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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 07:14

« Et à la neuvième heure, Jésus jeta un grand cri en disant : "Eloï ! Eloï ! Lama sabachthani !", c’est-à-dire : "Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ?" » (Marc XV, 34).


yartiPourquoiMasTuAbandonne01Ce vendredi 18 avril 2014, les chrétiens célèbrent le Vendredi Saint qui remémore la mort du Christ durant la Semaine Sainte qui se terminera par la fête de Pâques, qui correspond, pour les croyants, à la Résurrection de Jésus. Le Jeudi Saint et le Vendredi Saint, c’est ce qu’on appelle la Passion du Christ, l’histoire de ses deux dernières journées, la Cène avec ses douze apôtres, la méditation sur le Mont des Oliviers, puis, le lendemain, l’arrestation, le jugement, la torture et la Croix.

En fait, toute cette histoire est racontée dès le dimanche des Rameaux, et dans l’Évangile selon saint Marc (et aussi selon saint Matthieu, mais avec une très légère variation dans sa transcription grecque), il est décrit l’effroyable doute qu’a exprimé Jésus sur sa Croix, quelques minutes avant de mourir : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Une phrase d’autant plus incompréhensible que Jésus savait exactement à quoi s’en tenir dès le début. Les larmes de sang sur le Mont des Oliviers, la peur de ce qu’il va advenir pour lui et finalement, la réalisation de ses paroles. Et s’il s’était trompé ? Et si tout cela n’avait été qu’une illusion ? Il n’y aurait plus de Père, il serait alors tout seul, à son terrible sort, sans porte de sortie ? Le doute du plus chrétien des chrétiens renvoie à l’essence même de la foi.

Il y a très longtemps, j’avais eu connaissance d’un très vieux prêtre qui, sur son lit d’agonie, avait, lui aussi, douté de la sorte. Et si Dieu n’existait pas ? Toute une vie pour rien ? Je me disais à l’époque que l’existence de Dieu n’était pas l’essentiel : qu’Il existe ou pas, la vie d’un prêtre a sûrement été aussi voire probablement plus utile que bien des autres vies, et à commencer par la petite mienne.

Le doute est d’ailleurs le moteur de la foi. La foi du charbonnier, comme on disait, c’est la foi aveugle, la foi qui laisse les autres réfléchir à sa place, et somme toute, un comportement typiquement sectaire. La foi se nourrit du doute, n’est qu’une lente progression. C’est par le doute qu’on se renforce.

yartiPourquoiMasTuAbandonne03

Cette question : "Pourquoi m’as-tu abandonné ?" ne cesse de résonner en moi dans des contextes bien différents de la Passion du Christ.

Me vient à l’esprit l’idée de décliner la phrase pour nos Présidents de la Ve République. Le choix est forcément subjectif. J’y inscris aussi une date de référence.

Charles De Gaulle : Mon Peuple ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (27 avril 1969)
Georges Pompidou : Ma Santé ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (2 avril 1974)
Valéry Giscard d’Estaing : Mon Allié ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (25 août 1976)
François Mitterrand : Mon Socialisme ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (22 mars 1983)
Jacques Chirac : Mon Europe ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (29 mai 2005)
Nicolas Sarkozy : Ma Chérie ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? (15 octobre 2007)

Et François Hollande ?

Pour tout dire, mon idée s’était d’abord appliquée à lui dès la fin de l’année 2012 et ses incantations sur l’inversion de la courbe du chômage.

Car François Hollande était bien dans ce cadre : considérant, comme ancien élève de HEC, que le cycle ne pouvait que remonter après avoir été tout en bas, la croissance reviendrait comme par enchantement (ce rêve réenchanté). Comme une véritable opération du saint Esprit. Il y a une véritable religiosité dans cette croyance.

Pendant les premiers mois de 2013, tous les ministres s’évertuaient à marteler que l’objectif des 3,0% du PIB de déficit public serait atteint pour l’année 2013. Au final, 4,3% ! Une foi quasiment du charbonnier.

Le problème, c’est qu’il n’y a que le gouvernement qui ne doute pas. Les Français, et principalement, les électeurs de François Hollande le 6 mai 2012, eux, sont dubitatifs depuis longtemps. On pensait aussi qu’il y aurait rebond avec la nomination de Manuel Valls à Matignon. Même pas ! Chute de 5% ! Certains sondages ont même évalué la satisfaction des Français à seulement 17% ! Cela ne s’est encore jamais produit. Avec les incertitudes des enquêtes d’opinion, on va bientôt tomber dans des pourcentages négatifs !

Les déclarations de Manuel Valls à l’issue du conseil des ministres du 16 avril 2014 restent encore très colorées de cette foi du charbonnier. On veut faire 50 milliards d’euros d’économie (son plan ne me paraît pas du tout capable d’atteindre cet objectif), mais l’objectif lui-même me paraît bancal. Le pacte de responsabilité et de solidarité va coûter plus de 50 milliards d’euros en lui-même. Et en plus, on veut encore baisser le déficit public (ce qui est une bonne chose dans le principe). Si bien que n’importe quel enfant sachant faire des additions répliquerait au gouvernement : il faut faire au moins 100 milliards d’euros d’économie.

Au lieu de cela, on continue à embaucher à tout va dans la fonction publique, en sachant que l’engagement de l’État pour le recrutement d’un fonctionnaire dure 73 ans en moyenne (carrière, retraite, pension de reversion) avec un coût total moyen de l’ordre de 1,5 million d’euros par embauche. On préfère réduire (avec l’inflation) la pension des retraités à augmenter l’âge de la retraite. On oublie de réformer les régimes spéciaux de retraite. On préfère ne pas faire les réformes de structures, attendues depuis le début des années 1990 pour continuer à coller des rustines. Et on fusille le pan entier de l’assurance autonomie que Nicolas Sarkozy avait renoncé à mettre en place en été 2011 à cause de la crise de l’euro.

