sont les mêmes qui induisent l'épuisement des hommes. Il faut agir sur l'un pour faire bouger l'autre", avance cette grande brune à l'accent jurassien.

En cours au collège durant la journée, elle a préféré par manque de temps organiser des ateliers reprenant les 15 thèmes de la campagne présidentielle des Verts, plutôt que de "serrer des mains sur les marchés et organiser des réunions publiques qui se transforment en catalogue de doléances".

Vendredi, après l'atelier consacré au thème de l'immigration dans un centre socio-culturel de Dôle, à deux pas du collège où la candidate enseigne, ses élèves ont exécuté des danses de différents pays pour illustrer le propos, afin de "donner une dimension humaine et chaleureuse à son engagement".

Pour obtenir son premier mandat, Marine Ronzani compte principalement sur "la prise de conscience chez les Français, ces derniers mois, de l'urgence environnementale". Le "Grenelle pour l'environnement" n'aura vraiment lieu, selon elle, qui si de nombreux députés Verts participent à l'élaboration des lois.

Mais cette élection intervient dans la foulée d'une présidentielle très décevante pour Dominique Voynet qui n'a obtenu que 1,57% des voix au niveau national. Dans cette circonscription, Nicolas Sarkozy a raflé au second tour près de 53% des voix.

Le candidat UMP, député sortant, Jean-Marie Sermier, fait donc figure de grand favori et se borne à reconnaître à son adversaire écologiste "la fraîcheur des débutants".

Marine Ronzani se refuse pour autant à un quelconque pronostic, comme sa mère lorsque, à quelques jours du premier tour de la présidentielle, les sondages étaient mauvais: "Je ne fais pas campagne en vue d'un résultat mais pour défendre mes idées."

Le candidat socialiste Patrick Viverge et le communiste Michel Giniès, tous deux bien implantés, risquent d'aggraver encore un peu plus la désaffection significative des électeurs envers les Verts.

En début de semaine, "Dominique Voynet", comme l'appelle sa fille, viendra soutenir la candidate des Verts dans la troisième circonscription du Jura, au bord du canal Rhin-Rhône à Dampierre (Jura). Comme elle le ferait, assure Marine, pour une candidate lambda.

Par Pauline Talagrand, le dimanche 3 juin 2007, 9h36




Législatives : "speed-dating" ou canoë pour sortir des sentiers battus

PARIS (AFP) - Sortir des sentiers battus entre meetings et distribution de tracts: c'est ce que tentent des candidats aux législatives, avec des initiatives de campagne décalées allant du speed dating (rencontres express) à la distribution de fleurs.

Cette volonté de diversité est plus affirmée dans les "petits partis" qui n'ont pas la puissance de tir des grandes formations et compensent avec une pincée d'imagination et de fête.

S'inspirant des rencontres chronométrées entre célibataires à la recherche de l’âme-soeur, les cinq postulants Verts de Côte-d'Or organisent des tête-à-tête express avec les électeurs le 4 juin à Dijon. "Invitée d’honneur": leur ex-candidate à l'Elysée Dominique Voynet. Après les discussions, un apéritif en musique.

Cinq rivaux (UDF-MD, PRG, PS, Verts, LCR) de Drancy (Seine-Saint-Denis) avaient déjà utilisé cette même technique de face à-face rapides le 22 mai.

Egalement à l'agenda du parti écologiste: un week-end d'actions insolites: "opération Pinocchio" pour dénoncer les faux écolos, bal sur une place de Lyon mêlant "paroles politiques et poétiques".

En Gironde (10e circonscription), une candidate FN, Anne-Christine Royal, cousine de Ségolène, s'est enchaînée pour 24 heures à un plant de vigne pour "interpeller tous les élus sur la crise viticole".

La fête des mères, dimanche est l'occasion pour les bayrouistes du MoDem de distribuer 25.000 fleurs orange (couleur fétiche du candidat béarnais) dans tout Paris.

Fleurs encore pour Marie-Hélène des Esgaulx (UMP, Gironde) qui a imaginé ce qu'elle appelle un "premier tract écologique": au lieu de le jeter, on le sème, puisque c'est une pochette de graines de marguerite avec au verso sa photo.

A Bordeaux, ce sont les bulletins de vote de Nathalie Delattre (UMP, 4ème circonscription) qui comporteront sa photo pour faciliter l'"acte citoyen" des illettrés.

A Paris, un champion du MoDem organise dimanche une course de fauteuils roulants pour sensibiliser au problème du handicap.

