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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 10:13

(dépêche)



Les députés UMP face à "une opinion publique inquiète et parfois hostile"

LE MONDE | 11.02.09 | 15h44  •  Mis à jour le 11.02.09 | 15h44

Ambiance des mauvais jours, mardi 10 février, chez les députés de l'UMP. Les remontées du week-end, après l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, ne sont pas bonnes. "Le Sarkozy libéral, ça ne marchait pas. Le Sarkozy social, ça ne prend pas plus, résume Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne). Le groupe mesure à quel point il va falloir s'habituer à vivre avec une opinion publique inquiète, et parfois hostile." Avant de partir en tournée dans le Golfe, le chef de l'Etat a fait passer le message aux dirigeants de la majorité : "Il va falloir se serrer les coudes."

11 h 30, salle Colbert, où se réunit le groupe UMP. Par quoi commencer ?, les sujets de crispation sont tellement nombreux... Jean-François Copé, le président du groupe, prend les devants : il annonce que la question de l'OTAN et de la défense européenne, qui divise fortement l'UMP, fera l'objet d'une réunion spéciale, mardi prochain.

Roselyne Bachelot intervient sur l'hôpital et la santé. Le projet du gouvernement suscite beaucoup d'interrogations. "Nous avons besoin de continuer à discuter", convient M. Copé. L'examen du texte commence dans l'après-midi.

Place aux universités et au statut des enseignants-chercheurs. Les élus s'interrogent sur l'objet de la mission de médiation annoncée la veille par la ministre, Valérie Pécresse. "Chez moi, tout le monde est contre la réforme, s'insurge Daniel Fasquelle (Pas-de-Calais), doyen de la faculté de droit de l'université du Littoral-Côte-d'Opale. Elle n'a aucune chance de réussir si elle n'est pas portée par le monde universitaire."

Pas question de lâcher, répliquent Claude Goasguen (Paris) et Benoist Apparu (Marne), pour qui "un recul serait pire que tout". Le "patron" des députés UMP annonce qu'"un groupe de travail va travailler au côté de la ministre". En attendant, la consigne est donnée : "soutien total à Valérie Pécresse". Interpellée à deux reprises, l'après-midi, lors de la séance des questions au gouvernement, celle-ci va recevoir une ovation debout de la part des députés de la majorité.

Sujet suivant, la Guadeloupe. Pas le temps d'en débattre. Le premier ministre, François Fillon, et le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, doivent filer à Matignon pour une réunion interministérielle. M. Copé, qui s'est entretenu la veille avec le secrétaire d'Etat, tient à lui manifester son soutien. "C'est quand on est dans la difficulté qu'on doit pouvoir compter sur ses amis", glisse-t-il. Il n'ignore pas que M. Jégo a été rappelé à Paris contre son gré, et qu'il se plaint amèrement de n'avoir reçu, tout au long de ces quinze derniers jours, aucun signe de M. Sarkozy.

Mais le sujet qui mécontente tout le monde ou presque, ce sont les annonces sur la fiscalité faites par M. Sarkozy. Le chef de l'Etat veut supprimer la taxe professionnelle dès 2010, et a mis en discussion avec les partenaires sociaux la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu (IR).

Les élus de la majorité sont vent debout. "Il dit qu'il supprime, mais il ne dit pas par quoi il remplace", regrette M. Apparu. Beaucoup estiment par ailleurs qu'il n'est pas opportun de toucher à l'impôt sur le revenu alors qu'un contribuable sur deux en est déjà exonéré. "Nous n'avons pas été associés au préalable", déplore M. Copé.

Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 12.02.09



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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 00:35

(dépêche)



Yazid Sabeg, le Robin des beurs

15 déc 2008 - il y a 1 heure 23 min - LeMonde.fr 

Mon premier choisit la finance. Mon deuxième navigue dans le pétrole. Mon troisième fait fortune dans les matériels de sécurité militaires et civils. Mon quatrième déteste l'Angola. Mon cinquième adore Obama, la banlieue et la discrimination positive. Mon sixième est le roi du couscous aux cardons. Stop ! Mon tout n'en finit pas... "Yazid est dur à suivre. Dans tous les sens du terme", concède l'une des personnes qui le connaît le mieux, son épouse. La grande et blonde Ingrid Sabeg, née Larsen, est elle-même d'ascendance en partie étrangère, puisque de père danois et de mère française.

Yazid Sabeg, l'insaisissable ? Ce disciple de Raymond Barre - "ni de gauche ni de droite", dit-il - devenu un riche homme d'affaires, n'en finit pas de fuir les étiquettes, autant que la pauvreté dont il a la hantise.

Nommé, il y a quelques mois, à la tête de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), le voilà qui critique, l'ingrat, l'absence de politique gouvernementale vis-à-vis des quartiers sensibles. "Le plan de Fadela Amara ne répond ni aux enjeux de l'heure ni aux ambitions qu'on doit avoir", explique ce patron atypique, aîné des treize enfants d'une famille algérienne émigrée à Lille dans les années 1950. Le 10 décembre, sur la chaîne de télévision LCI, le président de l'ANRU a rappelé qu'il y avait en Ile-de-France environ 350 000 demandes de logements sociaux en souffrance. "Si on ne fait rien, ça va péter. On est assis sur un volcan", ajoute-t-il en sortant de l'émission.

Dans son "Manifeste pour l'égalité réelle", lancé le 8 novembre, il demande, entre autres, de "systématiser les politiques volontaristes de réussite éducative et la promotion des talents dans les quartiers populaires". Lui-même habite aujourd'hui un vaste appartement plein de peintures flamandes et de meubles cossus, dans le 16e arrondissement de Paris. Mais il a grandi, à Lille, dans un quartier ouvrier, Les quatre cents maisons, où il est arrivé à l'âge de 2 ans.

"J'ai le souvenir d'un gosse frêle, timide, craintif, qui me tenait la main et ne la lâchait pas", raconte son ami Bernard Toulemonde. Ce brillant retraité, aujourd'hui inspecteur général honoraire de l'éducation nationale, était, dans les années 1960, étudiant à la faculté de droit de Lille et, à ses heures perdues, enseignant bénévole pour enfants d'immigrés. C'est ainsi, lors de séances de soutien scolaire, que l'instituteur improvisé et le petit Yazid se sont rencontrés et plus jamais perdus de vue.

Est-ce à cette époque, fréquentant le lycée Faidherbe (tenu par les jésuites) et les scouts catholiques, que le futur industriel comprend l'importance des relations sociales et du sacro-saint carnet d'adresses, sans lesquels le plus habile des caméléons et la plus docile des girouettes ne peuvent atteindre la notoriété ?

Son appartenance à la franc-maçonnerie - "J'y compte beaucoup d'amis", admet-il - n'est sans doute pas totalement étrangère à son exceptionnelle ascension. Sa société, Communication et Systèmes, est à la pointe de l'industrie des matériels de surveillance et de télécommunication. Mais son appartenance maçonnique ne l'a pas empêché de trébucher. Mis en examen, en mai 2002, pour "exportation sans déclaration de marchandises prohibées" vers l'Angola, il a dû attendre deux longues années avant qu'un non-lieu soit prononcé. Meurtri par l'épreuve, Yazid Sabeg n'en laisse rien paraître. Ce n'est pas le premier choc qu'il surmonte. Celui qu'un quotidien avait comparé, au début des années 1980, à "un Tapie beur", a appris au fil des années à ne plus s'émouvoir des identités et des rôles qu'on lui prête. Son masque, c'est son sourire.

Quand il était enfant, à Lille, son nom totem chez les scouts était "Lapin agile". Mais la France des années 1960 n'était pas seulement celle des Bernard Toulemonde. On lui a servi aussi, dans les rues, comme à ses frères et soeurs, du "bougnoule" et du "bicot" ad nauseam. Dans ces années-là, la guerre d'Algérie est partout. Son père, Khemissi Sabeg, originaire des Aurès, a fait partie des manifestants de Guelma, le 8 mai 1945 : ici, comme à Sétif, les nationalistes algériens, qui réclamaient le respect et l'égalité, ont fait l'objet d'une répression terrible. Fonctionnaire dans l'armée française, Khemissi Sabeg en est éjecté illico. Il est mis au cachot. Ce qui ne l'empêche pas, une fois sorti de prison, de se faire recruter par la police coloniale.

Ami du dirigeant politique Fehrat Abbas, le père de Yazid Sabeg devient un militant de l'assimilation. C'est son épouse, Mouni, une native de Bougie (aujourd'hui Bejaia), qui le convainc de prendre, en 1952, la route de l'exil. Grâce à l'un de ses frères, déjà installé à Lille, le père de la future famille nombreuse trouve un emploi de manutentionnaire. Pour le petit Yazid, les dés sont jetés.

"Le regard des autres lui a imposé d'être arabe", commente un de ses amis, un ancien du lycée Faidherbe, le diplomate Jean-Pierre Guinhut, qui a son bureau place Beauvau. "Etre républicain et musulman : c'est son obsession, sa quête", ajoute l'historien Benjamin Stora, qui a rencontré Yazid Sabeg à Guelma, lors d'une des cérémonies annuelles organisées en hommage aux morts du printemps 1945. "Les massacres d'Algériens, aujourd'hui, tout le monde s'en fout, y compris les Algériens. J'ai été surpris de voir cet homme, un patron, un type riche, qui vit en France de surcroît, faire le voyage de Guelma par respect pour ces morts", insiste l'auteur des Guerres sans fin (Stock).

Fidèle à sa famille, Yazid Sabeg l'est aussi à ses amis, comme en témoigne Luc-Alexandre Ménard, directeur des affaires publiques chez Renault, qui a connu le futur patron de Communication et Systèmes à la Délégation à l'aménagement du territoire (Datar), où tous deux travaillaient, dans les années 1970. "Si vous êtes en difficulté, il vous tend la main. Moi, en tout cas, il me l'a tendue. Il fait partie des gens bien que j'aurai connus dans ma vie", note ce haut cadre de l'automobile.

Homme de réseaux ou homme de convictions ? "Cela dépend du moment", s'amuse un de ses proches. "C'est un social libéral, fidèle à ses racines. Son combat contre les exclusions participe d'une vraie conviction. Il aime aussi être partout", observe l'ancien ministre Pierre Méhaignerie, qui loue surtout chez ce fils d'émigré docteur es sciences économiques un pragmatisme à toute épreuve.

