Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 19:29
(Dépêche)



Nicolas Sarkozy poursuit sa quête de la "dream team"

PARIS (Reuters) - Une semaine après son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy poursuit sa quête de la "dream team", un gouvernement qu'il veut à la fois resserré, ouvert à des personnalités du centre et de gauche, respectant la parité homme-femme et privilégiant l'efficacité.

"Philippe Seguin à la Justice, Alain Juppé au Développement durable, Jean-Louis Borloo à la Stratégie économique et à l'Emploi et Hubert Védrine aux Affaires étrangères, ça aurait une certaine 'gueule'", déclarait samedi à Reuters un député UMP proche du président élu, qui commentait les dernières rumeurs.

"Il n'y a pas grand monde qui sait, hormis Nicolas Sarkozy, François Fillon et Claude Guéant", reconnaissait-il cependant.

François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, est le seul élément à peu près acquis du casting gouvernemental, dans le rôle de Premier ministre. Sa nomination devrait être annoncée jeudi en fin de matinée, au lendemain de la passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Quant à l'ex-directeur de campagne du président de l'UMP, tout laisse penser qu'il sera secrétaire général de l'Elysée, dont le porte-parole sera David Martinon, ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur.

Claude Guéant a d'ailleurs rejoint samedi Nicolas Sarkozy à La Lanterne, résidence normalement réservée au Premier ministre, à Versailles. Le président élu s'y est retiré pour le week-end, avec sa femme Cécilia, pour continuer des consultations entamées dès son retour, mercredi soir, de sa brève croisière maltaise sur un yacht appartenant à l'homme d'affaires Vincent Bolloré.

Il a reçu samedi matin l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et a été filmé raccompagnant l'ex-ministre socialiste de l'Education nationale, Claude Allègre.

Ce dernier n'a pas caché pendant la campagne son aversion pour la candidate du PS, Ségolène Royal. Il avait déjà été reçu, en catimini, au QG de Nicolas Sarkozy entre les deux tours.

Il fait partie de la petite cohorte des personnalités réputées de gauche "consultées" ces derniers jours par Nicolas Sarkozy, comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine ou la PDG d'Areva, Anne Lauvergeon, qui fut une proche collaboratrice du président socialiste François Mitterrand.

Là encore les rumeurs vont bon train. A en croire tel proche de Nicolas Sarkozy, l'un et l'autre auraient décliné l'offre du président élu. Selon tel autre, "Védrine réfléchit encore" et tout n'est peut-être pas fini avec Anne Lauvergeon.

Quant à l'ancien ministre socialiste de la Santé Bernard Kouchner, il a été "approché", confirme Claude Guéant.

Si elles n'entrent pas au gouvernement, certaines des personnalités de gauche "consultées" ou "approchées" - les noms de hauts fonctionnaires comme Jean-Pierre Jouyet, ancien membre du cabinet du Premier ministre socialiste Lionel Jospin, sont également cités - pourraient se voir confier des "missions".

"DE TOUTE FAÇON IL VA NOUS SURPRENDRE"

Ce serait notamment le cas de Claude Allègre, à l'instar de Martin Hirsch, président d'Emmaüs-France, à qui Nicolas Sarkozy a notamment demandé de réfléchir à la mise en oeuvre d'un "revenu de solidarité active".

Du côté de l'UDF, trois noms se détachent des "ministrables" éventuels : ceux du ministre sortant de l'Education Gilles de Robien, du président du groupe UDF à l'Assemblée nationale Hervé Morin et de l'ancien communiste Maurice Leroy, qui est devenu un des députés centristes les plus proches du président de l'UDF, François Bayrou et que l'on cite notamment pour l'agriculture.

Pour le député UMP Dominique Paillé, une chose est certaine: "Nicolas Sarkozy veut faire un gouvernement de poids lourds et chercher l'ouverture."

Lors d'une rencontre avec les parlementaires de l'UMP, jeudi, le président élu a prévenu qu'il préférerait "l'efficacité" à la "fidélité" pour constituer "la meilleure équipe de France" et ne pas rééditer l'erreur faite, selon lui, en 1995 et 2002 par le président Jacques Chirac, qui avait privilégié des fidèles.

L'avertissement s'adressait notamment à certains de ses proches, comme Brice Hortefeux, actuel ministre délégué aux collectivités territoriales, qui pourrait prendre la tête d'une future direction collégiale de l'UMP. D'autres peuvent encore espérer être choisis après les élections législatives, lors de la nomination de secrétaires d'Etat.

Les noms qui circulent par le bouche-à-oreille et dans la presse, au gré de rumeurs souvent contradictoires, sont beaucoup plus nombreux que les postes à pourvoir - 15, en l'occurrence.

Le maire de Bordeaux et fondateur de l'UMP Alain Juppé et le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo paraissent avoir de bonnes chances d'appartenir au prochain gouvernement. Mais pour tous les autres, l'incertitude reste de mise.

Respecter la parité homme-femme promise par le candidat Sarkozy n'est pas la moindre des difficultés rencontrées par le président élu pour former un gouvernement de 15 ministres.

"Le président l'a dit, donc on le fera. C'est un défi mais c'est aussi un progrès", confie Claude Guéant.

Outre Anne Lauvergeon, sont le plus souvent citées l'actuelle ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, pour la Justice ou l'Intérieur, sa collègue du Commerce extérieur Christine Lagarde et l'ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy Rachida Dati, ainsi que les députées UMP Valérie Pécresse et Christine Boutin ou l'ancienne conseillère du président Jacques Chirac, Christine Albanel.

Une autre difficulté réside dans la redéfinition des périmètres des ministères, Nicolas Sarkozy souhaitant fusionner certains portefeuilles comme le sport et la santé ou en créer ex-nihilo de nouveaux, comme celui regroupant l'environnement, le développement durable et la gestion de l'énergie et de l'eau.

"De toute façon, il va nous surprendre", prédit un proche collaborateur de l'un des "ministrables". Réponse "entre vendredi et lundi au plus tard", selon Claude Guéant.

Samedi 12 mai 2007, 17h25


Partager cet article
Repost0
12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 19:28
Une petite blague qui peut s’appliquer aussi à d’autres responsables politiques. Je la mets donc au goût du jour.

Le nouveau Président Nicolas Sarkozy est assez préoccupé par le choix de son gouvernement, sachant que cela va conditionner les premières impressions de sa présidence.

Il rencontre alors à Londres la Reine d’Angleterre qui lui glisse dans l’oreille qu’elle a un moyen infaillible pour choisir les meilleurs collaborateurs. Elle explique en effet qu’elle a un test d’intelligence tout simple.

Sarkozy étonné, Élizabeth II fait alors une démonstration. Elle prend son téléphone et appelle le Ministre des Finances, Gordon Brown, qui devrait être fin juin le futur Premier Ministre de Sa Majesté.

- Mister Brown, j’ai une petite question pour vous : qui est l’enfant de votre père et de votre mère, mais qui ne soit pas ni votre frère ni votre sœur ?
- Ben, Majesté, c’est moi !

De retour à Paris, Sarkozy a bien appris la leçon et téléphone à François Fillon qu’il compte nommer à Matignon.

- Salut François, dis voir, une devinette : qui est l’enfant de ton père et de ta mère qui ne soit ni ton frère ni ta sœur ?
- Attends Nicolas, je te rappelle dans deux minutes.

Prudent, Fillon appelle alors Jean-Pierre Raffarin qui lui répond simplement :

- Ben François, c’est moi bien sûr !

Alors, tout content, Fillon rappelle Sarkozy ainsi :

- Ça y est, j’ai trouvé Nicolas : c’est Jean-Pierre Raffarin !

Et Sarkozy de lui répondre :

- Mais non ! C’est Gordon Brown voyons !


Rideau !



Partager cet article
Repost0
10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 18:58
(Dépêches)




Sarkozy proclamé officiellement président par le Conseil constitutionnel

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a été officiellement proclamé président de la République, jeudi, par le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré, qui a annoncé les résultats définitifs de l'élection présidentielle, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au second tour de scrutin, le 6 mai, M. Sarkozy a recueilli 18.983.138 voix, (53,06%) contre 16.790.440 (46,94%) à Ségolène Royal, a déclaré M. Debré au siège du Conseil, au Palais-Royal à Paris.

"En conséquence, le Conseil constitutionnel proclame M. Nicolas Sarkozy président de la République française", a déclaré M. Debré.

M. Sarkozy peut donc désormais entrer en fonctions pour cinq ans.

La passation de pouvoirs entre le président élu et le président sortant doit avoir lieu le mercredi 16 mai, date limite de fin de mandat de Jacques Chirac.

A peine revenu de vacances très discutées, Nicolas Sarkozy s'est attelé jeudi à sa tâche de futur président: rencontre avec les parlementaires UMP, première apparition aux côtés de Jacques Chirac, séance de travail non stop pour former le gouvernement.

A la mi-journée, le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public dans les jardins du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage. MM. Chirac et Sarkozy avaient quitté l'Elysée à bord de la même voiture quelques minutes plus tôt.

Ils devaient avoir un entretien commun, à l'Elysée, avec le chef de la majorité parlementaire antisyrienne au Liban, Saad Hariri. L'agenda international du président élu commence à se remplir. Il est prévu ainsi que Nicolas Sarkozy rencontre vendredi à Paris le Premier ministre britannique Tony Blair. Le futur chef de l'Etat pourrait en outre, selon M. Guéant, rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai.

Dès 08H30, Nicolas Sarkozy s'est rendu à l'Assemblée nationale pour y rencontrer députés et sénateurs UMP. Il ne pourra plus le faire dès sa prise de fonction, le 16 mai, la Constitution interdisant au chef de l'Etat de s'exprimer devant l'Assemblée et le Sénat. Toutefois, M. Sarkozy a l'intention de réviser la loi fondamentale pour modifier ce point. Durant cette rencontre à huis clos avec les élus UMP, M. Sarkozy a insisté sur sa volonté "d'agir vite" et de constituer rapidement un gouvernement "ouvert" comprenant des personnalités de gauche et du centre.

Selon son directeur de campagne Claude Guéant, il nommera le 17 mai son Premier ministre, qui devrait être François Fillon. "La fidélité, c'est pour les sentiments, l'efficacité pour le gouvernement", a dit M. Sarkozy aux parlementaires, en soulignant qu'il ne ferait "pas comme en 1995", ce qui avait conduit "à l'échec" en 1997. Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comptant alors pratiquement que des proches de M. Chirac.

Juste après la réunion avec les parlementaires UMP, le futur président a gagné ses bureaux provisoires, à deux pas du Palais-Bourbon, où ont afflué de nombreuses personnalités UMP et UDF.

La venue d'Hervé Morin, chef de file des députés UDF, rallié entre les deux tours à M. Sarkozy, a été particulièrement remarquée, au moment même où François Bayrou lançait, dans la droite ligne de sa campagne présidentielle, "le Mouvement démocrate", une "force politique nouvelle, indépendante, ouverte".

A l'issue de son entretien avec M. Sarkozy, M. Morin a affirmé qu'il n'avait pas eu de proposition de portefeuille ministériel. Venu avec les UDF Gilles de Robien et André Santini, il a expliqué que M. Sarkozy leur avait fait part de "son calendrier" et des "conditions de l'engagement de l'UDF auprès de la majorité présidentielle, c'est-à-dire une majorité de rassemblement".

M. Morin a ajouté qu'il avait été convenu de discuter "circonscription par circonscription avec des responsables de l'UMP des circonscriptions laissées aux candidats issus du pôle centriste".

Jeudi 10 mai 2007, 16h59



Nicolas Sarkozy proclamé président de la République

PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a été proclamé jeudi président de la République par le Conseil constitutionnel. Son mandat de cinq ans "débutera au plus tard le 16 mai à minuit", a précisé Jean-Louis Debré, qui préside cette institution.

Le 6 mai, le candidat UMP Nicolas Sarkozy a obtenu 18.983.138 suffrages contre 16.790.440 à son adversaire socialiste Ségolène Royal, selon les résultats proclamés jeudi par le Conseil constitutionnel.

Sur les 44.472.733 électeurs inscrits, 37.342.004 ont voté, dont 35.773.578 ont exprimé un suffrage. Nicolas Sarkozy a obtenu 53,06% des suffrages exprimés et Ségolène Royal 46,94%.

Jean-Louis Debré s'est réjoui d'un "taux de participation remarquable": 83,77% le 22 avril, 83,97% le 6 mai. "Le nombre d'incidents constatés à été infime", s'est par ailleurs félicité le président du Conseil constitutionnel.

Au premier tour, les communes de Besneville, Catteville et du Valdecie (Manche) n'avaient pas installé d'isoloir. A Vassy (Calvados), les électeurs signaient le registre avant d'avoir glissé leur bulletin dans l'urne, alors que l'émargement doit se faire après le vote.

Au second tour, l'identité des votants n'a pas été contrôlée à Sainte-Rose (Réunion), alors que cette formalité est obligatoire dans les communes de plus de 5.000 habitants. A Poum (Nouvelle-Calédonie), de nombreux électeurs n'ont pas signé le registre après avoir voté. Les résultats de ces scrutins ont été annulés.

Alors qu'un collectif a contesté le vote électronique pour cette présidentielle, Jean-Louis Debré a estimé jeudi que "le problème posé par les machines à voter est plus psychologique que technique". Un peu plus d'1,2 million d'électeurs les ont utilisées au second tour, où 77 communes les avaient installées, contre 81 au premier tour.

En effet, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Ifs (Calvados), Le Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ont renoncé à ces machines pour le second tour, jugeant que les délais pour voter avaient été trop longs le 22 avril.

Jeudi 10 mai 2007, 17h19



Nicolas Sarkozy met ses pas dans ceux de Jacques Chirac

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy met ses pas dans ceux de Jacques Chirac tandis que François Bayrou entre en résistance, délaissé par les ralliés centristes de l'UMP.
Le président sortant et le président-élu sont apparus pour la première fois ensemble en public à l'occasion de la deuxième Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, dans le cadre apaisé du jardin du Luxembourg, à Paris.

Entre sourires complices et bain de foule, tout avait été orchestré pour donner, après les fracas de la campagne présidentielle, un petit air de réconciliation à cette cérémonie. Ainsi la présence de l'international de football Lilian Thuram, d'origine guadeloupéenne, un des rares sportifs de haut niveau à s'être opposé à Nicolas Sarkozy, qu'il accusait encore le mois dernier de racisme.

Le futur président de la République, dont l'élection a été officiellement proclamée jeudi par le Conseil constitutionnel, avait écourté sa "retraite" sur un yacht au large de Malte pour participer à cette journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition, instaurée en 2006 par Jacques Chirac.

Pendant toute sa campagne présidentielle, l'ancien ministre de l'Intérieur n'a eu de cesse de dénoncer la "mode exécrable" de la "repentance".

En attendant la passation de pouvoirs du 16 mai, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont poursuivi leur pas de deux - une première sous la Ve République - à l'Elysée en recevant le chef de la majorité libanaise anti-syrienne, Saad Hariri.

Selon le fils de l'ancien Premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, Nicolas Sarkozy l'a assuré de la continuité de la diplomatie française envers le Liban.

Le président-élu, qui a entamé ses consultations en vue de la formation de son gouvernement, l'avait confié jeudi matin aux parlementaires UMP : il sera "passionnément raisonnable" durant son mandat.

Lors de cette réunion au Palais-Bourbon, il a souhaité qu'"une majorité élargie, ouverte" émerge des élections législatives des 10 et 17 juin.