A la Bastille, d'autres représentants du Mouvement Démocrate feront alterner dimanche skate et roller.

Dans la Nièvre, un Vert a invité tous ceux qui "s'intéressent à la Loire" à une randonnée en canoë sur ce fleuve pour observer castors et oiseaux.

Les véhicules sont souvent un bon moyen de faire parler de soi.

A Lyon, la gauche alternative parcourt la ville à bord d'un "alter-camion coloré". A chaque arrêt, des comédiens de rue s'adressent à la population au travers d'une courte saynète.

Le minibus est très apprécié. C'est ainsi que le MoDem Eric Ménard sillonne la Loire-Atlantique. Idem pour l'UMP Pierre Méhaignerie en Ille-et-Vilaine, à bord d'un minibus à ses couleurs.

Philippe Arraou (MoDem) parcourt les avenues de Pau et les communes avoisinantes au volant d'une Twingo transformée en pancarte ambulante.

A Paris, c'est à bord d'une "Guedj Mobile", sorte de tricycle, que l'ancienne secrétaire d'Etat UMP Nicole Guedj visite le XIVème arrondissement.

Dans le Nord, une caravane de voitures recouvertes d'affiches du socialiste Alain Cacheux, déambulera le 8 juin dans la 3è circonscription. Le candidat et sa suppléante seront installés au milieu du cortège, dans une voiture décapotable.

Dimanche, les Parisiens du MoDem descendront la Seine à bord d'une péniche pavoisée d'orange.

Par Dominique Simon, le samedi 2 juin 2007, 12h53




Un 2e tour sera nécessaire pour les législatives en Polynésie

PAPEETE (Reuters) - Avancé d'une semaine pour des raisons logistiques, le premier tour des législatives en Polynésie française n'a pas permis de désigner les deux députés du territoire ultra-marin - une première victoire pour le camp indépendantiste d'Oscar Temaru.

En 2002, les candidats autonomistes du parti de Gaston Flosse, le Tahoeraa Huiraatira, qui se présentent cette année en ordre dispersé, avaient été élus facilement dès le premier tour.

Le deuxième tour aura lieu en Polynésie en même temps qu'en métropole, le 17 juin - un intervalle de deux semaines étant nécessaire pour acheminer à temps tout le matériel électoral dans les 118 îles éparpillées sur une surface aussi vaste que l'Europe.

Premiers Français à choisir leurs députés, près de 168.000 électeurs étaient attendus aux urnes.

Selon des résultats quasi définitifs, une toute petite moitié d'entre eux se sont finalement déplacés soit une forte baisse de la participation par rapport à l'élection présidentielle (74,81%).

Le 6 mai, Nicolas Sarkozy l'avait emporté face à Ségolène Royal mais l'écart était moindre en Polynésie qu'en métropole: 51,89% pour le candidat de l'UMP et 48,11 pour sa rivale socialiste contre un score national de 53,06%-46,94%.

Au total, 22 candidats à la députation se présentaient en Polynésie: onze dans chacune des circonscriptions, "Est" et "Ouest", qui regroupe les principales villes de Tahiti.

Les chiffres de trois petits bureaux de vote n'ont pas pu être communiqués samedi soir mais ils ne sont pas de nature à inverser la tendance, a-t-on appris auprès du Haut commissariat.

Le deuxième tour opposera dans les deux circonscriptions un candidat autonomiste à un postulant indépendantiste.

Les deux candidats officiellement investis par le Tahoeraa Huiraatira, affilié à l'UMP, se sont qualifiés: Bruno Sandras à l'Est, et Michel Buillard, député sortant et maire de Papeete depuis 12 ans, à l'Ouest.

Largement réélu en 2002, ce dernier est arrivé samedi légèrement en tête du scrutin devant Oscar Temaru, président indépendantiste de la Polynésie de 2004 à 2006. Peu avant le premier tour, le leader indépendantiste s'était même déclaré certain de gagner dès le premier tour.

Selon les résultats transmis samedi soir par le Haut commissariat, les deux hommes sont séparés par moins d'1,5 point.

A l'Est, l'autre candidat de l'Union pour la démocratie (UPLD), Pierre Frébault, un proche d'Oscar Temaru, s'est qualifié. Dans cette circonscription, Béatrice Vernaudon, députée autonomiste sortante, se présentait en candidate dissidente.

Le sort des deux candidats du Tahoeraa Huiraatira dépendra dans deux semaines de la capacité du camp autonomiste à faire taire ses rivalités internes pour ne pas laisser la voie libre aux indépendantistes, estime la presse locale.