Qu'il ait "le goût de l'argent" ne diminue en rien sa sincérité, insiste Luc-Alexandre Ménard : "Quand il parle des banlieues, des discriminations ou de l'Algérie, il le fait toujours avec coeur." Même s'il y a, là aussi, une part de calcul ? "Il calcule très bien et très vite !", répond son ancien collègue de la Datar. A bon entendeur...


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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 02:37

(dépêche)


Villepin, la chute du hussard de la chiraquie

Bruno Jeudy
19/11/2008 | Mise à jour : 22:27 | Commentaires  134 | Ajouter à ma sélection .

Avec la décision des magistrats, Dominique de Villepin (ici en 2007) entre dans un tunnel judiciaire qui durera au minimum un an.

Renvoyé en correctionnelle, l'ancien premier ministre voit son avenir politique obscurci pour longtemps.
 
«Personne n'arrivera à me mettre entre parenthèses !» Il faut avoir la foi du charbonnier ou s'appeler Dominique de Villepin pour répéter en boucle cette phrase. Obstiné, l'ancien premier ministre veut croire qu'il a ou fait comme s'il avait encore un avenir politique, malgré le coup de massue qu'il vient de recevoir. Quoi qu'il en dise, l'ex-chef du gouvernement entre dans un tunnel judiciaire d'au moins un ou deux ans.

Une première pas très glorieuse pour un ancien hôte de Matignon. Qu'il le veuille ou non, Villepin ne pourra plus s'exprimer sans qu'on le renvoie sans cesse à l'affaire Clearstream, qui lui vaut d'être renvoyé en correctionnelle pour «complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d'usage de faux, recel de vol et recel d'abus de confiance». La litanie des reproches relevés par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons est lourde. Aussi lourde que la chute du hussard de la chiraquie.

Avant l'été, Villepin espérait encore éviter l'infamant procès. Confiant, il pensait être sorti gagnant d'une année et demie de guérilla avec les deux juges. «Il n'y a rien dans ce dossier. Aucune preuve !», clamait-il dans son bureau d'avocat près des Champs-Élysées. Fin août, il avait surpris en se montrant très aimable avec Nicolas Sarkozy, lors du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-LCI. «Nous avons de l'estime l'un pour l'autre», confiait-il alors, comme rassuré par un récent entretien dans le bureau du président de la République. Oubliées, les attaques en rafale de Villepin contre Sarkozy depuis le début du quinquennat. Dépassés, ses commentaires acides sur son rival de toujours. «Quand je le regarde, c'est lui qui baisse les yeux», dit-il avec ce sentiment de supériorité si caractéristique chez lui, comme l'écrit Hubert Coudurier dans Amours, ruptures et trahisons.

Son erreur fut donc de croire à un armistice dans la guerre sans merci que se sont livrée les deux frères ennemis de la droite. Ses proches ont même cru que «Dominique» allait entrer au gouvernement ou prendre la tête de liste UMP aux élections européennes en Ile-de-France ! Erreur. Double erreur. «Dominique a lâché la proie pour l'ombre», regrette son ami le député UMP de l'Essonne, Georges Tron.

Finir sur un «croc de boucher»

Cela n'a jamais traversé l'esprit de Nicolas Sarkozy. «Il n'a jamais été question qu'il jette la rancune à la rivière», avertit Brice Hortefeux, le plus fidèle des sarkozystes et pas forcément le plus antivillepi­niste. Ceux qui ont entendu le chef de l'État évoquer un jour devant eux l'affaire Clearstream savent ce qu'il en coûte de se faire l'avocat du diable. Sarkozy n'a pas bougé d'un iota : il avait promis que le ou les manipulateur(s) des fichiers Cleastream finirai(en)t sur un «croc de boucher». Avec le renvoi en correctionnelle de Villepin, qu'il tient pour être l'un des premiers protagonistes de cette machination, Sarkozy a gagné la première manche.

Villepin, lui, n'est pas au bout de ses peines. Bien sûr, il est présumé innocent et il appartiendra au tribunal d'établir si les preuves sont suffisantes pour le condamner. Ce qui n'est pas gagné. On se souvient encore du précédent de Dominique Strauss-Kahn, qui sortit blanchi du procès de la Mnef. Villepin rêve sans doute d'un pareil retournement mais, pour l'instant, il broie du noir.

En attendant, ses rares amis politiques continuent de dénoncer une «nouvelle affaire Dreyfus». «On le traite comme un dissident soviétique», tonne le député UMP Jean-Pierre Grand. Son ex-directeur de cabinet, Bruno Le Maire, veut croire que son ancien patron aura «la force de caractère pour affronter cette épreuve». Devenu député de l'Eure, Bruno Le Maire est aujourd'hui courtisé par l'Élysée. S'il décidait de nommer ministre ce proche de l'ex-premier ministre, Sarkozy ferait d'une pierre deux coups : isoler encore un peu davantage Villepin et montrer qu'il n'est pas dans une vendetta contre les villepinistes.



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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 01:46

(dépêches)


Mais que sait donc Rachida Dati ?

HAUTS-DE-SEINE
NOUVELOBS.COM | 12.12.2008 | 15:18
134 réactions

C'est l'article qui fait jaser tout Paris : l'hebdomadaire Le Point laisse entendre que Rachida Dati connaîtrait "les histoires de famille du département des Hauts-de-Seine (...) et saura, le cas échéant, se rappeler aux bons soins de son protecteur".

C'est l'article qui fait parler le tout Paris journalistique.

Dans Le Point de cette semaine, Denis Demonpion conclut une longue enquête, intitulée "L'extravagante Mme Dati", sur ces deux paragraphes : "Elle confie volontiers qu'après son accouchement une nouvelle vie s'offrira à elle. Elle afficherait, dit-elle, le père de son enfant avec qui elle pourrait partir vivre à l'étranger. (...) Des âmes charitables affirment qu'à l'heure de la curée, Rachida Dati, qui connaît les histoires de famille du département des Hauts-de-Seine pour s'être occupée pendant quelque temps, en 2005, du secteur sensible des marchés publics, saura, le cas échéant, se rappeler aux bons soins de son protecteur".

Sarkozy furieux

Rachida Dati a effectivement été directrice générale adjointe en charge des marchés publics, des affaires juridiques et des affaires foncières et immobilières au conseil général des Hauts-de-Seine, de 2004 à 2005, à l'époque où Nicolas Sarkozy en était président, et elle travaille aux côtés de celui-ci depuis 2002.

Quant à savoir qui est ce père qui vivrait à l'étranger et quels sont les secrets qui pourraient embarrasser le chef de l'Etat, Le Point n'en dit pas plus.

Joint par nouvelobs.com, Denis Demonpion ne "retire pas une ligne" à ses écrits et ajoute : "Rachida Dati n'a pas démenti et ne démentira pas".

Nouvelobs.com a tenté, en vain jusqu'ici, de joindre le porte-parole du ministère de la Justice.
Enfin, selon plusieurs sources, Nicolas Sarkozy serait furieux de la "chute" (la fin ndlr) de l'article.



L'extravagante Mme Dati

Publié le 11/12/2008 - Modifié le 12/12/2008 N°1891 Le Point
Denis Demonpion

A force de fantaisies, de maladresses et de désinvolture, la garde des Sceaux est plus que jamais contestée. Coulisses d’un parcours aussi spectaculaire que chaotique.

Rachida Dati n’en fait qu’à sa tête. Et Nicolas Sarkozy en a soupé. Leurs relations, qui, ces derniers temps déjà, n’étaient pas fameuses, se sont brusquement gâtées le 20 octobre. Ce lundi-là, la ministre, qui avait invité les représentants des trois syndicats de surveillants de prison (Ufap, FO, CGT) à la rencontrer au ministère pour discuter doléances et conditions de travail, leur a fait faux bond. Prétextant d’un « agenda chargé » , Mme la ministre s’est fait excuser par son directeur de cabinet, préposé à la corvée. Il avait pourtant essayé de la convaincre de venir leur parler, ne serait-ce que quelques minutes. Faisant fi des risques d’une éventuelle épreuve de force, elle n’a rien voulu savoir, car, à côté, dans un autre salon lambrissé de la chancellerie, un petit déjeuner l’attendait avec le prince Albert de Monaco. Coutumière de ce type de rencontre au sommet avec les people du show-biz et de la télévision, la ministre avait elle-même organisé l’entrevue princière. La discrétion, jusque-là, a été totale.

Pas un mot n’a filtré sur ce tête-à-tête « privé », ni sur la teneur des propos échangés. Afin de recevoir son altesse sérénissime avec les honneurs dus à son rang, Rachida Dati avait exigé qu’il soit fait place nette dans la cour du ministère. Les voitures qui y sont habituellement garées avaient été retirées et les gendarmes priés de revêtir exceptionnellement le grand uniforme avec fourragère. Aucune trace du rendez-vous ne figurait sur l’agenda prévisionnel de la ministre diffusé juste avant le week-end à la presse. C’est pourquoi les représentants des surveillants de prison n’en ont rien su. Arrivés à pied avec leur plate-forme revendicative, ils l’ont eu mauvaise et sont ressortis furieux du ministère. Faute d’avoir obtenu le moindre engagement de la part de la ministre, un appel a été lancé aux personnels afin qu’ils « déposent les clés » . Le blocage, pour le coup, était assuré. Le mot d’ordre devait prendre effet le 13 novembre. « Madame Dati, en lieu et place de ne communiquer qu’avec le grand public, les hauts fonctionnaires, le show-biz et compagnie, écoutez ceux qui tiennent les prisons françaises, ingérables de par votre politique spectacle ! » ont tonné les syndicats dans une unité pas vue depuis plus de quinze ans.

« Elle ne regarde pas à la dépense. »

C’est ainsi que Rachida Dati, embarquée dans un autre conflit à Metz, cette fois avec les magistrats, s’est retrouvée, débordée, sur deux fronts à la fois. Devant la gravité de la situation, l’Elysée a, une fois de plus, pris les choses en main. Coups de téléphone comminatoires, branle-bas de combat, réunions de crise se sont enchaînés. « C’est là qu’entre Sarkozy et elle tout a basculé » , témoigne un conseiller de cette folle journée. Sommée de faire retomber la tension, la ministre a, le jour même, écrit aux responsables syndicaux pour leur dire qu’elle s’engageait à « créer un bureau d’aide sociale » au sein de la pénitentiaire et à réaliser un audit dans chacun des établissements sur « les postes de travail » . Rendez-vous leur était donné pour le 7 novembre. Mais, devant la colère de la base et le risque de mouvements de protestation incontrôlés, Rachida Dati, mise au pied du mur, a été contrainte de presser le pas. L’alerte était chaude. « Je n’ai que faire des robes, des bagues et des magazines, ce qui m’intéresse, c’est la souffrance des personnels » , a grondé Jean-François Forget, de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap, majoritaire). Le jour suivant, sur le coup de 23 heures, la ministre décrochait son téléphone pour convier personnellement « en urgence » les trois secrétaires généraux des organisations pénitentiaires à des discussions. La réunion a eu lieu le lendemain matin à 8 h 30. « Elle était stressée » , rapporte Christophe Marques, de FO Pénitentiaire. Ordre lui avait été donné de désamorcer la crise, et ce avant le conseil des ministres.