C’est la mystification hollandienne qui dure depuis presque deux ans : on ne peut pas dire en même temps qu’on va alléger les prélèvements des entreprises, réduire l’imposition des particuliers, diminuer le déficit public sans y mettre parallèlement les véritables moyens de cette politique, à savoir une baisse drastique des dépenses publiques.

Mais tout le raisonnement du gouvernement, ce gouvernement-ci comme le précédent, car les mesures annoncées étaient déjà prêtes avant les municipales, tient à un seul acte de foi, un dogme révélé : la croissance reviendra en France, ce qui permettra une augmentation mécanique des recettes de l’État et donc, un réduction parallèle du déficit public.

Un acte de foi tellement fort que Michel Sapin, lors de son premier déplacement à Bruxelles comme nouveau Ministre des Finances, n’a même pas osé demander un délai supplémentaire pour l’objectif des 3%.

Mais rappelons par ailleurs avec force que cet objectif n’est pas assez ambitieux. L’objectif doit être de 0% ! On ne doit pas dépenser plus que l’on ne gagne. Une gestion que tout ménage connaît puisque, contrairement à l’État, un foyer n’est pas capable de se surendetter autant que l’État (la solvabilité étant calculée par le rapport entre l’endettement et les recettes et pas par rapport à un équivalent du PIB qui ne signifie pas grand chose financièrement). Ce n’est pas l’Europe qui nous impose cette rigueur, c’est la France qui souhaite l’atteindre pour retrouver son indépendance financière et donc, sa souveraineté nationale.

Croire que l’hypothétique croissance venue de nulle part va résoudre toutes les difficultés budgétaires de ce quinquennat, c’est croire que le salut réside dans l’immobilisme et le statu quo d’une société pourtant sclérosée. Cet acte de foi sera sans doute à l’origine de bien des crissements de dents à la fin de ce quinquennat.

Si bien que j’imagine donc effectivement bien François Hollande dire, dans trois ans, le soir du 7 mai 2017, ou, si l’on veut être cruel, le soir du 23 avril 2017 : Ma Croissance ! Pourquoi m’as-tu abandonné ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 avril 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Passion du Christ : petites réflexions périphériques.
Quand est mort Jésus-Christ ?
Texte selon saint Matthieu.


(Les trois illustrations sont des œuvres de Pablo Picasso).

yartiPourquoiMasTuAbandonne02



http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-m-as-tu-abandonne-150815

 

 

 

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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 07:11

Le magazine chrétien "La Vie" n°3562 du 5 décembre 2013 publie un sondage exclusif réalisé par Paradox’Opinion sur des données de OpinionWay au titre accrocheur, "La tentation FN : les catholiques vont-ils craquer ?".


yartiCathoFN01Pendant une année, certains élus socialistes ont savamment matraqué les esprits dans les médias sur la supposée équivalence ente catholicisme et extrême droite. Ils auraient mieux fait de prendre à sa juste mesure la nature et l’amplitude des manifestations du printemps dernier contre le mariage gay.

Cependant, ils ont réussi à faire croire à beaucoup de personnes qu’être catholique était nécessairement être intégriste ou traditionaliste.

C’est pourquoi l’étude d’opinion que le journal chrétien "La Vie" a commandée sur le sujet est intéressante à découvrir. Le titre de l’hebdomadaire cette semaine porte en effet sur le lien supposé entre catholiques et extrémistes de droite. L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 7 486 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française au sein duquel 495 catholiques pratiquants ont été identifiés et interrogés (soit 6,6%).

Le sondage n’a pris en compte que l’avis des "catholiques pratiquants" et les a comparés à l’avis de l’ensemble des Français sondés. Cela permet de détailler quelques spécificités politiques des catholiques, bien que ceux-ci ne réfléchissent pas politiquement par "communauté religieuse". Chacun a son libre arbitre.

La définition du "catholique pratiquant" est assez simple : il s’agit d’une personne qui va à la messe au moins quelques fois par mois. Donc, pas seulement pour des occasions exceptionnelles (Noël, Pâques, mariages, baptêmes, enterrements, etc.).

Autre condition de départ, il n’a pas été testé les "catholiques non pratiquants", qui représenteraient environ entre 50% et 60% de la population française, dans la mesure où ceux-ci réagissent comme l’ensemble des Français. Ils n’ont pas de spécificité particulière dans leurs options politiques.

Pour l’Église catholique, qui a, depuis neuf mois, un nouveau pape, très progressiste, le pape François, prêt à rappeler quelques fondamentaux dans des affaires politiquement épineuses, cette enquête d’opinion a donc de quoi rassurer et de quoi contredire les élus socialistes cités en début d’article.

yartiCathoFN03

En effet, à la question "Dites-nous si vous appréciez peu, pas du tout, assez, beaucoup Marine Le Pen", 66% des catholiques disent ne pas apprécier Marine Le Pen tandis qu’ils ne sont que 61% des sondés pour l’ensemble des Français.

En faisant la distinction par les âges, les plus âgés sont les plus sceptiques vis-à-vis de la présidente du FN : 72% pour les plus de 65 ans tandis que les moins de 35 ans ne sont que 50% à ne pas l’apprécier. Les autres tranches d’âges se situent entre les deux.