"LE DEVOIR DE RESISTER" DE FRANÇOIS BAYROU

"Au-delà de l'UMP, il a souhaité clairement que des élus de sensibilité centriste ou même de sensibilité de gauche puissent se rassembler et travailler ensemble à l'oeuvre de réforme", a précisé Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée sortante.

Symbole de cette ouverture en marche, Hervé Morin, chef de file des députés UDF, majoritairement ralliés à l'UMP, a été reçu par Nicolas Sarkozy, avec deux transfuges de la première heure - André Santini et Gilles de Robien.

Pas question de dissoudre l'UDF dans l'UMP, a affirmé Hervé Morin. Il s'agit d'adjoindre un pôle autonome centriste au mouvement de Nicolas Sarkozy pour former une majorité présidentielle, a-t-il expliqué.

"Ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui choisissent momentanément un autre chemin que nous ne pourrons pas nous retrouver un jour", a répliqué François Bayrou, nouveau philosophe de la dissidence.

L'ex-candidat centriste, qui était arrivé troisième au premier tour de la présidentielle avec 18,6% des voix, a lancé le Mouvement démocrate pour poursuivre sa croisade indépendante aux législatives : "Nous avons le devoir de résister", a-t-il lancé lors du conseil national de l'UDF.

Le Mouvement démocrate, entité qui chapeautera plusieurs courants politiques - dont l'UDF, qui ne disparaît pas - espère être présent au second tour des législatives dans une soixantaine des 577 circonscriptions.

"Nous avons traversé des déserts, on nous appelait les bédouins. Il y a en quelques-uns qui ont quitté la caravane, mais la caravane continue", a résumé le député européen Bernard Lehideux.

Daniel Cohn-Bendit a appelé François Bayrou à bifurquer vers la gauche. "Le centre aujourd'hui a un intérêt objectif avec la gauche pour rééquilibrer la victoire de la droite", a déclaré le député européen sur RTL.

Jeudi 10 mai 2007, 18h27



Chirac et Sarkozy anticipent sur la passation de pouvoirs

PARIS (Reuters) - Quatre jours après l'élection présidentielle, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont anticipé jeudi sur la passation de pouvoirs qui verra le premier céder les fonctions de chef de l'Etat au second mercredi prochain.
C'est ensemble que le chef de l'Etat et son successeur ont célébré la deuxième journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition. Ensemble aussi qu'ils ont reçu à l'Elysée le chef de la majorité parlementaire libanaise, Saad Hariri, fils du Premier ministre assassiné Rafic Hariri.

Que le président sortant associe à ce point le président-élu à son agenda est du jamais vu sous la Ve république.

"Nous avons toujours su que Jacques Chirac voulait que ça se passe bien et que ça se passerait bien", explique-t-on à l'UMP. "Il en fallait une illustration."

De fait, les deux hommes on affiché en quelques heures plus de complicité qu'en douze ans de relations houleuses.

C'est dans la même voiture qu'ils sont allés du Palais de l'Elysée au jardin du Luxembourg inaugurer une statue commémorant l'abolition de l'esclavage et qu'ils sont revenus à l'Elysée.

Les deux hommes sont apparus souriants et détendus et se sont mutuellement fait rire, lors de cette cérémonie.

Ils ont posé à plusieurs reprises pour les photographes - au Luxembourg, à leur arrivée à l'Elysée, puis quand Jacques Chirac a raccompagné Nicolas Sarkozy sur le perron de l'Elysée après leur entretien commun avec Saad Hariri.

Au-delà de cette complicité affichée, Nicolas Sarkozy, qui a fait campagne pendant des mois sur le thème de la "rupture" avec les politiques passées, a montré quelques signes de continuité.

CONTINUITE SUR LE DOSSIER LIBANAIS

La participation de ce pourfendeur de "la mode exécrable de la repentance" à la cérémonie du jardin du Luxembourg peut être interprétée comme une sorte d'hommage "au devoir de mémoire", dont Jacques Chirac a fait une constante de son double mandat.

Saad Hariri a pour sa part déclaré après son entretien avec les deux présidents que Nicolas Sarkozy l'avait assuré de la continuité de la politique française à l'égard du Liban.

"Le président-élu (...) a affirmé la nécessité de continuer les relations entre le Liban et la France de la même manière qu'elles étaient dans le passé avec le président Chirac", a-t-il dit. "La France a toujours eu des relations historiques avec le Liban et M. Sarkozy, le président-élu, va continuer, je crois de la même manière."

Nicolas Sarkozy a aussi "affirmé la nécessité" de mettre sur pied un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, a ajouté le chef de la majorité parlementaire au Liban.

La présence de Nicolas Sarkozy à cet entretien était "naturelle, compte tenu de l'importance du dossier libanais" et de l'engagement de la France dans la Finul et dans les efforts de mise sur pied d'un tribunal international, dit-on à l'Elysée.

Le 17 avril, lors d'une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déjà dit son souhait de poursuivre la politique "équilibrée" de la France au Proche-Orient.

Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy devraient en revanche voir séparément vendredi le Premier ministre britannique, Tony Blair, lui-même sur le départ, le 27 juin.

Jeudi 10 mai 2007, 18h04



Cadre apaisé pour un climat détendu entre Chirac et Sarkozy

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont commémoré de concert l'abolition de l'esclavage, dans le cadre apaisé du jardin du Luxembourg.
Le président sortant et le président-élu apparaissaient pour la première fois ensemble en public depuis la victoire du président de l'UMP à l'élection présidentielle, dimanche.

Tout avait été fait pour donner, après les fracas de la campagne présidentielle, un petit air de réconciliation à cette cérémonie, l'inauguration d'une sculpture de 3,7 mètres de haut - trois anneaux en bronze imbriqués et dressés vers le ciel, dont un anneau brisé pour symboliser l'abolition de l'esclavage.

Dans la petite foule des participants, des députés et sénateurs de gauche, dont les anciens ministres socialistes Elisabeth Guigou et Jean-Luc Mélenchon et l'adjoint au maire de Paris Christophe Caresche, ainsi que le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, s'étaient mêlés à des élus UMP - Pierre Lellouche, Jacques Godfrain, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, etc.

Plus symbolique encore était la présence de l'international de football Lilian Thuram, d'origine guadeloupéenne, un des rares sportifs de haut niveau à s'être opposé à Nicolas Sarkozy, qu'il accusait encore le mois dernier de racisme. Il affirmait cependant mercredi être prêt à discuter avec le président-élu.

L'ex-international de football d'origine ivoirienne Basile Boli, qui a soutenu Nicolas Sarkozy, figurait aussi parmi les invités, de même que le sélectionneur de l'équipe de France vice-championne du monde, Raymond Domenech, Claude Chirac, la fille du chef de l'Etat, de nombreux membres de l'équipe de Nicolas Sarkozy, des lycéens et collégiens.

Jacques Chirac, qui a fait du "devoir de mémoire" une constante de son double mandat, a instauré en 2006 cette journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition, qui aura lieu désormais le 10 mai.

COTE A COTE

Pendant toute sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a pour sa part eu de cesse de dénoncer la "mode exécrable" de la "repentance", qui exige "des fils qu'ils expient les fautes supposées de leurs pères et de leurs aïeux".

Il n'en a pas moins écourté sa "retraite" sur un yacht au large de Malte pour participer à cette cérémonie, alors qu'il n'a pas pris part, le 8 mai, à la commémoration de la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945.

"Les activités officielles du président de la République au lendemain d'une élection sont ouvertes au président-élu", dit-on sobrement dans l'entourage de Jacques Chirac. "C'est à lui de choisir. Il a choisi de participer" à la cérémonie de jeudi.

Le président sortant et son successeur sont arrivés à 11h30 dans la même voiture, de l'Elysée, où le second avait rejoint le premier. Ils ont descendu côte à côte l'allée ombragée conduisant à la sculpture - Nicolas Sarkozy en costume sombre devançant d'une épaule Jacques Chirac en gris clair.

C'est également côte à côte, séparés par un petit mètre, qu'ils ont écouté un extrait du chant révolutionnaire "La liberté des nègres" et la lecture de textes de Louis Delgrès, figure historique de la Guadeloupe, et du poête guyanais Léon Gontran Damas par une collégienne et une lycéenne.

Jacques Chirac a dévoilé seul la stèle, enveloppée de bleu-blanc-rouge, présentant la sculpture. De retour à sa place, il s'est penché vers Nicolas Sarkozy, qui a éclaté de rire et a à son tour suscité l'hilarité du chef de l'Etat par sa réplique.

L'auteur-compositeur-interprête sénégalais Youssou N'Dour a conclu la cérémonie par un chant très poignant, "New Africa", en wolof et en anglais.

Après quoi Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont attardés pour saluer les participants - le futur président a ainsi échangé une poignée de mains et quelques mots avec Lilian Thuram - et poser pour les photographes avant de regagner la voiture et retourner.

Jeudi 10 mai 2007, 16h28



Chirac et Sarkozy ensemble au Luxembourg

PARIS (AFP) - Le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public, jeudi au Jardin du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage.

Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont arrivés à 11H30 au Jardin du Luxembourg. Ils avaient quitté l'Elysée ensemble à bord de la même voiture, quelques minutes plus tôt. Les deux hommes devaient participer à la cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage.

Si cette cérémonie est une des dernières sorties de l'actuel chef de l'Etat -il doit encore assister samedi à la finale de la Coupe de France de football au Stade de France-, elle constitue aussi la première apparition officielle de Nicolas Sarkozy depuis sa victoire dimanche sur sa rivale socialiste Ségolène Royal et son escapade controversée à Malte.

En outre, Jacques Chirac et le président élu Nicolas Sarkozy recevront ensemble jeudi pour un entretien à l'Elysée à 12H30 Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire anti-syrienne au Liban, a annoncé jeudi l'Elysée.

Nicolas Sarkozy est rentré à Paris mercredi soir après trois jours de luxueuses vacances à Malte qui ont déclenché les foudres de ses adversaires tandis que ses amis ont défendu le droit du président élu à prendre "48 heures de repos avant de se consacrer" à son mandat. Nicolas Sarkozy a refusé de "s'excuser" pour ce séjour à bord d'un yacht appartenant à l'homme d'affaires Vincent Bolloré et a affirmé que son voyage à Malte n'avait "pas coûté un centime aux contribuables" français, dans des déclarations à plusieurs médias.

Cette première apparition avec Jacques Chirac sera scrutée avec attention par les journalistes, alors que les deux hommes entretiennent des relations difficiles, ambivalentes et souvent conflictuelles. Le président de la République s'est contenté d'apporter "tout naturellement" son soutien au candidat de l'UMP pendant la campagne électorale, après avoir longtemps tenté de lui barrer la route de l'Elysée. De son côté, M. Sarkozy n'a pas cité une seule fois le nom de M. Chirac au soir de sa victoire.

Toutefois, pour son dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a déclaré faire "toute confiance" à Nicolas Sarkozy "pour permettre à la France de remporter de nouveaux succès". Des "voeux" qu'il a assortis d'une sorte de mise en garde, en souhaitant que cela se fasse "dans la cohésion, l'unité et le respect de ce qu'elle est". C'est justement pour renforcer la cohésion nationale après les émeutes dans les banlieues et la polémique sur le "rôle positif" de la colonisation que Chirac a institué en 2006 une commémoration de l'abolition de l'esclavage.

Après de longs débats, il a choisi la date du 10 mai, en référence au vote de la loi Taubira reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'Humanité, contre l'avis de nombreuses associations qui continuent à lui préférer la date du 23 mai qui a marqué en 1848 le premier jour de liberté des esclaves martiniquais.

M. Sarkozy, qui rejette fermement toute idée de "repentance", avait à l'époque salué cette initiative du président Chirac.

Jeudi 10 mai 2007, 12h39



Chirac et Sarkozy commémorent ensemble l'abolition de l'esclavage

PARIS (AFP) - A peine revenu de vacances très discutées, Nicolas Sarkozy s'est attelé jeudi à sa tâche de futur président: rencontre avec les parlementaires UMP, première apparition aux côtés de Jacques Chirac, séance de travail non stop pour former le gouvernement.

A la mi-journée, le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public dans les jardins du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage. MM. Chirac et Sarkozy avaient quitté l'Elysée à bord de la même voiture quelques minutes plus tôt.

Ils devaient avoir un entretien commun, à l'Elysée, avec le chef de la majorité parlementaire antisyrienne au Liban, Saad Hariri. L'agenda international du président élu commence à se remplir.

Il est prévu ainsi que Nicolas Sarkozy rencontre vendredi à Paris le Premier ministre britannique Tony Blair. Le futur chef de l'Etat pourrait en outre, selon M. Guéant, rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai.

Dès 08h30, Nicolas Sarkozy s'est rendu à l'Assemblée nationale pour y rencontrer députés et sénateurs UMP. Il ne pourra plus le faire dès sa prise de fonction, le 16 mai, la Constitution interdisant au chef de l'Etat de s'exprimer devant l'Assemblée et le Sénat. Toutefois, M. Sarkozy a l'intention de réviser la loi fondamentale pour modifier ce point. Durant cette rencontre à huis clos avec les élus UMP, M. Sarkozy a insisté sur sa volonté "d'agir vite" et de constituer rapidement un gouvernement "ouvert" comprenant des personnalités de gauche et du centre.

Selon son directeur de campagne Claude Guéant, il nommera le 17 mai son Premier ministre, qui devrait être François Fillon. "La fidélité, c'est pour les sentiments, l'efficacité pour le gouvernement", a dit M. Sarkozy aux parlementaires, en soulignant qu'il ne ferait "pas comme en 1995", ce qui avait conduit "à l'échec" en 1997. Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comptant alors pratiquement que des proches de M. Chirac.

Juste après la réunion avec les parlementaires UMP, le futur président a gagné ses bureaux provisoires, à deux pas du Palais-Bourbon, où ont afflué de nombreuses personnalités UMP et UDF.

La venue d'Hervé Morin, chef de file des députés UDF, rallié entre les deux tours à M. Sarkozy, a été particulièrement remarquée, au moment même où François Bayrou lançait, dans la droite ligne de sa campagne présidentielle, "le Mouvement démocrate", une "force politique nouvelle, indépendante, ouverte".

A l'issue de son entretien avec M. Sarkozy, M. Morin a affirmé qu'il n'avait pas eu de proposition de portefeuille ministériel. Venu avec les UDF Gilles de Robien et André Santini, il a expliqué que M. Sarkozy leur avait fait part de "son calendrier" et des "conditions de l'engagement de l'UDF auprès de la majorité présidentielle, c'est-à-dire une majorité de rassemblement".

M. Morin a ajouté qu'il avait été convenu de discuter "circonscription par circonscription avec des responsables de l'UMP des circonscriptions laissées aux candidats issus du pôle centriste".

Par Sylvie Maligorne, le jeudi 10 mai 2007, 14h49



Chirac et Sarkozy commémorent l'abolition de l'esclavage

PARIS (AP) - Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont assisté ensemble jeudi dans les Jardins du Luxembourg à Paris à l'inauguration d'un monument à l'occasion de la Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage.

Le président sortant et le président élu sont arrivés ensemble, dans la même voiture, à 11h35, pour cette brève cérémonie. Il s'agissait de leur première apparition commune depuis l'élection dimanche de Nicolas Sarkozy, revenu bronzé de ses trois jours de repos à Malte.