Les surveillants n’ont rien contre la personne de Rachida Dati. Ils la trouvent même mieux que son prédécesseur, Pascal Clément. Elle n’ignore pas le climat délétère qui règne dans les prisons. Dès le lendemain de sa nomination, son premier déplacement fut pour le Centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis (Essonne). Les surveillants lui en savent encore gré, même s’ils notent qu’elle avait pris soin de s’y rendre aux environs de 22 heures, afin de montrer qu’en cette heure tardive elle était capable d’être sur le pont et qu’elle s’était assurée de la présence des caméras de télévision.

Les visites, ensuite, se sont multipliées, au point de donner le tournis, à se demander aussi quand la ministre trouve le temps d’étudier les dossiers. Un jour, elle va à l’Ecole nationale des greffes à Dijon, un autre à l’inauguration du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, un troisième à un débat sur « l’accompagnement judiciaire des entreprises en difficulté » à Avignon. Rachida Dati a la bougeotte. Effectuer trois déplacements dans une même journée ne lui fait pas peur. Mais, là où le bât blesse, c’est lorsque, mue par une sorte de mouvement perpétuel, elle exige, pour un oui, pour un non, d’emprunter les avions de l’Escadron de transport, d’entraînement et de calibration (Etec), l’unité de l’armée de l’air réservée au transport du chef de l’Etat et des membres du gouvernement. Les appareils aux couleurs de la République française ont de 8 à 12 places, mais voyagent pratiquement à vide, la ministre ne tolérant auprès d’elle que son chef de cabinet, qui tient l’agenda, et un chargé de communication. Or un vol de Villacoublay, la base aérienne de la flotte, revient en moyenne de 15 000 à 20 000 euros. « Rachida Dati ne regarde pas à la dépense » , fait-on remarquer dans les préfectures. D’autant que, chaque fois, tenus d’arriver avant elle pour préparer le déplacement, conseillers, directeurs de l’administration centrale, membres de l’équipe vidéo qui la suit en permanence, et sa photographe sont obligés de prendre un avion de ligne ou le TGV, à l’aube de préférence. Tant pis si, sur place, les préfets doivent organiser aux frais de la princesse deux convois sous escorte. Ce déploiement logistique n’empêche pas Rachida Dati de se plaindre dans les gazettes d’être « régulièrement victime » de manquements au protocole républicain, laissant entendre que préfets et chefs de cour renâcleraient à s’acquitter de leur mission. Se poser en victime est devenu un mode de gestion politique de Rachida Dati, qui, à la moindre critique, oppose à la fois ses origines arabes et le fait d’être une femme.

Racisme

Qu’on exprime un désaccord sur ses options ou remette en question ses déclarations, on est aussitôt taxé de racisme ou de machisme. Ce fut le cas des représentants de l’Union syndicale des magistrats (USM), mis en cause par voie de presse pour lui avoir reproché d’avoir lancé une réforme de la carte judiciaire sans y mettre les moyens financiers. « Nous lui avons demandé de la manière la plus ferme de démentir ses propos. Elle a refusé. La réunion a été extrêmement tendue », rapporte Bruno Thouzellier, ancien président de l’USM devenu associé du cabinet d’avocats international Sarrau Thomas Couderc.

Persuadée qu’elle a l’opinion pour elle, Rachida Dati n’hésite pas à malmener les magistrats, qui n’ont pas apprécié qu’à la suite du suicide d’un mineur à la maison de Metz-Queuleu elle diligente en pleine nuit une enquête de l’Inspection des services judiciaires. Devant le tollé provoqué par son initiative, la ministre a tenté dans un premier temps de faire porter le chapeau à son directeur de cabinet. Puis ce fut au tour du directeur de l’Inspection, André Ride, un ancien procureur général, d’en être réduit, à 58 ans, à avaler son hermine. Cherchant à s’assurer que l’indépendance des magistrats de Metz n’avait pas été bafouée, le Conseil supérieur de la magistrature, l’autorité suprême du corps, a voulu entendre André Ride. La ministre s’y est opposée. Les magistrats ont manifesté sur les marches du palais. Le malaise grandissait. C’est alors que Nicolas Sarkozy a joué les pompiers de service. Les représentants de l’USM ont été invités à le rencontrer. L’entretien s’est déroulé en deux temps, en l’absence de la ministre d’abord, puis en sa présence, selon le bon vouloir du chef de l’Etat, signe patent d’un désaveu pour Rachida Dati, condamnée à faire antichambre. « Quand elle est entrée, elle n’en menait pas large » , relève Christophe Régnard, le président en exercice de l’USM. Afin de ne pas perdre la face, elle s’est arrangée pour confier que, retenue par son homologue serbe, elle aussi enceinte, les deux femmes avaient papoté. D’où un retard prétendu. Fariboles. La ministre était en avance. Plusieurs témoins, dont les journalistes accrédités au palais présidentiel, l’ont vue grimper le perron de l’Elysée bien avant l’heure. « Son truc, c’est de forcer les portes » , relève un conseiller.

Rachida Dati aime plaire et supporte si peu la contradiction que de crainte d’affronter les sifflets elle a, cette année, renoncé au dernier moment à se rendre au congrès annuel de l’USM. Elle a également boudé la rentrée solennelle des avocats du barreau de Paris, qui s’annonçait houleuse, leur préférant les assises plus tranquilles des commissaires aux comptes. Mais, pour redorer son image auprès de professionnels malmenés, la ministre a entrepris de les cajoler, une opération séduction qui s’apparente à un sauve-qui-peut. Depuis une quinzaine de jours, régulièrement, des tablées de trente-cinq couverts sont dressées pour les magistrats, sous le plafond en stuc de la galerie Peyronnet, la plus vaste du ministère. Tantôt pour des petits déjeuners, tantôt pour des déjeuners aux allures de banquet. Traités par fournée de vingt-de préférence le vendredi soir-, procureurs et chefs de cour sont priés de battre le rappel de « gens raisonnables » . Les magistrats qui viennent de province ont l’assurance que leur billet de train sera remboursé. Chaque fois, la ministre discourt. « Elle refait l’Histoire » , souligne un participant. Un jour, en fin de repas, Rachida Dati a tellement mobilisé la parole que, de peur de l’interrompre d’un cliquetis de petites cuillères, les convives sous hypnose ont préféré boire leur café froid. Avocats de renom et bâtonniers ont eux aussi été reçus pour un petit déjeuner, la veille de la rentrée solennelle du barreau, pour l’entendre leur annoncer qu’elle n’en serait pas. Ce que la ministre apprécie, en revanche, c’est se produire devant un public qui lui est acquis sur le mode « vu à la télé ». Pour remplir les salles, un chargé de mission ministériel en appelle aux associations. C’est le cas le 1er décembre à Montpellier, où Dati vient signer une convention sur les mariages forcés. Des femmes, dont plusieurs voilées, ont été réquisitionnées. « Elle se croit encore porte-parole de la campagne de Sarkozy. Le principe, c’est de ratisser large » , observe un acteur de l’opération.

Dans l’entourage du président de la République, les foucades de Rachida Dati lassent les personnes les mieux disposées à son égard. A l’exception de Catherine Pégard, la conseillère spéciale en « calinothérapie », et Claude Guéant, l’imperturbable secrétaire général de l’Elysée, missionné pour faire tourner la maison coûte que coûte. Le conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, quant à lui, en a assez des récriminations des ambassades et du Quai d’Orsay, qui se plaignent des extravagances de la ministre. Lors de ses déplacements à l’étranger, y compris privés, comme ce fut le cas au Qatar-un endroit où, pour de mystérieuses raisons, Rachida Dati se rend régulièrement-, elle exige que l’ambassadeur l’accueille à sa descente d’avion, même à 2 heures du matin. Et puis, il y eut cet incident avec la ministre de la Justice de Suède, qu’elle n’avait tout simplement pas envie de rencontrer.

« Blaireau. »

C’était un mercredi matin, jour de conseil des ministres. « Vous direz que je suis retenue à l’Elysée par le président de la République » , avait-elle commandé à son cabinet. Aussi, quelle ne fut pas la désagréable surprise de la délégation suédoise de voir Rachida Dati regagner son ministère sans daigner venir à sa rencontre. Au lendemain de l’élection de Barack Obama, la ministre a remué ciel et terre pour obtenir le numéro de portable du nouveau président des Etats-Unis. Le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade de France à Washington ont été sollicités, jusqu’à l’Elysée, qui l’a sommée de se calmer. « Elle estime que son rang, ce sont les chefs d’Etat et les Premiers ministres » , déplore un diplomate, légèrement agacé.

Grisée par les attraits du pouvoir, Rachida Dati, qui a le fâcheux travers de confondre autorité et autoritarisme, aurait-elle soudain pris la grosse tête ? Sa nomination Place Vendôme avait pourtant été accueillie avec bienveillance. Avocats, magistrats, surveillants, jugeant plutôt astucieux de la part de Sarkozy, d’avoir promu sa protégée à un poste régalien, lui ont fait crédit. La presse n’était pas en reste. Même après le premier couac occasionné, six semaines après son entrée en fonctions, par la démission fracassante de son directeur de cabinet, Michel Dobkine, un juriste éminent, aujourd’hui secrétaire général d’Havas, chez Vincent Bolloré. Il avait été choisi par l’Elysée pour pallier l’inexpérience de la jeune ministre. Mais c’était compter sans le caractère éruptif de Rachida Dati, une femme nature, qui n’hésite pas à user, sous les ors des palais de la République, d’un langage qui n’est pas sans rappeler celui de la racaille des banlieues. « Blaireau », « connard », « j’vais te casser » font partie du vocabulaire ordinaire de la ministre, qui, quand elle est en colère, n’hésite pas à menacer un conseiller. « J’ai le président avec moi » , se targue-t-elle souvent dans un claquement de doigts. « Elle parle directement aux gens, oui, bien sûr. On n’est pas là pour parler un langage de duchesse » , admet son directeur de cabinet démissionnaire, Patrick Gérard. La ministre sait aussi se montrer vindicative. L’ancien Premier ministre Edouard Balladur ayant jugé qu’elle n’était pas « à la hauteur » pour défendre la réforme des institutions, elle s’est abstenue de prononcer son nom lors d’un discours à la Sorbonne sur ce thème.