Dimanche 3 juin 2007, 13h08



Jospin critique la candidature du juge Bruguière, "préoccupé" de lui-même

PUJOLS (AFP) - L'ancien Premier ministre Lionel Jospin a critiqué vendredi la candidature aux législatives du juge Jean-Louis Bruguière dans le Lot-et-Garonne, estimant que c'est "une personnalité plus préoccupée d'elle-même que des autres".

Lors d'une réunion publique à Pujols en soutien au candidat PS, Jérôme Cahuzac, qui affrontera le juge dans la troisième circonscription du Lot-et-Garonne, M. Jospin a qualifié le candidat de l'UMP de "personnalité très influente et en même temps controversée dans le milieu judiciaire".

"Sa tendance à des jugements catégoriques, à des opérations rapides avec des moyens considérables m'a donné l'impression que c'était une personnalité plus préoccupée d'elle-même que des autres", a-t-il poursuivi.

"Il y a eu à plusieurs reprises, quand j'étais au gouvernement ou après, un trop grand décalage entre la masse des interpellations et des enfermements auxquels il procédait et les jugements condamnant finalement les personnes traduites en justice", a affirmé Lionel Jospin.

L'ancien Premier ministre a par ailleurs qualifier la situation de cohabitation au sein du gouvernement comme "pas forcément une mauvaise chose". "On se souvient de la cohabitation de 1997/2002, ça n'a pas été la plus mauvaise période des deux mandats de Jacques Chirac, c'est même la seule période pendant laquelle il a été populaire", a-t-il souligné.

Samedi 2 juin 2007, 7h54



Duel Klarsfeld-Mazetier à Paris : avocat célèbre contre socialiste implantée

PARIS (AFP) - Arno Klarsfeld (UMP) et Sandrine Mazetier (PS) se croisent souvent ces temps-ci sur le marché Daumesnil dans la 8e circonscription (XIIe, sauf Bastille), enjeu majeur des législatives à Paris et préfiguration des municipales de 2008.

La droite se doit en effet de l'emporter pour espérer reprendre la mairie à Bertrand Delanoë en 2008.

L'avocat international Arno Klarsfeld, tout sourire, attire les caméras et joue le jeu à fond: bises aux quinquas pimpantes, poignée de main au marchand de légumes, discussion avec un joueur de limonaire dont les notes s'égrènent sur le marché.

Sa concurrente, l'énergique socialiste Sandrine Mazetier, lui a proposé un débat contradictoire.

"On verra entre les deux tours", répond-il, arguant qu'"il n'y a pas de raison de privilégier un candidat" parmi les 20 en lice pour le 10 juin.

L'"ami personnel de Nicolas Sarkozy", habitant le VIIIe, se défend d'être "parachuté". "Je suis tombé amoureux du XIIe et cette relation ira en s'intensifiant avec le temps", affirme-t-il.

Il relève que son grand-père et son grand-oncle se sont engagés volontaires en 1939 à la caserne de Reuilly.

Adjointe de Bertrand Delanoë, Sandrine Mazetier, dans l'arrondissement "depuis l'âge de 4 ans", estime que son adversaire "cherche l'image et refuse le son". "Il a peur du débat", "n'est pas au niveau" et "ne connaît rien aux dossiers", lance-t-elle.

"Je suis représentative des élus de la nouvelle génération qui partagent une communauté de vie avec leurs concitoyens" explique-t-elle ce vendredi, après avoir déposé son bébé à la crèche. "La manière dont Arno Klarsfeld se présente contribue à exaspérer et à remobiliser les électeurs".

Délaissée par le sortant UMP Jean de Gaulle nommé à la Cour des Comptes, la circonscription n'a jamais été à gauche de toute la Ve République. Mais la mairie est socialiste depuis 2001. La bataille est donc rude.

Ségolène Royal l'a emporté dans la 8e de près de 1 000 voix (50,79% des voix) le 6 mai devant Nicolas Sarkozy (49,2%).

Pour Sandrine Mazetier, la population du XIIème s'est considérablement rajeunie. Elle juge donc la circonscription "gagnable", mais dans le cas contraire, "ce ne serait pas le signal de la chute de la maison Delanoë".

Jean-François Pernin (MoDem), qui fut maire UDF du XIIe de 1995 à 2001, n'écarte pas une triangulaire et ironise : "Arno Klarsfeld est l'envoyé de Sarkozy et ne parle même pas de l'UMP".