Par ailleurs, les catholiques ne sont que 7% à se sentir proches du Front national tandis que l’ensemble de la population l’est à 13%. 10% des catholiques de moins de 35 ans se sentent proches du FN, et seulement 1% des catholiques âgés de plus de 65 ans.

Cela signifie clairement que les catholiques pratiquants sont moins enclins que l’ensemble des Français à se laisser séduire par les thèmes populistes du FN.

C’est assez facile à comprendre puisqu’ils sont généralement situés au centre droit sur l’échiquier politique, la place généralement admise de la "démocratie chrétienne", terme qui n’a jamais été utilisé en France pour raison salutaire de laïcité républicaine et qui correspondait au MRP juste après la guerre ou encore au CD, CDS et enfin UDF version unifiée à partir de 1998 (dont le MoDem et l’UDI pourraient se disputer l’héritage).

L’un des signes distinctifs essentiels de ces catholiques pratiquants, c’est qu’ils sont toujours aussi fermement partisans de la construction européenne, malgré le climat eurosceptique très marqué de ces dernières années. C’est d’ailleurs assez logiques puisque ce sont essentiellement des chrétiens (du centre droit ou du centre gauche) qui ont façonné l’Europe depuis 56 ans. Les catholiques sont attachés à l’Union Européenne car ils considèrent qu’elle est toujours porteuse des valeurs humanistes.

Ainsi, à la question "Êtes-vous favorable ou opposé à la disparition de l’euro et au retour du franc ?", 73% des catholiques pratiquants se disent opposés alors que l’ensemble des Français n’est opposé qu’à hauteur de 59%. Seulement 14% des catholiques sont favorables au retour du franc tandis que les sondés sont la moitié plus, 21% à y être favorables pour l’ensemble des Français.

Tout oppose le positionnement du FN aux catholiques. Ainsi, opposés au protectionnisme, ces derniers voient à 60% la mondialisation plutôt comme une opportunité pour l’économie française et pour la modernisation du pays.

En clair, si le pouvoir socialiste a visiblement perdu définitivement l’électorat catholique à l’occasion de ses débats houleux sur des sujets de société, électorat qu’il avait réussi à conquérir voire fidéliser il y a quelques décennies en Bretagne et en Alsace, par exemple, cela ne s’est pas fait au bénéfice du FN mais simplement d’un centre droit qui peut se conjuguer politiquement de multiples manières dans le paysage français actuel. D’autant plus qu’il y a 46% des catholiques (ils n’étaient que 30% en 2012 !) à ne plus faire confiance "ni à la droite ni à la gauche" pour gouverner le pays.

Ce sondage est donc un sérieux démenti à la caricature martelée par certains élus socialistes sur la prétendue osmose entre les courants catholiques et les groupuscules identitaires ou traditionalistes qui se sont montrés durant les manifs pour tous.

Gageons que la plupart des médias passeront sous silence ce genre de conclusion et insisteront plutôt sur la lepénisation des jeunes esprits


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (7 décembre 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Un nouveau pape.
L’héritage de la démocratie chrétienne.
La laïcité et le hollandisme révolutionnaire.
Le mariage gay est-il soluble dans le christianisme ?
L’Europe.
Le syndrome bleu marine.
Le Front national.
La solution protectionniste ?
La lepénisation des esprits.


yartiCathoFN02


 

http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-catholiques-sont-ils-attires-144694

 






 

 

 

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 14:16

Né en 1942, le Tchadien Matthias N'Garteri Mayadi fut ordonné prêtre catholique le 30 décembre 1978 puis évêque le 12 avril 1986 (premier prêtre tchadien à devenir évêque). Depuis le 31 juillet 2003, il était l'archevêque de N'Djamena. Il est mort d'un accident vasculaire cérébral au cours d'un vol vers Lyon pour se soigner d'une maladie qu'il avait rendue publique deux jours auparavant.

SR

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 15:48

Le Papa François a répondu à un triple entretien les 19, 23 et 29 août 2013 pour les revues culturelles jésuites sous la direction du père Antonio Spadaro. Cet entretien, qui a fait beaucoup de bruit dans les médias, a été traduit en français dans la revue jésuite "Etudes" le 19 septembre 2013 par François Euvé et Hervé Nicq. Il est aujourd'hui possible de prendre connaissance de l'intégralité de ce triple entretien de trente pages.


Cliquer sur le lien pour télécharger l'entretien (fichier .pdf) :
http://newsletter.revue-etudes.com/TU_Septembre_2013/TU10-13.pdf


SR


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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 00:22

(dépêche)


Cité du Vatican, 3 juin 2013 (VIS). Le 3 juin 1963 mourait Angelo Giuseppe Roncalli, surnommé le Bon Pape Jean, après un pontificat de cinq ans qui laissa l'empreinte de réformes historiques de l'Eglise. Celui qui ne devait être qu'un Pape de transition, élu après trois jours de conclave, "sut rajeunir l'Eglise et renouer le dialogue avec le monde moderne dans une confiance affectueuse", selon les paroles-mêmes de Jean-Paul II qui le déclara bienheureux en 2000. Bien que Jean XXIII n'ait pu voir tous les fruits des changements qu'il avait proposés, ceux-ci transformèrent profondément l'Eglise catholique. Il oeuvra pour la paix dans le monde notamment avec son encyclique Pacem in Terris (1963), révolutionna l'Eglise en convoquant le concile Vatican II, pour moderniser et mettre l'institution en adéquation avec son temps, et réforma aussi la messe permettant l'usage des langues vivantes au lieu du latin. En cinq ans, son pontificat ne passa pas inaperçu et, aujourd'hui encore, comme il l'avait dit, Vatican II continue d'ouvrir les portes et les fenêtres pour faire entrer de l'air frais, une expression souvent reprise depuis l'élection du Cardinal Bergoglio que la presse internationale a qualifié de nouveau Roncalli. Le Pape François recevra ce soir en la Basilique vaticane deux mille pèlerins de Bergame (Italie), venu honorer leur compatriote le bienheureux Jean XXIII qui sut gagner l'estime et l'affection des fidèles grâce à son caractère bon, cordial et simple.