Départs en série

En dix-huit mois, à l’exception de deux conseillers, tous les autres ont été renouvelés, et certains parfois plusieurs fois. Soit ils ont jeté l’éponge, soit ils ont craqué, soit ils ont été congédiés. « Elle a une façon de pourrir les gens qui n’est humainement pas tenable » , rapporte une de ses victimes.

Même l’Elysée n’en peut mais. Eminence grise du président de la République pour tout ce qui touche aux questions de justice-nominations et dossiers sensibles-, Patrick Ouart, le « ministre de l’ombre », a renoncé à la « gérer ». Il n’a pas digéré qu’elle réussisse l’exploit, début novembre, de mettre son directeur de cabinet, Patrick Gérard, sur le flanc. L’homme, qui fut président des Jeunes giscardiens et maire centriste de Vincennes, avait de la rondeur et de l’endurance. A force de tout prendre sur lui, les nerfs ont lâché. « Ce sont des choses qui arrivent à tous les directeurs de cabinet » , commente, philosophe, Patrick Gérard, en convalescence en Normandie, dans l’attente de ses nouvelles fonctions comme recteur de l’Académie de Paris, le 15 décembre. Il fallait lui trouver un successeur. Le secrétaire général de l’Elysée a fini par convaincre François Seners, un conseiller d’Etat réputé pour son calme, de reprendre le flambeau. Surnommé le « mandataire liquidateur » , il lui aurait été promis une belle promotion à la sortie. Signe des temps, le chef de l’Etat a demandé à Ouart, en vacance de LVMH, où il était conseiller juridique du groupe, de rester sinon un an de plus, du moins jusqu’en septembre 2009. Dans l’attente, le poste a été gelé.

L’Elysée a dressé une sorte de cordon sanitaire autour de Rachida Dati. De méchantes langues parlent de garrot. Interdite de médias par le président lui-même, la ministre a été flanquée d’un nouveau chargé de communication, Pierre-Yves Bournazel, qu’elle appelle « l’espion » , parce que c’est un protégé de Pierre Charon, le conseiller ès divertissements du chef de l’Etat et le factotum de Carla Bruni-Sarkozy. Telle une assiégée, Rachida Dati s’est alors tournée vers les créatifs d’Euro RSCG, la multinationale de publicité et communication, pour glaner des conseils en stratégie. Comme si son destin-sa survie ?-en dépendait. « Il est normal qu’elle s’ouvre à d’autres gens, qu’elle ne s’enferme pas dans son cabinet » , souligne Pierre-Yves Bournazel, son chargé de communication.

Partir à l’étranger

Convaincue que jamais le président de la République ne la laissera tomber, la ministre rebelle tient tête, quitte à enfreindre les interdits. Le temps de donner une interview au Figaro ou de juger, avant même d’en avoir référé à Matignon ou à l’Elysée, que le projet visant à permettre l’emprisonnement des enfants de 12 ans relevait du « bon sens ». Une déclaration qui lui a valu de se faire sèchement rappeler à l’ordre par le Premier ministre, François Fillon.

De tout cela, Nicolas Sarkozy en a pris son parti. Quand, après une bourde ou un dérapage, invitée à venir s’expliquer, elle se défausse sur un conseiller, le président de la République fait la sourde oreille. Il préfère, dans un air de résignation, lever les yeux au ciel et passer à autre chose. Alors, les jours de la ministre à la chancellerie sont-ils comptés ? Pas si simple. Elle confie volontiers à des proches qu’après son accouchement, une nouvelle vie s’offrira à elle. Elle afficherait, dit-elle, le père de son enfant avec qui elle pourrait partir vivre à l’étranger. Peut-on la croire ? Des âmes charitables affirment qu’à l’heure de la curée Rachida Dati, qui connaît les histoires de famille et du département des Hauts-de-Seine pour s’être occupée pendant quelque temps, en 2005, du secteur sensible des marchés publics, saura, le cas échéant, se rappeler aux bons soins de son protecteur

Ceux qui la soutiennent

Jean-Pierre Raffarin Ancien Premier ministre et sénateur.

Sur Europe 1 : « C’est une fille exceptionnelle. On l’a envoyée au feu pour mener des réformes très importantes. On s’attaque plus à sa personne qu’à sa politique. »

Roger Karoutchi Secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement.

« Il n’y a pas à sauver ou à ne pas sauver » Rachida Dati. « Il y a à reconnaître le boulot qui a été fait. Et, a-t-il ajouté sur France Inter, elle fait un boulot formidable. »

Nathalie Kosciusko-Morizet Secrétaire d’Etat à l’Ecologie.

Avec Dati, elle a effectué un tour de France des quartiers populaires. « C’est notre G2 » a ironisé la secrétaire d’Etat à Royan, dans un clin d’oeil au G7 de Sarkozy, ce cénacle de sept ministres choisis pour relayer sa politique auprès de l’opinion.

Ceux qui la dénigrent

Rama Yade Secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme.

Elle ne rate pas une occasion d’asticoter sa collègue. A une réception à la Maison-Blanche, en novembre 2007, Rachida Dati se faufile par l’entrée principale, juste derrière le président. « On prétend à l’Elysée qu’elle a fait exprès d’être en retard pour ne pas arriver avec les autres ministres », lâche-t-elle, venimeuse.

Edouard Balladur Ancien Premier ministre.

Chargé de présider la commission sur la réforme des institutions, présentée comme le projet phare du quinquennat, le mentor de Sarkozy n’a pas souhaité que la ministre de la Justice défende le texte de loi devant les parlementaires. Il ne la jugeait pas « à la hauteur ».

Brice Hortefeux Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale.

Trop habile pour avoir jamais prononcé en public un mot contre elle, ce fidèle de Sarkozy n’a jamais apprécié la montée au firmament de Rachida Dati auprès de son ami Nicolas. Cette ascension, appuyée par Cécilia, s’est faite à son détriment pendant la campagne.

Quand Dati met le feu

Les petites phrases de Rachida Dati qui ont soulevé tollés et désaveux, y compris dans la majorité.

« Dire qu’un mineur d’aujourd’hui peut justifier une sanction pénale à partir de 12 ans me semble correspondre au bon sens. » « Les juges pour mineurs doivent pouvoir disposer d’une palette de réponses adaptées qui vont jusqu’à l’incarcération. »

Le 3 décembre, lors de la remise du rapport de la commission Varinard sur la réforme de la justice des mineurs.

« Le juge d’instruction prend son mandat d’amener dans le cadre d’une procédure tout à fait régulière avec des outils juridiques tout à fait autorisés par la loi. »

Le 1er décembre, au Sénat, à propos de l’interpellation de l’ancien directeur de « Libération », Vittorio de Filippis.

« Un malaise ? Quel malaise ? »

Le 22 octobre, à Metz, où les magistrats, ulcérés que la ministre ait demandé des comptes après le suicide d’un mineur, boycottent sa visite. « On avait pourtant dit : pas la presse ! » ajoute-t-elle.

« Le fait d’annuler un mariage est aussi un moyen de protéger la personne qui souhaite peut-être se défaire du mariage, parce que je pense que cette jeune fille a souhaité également se séparer assez rapidement. »

Le 31 mai, à la suite de l’annulation d’un mariage à Lille au motif que l’épouse avait menti sur sa virginité.

A Paris, Rachida Dati « s'implique »

N’en déplaise aux mauvaises langues, Rachida Dati, élue maire du 7e arrondissement aux dernières municipales, « s’implique ». C’est ce que martèle Pierre-Yves Bournazel, l’envoyé spécial de l’Elysée mandaté pour cadrer sa communication. Malgré ses activités de ministre qui l’accaparent, la garde des Sceaux consacre une partie de ses vendredis à sa mairie, ainsi que les week-ends. Transports, sécurité, vie de quartier, Grand Paris, elle aurait l’oeil à tout. Elle rencontre aussi des élus, le b.a.-ba de la fonction, et il lui arrive de célébrer des mariages, elle qui avait pourtant délégué cette mission à un adjoint le jour des noces de la fille de son (ex) grande amie Cécilia. Le couple Sarkozy venait, il est vrai, de divorcer et il lui fallait choisir.

L’ayant rencontrée pour discuter du budget de l’arrondissement, Anne Hidalgo, l’adjointe de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, l’avait trouvée sinon amateur, du moins un peu besogneuse dans ses explications.

Au lendemain de son élection, remportée au second tour avec 57,69 % des suffrages, Rachida Dati, alors étoile montante de la sarkozie, s’était imaginé un destin Capitale. Philippe Goujon ayant fait part de son intention de quitter la présidence de la fédération UMP de Paris, elle s’était portée candidate. Face à l’appétit de Christine Lagarde, ministre de l’Economie, pour le poste, et devant le risque de division au sein de la droite, elles ont finalement toutes deux été priées de revoir leurs ambitions.

Interview Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'assemblée

Le Point : Rachida Dati est-elle une bonne ministre ?

Jean-François Copé : C’est une ministre courageuse. Les chantiers difficiles, elle les a ouverts et menés avec ténacité : carte judiciaire, mineurs délinquants, multirécidivistes... Elle applique à la lettre le programme sur lequel nous avons été élus et qui nous engage tous.

Comprenez-vous les reproches qui lui sont faits ?

C’est inhérent à la fonction. Garde des Sceaux, c’est un métier très difficile et très exposé.

Ses relations exécrables avec les magistrats sont-elles compatibles avec son maintien au gouvernement ?

Il faut remettre les choses dans l’ordre. Qui choisit les ministres ? Le président de la République ! Sinon, ce serait le monde à l’envers ! Que dire de Xavier Darcos avec les syndicats d’enseignants et de Xavier Bertrand avec les partenaires sociaux ?

Quelle est, selon vous, sa principale qualité ? Son plus gros défaut ?

Sa principale qualité : je ne l’ai jamais vue avoir froid aux yeux. Son principal défaut : quand elle n’aime pas quelqu’un, cela se voit tout de suite sur son visage. Je vous avoue avoir le même défaut qu’elle !