Pour Pénélope Komitès, 48 ans, candidate des Verts, autre adjointe de Bertrand Delanoë, "Klarsfeld dit: je suis l'ami du président, votez pour moi. En fait, ça ne l'intéresse pas. Le seul qui le veuille vraiment c'est son suppléant Jean-Pierre Bechter", ancien premier adjoint au maire du XIIème.

Pénélope Komitès, soulignant que le quartier Bercy a voté à 57 % pour Mme Royal le 6 mai, assure qu'elle fait "de la politique de proximité" et Arno Klarsfeld de la "politique jet-set people".

Jean-Luc Romero (Aujourd'hui Autrement), comme d'autres candidats, a protesté auprès du CSA contre "la disproportion scandaleuse" de traitement des postulants, notamment audiovisuel. "On a l'impression qu'il n'y a qu'un candidat, il est arrivé depuis 15 jours et il va repartir dans une semaine, s'il devient secrétaire d'Etat".

Arno Klarsfeld rétorque n'avoir "jamais dit" qu'il serait "nommé à un secrétariat d'Etat. On ne m'a pas fait de proposition et je n'ai rien sollicité. Pour l'instant, je suis concentré sur l'élection".

Par Josette Mich, le samedi 2 juin 2007, 9h24




Val-de-Marne : Jean-Marie Cavada sur le chemin de l'ex-ministre Henri Plagnol

CRÉTEIL (AFP) - L'ancien secrétaire d'Etat Henri Plagnol, ex-UDF rallié à l'UMP depuis 2002, qui partait pour une réélection aisée dans la 1ère circonscription du Val-de-Marne, doit désormais compter avec un adversaire de taille, le médiatique Jean-Marie Cavada (MoDem).

Dans ce territoire ancré à droite, où se joue en arrière-fond une âpre bataille pour la mairie de Saint-Maur-des-Fossés, cette candidature de dernière minute est venue bousculer la donne, avec une possible triangulaire UMP-MoDem-PS au second tour.

Elu pour la première fois en 1997 sous l'étiquette UDF, face au député sortant Jean-Louis Beaumont, maire DVD de Saint-Maur, Henri Plagnol avait été facilement réélu en 2002 après avoir rejoint l'UMP dès sa création, une défection que l'UDF ne lui a jamais pardonnée.

Face à lui, Jean-Jacques Jégou, sénateur-maire du Plessis-Trévise et chef de file du MoDem dans le Val-de-Marne, voulait une "pointure". Il se félicite de l'arrivée de Jean-Marie Cavada, ancien président de Radio France et député européen, "un élu de poids, reconnu et apprécié" quand son adversaire est, dit-il, "évanescent et très contesté au sein de l'UMP".

Pour M. Jégou, un duel Cavada-Plagnol au second tour, qu'il croit possible, "serait une belle victoire pour le MoDem".

Dès l'annonce de la candidature de M. Cavada, Henri Plagnol a dénoncé son parachutage. "La légitimité est de mon côté, je suis sur mes terres", fait valoir celui qui avait laissé son siège de député à son suppléant quand il est devenu secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat dans le gouvernement Raffarin.

Un argument vite écarté par le professionnel de l'audiovisuel : "Créteil et Saint-Maur attirent beaucoup de population depuis 30 ans et ce sont tous des parachutés", observe-t-il, en arguant d'attaches familiales à Saint-Maur où sa fille a fait toute sa scolarité.

"Je suis le local de l'étape", rétorque à l'intention des deux hommes le candidat socialiste Akli Mellouli, élu à Bonneuil-sur-Marne où il a grandi, pour qui une triangulaire serait "la conjoncture la plus favorable". Il souligne aussi que pour lui, "être élu est un moyen pour son action, pas une finalité" et que lui "n'a pas l'ambition de la mairie de Saint-Maur".

Car, au-delà des législatives, les équipes des deux principaux candidats ont en ligne de mire les municipales de 2008. Le suppléant de M. Cavada n'est autre que Jean-Bernard Thonus, premier adjoint à Saint-Maur et dauphin désigné de M. Beaumont, 81 ans, maire depuis 1977 de cette commune cossue. Et M. Plagnol, candidat malheureux en 2001, "s'engagera", même s'il dit attendre septembre pour décider s'il sera "chef de file".

D'ici là la campagne bat son plein. Les candidats arpentent les marchés. Après Jean-Pierre Raffarin, M. Plagnol a accueilli l'ancienne ministre centriste Simone Veil, venue soutenir "un vieil ami" pour l'un de ses premiers et rares déplacements.