LE PAPE FRANÇOIS EVOQUE JEAN XXIII

Cité du Vatican, 4 juin 2013 (VIS). Hier en fin d'après-midi, à l'issue de la messe célébrée en la Basilique vaticane pour commémorer le cinquantième anniversaire de la mort de Jean XXIII, le Pape François a salué le pèlerinage diocésain de Bergame (Italie). Après s'être recueilli devant la chasse de Jean XXIII, il a évoqué le spectacle de la Place St.Pierre priante au soir du 3 juin 1963 et l'annonce du décès du Bon Pape Jean. Le monde et l'Eglise avaient reconnu en lui un père et un pasteur, parvenant à conquérir le coeur de beaucoup de non catholiques et de non chrétiens. Après avoir posé la question, le Saint-Père a répondu que tout est résumé dans sa devise épiscopale: Obéissance et paix: "La paix est l'aspect le plus évident retenu par les gens. Angelo Roncalli était un homme capable de transmettre la paix, une paix naturelle, sereine et cordiale qui se manifesta au monde entier dès l'élection. Elle se manifestait dans sa bonté. Qu'il est beau de trouver un prêtre qui soit bon!". Lorsque saint Ignace dressait la liste des vertus qu'un supérieur se devait d'avoir, "il disait: après tout, s'il n'a pas ces qualités, qu'il soit au moins bon. C'est essentiel". La bonté, qui fut la caractéristique majeure de Jean XXIII, "lui permit partout de lier de solides amitiés, d'entrer en contact avec des milieux éloignés du catholicisme dans lequel il était né et avait grandi. Auprès de ces derniers il démontra son efficacité en se faisant promoteur d'unité. Dedans comme en dehors de la communauté ecclésiale il ouvrit au dialogue, avec les autres confessions chrétiennes, l'hébraïsme et l'islam, tant d'autres personnes de bonne volonté".

L'obéissance maintenant: "Elle est en réalité l'instrument pour parvenir à la paix. De manière simple et concrète, il accomplit le service qu'on attendait de lui, sans rien chercher pour lui, sans rien refuser à l'autre, même s'il s'agissait de s'en aller vers des réalités inconnues, de résider des années durant dans pays où la présence des catholiques était très faible. En agissant ainsi, comme un enfant, il a parcouru son chemin sacerdotal. Avec la même obéissance, l'évêque Roncalli a vécu dans la plus profonde des fidélités, en s'abandonnant à la Providence, comme il le disait lui même. Dans la foi, il a toujours reconnu que ce mode de vie apparemment guidé par d'autres et non soumis à ses goûts et à sa sensibilité spirituelle, c'était Dieu qui traçait sa route. Homme de gouvernement, il était un conducteur mais un conducteur conduit par l'Esprit. Dans son abandon quotidien à la volonté divine, le futur Pape a vécu la purification qui lui a permis le détachement de soi et l'adhésion au Christ, laissant ainsi émerger la sainteté que l'Eglise lui a officiellement reconnue". La source de la bonté du Pape Jean est Jésus. C'est aussi la source "de la paix qu'il a diffusée dans le monde. Cette obéissance évangélique, qui est la racine de sa sainteté, doit être un exemple pour nous tous et pour l'Eglise d'aujourd'hui. Si nous savons nous laisser guider par l'Esprit, si nous savons mortifier notre égoïsme pour faire place à l'amour et à la volonté du Seigneur, nous trouverons la paix. Nous serons alors des bâtisseurs d'une paix que nous diffuserons". En conclusion le Pape François a recommandé aux bergamasques de conserver l'esprit et l'exemple lumineux de Jean XXIII: "Approfondissez l'étude de sa vie et de ses écrits, mais surtout imitez sa sainteté. Laissez-vous guider par l'Esprit et ne craignez pas les risques. Lui n'avait pas peur d'être docile à l'Esprit et d'aller de l'avant dans l'amour de l'Eglise! Le reste, Dieu le fera".

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 14:40

(verbatim)


Homélie de la messe inaugurale du pape François le mardi 19 mars 2013 place Saint-Pierre à Rome

Je remercie le Seigneur de pouvoir célébrer la messe d’inauguration de mon ministère pétrinien en la solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et Patron de l’Eglise universelle. C’est une coïncidence très riche de signification, d'autant que c’est aussi la fête de mon vénéré prédécesseur de qui nous sommes proches par la prière, pleins d’affection et de reconnaissance. Je salue avec affection les frères cardinaux et évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses et tous les fidèles laïcs. Je remercie de leur présence les représentants des autres Eglises et communautés ecclésiales, de même que les représentants de la communauté juive et d’autres communautés religieuses encore. J’adresse mon cordial salut aux chefs d’état et de gouvernement, aux délégations officielles de nombreux pays du monde, ainsi qu'au corps diplomatique.