Plusieurs centaines de spectateurs, dont de nombreuses personnes d'origine africaine ou d'outre-mer, assistaient à cette cérémonie qui s'est ouverte avec "La liberté des nègres", un chant révolutionnaire de 1794. Une collégienne et une lycéenne ont ensuite lu des textes. Le comédien Jacques Martial a rappelé les grandes dates de l'esclavage et de ses abolitions. Puis Jacques Chirac a dévoilé l'oeuvre "Le cri, l'écrit" du sculpteur Fabrice Hyber. Cette stèle de 3,70m représente des anneaux entrelacés symbolisant les chaînes des esclaves. Les deux présidents ont posé avec l'artiste devant la sculpture pour les photographes. Enfin, le chanteur sénégalais Youssou N'Dour a clos la cérémonie a capella.

Etaient présents dans les jardins du Luxembourg les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat Patrick Ollier et Christian Poncelet ainsi que les ministres François Baroin (Intérieur), Renaud Donnedieu de Vabres (Culture), Hervé Mariton (Outre-Mer), Brigitte Girardin (Coopération) et Léon Bertrand (Tourisme). L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et plusieurs proches de Nicolas Sarkozy assistaient également à la cérémonie, dont le footballeur Basile Boli, les parlementaires Pierre Lellouche, Gérard Longuet, Eric Raoult et la secrétaire nationale de l'UMP à la Francophonie Rama Yade.

La gauche était représentée par Christiane Taubira, auteure de la loi de 2001 qui a reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité, et les anciens ministres socialistes Elisabeth Guigou et Jean-Luc Mélenchon.

Le footballeur Lilian Thuram, qui a par le passé reproché plusieurs fois à Nicolas Sarkozy d'avoir employé les mots "racaille" et "Kärcher", a échangé quelques mots avec l'ex-ministre de l'Intérieur à l'issue de la cérémonie.

"Le fait de ne pas stigmatiser certaines personnes, c'est très important pour le 'vivre ensemble'", a rappelé le défenseur des Bleus. "Il faut être attentif à certaines choses, comme aujourd'hui le travail de mémoire, c'est très important", a jugé Lilian Thuram alors que Nicolas Sarkozy a à maintes reprises refusé toute "repentance", qui est selon lui "une forme de haine de soi".

Après la cérémonie, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont rendus ensemble à l'Elysée pour s'entretenir tous deux avec Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire libanaise. Saad Hariri est le fils de l'ancien Premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, qui était un ami du président Chirac.

Jeudi 10 mai 2007, 13h12




Sarkozy de retour à Paris après une escapade controversée à Malte

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy est rentré à Paris mercredi vers 22H40, après deux jours et demi de vacances luxueuses à Malte qui ont déclenché les foudres de ses adversaires de gauche, tandis que ses amis défendaient le droit du président élu à prendre "48 heures de repos".

M. Sarkozy, qui avait quitté l'île de Malte vers 20H00 heure de Paris (18H00 GMT) à bord d'un Falcon 900 EX de l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, a atterri à l'aéroport du Bourget.

A 08h30 jeudi à l'Assemblée nationale, il devait rencontrer les parlementaires UMP qu'il n'a pas vus depuis son élection.

La gauche a fustigé en termes très durs "les vacances de milliardaire" de M. Sarkozy sur un yacht de M. Bolloré, à l'instar de François Hollande, premier secrétaire du PS. La LCR d'Olivier Besancenot s'est dite "indignée" de ces "vacances friquées". "C'est une faute", a estimé Claude Bartolone (PS). Le numéro un de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'est exclamé: "ça surprend" à un moment où beaucoup de Français "rament".

L'association de défense des chômeurs et précaires (Apeis) a calculé que l'escapade représentait "environ 17 années de salaires pour un smicard et 36 années de revenus pour un Rmiste".

Interrogé par la presse à Malte, le président élu a répondu que son voyage à Malte n'avait "pas coûté un centime aux contribuables". "Je n'ai pas l'intention de me cacher, je n'ai pas l'intention de mentir, je n'ai pas l'intention de m'excuser", a-t-il ajouté.

"Il va se consacrer 1.825 jours, 24 heures sur 24, à changer notre pays. Qu'on lui laisse 48 heures", a plaidé Christian Estrosi, ministre proche du président élu. "La gauche ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français et de ses propres problèmes", a renchéri le chef de file des députés UMP, Bernard Accoyer.

Vincent Bolloré s'est dit "honoré" d'accueillir Nicolas Sarkozy sur son yacht, une "tradition dans la famille Bolloré", a-t-il assuré, en citant l'accueil de "Léon Blum plusieurs semaines dans son manoir, au retour de captivité" (à Buchenwald pendant la Seconde guerre mondiale, ndlr) - une affirmation démentie par des membres de la famille de Léon Blum - ou de "Mohammed V de retour (d’exil, ndlr) de Madagascar avant qu’il ne devienne roi du Maroc".

M. Sarkozy devait rejoindre ses nouveaux bureaux, à deux pas du Palais Bourbon, en attendant de prendre ses fonctions à l'Elysée. Jeudi, il assistera, à 11h30, aux côtés de Jacques Chirac, à la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage.

La passation des pouvoirs avec Jacques Chirac aura lieu le 16 mai. M. Chirac termine officiellement son mandat le 17 mai à 00h00. En attendant l'Elysée, M. Sarkozy continuera de travailler à la formation de son gouvernement, qui devrait être conduit par François Fillon.

Plusieurs personnalités devraient en faire partie: Alain Juppé (probablement à l'Environnement et au développement durable), les ministres sortants Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie...

Des rendez-vous internationaux ont déjà été fixés: une rencontre "avant la fin de la semaine" avec le Premier ministre britannique Tony Blair et "très vite" avec la chancelière allemande, Angela Merkel, selon M. Guéant.

A Bordeaux, sept hommes ont été condamnés à des peines de 4 à 6 mois de prison ferme pour jet de projectiles sur des forces de l'ordre dimanche au cours d'une manifestation anti-Sarkozy.

Ces manifestations ont diminué mercredi, mais des étudiants de l'université parisienne de Tolbiac ont voté l'occupation du site.

Par Nadège Puljak, le jeudi 10 mai 2007, 8h50


Bush se dit "impatient de travailler" avec Sarkozy

WASHINGTON (AP) - Le président américain George W. Bush s'est déclaré jeudi "impatient de travailler" avec Nicolas Sarkozy, élu dimanche dernier à la présidence de la République française.

"J'ai parlé au président élu Sarkozy. Il devait être 8h03 à Paris. Il m'avait demandé de l'appeler à 8h00 mais je l'ai fait peu de temps après. Je lui suis reconnaissant de m'avoir répondu", a déclaré le chef de l'exécutif américain au cours d'une conférence de presse au Pentagone, à Washington.

George W. Bush a rappelé avoir reçu, en septembre dernier, celui qui était encore ministre de l'Intérieur.

"Je l'ai déjà rencontré quand il est venu ici et je l'ai trouvé très engagé, énergique, intelligent et capable", a expliqué le président américain, en réponse à la question d'un journaliste. "Nous aurons nos divergences et nos points d'accord, et je suis impatient de travailler avec lui", a-t-il conclu.

Jeudi 10 mai 2007, 19h21




Finkielkraut : "pendant trois jours, Nicolas Sarkozy nous a fait honte"

PARIS (AP) - "Pendant trois jours, il nous a fait honte", écrit Alain Finkielkraut dans "Le Monde" daté de vendredi au sujet du président élu Nicolas Sarkozy, qu'il avait pourtant soutenu pendant la campagne.

"On ne peut pas se réclamer du général de Gaulle et se comporter comme Silvio Berlusconi", déplore le philosophe évoquant l'ancien président du conseil italien. "On ne peut pas en appeler à Michelet, à Péguy, à Malraux et barboter dans le mauvais goût d'une quelconque célébrité de la jet-set ou du show-biz".

"On ne peut pas prononcer des odes à l'Etat impartial et inaugurer son mandat en acceptant les très dispendieuses faveurs d'un magnat des affaires", ajoute-t-il dans une allusion à Vincent Bolloré.

M. Sarkozy "ne s'est pas retiré du monde pour habiter la fonction présidentielle: entre le Fouquet's, Falcon et palace flottant, il a oublié qu'il venait d'être élu président de la République".

Jeudi 10 mai 2007, 16h37




Dominique de Villepin presse Nicolas Sarkozy d'agir vite

PARIS (Reuters) - La droite est aujourd'hui la seule capable "d'apporter des réponses nouvelles, inventives et efficaces", estime Dominique de Villepin, qui souhaite que Nicolas Sarkozy et son gouvernement "ne perdent pas un seul jour dans l'action au service de nos compatriotes".
"Pour la première fois depuis trente ans, les Français ont choisi de reconduire une majorité politique sur la base d'un bilan concret et visible", a souligné le Premier ministre lors d'une rencontre avec la presse au cours de laquelle il a dressé le bilan de son action à Matignon depuis juin 2005.

"C'est une chance pour notre pays, qui va poursuivre son effort de modernisation sans retour inutile en arrière, sans remise en cause des progrès accomplis", a-t-il ajouté.

"La victoire de Nicolas Sarkozy nous offre la possibilité d'accélérer la modernisation de notre pays qui a été menée depuis cinq ans sous la conduite de Jacques Chirac", a-t-il réaffirmé, tout en réservant son jugement sur la manière dont le président-élu exercera son mandat.

"L'exercice du pouvoir n'est pas la conquête du pouvoir", a-t-il confié à des journalistes. "Il n'a pas commencé, nous verrons, je ne préjuge pas".

"Je pense que nous sommes aujourd'hui les seuls capables d'apporter des réponses nouvelles, inventives et efficaces" dans "des champs d'action qui ne sont pas traditionnellement ceux de famille politique", a affirmé Dominique de Villepin .

"La lutte contre les discriminations, la réforme de l'éducation prioritaire, la situation des quartiers sensibles, le logement social sont autant de questions sur lesquelles j'ai voulu mettre l'accent parce que je suis convaincu qu'elles ne doivent pas être réservées à la gauche", a-t-il dit.

PASSER A LA VITESSE SUPÉRIEURE

Les Français, a-t-il jugé, "entendent que nous nous attaquions aux blocages les plus profonds de société".

"C'est ce que j'ai voulu faire en proposant le CPE pour remédier au chômage des jeunes les moins qualifiés", a poursuivi Dominique de Villepin, qui a une nouvelle fois défendu son projet avorté de contrat première embauche.

"C'était, et cela reste à mes yeux, un chantier essentiel qui ne doit pas être sans cesse remis à plus tard. C'est vrai, j'ai voulu aller vite, peut-être trop vite", a-t-il concédé dans une dernière autocritique.

"Aller vite", c'est le conseil que prodigue toutefois le Premier ministre sortant à Nicolas Sarkozy et à son successeur à Matignon.

"Les Français espèrent, ont besoin que l'on passe à une vitesse supérieure", expliquait-il à des journalistes.

Ainsi Dominique de Villepin a-t-il souhaité organiser "une véritable transmission républicaine" pour "faciliter la tâche" des nouveaux arrivants. "Un état des lieux précis de l'action accomplie, des réformes en cours, et des priorités pour la nation" sera à leur disposition.

Ils disposeront "également de toute l'information nécessaire sur les grands dossiers industriels qui intéressent particulièrement les Français".

Nicolas Sarkozy, qui entrera en fonction le 16 mai, est par ailleurs tenu informé "depuis plusieurs jours" des réunions quotidiennes à Matignon concernant la situation de l'otage français prisonnier en Afghanistan.

Dominique de Villepin a précisé avoir eu au téléphone François Fillon, pressenti pour lui succéder. Un chef de gouvernement doit faire montre de "persévérance, de continuité dans l'action, de beaucoup de prévoyance", a-t-il noté.

Il a indiqué qu'il présenterait sa démission à Jacques Chirac "quelques heures avant" la passation de pouvoirs entre le président sortant et son successeur.

V
endredi 11 mai 2007, 13h08



François Fillon déjà dans le costume de Premier ministre

PARIS (Reuters) - François Fillon est apparu au Conseil national de l'UMP déjà presque dans le costume de Premier ministre, qu'il endossera selon toute vraisemblance d'ici la fin de la semaine.

C'est lui qui a conclu cette réunion que le nouveau président de la République élu le 6 mai, Nicolas Sarkozy, dont il est un proche conseiller, avait ouverte.

"Les Français ont voté pour une rupture, nous la concrétiserons ! Les Français ont voté pour le changement, nous l'engagerons ! Les Français ont voté pour des réformes, nous réformerons", a-t-il lancé.

Il a évoqué la formation du gouvernement et promis que la future équipe gouvernementale "consacrera l'ouverture politique" annoncée par Nicolas Sarkozy.

"Cette ouverture, que certains évoquaient dans leurs discours, c'est nous qui allons la concrétiser", a-t-il dit en faisant allusion aux adversaires socialiste et UDF de Nicolas Sarkozy pendant la campagne, Ségolène Royal et François Bayrou.

L'ancien ministre des Affaires sociales et de l'Education nationale a adressé un message de mobilisation aux élus et aux cadres de l'UMP pour les législatives des 10 et 17 juin.

"Une nouvelle campagne électorale commence et elle exige une mobilisation totale. Elle exige de ne pas céder à la facilité et au triomphalisme", a-t-il déclaré. "Elle exige que nous allions au devant de ceux que notre victoire (à la présidentielle) a ébranlés ou, bien à tort, inquiétés."

"Face aux appels dérisoires à la 'résistance', nous allons inviter les Français à construire une espérance commune. Face aux extrémistes qui pensent qu'en cassant les vitrines on casse une victoire électorale, nous allons opposer la force calme de la démocratie", a-t-il ajouté. "Face à ceux qui, à gauche, rêvent d'une cohabitation stérile, nous allons rassembler une majorité claire et ouverte à tous les talents."

Lundi 14 mai 2007, 20h30




Chirac, fier du devoir accompli, adresse ses voeux à Sarkozy

ARIS (Reuters) - Pour son ultime allocution de président de la République, Jacques Chirac a dit sa fierté d'avoir dirigé la France pendant 12 ans et adressé ses voeux à Nicolas Sarkozy, à qui il donnera mercredi les clés de l'Elysée.

"Demain, je transmettrai les pouvoirs que j'ai exercés en votre nom à Nicolas Sarkozy, notre nouveau président de la République", a déclaré le président sortant lors d'une allocution radiotélévisée.

"Je le ferai avec la fierté du devoir accompli et aussi avec une grande confiance dans l'avenir de notre pays", a-t-il ajouté dans ce message emprunt d'une certaine émotion, enregistré à l'Elysée moins d'une heure avant sa diffusion.

La passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy doit avoir lieu mercredi en fin de matinée. Après un dernier entretien, le président sortant quittera définitivement le palais où il vit et travaille depuis 1995.

"Une Nation, c'est une famille", a-t-il souligné dans son dernier discours, qui a duré environ cinq minutes, invitant ses compatriotes de rester "toujours unis et solidaires".

"Bien sûr, nous sommes profondément divers. Bien sûr, il peut y avoir des différences de conception, des divergences de vue", a-t-il dit. "Mais nous devons, dans le dialogue, dans la concorde, nous retrouver sur l'essentiel. C'est comme cela que nous continuerons à avancer."

"Unie, et en poursuivant sur la voie engagée, la France s'affirmera comme une terre exemplaire de progrès et de prospérité", a insisté Jacques Chirac.

"TOUS MES VOEUX L'ACCOMPAGNENT"

Costume anthracite et cravate rayée, le président a également dit sa fierté d'avoir eu "le très grand honneur" de servir les Français.