Quant à Jean-Marie Cavada, il multiplie les visites chez les commerçants et les habitants. Celui qui se définit comme "un homme libre" pense que le choix des électeurs se portera sur "quelqu'un qui a une stature et qui travaille".

Par Sabine Pradella et Marjorie Boyet , le samedi 2 juin 2007, 9h16



Delanoë se dit pleinement "engagé" dans la campagne des législatives

PARIS (AFP) - Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, venu soutenir lundi soir le candidat des Verts dans la 11e circonscription de Paris, Yves Cochet, a affirmé qu'il entendait s'engager "totalement" et "très fortement" dans la campagne des législatives pour appuyer "les candidats progressistes".

"Je m'engage totalement dans ces élections législatives pour les candidats progressistes, dont les Verts", parce que "c'est dans l'intérêt de Paris", a affirmé M. Delanoë devant quelque 200 personnes réunies dans un gymnase du XIVe arrondissement de Paris.

Mais, a précisé le maire, "je ne veux pas municipaliser l'enjeu des élections législatives à Paris". Dans la majorité des arrondissements de Paris (11 sur 20), Ségolène Royal était arrivée en tête au second tour de la présidentielle.

M. Delanoë a jugé "ridicule de préparer déjà 2012", alors qu'avant il y a les enjeux de "2007, 2008, 2009".

De son côté, Yves Cochet a relevé "une sorte de découragement chez ceux qui ont voté à gauche, teinté parfois de colère" ou "de lassitude". Il y a eu aussi des "rancoeurs face à la désorganisation de notre camp", a-t-il dit.

Mais, face à la vague UMP, "il faut résister et serrer les rangs", sinon "la voix de la gauche sera inaudible pendant cinq ans" et "l'Assemblée nationale deviendrait inutile", a-t-il prévenu.

Pour sa part, le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit, venu apporter son soutien à M. Cochet, a plaidé pour des accords de désistement au second tour des législatives entre la gauche et le MoDem de François Bayou. "Si on veut une chambre où l'opposition soit forte, il faut arriver à ce qu'il y ait des députés d'opposition Verts, socialistes mais aussi d'une autre couleur", a-t-il dit en évoquant le MoDem.

Critiquant la loi électorale qui "crée une dynamique défavorable à l'opposition", il a insisté sur "la responsabilité" des socialistes qui ne l'ont pas modifiée lorsqu'ils avaient la majorité à l'Assemblée nationale en introduisant une dose de proportionnelle.

Lundi 4 juin 2007, 23h09



En Bretagne, les socialistes voient l'avenir en rose et se posent en modèles

RENNES (AFP) - A contre-courant de la tendance nationale, les socialistes bretons nourrissent de grandes ambitions pour les élections législatives, espérant enlever plusieurs sièges à la droite et inspirer la "rénovation" du PS par leur positionnement "social-démocrate".

"Nous pouvons espérer une majorité de sièges en Bretagne", affirme Michel Morin, premier secrétaire du PS dans les Côtes d'Armor.

Le PS pense pouvoir gagner "13 à 18 sièges" sur 26 dans les quatre départements bretons, contre 10 en 2002.

Cet optimisme s'appuie sur les bons résultats de Ségolène Royal, qui a rassemblé 52,62% des voix au second tour de la présidentielle, faisant de la Bretagne l'une des rares régions à faire progresser la gauche.

"C'est une situation très particulière dans le contexte national" et "nous en sommes plutôt fiers", se félicite Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional et l'un des rares élus socialistes dont la notoriété dépasse les frontières bretonnes.

Pour expliquer cette "singularité", les ténors locaux mettent en avant le succès de leur "conception du socialisme" qui promeut "une gauche ouverte et évolutive" et refuse "l'enfermement idéologique". "Sans doute les socialistes bretons sont-ils devenus sociaux-démocrates avant l'heure", souligne Frédéric Bourcier, patron de la fédération d'Ille-et-Vilaine, se faisant le porte-voix des principaux responsables locaux regroupés dans le Bureau régional d'études et d'information socialiste (Breis).

Cette évolution "a permis l'éclosion d'un réseau d'élus reconnus, pragmatiques et proches de la quotidienneté de nos concitoyens", ajoute-t-il, en rappelant que les principales villes, comme Rennes, Brest ou Lorient, trois des quatre conseils généraux et le conseil régional sont gérés par la gauche.