Nous avons entendu dans l’Evangile que Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. Il prit chez lui son épouse. Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être un gardien. Gardien de qui? De Marie et de Jésus, une garde qui s’étend ensuite à l’Eglise, comme l’a souligné le bienheureux Jean-Paul II. Saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus le Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Eglise, dont la Vierge sainte est l'image et le modèle. Comment Joseph exerça-t-il cette garde? Avec discrétion, avec humilité, dans le silence, mais par une présence constante et une fidélité totale, même quand il ne comprenait pas. Depuis son mariage avec Marie jusqu’à l’épisode de Jésus, enfant de douze ans, dans le Temple de Jérusalem, il accompagne chaque moment avec prévenance et avec amour. Il est auprès de Marie son épouse dans les moments sereins et dans les moments difficiles de la vie, dans le voyage à Bethléem pour le recensement et dans les heures d’anxiété et de joie de l’enfantement. Il est là lors de la dramatique fuite en Egypte et dans la recherche inquiète du fils au Temple, et ensuite dans le quotidien de la maison de Nazareth, dans l’atelier où il a enseigné le métier à Jésus. Comment Joseph vécut-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l’Eglise? Dans la constante attention à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son projet, non pas tant au sien propre . C’est cela que Dieu demande à David, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Dieu ne désire pas une maison construite par l’homme, mais la fidélité à sa Parole, à son dessein. C’est Dieu lui-même qui construit la maison, mais de pierres vivantes marquées de son Esprit. Et Joseph est gardien, parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire avec réalisme les événements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait prendre les décisions les plus sages. En lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne: le Christ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création! Mais la vocation de garder ne concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise. C’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons. C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés, qui sont une garde réciproque dans la confiance, dans le respect et dans le bien. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu! Et quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit. A chaque époque de l’histoire, malheureusement, il y a des Hérode qui trament des desseins de mort, détruisent et défigurent le visage de l’homme et de la femme.

Je voudrais demander, je les en prie, à tous ceux qui occupent des responsabilités dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté d'être gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement. Ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde. Mais pour garder nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes! Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie. Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises, celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse! Une remarque supplémentaire: Prendre soin, garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse. Dans les Evangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse.

Aujourd’hui, en même temps que la fête de saint Joseph, nous célébrons l’inauguration du ministère du nouvel Evêque de Rome, Successeur de Pierre, qui comporte aussi un pouvoir. Certes, Jésus-Christ a donné un pouvoir à Pierre, mais de quel pouvoir s’agit-il? A la triple question de Jésus à Pierre sur l’amour, suit une triple invitation: Sois le pasteur de mes agneaux, sois le pasteur de mes brebis. N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi pour exercer le pouvoir doit entrer toujours plus dans ce service qui a son sommet lumineux sur la Croix, il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits, ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité, celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison. Seul celui qui sert avec amour sait garder! Dans la deuxième lecture, saint Paul parle d’Abraham, qui, espérant contre toute espérance, a cru. Espérant contre toute espérance! Aujourd’hui encore devant tant de traits de ciel gris, nous avons besoin de voir la lumière de l’espérance et de donner nous-mêmes espérance. Garder la création, tout homme et toute femme, avec un regard de tendresse et d’amour, c’est ouvrir l’horizon de l’espérance, c’est ouvrir une trouée de lumière au milieu de tant de nuages, c’est porter la chaleur de l’espérance! Et pour le croyant, pour nous chrétiens, comme Abraham, comme Joseph, l’espérance que nous po rtons a l’horizon de Dieu qui nous a été ouvert dans le Christ, est fondée sur le rocher qui est Dieu. Garder Jésus et Marie, garder la création tout entière, garder chaque personne, spécialement la plus pauvre, nous garder nous-mêmes. Voici un service que l’Evêque de Rome est appelé à accomplir, mais auquel nous sommes tous appelés pour faire resplendir l’étoile de l’espérance, Gardons avec amour ce que Dieu nous a donné! Je demande l’intercession de la Vierge Marie, de saint Joseph, des saints Pierre et Paul, de saint François, afin que l’Esprit Saint accompagne mon ministère et je demande à tous de priez pour moi. Amen.

Pape François, Rome le 19 mars 2013
 

 

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 07:06

Le "pape sourire" a commencé son pontificat sous le signe de saint François d’Assise, celui de la pauvreté et de l’aide aux plus démunis, et met ses gestes en conformité avec sa foi, au détriment d’un protocole parfois lourd et peut-être aussi de sa sécurité personnelle. Cela n’a pas empêché les abonnés à l’anticléricalisme primaire de taxer de manière totalement infondée le nouveau pape d’ami des dictateurs.


yartiPapeFrancisco01Le contraste est frappant entre le nouveau Président chinois, Xi Jinping, intronisé officiellement le 14 mars 2013 à Pékin et responsable de 1,3 milliard de Chinois qui, le 17 mars 2013, à la fin de la première session de la 12e APN, a prononcé un discours assez combatif sur le renouveau de la nation chinoise (comment faut-il l’interpréter ?) et le nouveau pape François, élu le 13 mars 2013 à Rome, responsable de 1,3 milliard de catholiques dans le monde, dont l’attitude simple et directe, depuis cinq jours, montre que l’Église catholique est plus dans une phase d’ouverture au monde que dans une phase de repli identitaire.

Visage un peu à la Paul VI, bonhomie à la Jean XXIII, le pape François poursuit la désacralisation de la fonction pontificale : ce n’est pas nouveau, puisque Jean-Paul II se montrait skieur et nageur et Benoît XVI se montrait homme épuisé devant renoncer à la lourdeur de sa charge. Il séduit tous les fidèles par sa volonté de rendre réelles l’humilité et la simplicité.