"Je veux vous dire la force du lien qui, du plus profond de mon coeur, m'unit à chacune et à chacun d'entre vous", a-t-il dit sur fond de jardins de l'Elysée, les drapeaux français et européens à ses côtés.

"Ce lien, c'est celui du respect, c'est celui de l'admiration, c'est celui de l'affection pour vous, pour le peuple de France et je veux vous dire à quel point j'ai confiance en vous, à quel point j'ai confiance en la France", a-t-il poursuivi.

Jacques Chirac, qui a reçu dans l'après-midi la démission du gouvernement du Premier ministre Dominique de Villepin, a achevé son message en adressant ses voeux à son successeur.

Le nouveau président "aura à coeur de conduire notre pays plus avant sur les chemins de l'avenir", a-t-il assuré.

"Tous mes voeux l'accompagnent dans cette mission, qui est la plus exigeante et la plus belle qui soit, au service de notre Nation. Cette Nation magnifique que nous avons en partage", a ajouté Jacques Chirac, qui s'est souvent confronté à Nicolas Sarkozy par le passé.

"La France, notre Nation, mes chers compatriotes, nous devons toujours en être profondément fiers", a-t-il conclu.

L'avenir public de Jacques Chirac se dessinera à l'ombre de sa Fondation, qui verra le jour à l'automne et sera présidée par l'ancien président du Fonds monétaire international Michel Camdessus.

"Dès demain, je poursuivrai mon engagement dans ces combats pour le dialogue des cultures et pour le développement durable", a-t-il dit. "Je le ferai en apportant mon expérience et ma volonté d'agir pour faire avancer des projets concrets en France et dans le monde."

Après avoir quitté l'Elysée, où ils vivaient depuis douze ans, Jacques et Bernadette Chirac devraient partir en vacances, sans doute au Maroc. Le couple présidentiel, qui vivait à l'Elysée, s'installera dans un grand appartement prêté par la famille de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri situé quai Voltaire, à Paris.

Ma
rdi 15 mai 2007, 21h01

Partager cet article
Repost0
10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 09:04
(Dépêches)



Emotion au rendez-vous du dernier Conseil des ministres de Chirac

PARIS, (AFP) - L'émotion était au rendez-vous du dernier conseil des ministres de Jacques Chirac mercredi, à l'issue duquel le président de la République a adressé ses "voeux de plein succès" à son successeur Nicolas Sarkozy, ont indiqué des ministres à la sortie.

"C'était un moment particulièrement émouvant", a déclaré le Premier ministre Dominique de Villepin qui a exprimé au chef de l'Etat, a-t-il dit, "au nom du gouvernement, notre reconnaissance et notre gratitude pour toutes ces années".

Le président "a conclu en donnant
tous ses voeux de plein succès au président Sarkozy", a ajouté la ministre déléguée à la Condition sociale Catherine Vautrin.

"Je l'ai senti d'une immense simplicité et c'est cela qui touche dans ces moments très historiques", a jugé de son côté Renaud Dutreil (PME) en évoquant Jacques Chirac.

Michèle Alliot-Marie a reconnu pour sa part qu'"il ne peut pas ne pas y avoir une émotion quand une équipe, après plusieurs années de travail, se sépare, avec tout ce que cela peut représenter d'aventure collective, et en même temps d'attachement amical, même affectif qui a pu se créer au cours de toutes ces années".

Mercredi 9 mai 2007, 13h12



Sarkozy n'a pas l'intention de s'excuser après la polémique de son séjour à Malte

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi sur Europe 1 qu'il n'avait "pas l'intention de (se) cacher, de mentir, de (s)'excuser" après la polémique sur son séjour à Malte.

Il a précisé à des journalistes que son voyage à Malte n'avait "pas coûté un centime aux contribuables", assurant que les Français feront "la part des choses" à propos de la polémique que ce séjour a suscitée en France.

Interrogé lors d'un jogging à Malte, où il séjourne depuis lundi soir à bord d'un yacht appartenant à Vincent Bolloré, le prédident élu a indiqué qu'il "essayait de se tenir éloigné de toutes ces polémiques" sur ses quelques jours de repos. "Je ne vois pas où est la polémique", a-t-il dit, avant d'ajouter : "Je n'ai pas l'intention de me cacher, je n'ai pas l'intention de mentir, je n'ai pas l'intention de m'excuser".

Il a expliqué connaître "depuis vingt ans" l'homme d'affaires Vincent Bolloré, propriétaire du bateau et du jet privé qui l'a conduit à Malte. "Cela fait vingt ans qu'il m'invite et vingt ans que je refuse", a-t-il ajouté, en soulignant que Vincent Bolloré n'avait "jamais travaillé avec l'Etat". "Je souhaite pour l'économie française beaucoup de Vincent Bolloré", a-t-il dit.

Il a estimé que "les Français sont très lucides" et qu'"ils savent faire la part des choses entre la polémique politicienne et la réalité des choses".

Le retour aux affaires de Nicolas Sarkozy s'est dessiné mardi tandis que la polémique enflait autour de ses luxueuses vacances à bord d'un yacht, au large de Malte. Le président élu et le président sortant, Jacques Chirac, apparaîtront pour la première fois ensemble jeudi à Paris, à l'occasion des commémorations de l'abolition de l'esclavage, a fait savoir Claude Guéant, l'ancien directeur de Campagne du candidat. Après la passation de pouvoir, le 16 mai, M. Sarkozy se rendra "très vite" en Allemagne pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, a précisé M. Guéant. Puis ce sera le sommet du G8, prévu du 6 au 8 juin à Heiligendam, dans le nord de l'Allemagne.

En attendant, la polémique a fait rage mardi sur les trois jours de repos de M. Sarkozy au large de Malte. Accompagné de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, il y avait atterri lundi à bord d'un jet privé, propriété de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, avant d'embarquer à bord d'un Yacht qui lui appartiendrait également.

Cette escapade familiale du président élu à bord d'un yacht luxueux au large de Malte a déclenché une bronca des socialistes dénonçant "une forme d'arrogance", tandis qu'à l'UMP, on a pris la défense du futur chef de l'Etat. "Forme d'arrogance et même d'insulte", "faute de goût", "loisirs sponsorisés", "vacances de milliardaire": plusieurs membres du parti socialiste, dont le numéro un François Hollande, ont multiplié les attaques contre Nicolas Sarkozy mardi.

Ils venaient d'apprendre que le yacht sur lequel le président élu avait embarqué lundi avec sa femme Cécilia et son fils Louis pour une croisière au large de Malte appartenait, selon le site internet du magazine Capital, à l'homme d'affaires Vincent Bolloré.

Le Falcon 900 à bord duquel M. Sarkozy et sa famille avaient quitté Paris pour Malte appartient également à M. Bolloré. "Ce qui pose un problème, c'est le style de ces vacances, le fait qu'il soit sur le bateau d'un riche hommes d'affaires et qu'on ne sache pas aujourd'hui si c'est la République qui assure le défraiement de ce déplacement", s'est indigné M. Hollande.

"Est-il normal qu'un futur président fasse sponsoriser ses loisirs par des personnages fortunés qui ont tout à gagner des bonnes grâces du pouvoir ?", s'est interrogé le député PS Jean-Marie Le Guen, évoquant la "jubilation ostentatoire" de Nicolas Sarkozy.

Le porte-parole de campagne de Ségolène Royal, Vincent Peillon, a été tout aussi rude en dénonçant "une forme d'arrogance et même d'insulte", "une faute de goût" et une attitude "indécente". "M. Sarkozy semble être assisté mais par les milliardaires", a ironisé M. Peillon, pour qui "on n'a jamais vu, à ce point, quelqu'un qui affiche de façon très provocatrice le goût de l'argent et sa proximité avec les milieux d'affaires, à peine élu".

Pour sa part, le PCF a qualifié de "très inquiétant" le "lien direct" entre Nicolas Sarkozy et "les milieux d'affaires".

"Il s'agit tout simplement de quelques jours de vacances privées et il n'y a pas de quoi en faire tout un plat", a répliqué le trésorier de l'UMP, Eric Woerth, accusant les socialistes d'être "maîtres en insinuations, mises en cause et insultes". Pour M. Woerth, il est "un peu scandaleux d'en faire autant sur ce sujet". "Tout ça va vite se calmer, croyez-moi", a-t-il dit.

Même sentiment pour Thierry Saussez, spécialiste de la communication politique et proche de M. Sarkozy. Pour lui, "l'opinion publique attend d'un président de la République qu'il s'occupe des problèmes des Français (...) pas qu'il aille travailler pendant une semaine dans une usine pour montrer qu'il connaît les problèmes des ouvriers". "L'attente de l'opinion publique, c'est pas qu'on se cache", a-t-il dit, soulignant qu'un président élu "a besoin de couper complètement".

Mercredi 9 mai 2007, 12h52



Elisabeth Guigou dénonce "le scandale" et le "côté indécent" des vacances de Nicolas Sarkozy

PARIS (AP) - La députée socialiste Elisabeth Guigou a dénoncé mercredi le "scandale" et le "côté indécent" des vacances de Nicolas Sarkozy, estimant que "ce n'est pas un bon début pour un président qui doit être celui de tous les Françaises et les Français".

"Je trouve (cela) scandaleux, d'abord parce qu'il y a eu duperie", a affirmé la députée de Seine-St-Denis sur iTélé. "Nicolas Sarkozy a fait dire par son entourage qu'il allait faire une retraite, qu'il allait faire de l'introspection, qu'il allait se préparer à la fonction. Il prend trois jours de vacances à la mer".

Mais, pour l'ancienne ministre de la Justice, "le vrai scandale est dans ce côté indécent, tout ce luxe, tout cet argent alors qu'il se prétend le candidat et le président de tous les Français". "Je trouve ça choquant".

"Cette débauche de luxe, ça augure d'un style qui fait que ça commence mal", a encore estimé Elisabeth Guigou. "Ce n'est pas un bon début pour un président qui doit être celui de tous les Françaises et les Français".

Et de pointer "le côté ostentatoire, choquant que ça peut avoir pour la grande masse des Français qui ont du mal à joindre les deux bouts". "C'est un affichage à la limite du mépris pour cette grande majorité des Français.

Nicolas Sarkozy "a le droit d'avoir des amis", a-t-elle poursuivi en référence au yacht et à l'avion privé prêtés au président élu par l'homme d'affaires Vincent Bolloré. Mais, "à partir du moment où avec des cadeaux pareils, les amis en question ne se sentent pas des droits et ne demandent pas de retour". "Là, on demande à voir, on sera vigilant là-dessus", a-t-elle prévenu.

"Le problème, c'est celui du conflit d'intérêt", a expliqué la députée socialiste. Pour "un cadeau pareil, est-ce que les chefs d'entreprise ne demanderont pas des contreparties à un moment donné ou un autre?".

Mercredi 9 mai 2007, 11h01



Jacques Chirac "manquera à tous les Français", estime Dominique de Villepin

PARIS (AP) - Jacques Chirac "manquera à tous les Français", a estimé mercredi le Premier ministre Dominique de Villepin à l'issue de l'ultime conseil des ministres avant la passation de pouvoir avec le nouveau président Nicolas Sarkozy.

"C'était un moment particulièrement émouvant", a affirmé le chef du gouvernement dans la cour de l'Elysée. "J'ai eu l'occasion d'exprimer au nom du gouvernement au président de la République notre reconnaissance et notre gratitude pour toutes ces années". Et "je lui ai dit à titre personnel combien il me manquera, combien il nous manquera à tous et combien je pense il manquera à tous les Français".

"Jacques Chirac a permis à la France de rentrer avec force dans le nouveau millénaire" et "d'assumer la modernisation de la France dans un moment difficile", a-t-il ajouté. "C'est un homme qui a su assumer ses fonctions avec cet esprit d'humanité, de fraternité et de dignité dont nous sommes tous particulièrement fiers".

Dominique de Villepin s'est quant à lui dit "serein" pour son départ de Matignon. "Quand on a consacré toutes ses forces à une mission et que cette mission arrive à son terme, il faut écrire autre chose. C'est la vie qui continue autrement". "J'ai le sentiment d'avoir été jusqu'au bout de la mission qui m'a été confiée", a-t-il déclaré.

Les membres du gouvernement devaient revenir à l'Elysée à la mi-journée pour un déjeuner avec Jacques Chirac.

Mercredi 9 mai 2007, 11h53



Chirac félicite le gouvernement et dit sa confiance en Sarkozy

PARIS (Reuters) - A l'occasion du dernier conseil des ministres, Jacques Chirac a salué l'action du gouvernement de Dominique de Villepin et exprimé ses voeux au nouveau président Nicolas Sarkozy.

"Je fais toute confiance au futur président, Nicolas Sarkozy, pour permettre à la France de remporter de nouveaux succès, dans la cohésion, l'unité et le respect de ce qu'elle est. Tous mes voeux l'accompagnent dans son action", a dit le chef de l'Etat sortant devant l'ensemble du gouvernement, qui devait ensuite déjeuner en sa compagnie à l'Elysée.

La passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy aura lieu le 16 mai prochain.

Lors de ce dernier conseil qualifié de "particulièrement émouvant", Dominique de Villepin a salué au nom du gouvernement l'action du président au service du pays.

Jacques Chirac a fait de même en retour, exprimant sa reconnaissance à l'équipe en place depuis le 31 mai 2005.

"A chacune et chacun d'entre vous, je tiens à exprimer ma reconnaissance pour le travail accompli", a dit le président, dont les propos ont été rapportés par le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé.

"Dans le prolongement de l'action engagée par les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, vous avez conduit une puissante politique de modernisation de la France. Et vous l'avez fait en portant haut les principes et les valeurs de la République", a poursuivi Jacques Chirac.

Le chef de l'Etat a salué "la façon exemplaire" avec laquelle le gouvernement a travaillé "pour préparer la France aux enjeux de l'avenir".

"Grâce à vous, grâce à votre engagement et à votre talent, cher Dominique de Villepin, la France est respectée en Europe et dans le monde", a-t-il ajouté à l'adresse du Premier ministre.

"Bien sûr, beaucoup de défis sont encore à relever. Mais les Français ont tous les atouts pour réussir", a-t-il assuré.

Mercredi 9 mai 2007, 12h58



Jacques Chirac "confiant" en Nicolas Sarkozy, de retour de Malte

PARIS (Reuters) - L'UMP qui tangue sur la polémique née de la luxueuse retraite marine de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac qui met "toute sa confiance" dans le futur président : débuts houleux et fins sereines à la croisée des quinquennats.

Nicolas Sarkozy, qui est revenu en avion à Paris dans la soirée, est intervenu mercredi dans la controverse sur son court séjour familial au large de Malte, à bord d'un yacht prêté par l'industriel Vincent Bolloré, pour balayer les critiques.

"Je n'ai pas l'intention de me cacher, je n'ai pas l'intention de mentir, je n'ai pas l'intention de m'excuser. Je ne vois pas où il y a de la polémique", a-t-il dit à des journalistes alors qu'il faisait un jogging à Malte.

Les Français "savent faire la part des choses entre la polémique politicienne, la politique et la réalité", a-t-il estimé.

Les socialistes, par la voix du premier secrétaire François Hollande, s'étaient interrogés sur les modalités de financement du séjour.

"On peut quand même comprendre que Nicolas Sarkozy, après six mois de campagne hyper intense, ait pris deux jours de vacances. Il n'est pas encore en fonction. Deuxièmement, ce ne sont évidemment pas des vacances aux frais de la République", a répliqué le ministre délégué au Budget, Jean-François Copé.