Soucieux de ne pas écorner cette image "consensuelle", certains candidats ne souhaitent pas être soutenus dans leur circonscription par les figures nationales du parti.

Au delà des législatives, le PS breton, qui revendique quelque 10.000 adhérents, estime que ses succès électoraux lui donnent "une responsabilité particulière" dans la reconstruction annoncée du parti. "Ce que nous avons fait peut servir d'exemple à d'autres", souligne Jean-Jacques Urvoas, qui tente de reconquérir le siège de député de Quimper.

Les socialistes espèrent également battre la droite dans une circonscription de Brest, à Redon (Ille-et-Vilaine) et réaliser le "grand chelem" dans les Côtes d'Armor, en raflant à l'UMP le seul siège de député qui lui manque.

Mais, pour cela, les socialistes devront mobiliser leurs électeurs car, "dans le contexte créé par la présidentielle, notre principal ennemi est l'absentéisme", prévient M. Urvoas.

Par Jérôme Rivet, le
lundi 4 juin 2007, 10h48


Bayrou, Juppé et Fillon pourraient être élus aux législatives, selon trois sondages

Selon un sondage IFOP/Fiducial publié mardi 5 juin, François Bayrou devrait pouvoir conserver son siège aux élections législatives dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, mais à l'issue d'une triangulaire avec les candidats PS et UMP.

Le leader du MoDem, avec 46 % des intentions de vote, devancerait au second tour la candidate du Parti socialiste, Marie-Pierre Cabanne (28 %), et le représentant de l'UMP, Jean-Pierre Marine (26 %), selon cette étude. Au premier tour, M. Bayrou arriverait en tête avec 45 % des intentions de vote, devant Mme Cabanne (21 %) et M. Marine (20 %). Frédéric Nihous, ancien candidat de Chasse, pêche, nature, tradition (CPNT) à la présidentielle, recueillerait 3 %. En 2002, François Bayrou avait été élu au second tour avec 55,58 % des suffrages. Le 6 mai, c'est Ségolène Royal qui était arrivée en tête dans la circonscription, avec 52,76 % des voix.

Alain Juppé, seul ministre d'Etat du gouvernement Fillon, pourrait lui aussi être réélu dans sa circonscription de Gironde, selon un autre sondage IFOP/Fiducial pour Sud-Ouest. Au premier tour, l'ancien premier ministre recueillerait 44 % des voix et la candidate socialiste Michèle Delaunay, 33 %. Ludovic Guinard, candidat du Mouvement démocrate serait à 6 %, tout comme le Vert Pierre Hurmic. Jacques Colombier, candidat du Front national recueillerait 3 % des voix.

Au deuxième tour, Alain Juppé sortirait gagnant du duel droite/gauche et conserverait son siège avec 51,5 % des voix. En 2002, il avait été élu avec une confortable avance : 55,48 % des voix. Mais, le 6 mai, Ségolène Royal avait devancé Nicolas Sarkozy dans cette circonscription, avec 54,55 % des voix. Un score qui fait espérer la candidate socialiste Michèle Delaunay.

François Fillon serait, quant à lui, élu dès le premier tour dans la Sarthe, selon un dernier sondage IFOP/Fiducial pour Ouest-France. Le premier ministre recueillerait 54 % des voix, contre 25 % à son adversaire socialiste Stéphane Le Foll, député européen et directeur de cabinet de François Hollande. La candidate du FN Catherine du Boisbaudry ne dépasserait pas les 5 %. Jean-Pierre Bourrely, candidat du Mouvement démocrate et Gilles Leproust, candidat du Parti communiste recueilleraient 4 % chacun. Le 6 mai, Nicolas Sarkozy avait devancé Ségolène Royal d'une courte tête dans la circonscription, avec 50,34 % des voix.

Le Monde, le 05 juin 2007, 20h30


Les sondages :

Sur François Bayrou.

2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Sondage réalisé les 1er et 2 juin par téléphone ou au domicile des personnes interrogées, auprès de 603 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales (méthode des quotas).

Sur Alain Juppé.

2e circonscription de la Gironde. Sondage réalisé les 29 et 30 mai par téléphone ou au domicile des personnes interrogées, auprès de 603 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population de la 2e circonscription de la Gironde âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales (méthode des quotas).

Sur François Fillon.

4e circonscription de la Sarthe. Sondage réalisé les 29 et 30 mai par téléphone ou au domicile des personnes interrogées, auprès de 602 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population de la 4e circonscription de la Sarthe âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales (méthode des quotas).







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