C’est peut-être dans l’air du temps (comme François Hollande qui prend le train au lieu de l’avion pour se rendre à Bruxelles) mais c’est aussi le comportement de Jorge Mario Bergoglio depuis toujours, même cardinal, même primat d’Argentine, même archevêque de Buenos Aires (il avait refusé d’habiter dans la résidence épiscopale). Il a toujours voulu rester au contact avec le peuple qui souffre, n’hésitant pas à faire ses trajets en métro sans aucune protection, comme tout le monde.

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Égal donc à lui-même, le pape François donne au monde des images inédites d’un pape homme, plus humain que divin, très éloigné des oripeaux de la monarchie élective du Vatican, à tel point que des gestes pourtant ordinaires et normaux en deviennent… sacrés !

Ainsi, le 14 mars 2013, il a fait un détour pour régler sa note d’hôtel à la résidence Sainte-Marthe (pourtant, peut-on imaginer un pape ne pas payer ses factures ? "tu ne voleras point" !) ; ainsi, le 17 mars 2013, après l’Angélus de midi, il est allé au contact avec les 150 000 personnes venues l’attendre et le rencontrer place Saint-Pierre, dans un bain de foule improvisé et sans précédent. On peut imaginer que la papamobile, construite après l’attentat du 13 mai 1981 contre Jean-Paul II, restera tranquillement au garage lors des futurs déplacements papaux.

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Cette attitude montre un esprit jeune (jamais un pape n’a été aussi jeune depuis 1996 !) et ne pouvait pas laisser indifférents même les non catholiques et les non chrétiens, les croyants d’autres religions, les athées, les agnostiques, etc. pour qui le pape porte aussi des valeurs morales au-delà de sa représentation religieuse, dans un monde globalisé qui peut écraser les plus faibles.

Et c’est sûr que sa simplicité le rend inattaquable dans sa préoccupation contre la pauvreté. Mais il n’a pas fallu une heure pour qu’une polémique de mauvais goût surgît. Les médias ont parlé à cette occasion des "opposants au pape", comme s’il faisait de la politique (on s’est aussi interrogé pour savoir si c’était un "pape de droite" ou un "pape de gauche", comme s’il fallait à tout prix politiser les religions ; rappelons que la laïcité pourrait aussi s’appliquer dans l’autre sens, à savoir, pas de politique dans la religion). On peut ne pas croire (heureusement, c’est la liberté du culte), on peut s’opposer au christianisme, mais comment peut-on s’opposer à un homme dont on ne connaît rien, ou qui ne fait que s’occuper des plus démunis ? Cela n’a aucun sens. Réflexe pavlovien, peut-être ?

Pourtant, la polémique a toute de suite enflé en France et restera probablement une épine dans le pontificat comme les jeunesses hitlérienne pour Benoît XVI. Rappelons qu’on avait reproché à l’adolescent de 14 ans, que son prédécesseur fut, d’avoir été enrôlé de force aux jeunesses hitlériennes, qui étaient le cadre éducatif extrascolaire obligé de tous les enfants du IIIe Reich, et que Josef Ratzinger avait par la suite, avant la fin de la guerre, déserté l’armée allemande après n’avoir tiré aucun coup de feu. De là à en faire un nazi, les contempteurs n’avaient pas hésité comme on a longtemps fait l’amalgame entre "Allemands" et "nazis".

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Au successeur de Benoît XVI, on reproche une passivité, une proximité voire une complicité avec la junte militaire en Argentine de 1976 à 1983. Rappelons que Jorge Mario Bergoglio n’était qu’un simple prêtre durant cette époque (il ne fut évêque qu’en 1992, archevêque qu’en 1997 et cardinal qu’en 2001).

À partir de 1973, il était le Supérieur des Jésuites d’Argentine ("provincial"). C’est dans ce cadre qu’on lui reproche de ne rien avoir fait pour aider deux prêtres jésuites qui furent enlevés et torturés par la junte militaire, Orlando Yorio et Francisco Jalics arrêtés le 23 mars 1976, torturés puis libérés l’été suivant.

Le 15 mars 2013, le Vatican a dû démentir très fermement ces accusations qu’il a jugées « calomnieuse et diffamatoires » : « Il n’a jamais été accusé de rien [par la Justice argentine]. Lui-même [le futur pape] a rejeté les accusations de manière documentée. Il existe en revanche de nombreuses déclarations qui prouvent que Bergoglio fit beaucoup pour protéger de nombreuses personnes durant l’époque de la dictature militaire. ».

D’ailleurs, les reproches contre le pape sont exprimés sans aucun fait précis, aucune date, aucun geste dont on pourrait prouver la véracité ou au contraire le mensonge. Juste des sentiments, des impressions, des "on dit", des éléments flous, ce qui est le lot des rumeurs infondées, sans base factuelle, donc, non seulement sans la moindre capacité d’être prouvées mais aussi sans capacité d’être infirmées, d’être contredites clairement. Les critiques ont même poussé leur mauvaise foi à parler de l’implication du Jorge Marie Bergoglio dans une affaire judiciaire sans préciser qu’il n’était allé devant la justice qu’en seule qualité de témoin !

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Ce mauvais procès fait au pape n’entame apparemment pas sa sérénité ni sa simplicité et c’est l’essentiel. Le trône de saint Pierre, qui fut, à une époque, effectivement pollué par des enjeux politiques, n’est plus, depuis au moins le pape Léon XIII, qu’un magistère moral et verbal pour l’ensemble de l’Église catholique. Loin d’être au sommet d’une quelconque pyramide hiérarchique, contentant d’ailleurs protestants et orthodoxes, le pape François s’était considéré dès ses premières paroles comme le simple évêque de Rome.