Vous êtes un des rares ténors de la majorité à accepter encore de la défendre. Comment votre relation amicale s’est-elle nouée ?

Pendant la campagne présidentielle, j’avais proposé à Nicolas Sarkozy de tenir un meeting dans un quartier sensible de Meaux. L’ensem-ble de son équipe d’alors me pilonnait. Elle a été la seule à penser que le défi méritait d’être relevé. Je ne l’ai jamais oublié.

Quoi qu’il arrive, restera-t-elle votre amie ?

Drôle de question ! Heureusement que l’amitié dépasse les modes !




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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 02:48

(dépêches)




Droits de l'homme: créer un secrétariat d'Etat était une erreur, estime Kouchner

politique
PARIS (AFP) - 09/12/08 21:44

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé que son idée de créer un secrétariat d'Etat aux droits de l'homme était une "erreur", dans un entretien au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France à paraître mercredi.
 
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le 3 novembre 2008 à Marseille.

"Je pense que j'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'homme. C'est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France", affirme M. Kouchner.

Le chef de la diplomatie française a estimé que Rama Yade, qui dirige ce secrétariat d'Etat rattaché au Quai d'Orsay, "a fait, avec talent, ce qu'elle a pu". "Vous ne pouvez pas tout faire respecter, et par conséquent vous êtes attaqués en permanence. Même quand vous agissez", ajoute-t-il.

M. Kouchner précise toutefois que ces propos visent "la structure, pas des personnalités".

"Il est important que Rama Yade s'occupe avec passion des droits des enfants et de ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour être efficace", poursuit-il.

Pour M. Kouchner, "on ne peut pas diriger la politique extérieure d'un pays uniquement en fonction des droits de l'homme. Diriger un pays éloigne évidemment d'un certain angélisme".




Une très longue journée pour Rama Yade

Polémique
Par LEXPRESS.fr, publié le 10/12/2008 12:47 - mis à jour le 10/12/2008 13:16
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Après son refus de quitter le gouvernement pour mener une liste UMP aux prochaines élections européennes, la secrétaire d'Etat Rama Yade est rappelée à l'ordre par l'Elysée et destabilisée par un croche-pied de Bernard Kouchner. Le jour même où l'on célèbre le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme...
La journée du mercredi 10 décembre sera sans doute l'une des plus longues dans la jeune carrière politique de Rama Yade. Alors qu'on célèbre en ce jour le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, la secrétaire d'Etat se retrouve sous le feu nourri des critiques pour avoir annoncé dimanche sur RTL qu'elle refusait de quitter le gouvernement pour conduire la liste UMP en Île-de-France aux européennes de juin 2009.

Feu sur Rama Yade

Dans le Canard enchaîné de cette semaine, un écho fait état d'un Nicolas Sarkozy, "l'air très faché" déclarant aux responsables de la majorité: "Il faut savoir jouer le jeu collectif pour son parti et son pays et ne pas jouer perso."

Une ligne reprise mercredi matin par le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement Roger Karoutchi. "Lorsqu'on fait partie de l'équipe du président de la République, lorsqu'on a été choisie par le président de la République, si dans la stratégie politique pour conduire des batailles on a besoin de vous, il faut y aller", a-t-il déclaré sur i-Télé.

"Si le président de la République le lui demande vraiment, à mon sens il faut qu'elle accepte d'y aller", a-t-il ajouté.

Dans l'édition du Parisien de ce mercredi, Rama Yade a également dû encaisser un désaveu de son ministre de tutelle, Bernard Kouchner.

"Je pense que j'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme. C'est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'Homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France", explique le ministre des Affaires étrangères.

"Amende honorable" de Kouchner

"C'est aujourd'hui le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme" et pour Rama Yade, "ce n'est pas, je dirais, un très agréable cadeau d'anniversaire que la déclaration du ministre" des Affaires étrangères, a affirmé le socialiste Robert Badinter sur France Info.

A la sortie du conseil des ministres -auquel ne participait pas la secrétaire d'Etat, Bernard Kouchner a d'ailleurs fait marche arrière.

"J'ai simplement dit mon opinion, et surtout mon opinion favorable à l'action de Rama Yade, encore la semaine prochaine sur la violence faite aux femmes, sur les enfants soldats, sur beaucoup de choses", a-t-il déclaré. "Simplement c'est ambigu, c'est tout. Et comme c'est moi qui l'ai proposé, je fais amende honorable sur le fond, pas sur Rama Yade, que j'aime et que je respecte et dont je respecte le travail", a-t-il conclu.

Dans une interview accordée au quotidien gratuit Metro de ce jour, Rama Yade défend d'ailleurs son bilan.

"En dix-huit mois, j'ai fait beaucoup de choses, explique Rama Yade. J'ai par exemple fait adopter par l'Union européenne un projet de lignes directrices contre les violences faites aux femmes. J'ai également fait rallier dix-sept pays à la cause des enfants soldats pour que des mesures concrètes y soient prises contre leur recrutement. A la fin du mois, je vais lancer à l'ONU un appel universel pour la dépénalisation de l'homosexualité. Une soixantaine d'Etats vont nous rejoindre. »

"Tous ces chantiers en si peu de temps ont permis à la France de montrer son rôle leader sur la question des droits de l'Homme et d'être suivie par d'autres Etats", a-t-elle dit.

Le reste de sa journée devrait d'ailleurs être consacrée aux célébrations du 60e anniversaire de la déclaration universelle. Entre la remise du prix des droits de l'homme de l'Unesco à l'ancien ambassadeur Stéphane Hessel et une réception au Sénat en l'honneur du corps diplomatique, Rama Yade sera l'invitée du Talk Orange-Le Figaro à 18 heures.

Nul doute qu'elle y sera de nouveau interrogée sur une possible tête de liste UMP aux prochaînes européennes... Sa position aura-t-elle évolué au cours de cette longue journée?


Rama Yade contre-attaque

Politiques 10 déc. 15h45 (mise à jour à 16h06)

«Vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat» des Droits de l’homme a lancé la secrétaire d’Etat. Plus tôt, Bernard Kouchner remettait en cause l'existence de ce poste ministériel.

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FRANÇOIS VIGNAL

Rama Yade, en janvier dernier, à New Delhi. 

Attaquée ce matin dans la presse par son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, Rama Yade se défend. Elle a profité d’un discours au Quai d’Orsay pour la remise du Prix des droits de l’Homme de la République française – attribué à cinq femmes – pour répondre, entre les lignes, au ministre des Affaires étrangères, qui «pense» avoir «eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme. C’est une erreur».

«Vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat», a lancé Rama Yade, sans citer une seule fois Kouchner dans un discours retouché à la dernière minute et commencé avec une demi-heure de retard. «Ceux-là ont le droit d'être dans le renoncement, je suis prête avec vous à reprendre le flambeau», avertit-elle, tout en rappelant ses «70 déplacements faits à travers le monde», pour mieux souligner le travail accompli.

Aux premières phrases de son discours, la secrétaire d’Etat ne semble pas dans son meilleur jour. Elle bute sur les mots à plusieurs reprises. Son ton est empreint d’une certaine tension, voire d’émotion, avant de se reprendre. Car c’est peut-être sa place au sein du gouvernement et l’existence de son secrétariat d'Etat qui est en jeu.

Utilisant un vocabulaire presque guerrier, Rama Yade affirme que «le combat n’est pas terminé, et que la lutte (pour les droits de l'homme) continue». Si elle reconnaît que «c’est difficile certes», et que «personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur des valeurs», elle prévient : «En politique, comme en diplomatie, on n’accomplit rien sans ferveur ni conviction», «on ne construit jamais rien sur le renoncement»...

Et ajoute, «pour moi, et pour le Président de la République (…) la France n’est pas la France sans les valeurs». Manière de mettre Sarkozy devant ses contradictions, s’il supprime son secrétariat d’Etat. «Les droits de l'homme font partie de l'identité profonde de la France. Le président Sarkozy l'a rappelé avec force et conviction hier à l'Elysée [lors de la remise d'un rapport sur la crise au Zimbabwe]», a judicieusement souligné Rama Yade. Et de s'en remettre à sa décision. «C’est le Président qui en décidera», précise-t-on d’ailleurs du côté du Quai d’Orsay.

Elle prend également les Français à témoin : «[Ils] savent que les Droits de l’homme servent à quelque chose.» Mais si Rama Yade rappelle aussi que «l’art diplomatique n’est pas seulement celui de régler des rapports de forces ou d’intérêts», la politique – et son avenir au sein du gouvernement – n’y coupera pas.



Sarkozy punit Rama Yade


Politiques 9 déc. 1008 - 14h06

L'Elysée «exclut» de nommer Rama Yade au poste de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Dimanche, elle avait déclaré ne pas être intéressée par un mandat de député européen; une déclaration qui a déplu...

386 réactions
J.Q. et R.P.
 
Rama Yade à l'Assemblée nationale, le 23 janvier 2008.

Décidément, la pilule passe mal. A l’Elysée, on est furieux de la décision de Rama Yade de ne pas conduire la liste francilienne de l’UMP aux prochaines élections européennes, déclinant ainsi les demandes de Nicolas Sarkozy et des instances du parti majoritaire. «Je suis très honorée de cette proposition, mais je suis davantage motivée par un mandat national (…). Je veux aller où je suis utile. Je ne veux pas être là juste pour occuper une fonction…», a déclaré dimanche soir sur RTL la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme.

Une déclaration qui a pris le chef d’Etat de court, celui-ci n’ayant pas été mis au courant de l’initiative de Yade alors que beaucoup tenaient sa candidature pour acquise.

La sanction, immédiate, est venue ce mardi de l’Elysée où l’on «s’étonne qu’au XXIe siècle, on ne soit pas intéressé par les affaires européennes». La jeune ministre se voit ainsi «exclue» du poste de secrétariat d’Etat aux Affaires européennes. Jusqu'ici, Rama Yade était en position de favorite pour hériter de ce poste, libéré le 15 décembre par Jean-Pierre Jouyet, lui-même en partance pour la présidence de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

C’est désormais le député UMP Bruno Lemaire qui est en pôle position. Agé de 39 ans, cet énarque est aussi agrégé de lettres: il fut le directeur de cabinet de Dominique de Villepin et à écrit un livre sur ses années à Matignon. Un plus qui plaide en sa faveur: il est germaniste et parle couramment l’allemand et l’anglais.