"Quarante-huit heures de repos pour 1.825 jours auxquels il se consacrera aux Françaises et aux Français, du plus modeste au plus important, ma foi, comme pour tous les Français, ça me paraît bien mérité", a estimé Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire, à la sortie du conseil des ministres.

Nicolas Sarkozy, parti lundi, était attendu à Paris mercredi soir.

Il prendra officiellement ses fonctions le 16 mai, à l'issue d'une passation de pouvoirs solennelle avec Jacques Chirac.

Le chef de l'Etat sortant, qui a présidé mercredi le dernier conseil des ministres de sa carrière, lui a renouvelé ses voeux de réussite.

BAYROU COMPTE SES DIVISIONS

"Je fais toute confiance au futur président, Nicolas Sarkozy, pour permettre à la France de remporter de nouveaux succès, dans la cohésion, l'unité et le respect de ce qu'elle est", a-t-il déclaré devant l'ensemble du gouvernement sortant.

Un moment empreint de "chaleur" et d'"émotion" selon les participants. Les membres du gouvernement ont offert à Jacques Chirac une encre du peintre franco-chinois Zao Wou-Ki, l'un de ses artistes de prédilection. "Jacques Chirac nous manquera", a confié le Premier ministre, Dominique de Villepin.

Le président sortant et Nicolas Sarkozy, qui a fustigé durant la campagne "la mode de la repentance", seront côte à côte jeudi pour la deuxième Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, à Paris, dans les jardins du Luxembourg.

Au-delà de la polémique médiatique sur les vacances du futur président, un premier front s'ouvre en France à l'orée de son mandat.

Les universités parisiennes commencent à se mobiliser contre les projets de réforme de Nicolas Sarkozy, alors que les manifestations de protestation et les incidents consécutifs à son élection sont en décrue, selon le ministère de l'Intérieur.

Quelque 500 étudiants ont voté la grève et le blocage du site de Tolbiac de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Dans ce parfum naissant de "troisième tour" social, UMP et PS préparent la prochaine échéance : les élections législatives des 10 et 17 juin.

La commission des investitures de l'UMP se réunissait mercredi, à la veille de la naissance officielle du "Mouvement démocrate" de François Bayrou, qui scelle la fin de l'UDF.

Lors du conseil national de jeudi, à La Mutualité, l'ex-candidate centriste pourra compter ses divisions, dont les rangs ne cessent de se clairsemer.

Dans une tribune publiée mercredi dans Le Figaro, 22 députés UDF et apparentés expliquent leur volonté d'"inscrire leur démarche dans la majorité présidentielle" autour du nouveau président de la République "tout en conservant leur autonomie au Parlement et sans intégrer l'UMP".

"Il n'est pas question de tuer quiconque", a assuré Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Mercredi 9 mai 2007, 22h39



Le président élu et le président sortant, ensemble jeudi

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy, président élu, et Jacques Chirac, président sortant, apparaîtront pour la première fois, ensemble, jeudi, lors la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage et de la traite négrière, à Paris.

Parti se reposer trois jours à Malte au lendemain de son élection, M. Sarkozy sera de retour tard, mercredi soir, à Paris, et participera jeudi matin, aux côtés de Jacques Chirac, à la cérémonie qui se déroulera à partir de 11H30 au jardin du Luxembourg, a indiqué mardi à l'AFP son ancien directeur de campagne, Claude Guéant.

Nicolas Sarkozy était arrivé lundi en début d'après-midi à bord d'un avion privé à Malte en compagnie de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, avant d'embarquer sur un yacht.

Claude Guéant, qui a précisé à l'AFP être en "contact téléphonique" très régulier avec Nicolas Sarkozy, a également affirmé que le président élu se rendrait "très vite" en Allemagne pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.

But de cette rencontre, qui devrait se dérouler avant le sommet du G8 à Heiligendamm (nord de l'Allemagne), prévu du 6 au 8 juin : "affirmer la force du couple franco-allemand" au sein de l'Union européenne et "faire le point sur le processus de relance" du traité de Constitution européenne, après le non des Français et des Néerlandais lors de référendums en 2005.

Le président élu n'avait pas souhaité participer, mardi à Paris, aux cérémonies de la victoire du 8 mai 1945, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.

A l'avant-veille du second tour de l'élection présidentielle, il avait indiqué dans une interview qu'il n'y assisterait pas afin de ne "pas donner l'impression d'une République à deux têtes" jusqu'à la passation de pouvoirs prévue dans l'après-midi du 16 mai.

Cette absence a été critiquée par des anciens combattants. Bernard Kutas, représentant de l'Amicale de liaison des anciens combattants juifs, a ainsi affirmé que c'était "une faute", et que Nicolas Sarkozy "aurait pu faire honneur à Jacques Chirac".

Mais jeudi, M. Sarkozy apparaîtra aux côtés de M. Chirac, dix jours avant leur passation de pouvoirs.

En mai 2006, alors qu'il était président de l'UMP, M. Sarkozy avait exprimé sa "satisfaction de voir enfin s'organiser" une journée de commémoration de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions.

Il avait salué une initiative permettant de "rompre le silence" sur cette "partie douloureuse de notre histoire", et "d'honorer la mémoire des millions de victimes de ce système particulièrement inhumain".

Au mois de décembre précédent, il avait dû annuler une visite aux Antilles, peuplée de descendants d'esclaves, en raison de la polémique déclenchée par un article de loi reconnaissant "le rôle positif de la présence française en Outre-mer". Cet article avait ensuite été abrogé à la demande de Jacques Chirac.

Sa visite fut reportée trois mois plus tard, en mars 2006. Avant de s'envoler pour la Martinique et la Guadeloupe, il avait alors adressé une lettre aux Antillais dans laquelle il écrivait: "L'esclavage est une infamie. Le colonialisme et l'esclavage se sont longtemps confondus".

Mercredi 9 mai 2007, 11h05



Nicolas Sarkozy rencontrera les parlementaires UMP jeudi matin

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy rencontrera les parlementaires UMP jeudi matin au Palais-Bourbon, apprend-on auprès du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale.

La réunion se tiendra à huis clos à partir de 08h30 (06h30 GMT), a-t-on précisé. Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, tiendra un point de presse à l'issue de la réunion.

"Il n'aura échappé à personne que Nicolas Sarkozy n'est pas un président en fonction, il le sera le 16 mai. Le président de la République jusqu'au 16 mai s'appelle Jacques Chirac", a dit à la presse le député UMP Yves Jégo, proche de Nicolas Sarkozy, devant le siège de l'UMP.

"Ca me parait tout à fait normal qu'il ait cette rencontre à un moment où les députés vont repartir en campagne législative (...) Ca me semble tout à fait légitime qu'il voit les députés de l'UMP avant que ne commence pour lui une autre vie, celle de chef de l'Etat", a-t-il ajouté.

Selon Yves Jégo, les 365 députés UMP ont été prévenus mercredi par SMS et par un coup de téléphone.

Nicolas Sarkozy est président de l'UMP depuis 2004. Selon la Constitution, un président de la République ne peut se rendre à l'Assemblée nationale.

Le futur président de la République a promis pendant la campagne de rendre compte régulièrement de sa politique devant les députés. Pour le faire à l'Assemblée nationale, il devra auparavant modifier la Constitution.

Mercredi 9 mai 2007, 18h49




Alain Carignon candidat à la mairie de Grenoble

GRENOBLE (AFP) - L'ex-maire de Grenoble et actuel président de l'UMP Isère, Alain Carignon, a annoncé qu'il se présenterait en 2008 aux élections municipales à Grenoble, "dans l'espoir de reconquérir la ville", dans un entretien publié mercredi par le quotidien le Dauphiné Libéré.

"C'est parce que le combat est difficile que je dois le conduire (...) mon devoir ce n'est pas seulement de gagner l'élection législative dans la première circonscription, c'est aussi de conduire le combat aux élections municipales", explique M. Carignon.

L'ancien ministre a été choisi par la commission nationale de l'UMP pour se présenter aux législatives dans la première circonscription de l'Isère. Sa candidature est contestée par le député sortant Richard Cazenave (UMP), qui a annoncé sa décision de se représenter malgré le vote des militants de cette circonscription qui s'étaient prononcés à une large majorité pour M. Carignon, en novembre dernier.

Alain Carignon, de retour à la vie politique depuis 2002, considère que "son action à la mairie de Grenoble est reconnue". "Il y a eu une tache. J'ai payé. Je suis quitte vis-à-vis de la société. Et je souhaite laver cette tache", souligne-t-il.

Michel Destot (PS), maire de Grenoble depuis 1995 et député depuis 1988, a déjà annoncé qu'il se représenterait aux prochaines municipales. Il est également candidat aux législatives dans la troisième circonscription de la ville, qu'il détient. L'annonce de la candidature de M. Carignon "est un non évènement qui relève des affaires internes de la droite", affirmait-on mercredi dans l'entourage de M. Destot.

M. Carignon, 55 ans, avait vu sa fulgurante ascension politique interrompue par la justice. Interpellé peu après avoir démissionné de son poste de ministre, mais alors qu'il détenait toujours plusieurs mandats, il a été reconnu coupable de "corruption et abus de biens sociaux" en 1996, condamné à 29 mois de prison et écroué. Il a retrouvé ses droits civils et civiques, dont il avait été privé, en 2002. Il est devenu en 2003 le président de l'UMP en Isère.

Mercredi 9 mai 2007, 15h49


Partager cet article
Repost0
10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 09:03
(Dépêches)



PARIS (Reuters) - Environ 500 étudiants réunis en assemblée générale ont voté la grève et le blocage du site de Tolbiac de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne pour protester contre les réformes universitaires prévues par Nicolas Sarkozy, rapporte le syndicat Sud Etudiant.

"Les cours n'ont pas lieu et des piquets de grève ont été installés après le vote", a déclaré un porte-parole.

"Ce sont des étudiants, pas seulement les nôtres. Ils viennent de tout Paris, d'autres universités", a précisé Mireille Chiroleu-Assouline, déléguée à la communication du président de l'université de Paris I, Pierre-Yves Hénin, qui s'est rendu sur le site, dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Le lieu, fréquenté par 10.000 étudiants, se compose d'une tour de 22 étages, desservis par une quinzaine d'ascenseurs, ce qui explique la facilité à le bloquer.

"Les étudiants, les mêmes qui ont protesté contre le CPE, se sont réunis dans le plus grand amphithéâtre, le centre Mendès-France d'une capacité de 800 personnes", a dit la responsable selon laquelle des appels à bloquer l'université avaient été lancés la veille sur des sites internet.

"Nous ne remettons pas l'élection même en cause", a expliqué à la presse William, 25 ans, qui présidait une réunion dans l'après-midi dans un amphithéâtre de la faculté.

"On dit 'attention, il y a un programme qui va se mettre en place qui va vous laminer socialement", a-t-il déclaré, ajoutant : "Nous sommes la partie visible de l'iceberg".

Les étudiants ont décidé d'occuper un amphithéâtre pendant la nuit et de bloquer l'entrée du site jeudi. Ils devaient se réunir à nouveau jeudi matin.

APPEL AU CALME DE L'UNEF

"Il vaut mieux agir tout de suite qu'après", a déclaré à des journalistes Julien, un étudiant âgé de 18 ans. "Dites-moi comment on bloque une fac pendant les vacances... c'est fermé".

François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur, a demandé au président de l'université de Paris I de "prendre toute mesure pour assurer la liberté d'accès au site et la continuité du service public".

Il considère dans un communiqué "comme profondément inadmissible qu'une minorité d'extrémistes, manifestant leur mépris de la démocratie, prétendent s'opposer à la mise en oeuvre du programme du président de la République."

Les débats de l'assemblée générale ont porté sur "les attaques au niveau universitaire" prêtées au futur président de la République, notamment sur le droit de grève, le service minimum et le statut des étudiants étrangers, a précisé de son côté le porte-parole de Sud Etudiant.

Tout en disant comprendre l'émotion de bon nombre de jeunes et étudiants "tant l'élection de Nicolas Sarkozy est source de bien plus de craintes que ce promesses", le syndicat Unef a lancé dans l'après-midi un appel au calme.

"Il serait à la fois contre-productif et contraire aux principes de la République de contester l'élection démocratique du nouveau président de la République", écrit-il. "L'Unef ne soutient pas les initiatives de blocage d'universités ou les manifestations de violence", ajoute le syndicat.

Selon un membre du rectorat de Paris, certains étudiants réclament l'annulation de l'élection de Nicolas Sarkozy, affirmant : "On a eu la peau du Contrat première embauche (CPE), on aura la peau de l'élection."

"Je ne comprends pas que des étudiants puissent contester la démocratie, je trouve cela étrange", a-t-il dit à Reuters.

Mercredi 9 mai 2007, 20h16




PARIS (AFP) - Les manifestations et violences déclenchées par l'élection de Nicolas Sarkozy ont diminué mercredi, à la fois en province, où plusieurs peines de prison ferme ont été prononcées, et à Paris, où cependant des étudiants ont voté le blocage d'une université.

C'est la première fois qu'une victoire présidentielle entraîne, dès la proclamation des résultats, des manifestations d'hostilité.

292 voitures ont été incendiées dans la nuit de mardi à mercredi, selon la Direction générale de la police nationale (DGPN). 365 véhicules avaient été brûlés dans la nuit précédente et 730 au cours de la nuit du second tour de l'élection présidentielle.

Parallèlement, 86 personnes ont été interpellées, dont trois à Paris, après quelque 160 la veille, essentiellement dans la mouvance d'extrême gauche.

"Cette situation n'est pas acceptable", a déclaré le ministre de l'Intérieur François Baroin, mercredi matin, sortant de son silence.

"Tout ce qui s'est passé dans la rue depuis trois jours, en décrue (...) montre que ce sont des mouvements clairement engagés politiquement, affichés ouvertement d'extrême gauche", a affirmé le ministre, pour qui l'"agitation" de ces militants "n'est pas acceptable" et "ne sera pas acceptée".

Démentant toute "violence policière" et louant a contrario le "professionnalisme" des forces de l'ordre, M. Baroin s'est "félicité" de la réponse judiciaire apportée, y voyant un "message de fermeté".
Les premières peines prononcées par la justice à la suite des violences dimanche soir ont été assez sévères, avec un ou plusieurs mois de prison ferme dans plusieurs cas.

Ainsi à Charleville-Mézières, deux jeunes majeurs ont été condamnés à six et quatre mois de prison ferme pour participation à un attroupement armé, outrage envers les policiers et jets de pierres sur ces derniers.

A Toulouse, le tribunal correctionnel, qui devait juger 16 personnes, a condamné huit étudiants à un mois de prison ferme pour avoir lancé des projectiles contre les forces de l'ordre.

A Lyon, sur quatre personnes - essentiellement de jeunes majeurs - jugées en comparution immédiate pour des violences sur policiers et dégradations dimanche soir, deux ont écopé de peines de prison ferme (6 mois et 3 mois).

De même, au Creusot (Saône-et-Loire), un majeur interpellé à la suite de jets de pierre sur un véhicule de police dimanche a été condamné à six mois de prison, dont deux ferme.

A Rennes, de un à trois mois de prison ferme ont été prononcés contre cinq hommes de 19 à 42 ans. A Bordeaux, sept hommes de 20 à 35 ans se sont vu infliger de quatre à six mois de prison ferme pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre.