Et c’est ce mardi 19 mars 2013 à 9h30 que le pontificat du pape François sera officiellement inauguré à Rome.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 mars 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Communiqué du Vatican du 15 mars 2013 sur la junte militaire en Argentine.
Élection du pape François (13 mars 2013).
Le conclave des 12-13 mars 2013.

Mode d’emploi pour l’élection d’un pape depuis le 22 février 2013 (texte officiel).
L’infaillibilité pontificale à l’épreuve des faits.
La renonciation de Benoît XVI.
50 ans après Vatican II, la nécessité d’un nouvel aggiornamento.
Benoît XVI et le préservatif : premier pas (22/11/2010).
Jean-Paul II : N’ayez pas peur… de pardonner !
Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides (15/09/2008).
Expérimentation sur l’embryon humain.
La Passion du Christ : petites réflexions périphériques.

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http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-premiers-pas-du-pape-francois-132584








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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 20:49

(verbatim)

 

 

Aucune compromission avec le régime de la junte militaire
Calomnie et diffamation: mise au point du Vatican

ROME, 15 mars 2013 - Aucune compromission du père Jorge Mario Bergoglio avec le régime de la junte militaire: le Vatican a fermement rejeté vendredi midi les accusations de connivence présumée avec la junte militaire argentine à l'encontre du pape François, alors qu'il était provincial des Jésuites argentins, les qualifiant de "calomnieuses et diffamatoires".

Le père Lombardi a souligné, lors de sa renocntre quotidienne avec la presse, avant de lire la déclaration suivante, que l'un des deux jésuites enlevés par la junte et que Jorge Mario Bergoglio n'aurait soi-disant pas protégé, a raconté ces jours-ci à un journal allemand qu'ils avaient tous ensemble avec le père Bergoglio "concélébré une messe quand celui-ci était évêque de Buenos Aires dans une manifestation publique de paix et d'harmonie".

"Les détracteurs de Jorge Bergoglio stigmatisent son rôle dans la disparition de deux missionnaires jésuites, Orlando Yorio et Francisco Jalics, emprisonnés le 23 mars 1976, puis torturés sur ordre de la junte. Ils avaient été libérés cinq mois plus tard", précise Radio Vaticna qui publie cette traduction.

Voici le texte de la déclaration officielle:

"La campagne contre Bergoglio est de notoriété publique et remonte déjà à plusieurs années en arrière. Elle est menée par une publication spécialisée dans des campagnes parfois calomnieuses et diffamatoires. La matrice anticléricale de cette campagne et d'autres accusations contre Bergoglio est notoire et évidente. L'accusation se réfère à l'époque où Bergoglio n'était pas encore évêque, mais supérieur des Jésuites en Argentine et à l'épisode des deux prêtres qui ont été enlevés et qu'il n'aurait pas protégés. Jamais il n'y eut d'accusation crédible et concrète à son encontre. La Justice argentine l'a interrogé une fois en tant que personne informée des faits, mais il n'a jamais été accusé de rien. Lui-même a rejeté les accusations de manière documentée. Il existe par contre de nombreuses déclarations qui prouvent que Bergoglio fit beaucoup pour protéger de nombreuses personnes durant l'époque de la dictature militaire. On connaît aussi le rôle de Bergoglio -une fois devenu évêque- pour appuyer les demandes de pardon de l'Eglise en Argentine pour ne pas avoir fait suffisamment pendant ce temps de la dictature. Les accusations font partie d'une utilisation d'analyses historico-sociologiques de la période de la dictature faite depuis des années par des éléments de la gauche anticléricale pour attaquer l'Eglise. Elle doivent être rejetées de manière ferme".

 

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 21:01

Pape sourire, François Ier a simplement plaisanté en se présentant devant la foule romaine : « Les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde ! ».


yartiFrancois01Le conclave n’aura pas duré plus longtemps que celui qui a élu Benoît XVI le 19 avril 2005 : seulement trois demi-jours, cinq tours de scrutins pour les 115 cardinaux enfermés dans la Chapelle Sixtine depuis le 12 mars 2013.

La fumée blanche est sortie de la Chapelle à 19h10 ce mercredi 13 mars 2013 et l’attente fut très excitante. Pour un peu, on se croirait au second tour d’une élection présidentielle française où l’on attendrait le visage du nouveau élu à 20h00. La foule avait confiance dans l’ignorance pour accueillir l’évêque de Rome, quel qu’il soit.

Le nom du nouveau pape, le 266e depuis saint Pierre, a été annoncé en latin par le cardinal français Jean-Louis Tauran (69 ans), le protodiacre, à 20h13 devant une foule de plus en plus grande rassemblant les Romains revenant du travail. Rappelons qu’il y a trois types de cardinaux, des cardinaux-évêques (très peu nombreux), des cardinaux-prêtres et des cardinaux-diacres et que chacun est responsable d’une des très nombreuses églises à Rome. Le protodiacre est le cardinal-diacre le plus important (le plus ancien) parmi les cardinaux électeurs.

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Le nouveau pape s’appelle Jorge Mario Bergoglio, cardinal d’Argentine, archevêque de Buenos Aires depuis le 3 juin 1997, né le 17 décembre 1936 (il a donc 76 ans). Il a choisi de se faire appeler François Ier (Franscesco en latin que Wikipédia avait traduit dès la minute qui suivit l’annonce par "Francis") en l’honneur de saint François d’Assise.

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Et ce n’est pas étonnant. Ce pape a été toute sa vie au contact avec la pauvreté et les plus humbles, vivant de manière très pauvre avec une discipline très rigoureuse (se levant tous les jours à 4h du matin). Et son humilité a été tout de suite ressentie par la foule pendant les quinze minutes au cous desquelles il s’est exprimé hors de tout protocole.