Kouchner: le secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme, «une erreur»

Monde 10 déc. 2008 - 8h49

Rama Yade, qui dirige ce secrétariat d'Etat rattaché au Quai d'Orsay, n'a pas encore réagi à ces propos mais estime dans un entretien à Metro qu'elle a fait «beaucoup de choses en dix-huit mois».

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Rama Yade et Bernard Kouchner.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, estime que son idée de créer un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme était une «erreur», dans un entretien au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui.

«Je pense que j'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme. C'est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'Homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France», affirme Kouchner.

Le chef de la diplomatie française a estimé que Rama Yade, qui dirige ce secrétariat d'Etat rattaché au Quai d'Orsay, «a fait, avec talent, ce qu'elle a pu». «Vous ne pouvez pas tout faire respecter, et par conséquent vous êtes attaqués en permanence. Même quand vous agissez», ajoute-t-il.

«Diriger un pays éloigne évidemment d'un certain angélisme»

Kouchner précise toutefois que ses propos visent «la structure, pas des personnalités». «Il est important que Rama Yade s'occupe avec passion des droits des enfants et de ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour être efficace», poursuit-il.

Pour Kouchner, «on ne peut pas diriger la politique extérieure d'un pays uniquement en fonction des droits de l'Homme. Diriger un pays éloigne évidemment d'un certain angélisme».

«La France a montré son rôle leader sur les droits de l’Homme»

Rama Yade n’a pas encore répondu à ces propos mais dans un entretien accordé au quotidien Metro de ce mercredi, elle estime qu’«en dix-huit mois, [elle a] fait beaucoup de choses». «J’ai par exemple fait adopter par l’Union européenne un projet de lignes directrices contre les violences faites aux femmes. J’ai également fait rallier dix-sept pays à la cause des enfants soldats pour que des mesures concrètes y soient prises contre leur recrutement», dit-elle.

La secrétaire d’Etat ajoute qu’elle va lancer à la fin du mois «à l’ONU un appel universel pour la dépénalisation de l’homosexualité. Une soixantaine d’Etats vont nous rejoindre.» Elle juge que «tous ces chantiers en si peu de temps ont permis à la France de montrer son rôle leader sur la question des droits de l’Homme et d’être suivie par d’autres Etats.»

(Source AFP)



Droits de l'homme, l'interview choc de Kouchner

Grand entretien
BERNARD KOUCHNER, ministre des Affaires étrangèresPropos recueillis par Henri Vernet, Dominique de Montvalon et Charles de Saint Sauveur | 10.12.2008, 07h00 

LA DÉCLARATION UNIVERSELLE des droits de l’homme, signée par 58 pays le 10 décembre 1948 à Paris, a 60 ans. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a depuis inventé le « droit d’ingérence », en fait le bilan. Globalement positif, à ses yeux. Il n’y a pas recul, martèle-t-il mais, au total, un maximum d’avancées.

Copé prend la défense de Rama Yade
Sarkozy est déçu par Rama Yade

En soixante ans, les droits de l’homme ont-ils progressé ou reculé ?

Bernard Kouchner. Ils ont progressé inégalement. Autrefois les droits de l’homme n’existaient même pas en politique ! Pendant ces soixante années, on a assisté certes à des violations, à d’énormes difficultés, mais à un vrai progrès. Il y a deux sortes de droits de l’homme : la Déclaration universelle des droits de l’homme, écrite en particulier par mon maître René Cassin, concernait surtout les droits politiques. Ces droits sont entrés dans les traités, dans les relations entre les Etats, inégalement je le répète. Les droits économiques la deuxième « corbeille » se heurtent à beaucoup d’obstacles. Dans le domaine de la pauvreté, du partage inégal, les choses, c’est vrai, devraient aller plus vite.

Que répondez-vous aux pays qui trouvent que les droits de l’homme répondent à une vision occidentale du monde ?

Ceux qui disent cela ont en général bien des choses à se reprocher. La Déclaration des droits de l’homme est une déclaration universelle, née après un combat meurtrier contre la barbarie. La grande majorité des pays y a adhéré, à l’époque, et pas seulement en Occident. Parmi les rédacteurs de la déclaration se trouvaient un Chinois, M. Chang, un Libanais, M. Malik, un Chilien, M. Santa Cruz. Elle est donc d’inspiration multiculturelle. L’application en est malheureusement plus occidentale. C’est une déclaration des Nations unies, c’est aux Nations unies de faire appliquer les droits de l’homme. Certains reprochent une forme d’arrogance et pensent qu’il y a deux poids deux mesures. C’est en partie vrai, il faut l’avouer et il faut le corriger. En ce moment, de toutes les manières, nous vivons, hélas, une période de régression.

« Le dalaï-lama n’a jamais demandé l’indépendance du Tibet. Nous non plus , bien sûr »

Pourquoi dites-vous « régression » ?

Avant, c’était plus commode, il y avait le bloc de l’Est et le bloc de l’Ouest. En gros, les droits de l’homme étaient plus appliqués à l’Ouest qu’à l’Est. Maintenant, ce n’est plus aussi simple. On assiste au retour des nationalismes, au retour des violences et des revendications de frontières. Mais c’est aussi une période de progrès. Prenez l’exemple de la Birmanie. Qui défend la Birmanie ? Personne. Certes les Chinois, qui sont ses voisins, ou les Indiens et l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) nous disent : Attention, il faut respecter les souverainetés. Mais tout le monde aurait voulu, au moment des inondations en Birmanie, pouvoir accéder aux victimes. Hélas, cela n’a pas été fait et la résolution de l’ONU sur la responsabilité de protéger n’a pas été mise en oeuvre. Mais ce n’est pas une attaque contre les droits de l’homme, c’est la défense désespérée d’un régime dictatorial.

En République démocratique du Congo non plus, on n’a pas accès aux victimes…

Nous, les french doctors , avons fait voter par les Nations unies le droit d’ingérence, que nous avons initié dans plusieurs résolutions. Cela se nomme la « responsabilité de protéger ». L’ensemble des pays a accepté le droit d’accès aux victimes. Cela a permis des progrès considérables. Mais, depuis, il y a eu des régressions. Le Zimbabwe, c’est une régression. Le Congo, ce n’est certainement pas un triomphe, même si beaucoup d’ONG y travaillent. Ajoutez la Somalie, le Darfour, la Birmanie… Que les Africains veuillent protéger eux-mêmes les Africains, en théorie c’est un progrès important. Mais ils ne le font pas. Et lorsqu’on a voulu intervenir parce que les massacres continuaient, au Darfour par exemple, nous nous sommes heurtés à cette exigence africaine de le faire eux-mêmes et pas les Occidentaux.

Il y a donc des carences…

Il y a des carences préoccupantes et il y a des progrès formidables. Par exemple, la majorité des pays sont désormais contre la peine de mort. Un certain nombre d’autres, dont les Etats-Unis et la Chine, continuent de l’appliquer. Donc nous protestons, non pas contre la Chine mais contre l’ensemble des Etats favorables à la peine de mort. Ce n’est pas du deux poids, deux mesures, puisque nous protestons aussi contre ce qui se passe aux Etats-Unis.

Comment analysez-vous la situation au Tibet ?

Il y a eu des incidents violents et condamnables. Il y a des protestations émises par l’ensemble des pays pour rappeler qu’il existe une culture tibétaine comme le demande le dalaï-lama qui doit être protégée. Nous l’avons dit aux Chinois. Eux nous répondent qu’ils sont pour l’intégrité territoriale. Nous aussi ! C’est un dialogue de sourds. Nous n’avons jamais dit qu’il fallait que le Tibet se détache de la Chine. Le dalaï-lama ne le dit pas non plus. Il s’est toujours affirmé comme le dirigeant historique de la fraction pacifiste. Il n’a jamais demandé l’indépendance. Nous non plus, bien sûr.

« J’espère que les égoïsmes ne vont pas l’emporter »

Comment progresser sur ce dossier ?

Nous avons encouragé le dialogue. Les Tibétains se plaignent qu’on ne progresse pas sur le fond. Ils voudraient évoquer les modalités de leur autonomie. Nous continuerons à adresser à nos amis chinois, des messages en faveur de la poursuite du dialogue.

L’élection de Barack Obama donne-t-elle un motif d’optimisme ?

Je l’espère. Je veux en être sûr. Il a dit vouloir s’occuper des pays en développement. Toute sa démarche politique, tout son engagement moral le tournent vers l’Afrique. Mais, il va avoir tellement à faire comme président américain. Je pense que ce sera plus facile avec lui mais il ne va pas inventer l’argent. J’espère que les égoïsmes ne vont pas l’emporter.

La France est-elle exempte de tout reproche en matière de droits de l’homme ? Quand on songe à l’arrestation de l’ex-directeur du journal « Libération »…

L’arrêter comme cela, dans ces conditions, c’est honteux. Et pour une affaire qui n’avait pas une telle importance… Et on donne des leçons ! Heureusement le président de la République a fort bien réagi. Bien sûr qu’il y a des problèmes en France. Je pense que j’ai eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme. C’est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France. Cette contradiction peut être féconde mais fallait-il lui donner un caractère gouvernemental en créant ce secrétariat d’Etat ? Je ne le crois plus et c’est une erreur de ma part de l’avoir proposé au président. J’avais refusé ce ministère dans le premier gouvernement de Michel Rocard ! Cela dit Rama Yade a fait, avec talent, ce qu’elle a pu.

Pourquoi ?

Parce que vous ne pouvez pas tout faire respecter, et que par conséquent vous êtes attaqué en permanence. Même quand vous agissez. L’essentiel est d’écouter les ONG.

«Le président Sarkozy ne m’a jamais demandé d’être d’accord sur tout »

Il faut donc supprimer le secrétariat d’Etat de Rama Yade ?

Attention, je parle de la structure bien sûr, pas des personnalités. L’important c’est d’agir. J’ai signé le bannissement, l’arrêt de la fabrication et la destruction des armes à sous-munitions. Je l’ai fait accepter par l’armée française et par mon ami Hervé Morin, nous avons signé le traité à Oslo dans la salle des prix Nobel. J’ai fait cela avec Handicap international et cinq autres ONG. Quand les acteurs de l’humanitaire comprennent qu’on n’est pas toujours ennemis, voilà le résultat. Certes le Brésil, les Etats-Unis et la Chine n’ont pas encore signé, mais 102 pays l’ont fait ! Voilà une avancée concrète sur les droits de l’homme. De même, il est important que Rama Yade s’occupe avec passion des droits des enfants et de ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour être efficace. On ne peut pas diriger la politique extérieure d’un pays uniquement en fonction des droits de l’homme. Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme.