Enfin à Paris, deux manifestants âgés d'une vingtaine d'années, qui se trouvaient sur la place de la Bastille dimanche soir, ont été condamnés à quatre mois de prison ferme pour avoir lancé des pavés sur les forces de l'ordre. Une dizaine de mineurs ont par ailleurs été présentés à des juges ou au tribunal pour enfants.

Parallèlement, des assemblées générales (AG) se multipliaient dans des universités.
800 étudiants ont voté la grève et le blocage assorti d'une occupation du site de Tolbiac de Paris I Panthéon-Sorbonne, pour protester contre les réformes universitaires annoncées par Nicolas Sarkozy avant son élection, contre l'avis d'une partie des organisations étudiantes.
Des AG sont prévues jeudi à Paris X-Nanterre et Toulouse II-Le Mirail.

Le président du principal syndicat étudiant, l'Unef, Bruno Julliard, avait estimé dès lundi que ces actions étaient "contre-productives" et n'étaient pas une "réponse adaptée" à l'élection de M. Sarkozy.

Mercredi 9 mai 2007, 22h31



Nouvelle manifestation à Paris contre Nicolas Sarkozy

PARIS (Reuters) - Entre 300 et 400 personnes répondant à l'appel d'organisations d'extrême gauche ont manifesté mercredi soir boulevard Saint-Michel à Paris contre l'élection de Nicolas Sarkozy, avant d'être pour la plupart interpellées par les forces de l'ordre.

Vers 21h00, 118 manifestants avaient été embarqués à bord de bus des forces de l'ordre pour être conduits dans un commissariat, selon un responsable de la police sur place.

Les manifestants, qui s'étaient d'abord rassemblés place Saint-Michel, dans le VIe arrondissement, ont réussi, en dépit d'importantes forces de l'ordre, à remonter le boulevard Saint-Michel au pas de course avant d'être bloqués près du jardin du Luxembourg.

Un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre a eu ensuite lieu, les jeunes lançant divers projectiles sur les gardes mobiles de la gendarmerie.

Tous les manifestants pris en tenaille entre des cordons de policiers "ont été interpellés pour avoir enfreint l'interdiction de manifester au delà de la place Saint-Michel", a dit un policier sur place.

Parmi les slogans, on pouvait entendre "Sarko facho le peuple aura ta peau".

"Police partout, justice nulle part", ont crié les manifestants en passant devant la faculté la Sorbonne, lieu symbolique des manifestations étudiantes de Mai 68.

Le gouvernement avait estimé dans la journée que les manifestations qui ont suivi l'élection de Nicolas Sarkozy étaient en décrue.

L'objet du rassemblement était initialement de protester contre une manifestation d'extrême droite à Denfert-Rochereau, dans le XIVe arrondissement.

Dans un communiqué, les organisations Scalp, CNT, Sud étudiant et Alternative libertaire, notamment, ont jugé inacceptable que des jeunes d'extrême droite, sous couvert de commémorer la mort d'un des leurs, défilent le 9 mai.

"Le climat politique actuel leur offre une tribune inespérée", déplorent-elles.

Des membres du Front national de la jeunesse (FNJ), du Renouveau Français et du Bloc identitaire, notamment, appellent à une marche aux flambeaux à partir de Port Royal en hommage à Sébastien Deyzieu, un militant mort à l'âge de 22 ans le 9 mai 1994 alors qu'il tentait d'échapper à la police lors d'une manifestation nationaliste.

Mercredi 9 mai 2007, 21h44




Plus de 1.500 voitures incendiées en quatre nuits en France

PARIS (Reuters) - Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, 1.585 véhicules ont été incendiés lors de violences nocturnes, de dimanche à mercredi, selon un bilan de la Direction générale de la police nationale (DGPN) publié jeudi.

Au total, 730 véhicules ont été brûlés dans la nuit de dimanche à lundi, 365 dans celle de lundi à mardi, 292 le lendemain et 198 dans celle de mercredi à jeudi.

La police a procédé à 29 interpellations, suivies de procédures judiciaires, dans la nuit de mercredi à jeudi, en marge de manifestations à Paris.

"La baisse se confirme", a-t-on souligné à la DGPN. Le gouvernement avait évoqué une décrue des manifestations d'hostilité au président élu dès mercredi.

Jeudi 10 mai 2007, 19h13




L'élection de Nicolas Sarkozy déclencherait "des violences et des brutalités", selon Ségolène Royal

PARIS (AP) - La candidate socialiste Ségolène Royal a mis en garde vendredi contre "les risques" que représentent "les violences et les brutalités" que déclencherait l'élection de Nicolas Sarkozy.

"Le choix de Nicolas Sarkozy est un choix dangereux, je ne veux pas que la France soit orientée vers un système de brutalité", a lancé Ségolène Royal sur RTL. "Cette candidature est à risque".

Il est de "ma responsabilité de lancer une alerte par rapport aux risques de cette candidature et aux violences et aux brutalités qui se déclencheront dans le pays", a lancé la candidate socialiste. "Tout le monde le sait et personne ne le dit; c'est une sorte de tabou".

Ségolène Royal a prédit qu'"il y aura des tensions très fortes dans le pays, parce qu'il a multiplié provocations et violences verbales en particulier à l'égard des quartiers populaires". Quartiers où il "ne peut pas se rendre sans susciter des mouvements qui le conduisent et le contraignent à être encadré par plusieurs centaines de policiers".

Interrogée sur le fait que ce serait elle ou le chaos, la candidate socialiste a avancé qu"'il y a quelque chose de vrai dans cette vision des choses". "Il faut qu'il se demande pourquoi il en (des violences NDLR) suscite autant".

"Lors de son dernier meeting, il a utilisé un certain nombre de propos qui ne sont pas dignes d'un candidat à la présidence de la République, qui ne sont pas conformes aux valeurs républicaines: liquider mai 68, reformater les Français, il a fait acclamer le mot de karcher", a-t-elle rappelé.

Le candidat de l'UMP "flatte ce qu'il y a de plus sombre chez l'être humain", alors qu'elle veut "encourager la lumière" de chacun.

Quant à ses mauvais chiffres dans les sondages, Ségolène Royal a reconnu que si "tous les sondages (l)'ont donnée perdante, une élection n'est pas faite par les sondages". "Je me bats jusqu'au bout pour convaincre les Français". "Il faut mobiliser jusqu'au bout et faire comprendre aux Français le choix devant eux".

Vendredi 4 mai 2007, 8h34





Partager cet article
Repost0
9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 10:01
(Dépêches)




PARIS (AP) - Alors que Nicolas Sarkozy passe quelques jours de repos au large de Malte, avec sa famille, sur un yacht de luxe appartenant à l'homme d'affaires Vincent Bolloré, quelques critiques et interrogations se sont élevées mardi chez certains membres du Parti socialiste. "Indignation", "étonnement", "luxe assez ostentatoire" étaient sur certaines lèvres.

Le yacht de luxe "Paloma" est un navire de 60 mètres disponible à la location pour 173.000 euros par semaine en basse saison (plus de 193.000 euros en haute saison), selon deux sites de location de yachts de luxe. D'après le site en ligne du magazine "Capital", ce yacht construit en 1965 par un chantier naval japonais appartient à l'homme d'affaires Vincent Bolloré, qui l'a racheté et rénové en 2003.

Par ailleurs, une photographie publiée par le "Times of Malta", un journal local, montre le jet privé qui a conduit Nicolas Sarkozy à Malte avec l'immatriculation F-HBOL. D'après le registre des immatriculations de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), ce Falcon 900X appartient également au groupe Bolloré.

"Ça m'indigne", a réagi Vincent Peillon. "Lorsque l'on a critiqué la société d'assistance, M. Sarkozy semble être assisté mais par les milliardaires qui lui prêtent leur jet privé, qui l'accueillent dans les yachts", a déclaré sur RTL l'eurodéputé socialiste en trouvant cela "invraisemblable". Pour lui, "il y a une forme d'arrogance même d'insulte (...) à l'égard d'un certain nombre de gens". "On n'a jamais vu à ce point quelqu'un qui affiche de façon très provocatrice le goût de l'argent et sa proximité avec les milieux d'affaires".

"Ça commence à bien faire", a répondu Eric Woerth, trésorier de la campagne Sarkozy. "Je ne sais pas si la gauche a remarqué, mais les élections sont terminées. Ils sont vraiment toujours un peu maîtres en insinuation, en mise en cause, et en insulte", a-t-il réagi sur RTL. "Il s'agit de quelques jours de vacances privées. Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat", a-t-il estimé.

Sans citer de noms, M. Woerth a précisé que Nicolas Sarkozy était "reçu par un ami. Il n'y a pas d'interrogation ni juridique, ni morale. Nicolas Sarkozy est un citoyen comme les autres. Il n'est pas encore président de la République, il prend quelques jours de vacances avec quelques amis".

Ancien responsable de campagne de Ségolène Royal, Patrick Mennucci s'est lui aussi étonné sur Canal+ de ces vacances en yacht après la nuit au "Fouquet's" à Paris, où le prix des suites peut dépasser les 2.000 euros la nuit. "Chacun a le droit à des vacances. Mais quand on est président de la République, et singulièrement la nôtre, je crois que tout ce qu'on fait a un sens", a noté M. Mennucci.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a jugé que "ce n'est pas le même train de vie que de partir se retirer pour réfléchir, que de partir sur le yacht avec ce qui apparaîtra aux yeux du plus grand nombre des vacances de milliardaires".

"Quand on emploie le mot 'habiter la fonction', on fait attention à ne pas habiter dans n'importe quel lieu avant la prise des responsabilités", a-t-il poursuivi lors du "Grand journal" de Canal+. "Sans tomber dans je ne sais quelle polémique sur le coût, est ce que c'est la république qui paie? C'est tout ce que je veux savoir". François Hollande a cependant estimé mardi matin sur RTL que "chacun peut partir en vacances, ça ne me gêne pas et Nicolas Sarkozy encore moins". "Je trouve ça normal qu'après une campagne, aussi, difficile pour lui il ait besoin de repos".

Le député européen UDF Jean-Louis Bourlanges, qui a rallié M. Sarkozy entre les deux tours, a regretté le choix du futur président. Il aurait "mieux fait d'aller en vacances dans une sympathique villa de Toscane (...) plutôt que d'afficher ce qui me paraît être un luxe assez ostentatoire alors même que l'on va demander aux Français de grands efforts", a dit M. Bourlanges dans l'émission "A sa place vous feriez quoi?" sur i>télé et France-Info.

Nicolas Sarkozy se paie "des vacances de nabab", a de son côté estimé le Vert Noël Mamère. C'était "le candidat des favorisés, des plus riches, (...) le choix qu'il vient de faire est tout à fait symbolique du monde dans lequel il vit", a-t-il déclaré.

Mardi 8 mai 2007, 21h46




PARIS (AFP) - Le retour aux affaires de Nicolas Sarkozy s'est dessiné mardi tandis que la polémique enflait autour de ses luxueuses vacances à bord d'un yacht, au large de Malte.
Le président élu et le président sortant, Jacques Chirac, apparaîtront pour la première fois ensemble jeudi à Paris, à l'occasion des commémorations de l'abolition de l'esclavage, a fait savoir Claude Guéant, l'ancien directeur de Campagne du candidat.

Parti se reposer trois jours au large de Malte, M. Sarkozy était en revanche absent mardi lors de la commémoration du 8 mai 1945, sous l'Arc de Triomphe, laissant M. Chirac présider seul la cérémonie, pour la douzième et la dernière fois.

Il s'agissait de ne "pas donner l'impression d'une République à deux têtes", avait-il fait valoir à l'avant-veille du second tour.

Après la passation de pouvoir, le 16 mai, M. Sarkozy se rendra "très vite" en Allemagne pour rencontrer la chancelière Angela Merkel, a précisé M. Guéant. Puis ce sera le sommet du G8, prévu du 6 au 8 juin à Heiligendam, dans le nord de l'Allemagne.

En attendant, la polémique a fait rage mardi sur les trois jours de repos de M. Sarkozy au large de Malte. Accompagné de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, il y avait atterri lundi à bord d'un jet privé, propriété de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, avant d'embarquer à bord d'un Yacht qui lui appartiendrait également.

Le porte-parole de campagne de Ségolène Royal, Vincent Peillon, a vu dans ces luxueuses vacances "une forme d'arrogance et même d'insulte à l'égard d'un certain nombre de gens" après "une campagne sur la France qui se lève tôt, la société du travail" et ses critiques sur "la société d'assistance".

"M. Sarkozy semble être assisté mais par les milliardaires qui lui prêtent leur jet privé et l'accueillent à bord de yacht", a-t-il ironisé.

"Pas de quoi en faire tout un plat", a répliqué le trésorier de l'UMP Eric Woerth: "Il s'agit tout simplement de quelques jours de vacances privées".

"Après des mois de campagne, nul ne conteste à Nicolas Sarkozy le droit de se reposer en famille", a déclaré à l'AFP le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen, en soulignant que lorsque que M. Sarkozy avait "évoqué l'idée de se retirer quelques jour pour endosser pleinement la plénitude de ses responsabilités, les Français ne pouvaient qu'apprécier cette ascèse".

"Hélas, la retraite monacale tourne à la croisière jet set. La sérénité semble s'effacer derrière la jubilation ostentatoire", a poursuivi M. Le Guen.

Pour lui, "le plus préoccupant" ce sont "les conditions de ces jours heureux". "Est-il en effet normal qu'un futur président de la République fasse sponsoriser ses loisirs par des personnages fortunés qui ont tout à gagner des bonnes grâces du pouvoir?", s'est-il interrogé.

"Pour ceux qui avaient apprécié les propos modestes du premier discours de Nicolas Sarkozy, le charme aujourd'hui se dissipe peut-être", a-t-il poursuivi.

Mardi 8 mai 2007, 21h00




PARIS (Reuters) - La "retraite" de quelques jours entreprise par Nicolas Sarkozy sur un yacht luxueux en Méditerranée a été critiquée mardi par certains responsables de gauche et du centre.

"C'est un signal désastreux donné au pays, notamment auprès des 53% des Français qui gagnent moins de 800 euros et qui ont voté pour lui", a déclaré à Reuters Patrick Menucci, ancien directeur-adjoint de campagne de Ségolène Royal.

"C'est un signal désastreux donné à des gens qui sont dans la précarité", a ajouté le conseiller municipal de Marseille, qui est aussi secrétaire national du PS.

Nicolas Sarkozy a entamé lundi une croisière au large de l'île de Malte à bord d'un yacht de 60 mètres qui appartiendrait, selon le magazine Capital, à l'homme d'affaires français Vincent Bolloré.

"Je trouve que c'est un très mauvais départ en étant sur le yacht d'une personnalité du CAC-40. Il confirme ainsi qu'il est le président du CAC-40", a jugé Patrick Menucci.

Le député européen UDF Jean-Louis Bourlanges a estimé de son côté sur France Info que le choix de Nicolas Sarkozy relevait d'un "luxe inutilement ostentatoire".

Mardi 8 mai 2007, 20h18
Partager cet article
Repost0
8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 18:46
(Dépêches)


Nicolas Sarkozy en retraite studieuse au large de Malte

LA VALETTE (Reuters) - Nicolas Sarkozy, comme il l'avait annoncé, a choisi de faire une brève "retraite" avant de prendre ses fonctions de chef de l'Etat le 16 mai et se trouvait mardi à bord d'un yacht au large de l'île de Malte.

Le futur chef de l'Etat devrait être de retour à Paris jeudi, pour assister aux cérémonies, dans les jardins du Luxembourg, marquant la Journée de l'abolition de l'esclavage, a-t-on précisé mardi dans son entourage.