Après avoir rendu hommage à son prédécesseur, Benoît XVI dans un contexte historique sans précédent, François Ier, avant de bénir traditionnellement les fidèles venus l’acclamer, a d’abord demandé que ceux-ci le bénissent et prient pour lui dans cette loure charge. Une simplicité qu’il a exprimée aussi en se disant seulement évêque de Rome parmi les autres évêques.

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D’un point de vue historique, c’est la première fois de toute l’histoire du christianisme que le pape est originaire d’Amérique. Et en particulier, d’Amérique latine où il y a la force la plus vivante de la foi depuis plusieurs décennies. C’est aussi la première fois que le pape est un Jésuite.

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Le nouveau pape est un fils d’immigrés italiens pauvres qui a fait des études de chimie et aussi de philosophie et de psychologie (qu’il a enseignée). Il est entré chez les Jésuites le 11 mars 1958 et a été ordonné prêtre le 27 juin 1969 par Ramon José Castellano. Consacré évêque le 15 août 1992 par le cardinal Antonio Quarracino, il a été nommé archevêque de Buenos Aires le 15 août 1997 à la mort d’Antonio Quarracino, et a été créé cardinal-prêtre de San Roberto Bellarmino le 21 février 2001 par Jean-Paul II. Lors du conclave d’avril 2005, il faisait partie des "outsiders" dans la succession de Jean-Paul II.

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Il a soutenu des prêtres réprimés par la dictature militaire et a toujours été du côté des pauvres dans sa mission à Buenos Aires. Sa devise de cardinal est d’ailleurs : "Miserando atque eligendo".

Il est bien sûr difficile de donner une idée de ce que va être son pontificat. Il est probable que sa simplicité va être mise à mal avec les dorures de la fonction qu’il tentera probablement de réduire pour aller à l’essentiel, à savoir le message de l’Évangile.

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Encore une fois, les pronostics ont tous été déjoués. Certains exégètes du conclave affirment que durant ces deux jours, le cardinal argentin aurait parlé le langage du cœur, en opposition avec un langage plus politique qui aurait pu être celui des favoris Angelo Scola et Odilo Pedro Scherer.

L’âge de ce nouveau pape (76 ans) n’est pas peut-être pas le meilleur gage pour réformer la Curie ou pour impulser un nouvel acte à la "modernisation" de l’Église qu’une partie des catholiques souhaite, modernisation qui n’a pas, d’ailleurs, beaucoup de sens dans un monde si mouvant, si rapide, si changeant.

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En revanche, la précieuse personnalité de François Ier laisse entrevoir la volonté de ramener l’image de la fonction pontificale à ce qu’elle doit être, à savoir un simple pasteur parmi les brebis, sans despotisme centralisateur. Ce n’est pas la première fois qu’un pape est humble. Au contraire, la plupart de ses prédécesseurs l’ont été, et en particulier Benoît XVI dans le renonciation en est une preuve indiscutable.

Être du côté des pauvres, l’Église catholique l’a toujours été. Avec ce pape humble et simple, ce sera peut-être plus "voyant", plus évident. Son sourire ressemble à la bonhomie d’un Jean XXIII ou d’un… Jean-Paul Ier.

Le pape n’est pas mort, vive le pape !



Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (13 mars 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Précisions rajoutées le 13 mars 2013 à 23h00 :
Selon le père Frederico Lombardi, le nouveau pape a déjà parlé au téléphone avec Benoît XVI. L'agenda de François Ier sera le suivant : la messe avec les Cardinaux dans la Chapelle Sixtine aura lieu demain jeudi 14 mars 2013 à 17h00. Vendredi 15, à 11h00 en la Chapelle Sixtine, il rencontrera le Collège cardinalice, électeurs et non électeurs. Samedi 16, toujours à 11h00, dans la Salle Paul VI, le pape accordera une audience aux journalistes et aux communicateurs sociaux. Dimanche 17 à midi, aura lieu le premier Angélus du pontificat, Place Saint-Pierre. La messe d'inauguration du pontificat aura lieu le 19 mars 2013 à 9h30. La visite de demain jeudi se fera dans une église mariale de Rome, sous forme privée.


NB anecdotique : François Hollande, François Fillon et François Bayrou, entre autres, pourraient trouver dans l’élection de ce nouveau pape un petit motif de satisfaction personnelle !


Pour aller plus loin :
Le conclave des 12-13 mars 2013.
Mode d’emploi pour l’élection d’un pape depuis le 22 février 2013 (texte officiel).
L’infaillibilité pontificale à l’épreuve des faits.
La renonciation de Benoît XVI.
50 ans après Vatican II, la nécessité d’un nouvel aggiornamento.
Benoît XVI et le préservatif : premier pas (22/11/2010).
Jean-Paul II : N’ayez pas peur… de pardonner !
Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides (15/09/2008).
Expérimentation sur l’embryon humain.
La Passion du Christ : petites réflexions périphériques.

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http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/jorge-mario-bergoglio-ou-francois-132333

 

 

 

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 20:13

Le cardinal français protodiacre Jean-Louis Tauran a annoncé le nom du nouveau pape ce mercredi 13 mars 2013 à 20h13. C'est le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio (76 ans), archevêque de Buenos Aires, qui a été élu pape ce jour. Il a pris comme nom de règne sur le trône de saint Pierre : François Ier.


Sur le conclave, lire ceci :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-116050866.html


Sur le nouveau pape, lire ceci :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-116144407.html


SR


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