Vous êtes un ministre en colère ou heureux ?

Je suis très heureux… Ça ne m’empêche pas d’être en colère. Le jour où je ne le serai plus, je serai mort.

Comment sont vos relations avec le président Sarkozy ?

Excellentes. Très amicales et respectueuses. Le président Sarkozy ne m’a jamais demandé d’être d’accord sur tout, jamais demandé de prendre ma carte de l’UMP. Je dis ce que je pense et bien sûr le président décide.

Les sondages vous sont favorables : cela vous aide-t-il ?

C’est un atout. Je ne vais pas me plaindre, d’autant que cela dure depuis des années. Les gens savent que je ne suis pas un politique professionnel, cela donne un ton différent, je suis peut-être plus proche de leur réalité.

Le Parisien


Avis de tempête pour Rama Yade

GOUVERNEMENT.
Le jour du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Bernard Kouchner a semé le trouble en déclarant que la création du secrétariat d’Etat de Rama Yade était « une erreur ».Nathalie Schuck et Henri Vernet | 11.12.2008, 07h00 

LES JOURS de Rama Yade au gouvernement sont-ils comptés ? La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, benjamine du gouvernement 31 ans a essuyé coup sur coup deux salves très violentes. La première en provenance de l’Elysée, où Nicolas Sarkozy ne décolère pas après le refus de celle qui passe pourtant pour sa protégée qu’il n’hésitait pas avant à comparer à l’Américaine Condoleezza Rice de mener le combat aux élections européennes de juin 2009 à la tête d’une liste UMP en Ile-de-France.

D’abord à l’occasion de confidences à quelques journalistes mardi, puis hier en pleine séance du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a vitupéré contre le « manque de sens politique » et le « manque de sens de l’engagement » dont ferait preuve sa ministre. Selon un participant au Conseil, Sarkozy aurait même lancé, féroce : « Un ministre n’est pas là seulement pour les petits-fours, mais pour faire des sacrifices personnels. »

« Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme »

Seconde salve hier, jour du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la part de Bernard Kouchner, ministre de tutelle de Yade. Dans une interview à notre journal, le chef du Quai d’Orsay a estimé que la création d’un secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme dont il revendique la paternité était une « erreur ». La question est de savoir si Kouchner, qui ouvre ainsi la voie à une disparition de ce portefeuille à la faveur d’un prochain remaniement, agit en service commandé de l’Elysée ? Dans l’entourage de Rama Yade, certains le redoutent, relevant qu’entre ces deux-là, le courant n’est jamais passé. Kouchner a eu beau proclamer hier à Yade « toute son affection », alors qu’ils célébraient côte à côte au Trocadéro le 60 e anniversaire, des proches de la ministre assurent que l’ex-« french doctor », 69 ans, ancien ministre de gauche, supporte mal de voir sa jeune secrétaire d’Etat investir un terrain qui a longtemps été le sien. D’autant que, depuis sa célèbre sortie contre le Libyen Kadhafi il y a un an, Yade a gagné une popularité solide. « Au Quai d’Orsay, Kouchner s’est converti à la realpolitik, estime un diplomate. Et comme tous les nouveaux convertis, il en fait trop. » « Bernard Kouchner n’est plus Bernard Kouchner », lâchait hier Martine Aubry, première secrétaire du PS. De fait, l’intéressé n’a-t-il pas reconnu lui-même qu’à ce poste il lui est arrivé plus d’une fois de « manger son chapeau » ? Hier, dans nos colonnes, il confirmait : « Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme »…

Pour autant, une disparition de Rama Yade de l’organigramme gouvernemental à court terme est peu probable. Sacrifier un tel symbole de la diversité, en plein « effet Obama » et au moment où la cote de Rachida Dati est aussi à la baisse, serait hasardeux. Et, de toute façon, les prochains changements dans l’équipe Fillon se borneront à des remplacements : notamment celui dès demain de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Justement le poste que Sarkozy aurait proposé à Yade.

La scène, selon un proche de l’intéressée, a eu lieu samedi dans l’avion présidentiel qui ramenait de Pologne Sarkozy et sa délégation dont Rama Yade. Pour la convaincre de s’engager dans les européennes (alors qu’elle préfererait attendre 2012 pour tenter un mandat de député), le président lui aurait dit : « Tu te présentes en juin, et en attendant tu prends le poste de Jean-Pierre. » Mais voilà, Yade, têtue, aurait dit oui pour les Affaires européennes mais toujours non à l’aventure électorale. Résultat, elle est désormais une secrétaire d’Etat très fragilisée.

Le Parisien


Travail dominical, élections européennes : les mises au point de Sarkozy

LEMONDE.FR | 10.12.08 | 18h12  •  Mis à jour le 10.12.08 | 18h20

Nicolas Sarkozy, qui recevait, mercredi 10 décembre, les députés UMP, a tancé les parlementaires qui s'opposent à la proposition de loi Maillé sur le travail le dimanche. "J'ai été élu sur le travail. C'était dans le programme présidentiel. Vous me reprochez d'être trop libéral mais, en septembre, vous disiez que j'étais trop social avec le RSA (revenu de solidarité active) ! Je ferai la réforme. Qui s'excuse s'accuse." En attendant, aucune date n'a été retenue pour l'examen de la proposition de loi.

La colère de Nicolas Sarkozy contre Rama Yade n'est pas, elle aussi, retombée. Avant la rencontre avec les parlementaires, le président de la République a fait une ferme mise au point en conseil des ministres : "Le devoir des ministres est de s'engager. Je leur demande aussi de s'engager aux élections. Leur position ne leur appartient pas. Il est très difficile de monter, plus facile de redescendre."

La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme n'assistait pas au conseil mais ses oreilles ont dû siffler. Depuis dimanche, lorsqu'elle a publiquement annoncé qu'elle n'était pas intéressée par les élections européennes et qu'elle ne voulait pas être candidate en Ile-de-France comme l'y pressait Nicolas Sarkozy, beaucoup, dans la majorité, se demandent comment elle va pouvoir retrouver les bonnes grâces du président.

Jean-Pierre Jouyet n'a pas ce genre de soucis. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes qui s'apprête à quitter ses fonctions pour prendre la présidence de l'Autorité des marchés financiers (AMF) a, lui, parfaitement réussi sa sortie. En conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à "sa compétence, son efficacité et sa discrétion". Il a ensuite été applaudi, ce qui est très rare dans une telle enceinte.

Françoise Fressoz

 

Copé prend la défense de Rama Yade

Politique  
10.12.2008, 11h31 

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a pris ce matin la défense de Rama Yade en affirmant que, contrairement à ce qu'affirme Bernard Kouchner dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France, «un secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, c'est utile».

«Personne n'a jamais pensé que nommer un secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme règlerait le problème des droits de l'Homme sur la planète.

En même temps, je pense qu'un secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, c'est utile», a déclaré Jean-François Copé sur LCI.

«C'est une manière d'exprimer parfois une voix différente, certes au sein d'une équipe gouvernementale, mais je trouve que cette musique-là, il est toujours important de l'entendre dans un grand pays comme le nôtre», a-t-il ajouté.

«Donc je ne partage pas ce diagnostic», a dit M. Copé après les déclarations du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, estimant qu'un secrétariat des droits de l'Homme était «une erreur».

Interrogé sur les prises de position parfois à contre-courant de Mme Yade, M. Copé a jugé que «de ce point de vue elle a fait son travail».

leparisien.fr


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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 02:25

(dépêche)


Xavier Bertrand : itinéraire d'un self-made-man

Judith Waintraub
08/12/2008 | Mise à jour : 20:41 | Commentaires  47 | Ajouter à ma sélection .

Ce fils de cadres bancaires de Saint-Quentin est devenu agent d'assurances tout en accumulant les mandats pour avoir un «vrai» métier en marge de la politique.

Nommé secrétaire général de l'UMP par intérim, Xavier Bertrand prendra la succession de Patrick Devedjian le 24 janvier, après avoir quitté le gouvernement. Il s'est imposé par sa force de travail au premier rang du dispositif Sarkozy.
 
Toujours rebondir. Vendredi soir, quand Xavier Bertrand pensait qu'il devrait jouer les seconds rôles à l'UMP derrière Brice Hortefeux, il n'exprimait ni déception, ni amertume. Il était déjà dans l'après : «Si c'est Brice qui est choisi, je resterai secrétaire national adjoint au parti, et je grimperai au gouvernement lors d'un prochain remaniement.» Et grimper, quand on est déjà ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité, ça veut dire quoi, sinon être nommé à Matignon ? «Je ne fonctionne pas comme ça. Ce ne sont pas des postes auxquels on est candidat.»

Tel est Xavier Bertrand. Sans plan de carrière, mais animé d'une ambition qui peut être résumée d'une phrase : se rendre indispensable. C'est ce qui lui vaut d'avoir déjà à son palmarès, à 43 ans, quelques-unes des réformes les plus symboliques de la «rupture» voulue par Nicolas Sarkozy : la refonte des régimes spéciaux de retraite, les nouvelles règles de la représentativité syndicale, la réforme du marché du travail, le service minimum garanti dans les transports. Des combats où il s'est parfois retrouvé plus exposé qu'il ne l'aurait souhaité, comme celui des 35 heures. Homme de dialogue, il avait bouclé avec les syndicats un protocole d'accord qui préservait l'essentiel des lois Aubry. Jusqu'à ce que Patrick Devedjian jette tout le poids de l'UMP dans la bataille en réclamant, en sa qualité de secrétaire général du parti présidentiel, «le démantèlement définitif des 35 heures».

Au final, si la durée légale du travail reste inchangée, le texte va plus loin que ce qu'avait prévu Xavier Bertrand, et c'est lui qui recueille aux yeux de l'électorat sarkozyste, très mobilisé sur ce sujet, les lauriers de la victoire. Actuellement, il fait preuve de la même circonspection sur un autre sujet cher aux libéraux, mais qui divise la droite : l'ouverture des magasins le dimanche. Certes, le texte est d'origine parlementaire, ce qui dispense en théorie le gouvernement de monter en première ligne. N'empêche que Jean-François Copé, le patron des députés UMP, ne décolère pas contre le ministre du Travail, qu'il accuse de le laisser «seul en rase campagne face à la fronde des élus».