Il sera ainsi aux côtés de Jacques Chirac, chef de l'Etat sortant, qui présidera la cérémonie.

Entre-temps, les principaux responsables de l'UMP devaient se retrouver mercredi au siège du parti pour parler des législatives.

Accompagné de son épouse Cécilia, de leur fils Louis, 10 ans, et de quelques proches, le président-élu est arrivé lundi à bord d'un jet privé à l'aéroport international de La Valette, au lendemain de son élection à la présidence de la République.

Le yacht sur lequel il a passé la nuit a été vu mardi matin appareiller en direction de la Sicile, une croisière qui prendrait quatre heures. On ignorait s'il s'agissait de sa destination ou s'il reviendrait à Malte.

Des photographes de presse ont vu à l'aide de téléobjectifs un homme à la proue du navire qui semblait être Nicolas Sarkozy, vêtu d'un tee-shirt rayé bleu et blanc. Un peu plus tard, ils ont aperçu son fils sur le pont, en compagnie de son père.

Un patrouilleur de la marine maltaise était le long du yacht, "La Poleta", immatriculé en Grande-Bretagne.

Le gouvernement maltais et l'ambassade de France ignoraient la venue de Nicolas Sarkozy sur l'île, rapporte mardi le Times of Malta citant des sources gouvernementales.

De l'aéroport, Nicolas Sarkozy a été conduit à bord d'une limousine Mercedes jusqu'au principal port de plaisance de Malte, près de la capitale, la marina Manoel Island.

Là, il est monté à bord d'un yacht de 60 mètres amarré à côté d'un bateau appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de football de Chelsea.

Le navire a mouillé durant la nuit à Delimara Bay, là où s'était tenu en décembre 1989 un sommet entre le président George Bush (père) et Mikhaïl Gorbatchev.

Ce yacht appartient à l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, croit savoir le magazine Capital.

Construit en 1985 par un chantier naval japonais, il a été acheté par le milliardaire breton en 2003 à une famille d'armateurs grecs pour la somme de 3,5 millions de dollars, écrit-il sur son site internet Capital.fr.

Le navire comprend sept cabines et peut accueillir 12 invités en plus des 17 hommes d'équipage. Son pont supérieur possède un jacuzzi, ajoute Capital.fr, dont l'information n'a pu être confirmée auprès d'autres sources.

VESTE ET JEAN

Alors qu'une partie de la presse le cherchait vainement en Corse, Nicolas Sarkozy a choisi de se rendre dans une autre île de la Méditerranée pour cette pause après sa victoire.

Son entourage avait tenu le lieu de sa retraite secret. Quelques proches avaient laissé entendre qu'il pouvait avoir choisi l'île de Beauté.

En veste et en jean, Nicolas Sarkozy a surpris les douaniers maltais à son arrivée lorsqu'il s'est présenté dans la zone normale de contrôle des passeports.

D'après des témoins, il a adressé des clins d'oeil aux autres passagers, qui semblaient étonnés de le voir là.

Pour certains Maltais, cette visite surprise rappelle une autre arrivée française inattendue. En route pour sa campagne d'Egypte, Napoléon avait pris l'île aux Chevaliers de Saint-Jean en 1798.

Nicolas Sarkozy avait annoncé entre les deux tours de l'élection présidentielle que, s'il était élu, il prendrait quelques jours de repos pour "habiter la fonction, prendre la mesure de la gravité des charges" pesant sur ses épaules et "prendre la distance nécessaire" avec les tourments de la campagne.

Un repos que le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a jugé mardi normal.

"Chacun peut partir en vacances, ça ne me gêne pas", a-t-il dit au micro de RTL. "Je trouve normal qu'après une campagne difficile aussi pour lui il ait besoin de repos".

Interrogé lui aussi mardi sur le repos que s'accorde le futur chef de l'Etat, Claude Guéant, son ex-directeur de campagne, a déclaré qu'il s'agissait d'un "repos laborieux".

"Ce sont des jours de repos parce que tout le monde comprend qu'une campagne électorale c'est physiquement éprouvant, mais en même temps ce sont des jours qui sont consacrés à la réflexion", a-t-il dit sur LCI.

"Il faut réfléchir à la constitution du gouvernement (...) donc c'est un repos laborieux qu'il s'accorde pendant quelques jours", a-t-il ajouté.

La passation de pouvoir avec le président Jacques Chirac est prévue mercredi 16 mai. Nicolas Sarkozy a aussi prévu de tenir un conseil national de l'UMP lundi 14 ou mardi 15, notamment pour organiser sa succession à la présidence du parti.

Mardi 8 mai 2007, 18h44




Nicolas Sarkozy pourrait prendre des ministres de gauche

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy pourrait fort bien avoir des ministres de gauche dans le premier gouvernement de son quinquennat, a confirmé Claude Guéant.

"Des ministres de gauche ça correspond effectivement à l'intention du président de la République", a déclaré l'ex-directeur de campagne du président-élu.

Claude Guéant, qui était interrogé sur LCI, a rappelé que Nicolas Sarkozy souhaitait avoir une majorité présidentielle qui soit constituée de trois pôles "l'UMP, un pôle centriste, un pôle de gauche".

"Il a toujours dit (...) qu'il aurait dans son gouvernement des personnalités d'horizons divers", a ajouté Claude Guéant, qui n'a par ailleurs pas démenti les informations qui font de lui le prochain secrétaire général de l'Elysée.

Nicolas Sarkozy, élu dimanche avec 53,06% des voix, prendra officiellement ses fonctions de chef de l'Etat le 16 mai.

Mardi 8 mai 2007, 11h27


Quelques infos prises sur des radios hier et aujourd'hui :

Alain Juppé redeviendrait Ministre, Michèle Alliot-Marie aussi aux Affaires Étrangères,  Jean-Louis Borloo, mais aussi Éric Besson, et même Bernard Kouchner, Claude Allègre et aussi... Philippe Séguin dont l'héritier (François Fillon) serait (à coup sûr) à Matignon.


Les députés UDF ralliés à Sarkozy ont vocation à former un parti

PARIS (Reuters) - Les députés UDF qui ont rejoint le camp de Nicolas Sarkozy ont vocation, à terme, de former un nouveau parti politique, dit Gilles de Robien.

"A terme, il est légitime d'avoir un parti politique", a déclaré le ministre centriste de l'Education nationale à propos des "23 ou 24 sur 29 députés qui étaient de l'UDF et veulent maintenant soutenir le projet présidentiel".

François Bayrou, président de l'UDF et arrivé en troisième position au premier tour de l'élection présidentielle, devrait annoncer jeudi la naissance du "Mouvement démocrate" pour remplacer l'UDF, une formation qu'il entend mener dans la course aux élections législatives du mois prochain.

Gilles de Robien, qui était interrogé sur France 2, n'a pas souhaité vouloir donner un nom à ce parti centriste qui ferait partie de la majorité du président Nicolas Sarkozy.

"Le nom, ce n'est pas l'essentiel (...) Nous voulons être une composante d'un pôle loyal à la majorité, exigeant bien entendu", a-t-il dit. "C'est cela qui nous intéresse, c'est le rassemblement. Tout le monde est bienvenu".

Mardi 8 mai 2007, 12h18


Gilles de Robien veut un groupe parlementaire pour les élus UDF soutenant Nicolas Sarkozy

PARIS (AP) - Les élus UDF qui ont choisi de soutenir Nicolas Sarkozy devront disposer d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale afin d'être "efficace pour soutenir le projet présidentiel", a plaidé mardi Gilles Robien.

Pour le futur pôle centriste du président-élu, "il faut un groupe parlementaire, il faut des députés", a expliqué sur France-2 l'actuel ministre de l'Education nationale.

"L'ambition, c'est d'être efficace pour soutenir le projet présidentiel", a-t-il poursuivi. "Pour être efficace et avoir des textes qui soient conformes aux promesses et au projet du candidat devenu maintenant président, il faut des parlementaires qui puissent voter ces textes et donc avoir des députés et avoir des sénateurs".

Selon lui, "23 ou 24" députés UDF sur 29 soutiennent le projet de Nicolas Sarkozy. "C'est quelque chose qui leur apparaît très naturel (...) Nos valeurs sont compatibles, nos convictions sont compatibles", a assuré l'unique ministre centriste.

"A terme, je pense que pour soutenir un groupe à l'Assemblée nationale, il est légitime d'avoir une famille politique, un parti politiquement clairement identifié, qui se situe clairement dans la majorité, qui soit loyal dans la majorité mais aussi qui est sa vie indépendante et autonome", a souligné Gilles de Robien.

Interrogé sur le nom que pourrait porter la future formation, il a estimé que ce n'était "pas l'essentiel". "Qu'elle s'appelle l'UDF ou un autre sigle que nous trouverons ensemble, (...) nous allons construire une grande famille du centre, centre-droit, une famille loyale et en même temps exigeante".

Si François Bayrou "se situe dans la majorité présidentielle, bienvenue au club", a-t-il lancé. Mais "s'il se situe dans l'opposition, eh bien dans le cadre d'une démocratie apaisée, sereine, avec les droits et les devoirs de la majorité et de l'opposition, on respecterait ce positionnement".

A la question de savoir s'il pourrait participer au prochain gouvernement, il a répondu: "Aujourd'hui, j'ai envie d'être utile sous toutes ses formes".

Mardi 8 mai 2007, 10h41

Partager cet article
Repost0
7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 23:43
"Nicolas Sarkozy est élu président de la République. La campagne électorale nous a souvent opposés. Mais je veux lui adresser mes félicitations et mes vœux de citoyen pour son mandat. Et ces vœux sont en même temps des vœux pour la France.

Je pense à ceux, autour de lui, qui se réjouissent ce soir, en pensant qu’un grand pas a été fait pour eux et pour leur pays. Je souhaite de toutes mes forces qu’ils aient raison.

Mais nombreux aussi sont ceux qui sont déçus et inquiets et ceux-là je ne les oublie pas.

La campagne électorale a été le temps des promesses. Mais la situation du pays est telle que les réalités vont reprendre le dessus. C’est un pays fragile, c’est un pays fracturé, c’est un pays endetté.

Pour se réparer, notre pays a besoin d’être considéré. La France a besoin de redevenir une démocratie, où tout le monde est entendu et où tout le monde est respecté. C’est à ce prix qu’est notre unité nationale.

Et la première loi de la démocratie, c’est que tout pouvoir doit avoir son contre-pouvoir. Personne ne doit avoir le pouvoir tout seul. Je ne ménagerai aucun effort pour faire naître des contre-pouvoirs libres, indépendants, constructifs.

Trop de choses vont se jouer pour l’avenir, qui touchent au social, qui touchent à l’économie, qui touchent à l’unité nationale, pour que le même pouvoir ait tous les leviers de commande entre les mains.

Je le dis à Nicolas Sarkozy : le pouvoir absolu, cela paraît être un confort, on peut décider ce qu’on veut, il n’y a personne pour s’y opposer, mais cela c’est l’apparence. Car il n’y a personne pour vous empêcher de vous tromper. C’est pourquoi quand le pouvoir absolu se trompe il se trompe absolument, et c’est tout le pays, toutes les familles, qui paient l’addition.

Il faut équilibrer le pouvoir. C’est cela l’enjeu des élections législatives. La France donne le pouvoir, oui, elle le donne nettement, mais elle ne doit pas donner tout entier sans aucun équilibre.
En même temps, la démarche de ces contre-pouvoirs doit être constructive.

Chaque fois que le président de la République et son gouvernement proposeront quelque chose de bien, quelque chose qui va dans le bon sens, nous le soutiendrons. Dans ces circonstances, nous voterons oui et nous nous engagerons. Nous serons constructifs et positifs.

Mais nous serons vigilants. Chaque fois que nous percevrons un risque, nous le dirons de la même manière et nous exercerons ainsi un devoir d’alerte.

Cela exige, pour le bien de la France, de sortir du camp contre camp. On ne peut pas faire la politique de l’avenir en étant pour les uns toujours pour et pour les autres toujours contre. Je suis persuadé qu’il y a des gens de qualité d’un côté et de l’autre et qu’il faut en tenir compte pour une nouvelle approche républicaine.

Dans notre vie politique, toutes les forces politiques de gauche, de droite et du centre vont devoir bouger, vont devoir changer, et apprendre à travailler ensemble plus souvent que les unes contre les autres. Pour ma part, je ne cesserai de travailler à ce changement.

Dès cette semaine, je proposerai de lancer un nouveau mouvement, le mouvement démocrate, qui permettra à tous ceux qui veulent renouveler ainsi la politique, ses mœurs et ses pratiques, la reconstruire et la rénover, de se retrouver et d’agir ensemble.

Les démocrates défendront les libertés publiques. Ils exigeront que l’on dise la vérité aux Français. Ils défendront du même mouvement la modernisation de l’économie, son énergie créatrice, et la justice sociale. Les démocrates défendront l’éducation et la recherche. Ils garantiront la défense de notre patrimoine écologique et climatique. Ils se comporteront en constructeurs d’Europe. Les démocrates seront des novateurs et des rassembleurs.

Je ne veux pas finir sans avoir un mot pour Ségolène Royal, et les autres candidats malchanceux, et tous ceux qui se sont battus pour elles et pour eux. Je connais l’amertume des soirs d’insuccès. Mais je veux leur dire ceci : la démocratie, ce n’est pas seulement l’affaire des vainqueurs ; ceux qui n’ont pas gagné ont aussi leur rôle à jouer dans la modernisation et dans l’équilibre de la France.

En vérité celui qui a gagné, et ceux qui n’ont pas gagné, même s’ils ne le savent pas, ils sont coresponsables de l’avenir du pays.

Nous avons un grand pays en charge, une grande histoire, un grand peuple. Nous devons à ce peuple de conjuguer nos forces pour préparer son avenir.

Je vous remercie."

F. Bayrou, Paris le 06 mai 2007
.





Étrangement, la déclaration de François Bayrou n'a pas pu être diffusée en direct et in extenso au cours de la soirée télévisée. Un article d'Agoravox et un autre du journal Le Monde daté du 07 mai 2007 le signalent.

La déclaration de M. Bayrou court-circuitée par les télés

LE MONDE | 07.05.07 | 11h47  •  Mis à jour le 07.05.07 | 13h36

A 20 h 45, dimanche 6 mai, François Bayrou rejoint la salle de presse de son siège de campagne pour faire une déclaration. Il a attendu dans son bureau que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se soient exprimés. Entre-temps, Jean-Marie Le Pen a également pris la parole en direct. Le candidat centriste, arrivé en troisième position au premier tour de la présidentielle, s'installe au micro, face aux caméras alignées - TF1 n'a envoyé personne. Il attend que le "top" de départ lui soit donné et prononce une intervention de cinq minutes... qu'aucune chaîne publique ne retransmet en direct. Pendant ce temps, les échanges entre les invités se poursuivent sur les plateaux de télévision. Seuls des extraits de la déclaration seront diffusés en différé. "Ils n'ont pas attendu longtemps pour me faire payer", lâche M. Bayrou, passablement dépité.

François Bayrou censuré en direct







Partager cet article
Repost0
7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 14:23
Seul Nicolas Sarkozy pouvait dire une telle phrase : « La politique est de retour ! ». Ce fut fait à la Concorde le soir du 6 mai 2007.

Ronald Reagan était venu à la Maison Blanche avec ces mots « America is back » suite à l’humiliation infligée à Jimmy Carter par le gouvernement iranien qui avait pris des centaines d’otages américains en 1980. En 1988, Jean-Marie Le Pen avait repris le slogan « La France est de retour » par amour de la copie (il fera en 2002 un plagiat de Jean-Paul II).

Mais les mots ont aussi leur sens. Avec tous ces déclinologues, la France doutait d’elle-même. La voici revigorée.

Comme chaque second tour d’élection présidentielle, il y a mille et un commentaires à faire sur tout et sur rien. Mais le premier constat, et c’est très réjouissant, c’est que la France est redevenue un modèle de démocratie, pleine et saine, un modèle pour les autres (après la honte d’un Le Pen au second tour en 2002), mais un modèle aussi pour elle-même.

Trois raisons à cela :

1. Une campagne présidentielle exceptionnelle

Malgré la personnalisation à outrance du débat (je suis de gauche mais je n’aime pas Royal, je suis de droite mais je n’aime pas Sarkozy etc.), ces derniers mois furent un véritable condensé du débat démocratique. À tel point que les Français se sont passionnés par cette élection, tout le monde avait son opinion, son adhésion, son rejet, ses peurs, ses espoirs, son grain de sel… Dans les écoles, au travail, dans les salles de sports, chez l’épicier… la campagne électorale était présente partout sur tous les lieux de la quotidienneté.

Le fort taux d’indécis n’était pas de l’indifférence, mais une farouche volonté de prendre position. Beaucoup de sujets ont été abordés. Beaucoup de thèmes.

La démagogie n’était pas certes absente, mais comme le disait très bien Jean-Dominique Reffait sur Agoravox, les inexactitudes notables de tous les candidats sur les dossiers techniques étaient compensées par l’expression d’une véritable vision de la France qu’ils ont proposée aux électeurs, rompant avec l’habitude des gouvernants gestionnaires qui ne savaient parler que technique.

Mais les débats internes étaient aussi une nouveauté : le choix démocratique des trois principaux candidats, avec une désignation par les adhérents de leur parti respectif, même si à l’UMP ou à l’UDF, personne ne s’était présenté contre Sarkozy ou Bayrou, donne une vision plus populaire de la politique, encore que les sondages soient ainsi devenus un élément majeur d’aide à la décision tant lors du choix de Ségolène Royal choisie car « la seule capable de battre Sarkozy » (alors que beaucoup disent aujourd’hui que Dominique Strauss-Kahn aurait eu plus de chance de battre Nicolas Sarkozy qu’elle) que lors de la consécration de Nicolas Sarkozy qui avait pourtant beaucoup d’adversaires à l’UMP.

2. Une participation historique de 84%

Avec la très forte mobilisation des inscriptions sur les listes électorales entre 2002 et 2006, et la très forte participation des deux tours de l’élection présidentielle de 2007, la France retrouve ses scores des années 1970 complètement improbables aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Allemagne… Chaque Français était concerné et a pris part à l’expression populaire. Et apparemment, plus encore au second tour qu’au premier tour (de 0,2%) malgré les nombreuses indécisions d’entre les deux tours (notamment chez les électeurs de Bayrou et de Le Pen).

C’est bien sûr la preuve d’une excellente santé démocratique, un besoin très affirmé d’écoute et d’expression de chaque individu, mais cela donne également au nouvel élu une responsabilité écrasante, mais aussi une force incroyable avec une attente formidable, et la moindre déception (facilement prévisible, je le dis par expérience !) pourrait se retourner très vite contre celui qui vient d’en profiter.

3. La double défaite de Jean-Marie Le Pen

Au premier tour, rassemblant laborieusement 10,4% des voix, Le Pen, 78 ans, semble en avoir fini d’influencer de façon décisive la vie politique française. Marine Le Pen a beau dire que les principaux thèmes colportés par Le Pen ont été au cœur du débat électoral, je préfère de loin les voir aborder par Sarkozy ou Royal que par Le Pen.

La seconde défaite est le taux de participation supérieur à celui du premier tour alors que le 1er mai 2007, Jean-Marie Le Pen avait appelé à une "abstention massive".

Bref, aujourd’hui, le vieux leader du Front National n’est plus écouté, et le Front National va subir des dislocations internes très intenses. C’est une excellente nouvelle pour la démocratie et la vie politique en général.


Bien évidemment, Nicolas Sarkozy n’a pas été le seul, dans cet campagne, à réhabiliter la politique, ou à réhabiliter le politique : François Bayrou, par son discours original de refuser le diktat manichéen entre la gauche et la droite, et Ségolène Royal en proposant sa méthode originale de débats participatifs, ont également montré que la chose politique était un sujet essentiel de notre vie quotidienne.

Malgré tout, cela n’ôte rien au mérite spécifique de Nicolas Sarkozy, enfant précoce de la politique avant même d’être majeur, qui n’avait jamais hésité à dire très haut, même aux pires moments de la désaffection des Français pour la politique dans les années 1990, que si lui en faisait, c’était parce qu’il aimait la politique (comme les autres élus qui, eux, moins audacieux, n’osaient plus le dire).

Que Nicolas Sarkozy soit le vecteur de ce retour de la France politique n’est que justice et résultat du celui qui, pour ces dernières années, fut le « meilleur » dans l’action politique, meilleur au sens qu’il a gagné de toute part : en s’imposant dans son camp rempli de haine et de détestation de lui, puis, en s’imposant dans le débat national, souvent à force de bluff et de démagogie, mais également de combativité et de pugnacité.


Du côté de l’UMP…

Visiblement, Sarkozy a tout fait pour avoir la victoire modeste. Son score très large (plus de deux millions de voix d’avance) aurait pu le rendre arrogant dès l’élection. Mais il n’oublie pas qu’il doit aussi gagner les élections législatives de juin et qu’il n’a plus à prouver quoi que ce soit. Ses consignes de penser aussi aux électeurs déçus de Ségolène Royal donnent un autre visage du dialogue politique.

Visiblement, François Fillon sera nommé Premier Ministre et on indique même la nomination de Michèle Alliot-Marie aux Affaires Étrangères, de Philippe Séguin (mentor de Fillon), de Valérie Pécresse, de Jean-Louis Borloo…

Pauvre Alain Juppé : étonnant d’entendre qu’il fallait changer, transformer après tant d’années d’immobilisme. Alain Juppé, le premier Premier Ministre de Jacques Chirac, à l’époque élu contre la fracture sociale, et suscitant dès novembre 1995 de très nombreuses déceptions… Alain Juppé qui a juste précisé que les périodes n’étaient évidemment pas comparables…

Du côté de l’UDF…

Pour l’UMP, l’affaire est claire, même trop claire puisque les députés UDF souhaitant avoir le label de majorité présidentielle se verront obligés d’intégrer le groupe UMP à l’Assemblée Nationale et sans ce label, ils se verront opposer un autre candidat UMP. Cette méthode, encore plus verrouillante qu’en juin 2002, a pour but d’éliminer tout groupe centriste parlementaire. Un groupe, c’est-à-dire, un porte-voix et une source de financement public.

Il dépend donc surtout du courage de chaque député centriste à refuser ce diktat et à préserver la survie du groupe centriste. Rappelons qu’en 2002, Bayrou, ne représentant que 6,8% des voix au premier tour, avait obtenu 29 députés malgré l’UMP. Aujourd’hui, représentant près de 19%, Bayrou serait capable de garder des candidats au second tour des législatives dans 400 circonscriptions. Il n’y a donc aucune raison pour que le futur Mouvement démocrate ne parvienne pas à faire élire plusieurs dizaines de députés.

Tout va commencer jeudi 10 mai 2007, avec les fondations du nouveau parti des électeurs de Bayrou. Tout va dépendre de ces premiers jalons et de l’état de décomposition du PS. Des premiers pas difficiles à initier en raison de l’hétérogénéité de l’électorat de Bayrou qui s’est coupé dimanche en trois : 40% pour Sarkozy, 40% pour Royal, 20% en blancs, nuls ou abstentions.

Du côté du PS…

Ségolène Royal, qui n’a pas démérité, a prononcé une déclaration rapide et claire, excellente même, que ses supporters auraient sans doute préféré entendre au soir du premier tour. Très sportivement, Royal a salué le nouvel élu, confirmant que Royal et Sarkozy ont changé la nature du dialogue politique par plus de décontraction.

Le contenu de ses propos est pourtant belliqueux : Ségolène Royal, contrairement à Jospin en 2002, veut rester dans le jeu et rappelle que jamais un candidat de gauche n’a obtenu dans l’histoire électorale autant de suffrages (presque 17 millions).

Bien entendu, cela ne fait pas la joie de Dominique Strauss-Kahn (qui tirait une mine déconfite), ni de Laurent Fabius dont le but est de reprendre en main un PS en dérive depuis 2002. Il est cependant amusant d’entendre François Hollande parler également de rénovation alors qu’il n’a rien fait pendant les dix ans qu’il est à la tête des socialistes.

Amusant aussi l’argument de Hollande d’expliquer sa défaite par l’absence d’union des partis de gauche. Car franchement, la présence de six candidats gauchistes n’a pas vraiment gêné la candidature de Ségolène Royal, puisqu’à part Besancenot, ils n’ont pas beaucoup rassemblé.

Le problème des socialistes, c’est qu’ils ont deux partis en un. Un parti réellement social-démocrate, européen, pragmatique, moderne, qui n’a jamais pu s’exprimer en tant que tel à l’exception du débat de la primaire en novembre 2006. Et un parti marxisant, altermondialiste, incapable de s’adapter à l’évolution du monde (qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore), protectionniste, replié sur ses mythes idéologiques dépassés… et qui, finalement, était la devanture du PS jusqu’à aujourd’hui.



Donc, je résume :

1. Une large élection de Nicolas Sarkozy, qui consacre une passion et une combativité hors du commun dans la classe politique, et qui ne surprend même pas tant elle était attendue et pronostiquée depuis quatre mois.

2. Une grande victoire de la démocratie par la participation élevée, la passion retrouvée des gens, la désignation démocratique des candidats, et le refus de suivre des consignes électorales.

3. Une importance décisive des sondages, devenus le bras armé de la décision démocratique, avec leurs cortèges de désinformations, mais qui ont montré leur fiabilité puisqu’ils pouvaient être une photographie exacte de l’opinion publique.

4. Initiateurs de cette rénovation démocratique, de ce nouveau souffle, de ce rajeunissement extraordinaire de la vie politique, les trois principaux candidats Sarkozy, Royal et Bayrou, quinquagénaires, vont sans doute dominer la vie politique française pour les dix prochaines années.

Exit Chirac. Exit la vieille génération.
Bienvenue à la nouvelle France politique.



Partager cet article
Repost0
7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 14:21
(Dépêche)


Sarkozy félicité dans le monde et rappelé à ses obligations en Europe

BERLIN (AFP) - Les messages affluaient du monde entier dimanche pour féliciter Nicolas Sarkozy après son élection à la présidence de la République française, mais ses partenaires européens l'ont également rappelé à ses obligations envers l'Europe.

La chancelière allemande Angela Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, s'est dite convaincue qu'"avec le nouveau président, l'amitié entre la France et l'Allemagne continuerait à être le fondement pour assurer durablement la paix, la démocratie et le bien être en Europe".

"J'ai toute confiance en Nicolas Sarkozy, dont je connais les convictions (...) pour exercer un rôle moteur dans la résolution de la question institutionnelle et la consolidation de l'Europe politique", a pour sa part assuré le président de la Commission européenne, le libéral José Barroso.

Le nouveau président élu de la République française a dans sa première déclaration assuré ses partenaires de son engagement en faveur de la construction européenne.

"Après l'élection de Sarkozy, je m'attends à une clarification rapide du traité de l'UE", a lancé le Premier ministre libéral danois Anders Fogh Rasmussen et son homologue belge, le libéral flamand Guy Verhofstadt, a invité le président élu français à se rendre à Bruxelles "le plus rapidement possible".

"J'ai l'espoir de pouvoir travailler avec lui à une Europe où les gens se font confiance", a commenté le Premier ministre chrétien démocrate néerlandais Jan Peter Balkenende.

Les conservateurs autrichiens ont estimé que la victoire de M. Sarkozy allait permettre de "s'attaquer aux grandes tâches" qui attendent le futur président français.

La France et les Pays-Bas ont rejeté par référendum le projet de constitution européenne, plongeant l'Union européenne dans une grave crise.

Les dirigeants européens de gauche ont également salué la victoire du candidat de la droite française, élu avec 53,06% des suffrages contre 46,94% à la socialiste Ségolène Royal.

Nicolas Sarkozy incarne "une droite ouverte et moderne capable de canaliser les désirs de changement d'un pays appelé à retrouver sa confiance en lui et à continuer à faire partie de la locomotive de l'Europe", a ainsi déclaré le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

"Mon pays, son gouvernement et moi continuerons à considérer la France comme un allié central", a pour sa part assuré Romano Prodi, le chef du gouvernement de centre-gauche italien.

Sur le départ après dix ans au pouvoir, le Premier ministre britannique travailliste Tony Blair a également téléphoné à Nicolas Sarkozy pour le féliciter.

La présidente et ministre suisse des affaires étrangères, la socialiste Micheline Calmy-Rey, a adressé ses félicitations à M. Sarkozy en mettant en relief "l'amitié profonde" entre les deux pays.

Nicolas Sarkozy a assuré les Etats-Unis de l'amitié de la France, mais leur a demandé "d'accepter que des amis puissent penser différemment" et les a invités à ne "pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique".

"Le président Bush a hâte de travailler avec le président Sarkozy pour la poursuite de notre alliance solide", a fait savoir un porte-parole de la Maison Blanche, en indiquant que le président américain avait téléphoné personnellement à M. Sarkozy pour le féliciter.

De nombreux messages de félicitations sont également arrivés du Proche-Orient et du continent africain.

"Je suis convaincu que notre coopération sera fructueuse et que nous pourrons oeuvrer à une politique de paix dans notre région", a affirmé le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Le président égyptien Hosni Moubarak a quant à lui assuré M. Sarkorzy de la "poursuite de l'excellence de la relation franco-égyptienne".

"Nous félicitons le nouveau président pour la confiance que lui a accordée le peuple" français, affirme le responsable des relations extérieures du Hezbollah Nawaf Moussaoui dans un communiqué dont une copie est parvenue à l'AFP.

Le Hezbollah libanais a félicité M. Sarkozy et souhaité une politique plus équilibrée et "moins alignée sur une partie au Liban ou dans la région", selon un responsable de la milice chiite.
Les dirigeants des pays du Maghreb proches de la France ont également très vite réagi.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a invité le nouveau président français a "impulser les relations franco-algériennes" et le roi du Maroc, Mohammed VI a insisté sur "l'urgence à trouver des solutions à certaines crises persistantes dont l'acuité met en péril la stabilité, la sécurité et le développement de certaines régions, notamment en Afrique et au Proche-Orient".

En Afrique, le président du Sénégal Abdoulaye Wade a salué l'élection de M. Sarkozy comme "l'illustration de la confiance" dans son "projet de société".

Sur le continent sud-américain, les félicitations sont arrivées du Brésil où le président de gauche Luiz Inacio Lula a exprimé "sa ferme disposition" à "renforcer les liens historiques".

Lundi 7 mai 2007, 2h42
Partager cet article
Repost0


 




Petites statistiques
à titre informatif uniquement.

Du 07 février 2007
au 07 février 2012.


3 476 articles publiés.

Pages vues : 836 623 (total).
Visiteurs uniques : 452 415 (total).

Journée record : 17 mai 2011
(15 372 pages vues).

Mois record : juin 2007
(89 964 pages vues).