L'habileté n'exclut pas la prudence. C'est sans doute aussi l'un des moteurs de l'ascension du jeune talent découvert par Alain Juppé, et qui s'est distingué à l'UMP en sillonnant la France pour expliquer la future réforme des retraites. Il y gagne une réputation de pédagogue infatigable. En 2004, après l'échec des régionales, quand Jacques Chirac demande à son ex-premier ministre quelles têtes nouvelles il pourrait faire entrer au gouvernement, Juppé lui recommande Bertrand. Le jeune député de l'Aisne devient secrétaire d'État à l'Assurance-maladie sous la tutelle du ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, cinq ans après avoir été élu pour la première fois à l'Assemblée. Ministre plein un an plus tard, il est considéré comme un pur produit de la filière chiraco-juppéiste jusqu'à ce qu'il déclare publiquement son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy. Il le fait dans Le Figaro le 2 décembre 2006, date de sinistre mémoire pour Dominique de Villepin, alors premier ministre. Dans Le Chouchou, le fabuleux destin de Xavier Bertrand (Éditions Anne Carrière), Villepin confie aux auteurs qu'il a pensé ce jour-là : «C'est un traître sans couilles !»

Aujourd'hui, non seulement le ministre du Travail fait partie du G7, ce septuor gouvernemental qui fait office de vrai conseil politique de la majorité autour de Nicolas Sarkozy, mais il en est le membre le plus apprécié de l'opinion, selon des sondages récurrents. De quoi consoler le «chouchou» de son impopularité persistante auprès de ses petits camarades de l'UMP. Une seule qualité lui est unanimement reconnue : son inépuisable ardeur au travail. Mais ses détracteurs sont intarissables quand il s'agit d'énumérer ses défauts. Celui qui revient dans toutes les bouches : «Bertrand joue toujours perso.» Philippe Douste-Blazy, qui s'est abstenu de le critiquer à l'époque où ils étaient avenue de Ségur, ne digère toujours pas que son ex-secrétaire d'État se soit arrogé l'entier mérite de la réforme de l'assurance-maladie. Brice Hortefeux a mal vécu la promotion de Xavier Bertrand comme porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle. Et il ne lui pardonne toujours pas de l'avoir publiquement démenti sur l'introduction de la proportionnelle, terrain sur lequel il avait cru avoir le feu vert du candidat.

Cette hostilité se nourrit parfois de motifs peu avouables. Né à Châlons-en-Champagne, Bertrand n'est pas du sérail. Ce fils de cadres bancaires de Saint-Quentin a gravi un à un les échelons, sous la houlette de son mentor Jacques Braconnier, sénateur-maire de Saint-Quentin. Circonstance aggravante : il a voulu avoir un «vrai» métier en marge de la politique. Il est devenu agent d'assurances, tout en accumulant les mandats. Et il ne sort pas dans les dîners en ville, autant par goût personnel que par manque de temps. Depuis que Nicolas Sarkozy l'a nommé secrétaire général adjoint de l'UMP, au lendemain des municipales, il a ajouté à un agenda déjà surchargé des déplacements systématiques dans toutes les fédérations. Ce qui en fait aujourd'hui l'un des meilleurs connaisseurs du parti.

À la demande expresse du président, Hortefeux s'est officiellement réconcilié avec Bertrand, alors qu'il ne lui serrait plus la main. Jean-François Copé, lui, ne désarme pas contre le ministre du Travail. Ils sont de la même génération et peuvent envisager le même brillant avenir, ce qui ne contribue pas à faciliter les relations. Mais quelle que soit leur opinion personnelle sur Xavier Bertrand, les proches de Nicolas Sarkozy savent qu'ils devront compter avec lui, et pour longtemps.



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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 13:11

(dépêches)



Xavier Bertrand s'apprête à prendre la tête de l'UMP

8 déc. 2008 - il y a 49 min - Frédéric DUMOULIN et Philippe ALFROY

Le ministre du Travail Xavier Bertrand devient secrétaire général de l'UMP par intérim, remplaçant Patrick Devedjian jusqu'au 24 janvier, date de renouvellement des instances dirigeantes de ce parti, a annoncé lundi le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.


Nicolas Sarkozy accélère la réorganisation de l'UMP

8 déc. 2008 - il y a 49 min - LeMonde.fr
 
Ajustements au gouvernement. Grandes manoeuvres à l'UMP. Nicolas Sarkozy accélère son calendrier. Après avoir recasé Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, au gouvernement (en charge du plan de relance), M. Sarkozy a décidé de le remplacer par Xavier Bertrand.

Le ministre du travail a été nommé, lundi 8 décembre, secrétaire général par intérim, jusqu'au 24 janvier, date à laquelle le conseil national doit clore le processus de renouvellement des instances du parti. Xavier Bertrand assumerait alors pleinement sa fonction en quittant le gouvernement. La réforme constitutionnelle accorde aux ministres démissionnaires le droit de retrouver automatiquement leur siège de parlementaire.

Xavier Bertrand, qui s'était préparé à ce poste depuis un an, l'a emporté sur Brice Hortefeux, qui malgré les suppliques de Nicolas Sarkozy, préfère rester au gouvernement. Le ministre de l'immigration devrait devenir numéro deux du parti en assumant la vice-présidence du conseil national, au côté de Jean-Pierre Raffarin qui a réussi à sauver sa place. Il pourrait en même temps changer de portefeuille minstériel et prendre les affaires sociales.

Conscient que 2009 sera une année difficile, le président de la République veut un parti offensif et pédagogue. Au gouvernement, le chef de l'Etat doit aussi remplacer Jean-Pierre Jouyet au poste de secrétaire d'Etat aux affaires européennes. Rama Yade, l'actuelle secrétaire d'Etat aux droits de l'homme tient la corde, affirment plusieurs sources.

BRUNO LEMAIRE OU MICHEL ROCARD

Le chef de l'Etat aurait voulu qu'elle conduise la liste UMP aux élections européennes en Ile-de-France, mais Mme Yade ne souhaite pas aller à Strasbourg. Elle préfère mener la campagne au gouvernement, quitte à figurer sur la liste en position non éligible et le dit ouvertement. De quoi agacer Nicolas Sarkozy.

L'Elysée invite à la "prudence". Le choix n'est pas définitivement arrêté. Deux autres personnalités sont envisagées : Bruno Lemaire, député de l'Eure et ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin qui a l'avantage d'être un germaniste; ou Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste qui est l'une des rares prises possibles à gauche mais vient de rejoindre l'équipe de Martine Aubry.

En principe, le successeur de M. Jouyet, qui va rejoindre l'Autorité de marchés financiers (AMF) à compter du 15 décembre, ne devait être nommé qu'en janvier. Mais ces derniers temps tout s'accélère. Les nominations, comme le plan de relance, ne devaient être annoncés que le 15 janvier. Ils ont été anticipés en raison de la gravité de la crise.

M. Sarkozy est donc "privé" des annonces politiques qui étaient attendues pour le début 2009. Il devra trouver une autre façon d'occuper le terrain. A un moment délicat, où il lui faudra gérer l'après présidence européenne dans un pays de taille moyenne en proie à l'envolée du chômage.




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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 22:42

(dépêches)



Appel à un "Grenelle de la diversité", au sein même de l'UMP

Jeudi 4 décembre, 16h44 - LeMonde.fr 

Les "minorités visibles" de l'UMP veulent secouer leur parti et le gouvernement pour qu'enfin se concrétise "une France métissée" dans la sphère politique, le monde du travail et les administrations. Jeudi 4 décembre, elles ont présenté une douzaine d'"actions positives d'intégration" dont elles réclament une "mise en oeuvre rapide".

"Depuis la campagne présidentielle de 2007, il n'y a eu aucune avancée pour favoriser une meilleure visibilité des minorités", relève Dogad Dogoui, porte-parole du Cercle de la diversité républicaine, instance de réflexion au sein de l'UMP qui rénuit depuis 2006 élus, cadres et militants de ce parti issus de l'immigration. "Avec la fin de la présidence française de l'Union européenne, le chef de l'Etat va à nouveau se recentrer sur la France. C'est donc le bon moment de l'aider à réaliser son rêve d'une France métissée. Et ça l'est d'autant plus que la victoire de Barak Obama a ouvert les esprits des Français et des parlementaires".

Dès le lendemain de la victoire de M. Obama, les dirigeants de l'UMP avaient promis plus de diversité dans leurs rangs à l'issue du renouvellement des instances locales. La moitié des 577 circonscriptions ont renouvelé leur responsable. Mais, si le rajeunissement et la féminisation sont en bonne voie, la diversité reste marginale : une vingtaine des nouveaux délégués de circonscription sont issus des minorités."C'est à la fois peu mais beaucoup plus que cela ne l'était jusqu'alors et beaucoup plus qu'à l'Assemblée nationale", tient à souligner Edouard Courtial, secrétaire national aux fédérations.

Désespérant assister à de réelles avancées, les membres du Cercle de la diversité appellent l'UMP à s'engager plus franchement en "assurant la présence des minorités dans les cinq premières places des listes départementales des prochaines élections régionales". "L'UMP doit donner l'exemple", insistent-ils, tout en réclamant l'introduction d'une dose de proportionnelle au prochain scrutin législatif et la fin du cumul des mandats locaux.

CRÉER UN MINISTÈRE

Pour que la diversité devienne une réalité dans les entreprises, le CDR demande à ce que soit "enfin publié" le décret d'application du CV anonyme, rendu obligatoire par la loi sur l'égalité des chances de 2006, mais jusqu'ici resté lettre morte. Et il propose que l'attribution des marchés publics soit conditionnée à une représentation des minorités dans les conseils d'administrations des entreprises retenues. Dans la fonction publique, le CDR prône une diversification des voies de recrutement et dès lors, une "généralisation des systèmes de type troisième voie d'accès".

Au-delà, les minorités visibles de l'UMP réclament la création d'un "ministère de la diversité, doté d'un budget propre et d'une administration" et elles relancent l'idée d'instaurer des "statistiques de la diversité" afin que puissent être "vérifiés les efforts quantitatifs et qualitatifs réalisés par les pouvoirs publics et les entreprises en matière de recrutement, de formation et de promotion de toutes les minorités".

Enfin, pour avancer et bien conscientes que plusieurs de ces propositions d'actions sont encore sujettes à polémique en France, elles appellent à l'organisation en mars 2009 d'un "Grenelle de la diversité", mobilisant partis politiques, élus, corps constitués, partenaires sociaux, médias, institutions représentatives, associations.

Plus d'infos sur Le Monde.fr



Voici la "beurette" qui pourrait remplacer Dati

Vendredi 5 décembre, 10h12 - LePost
 
En disgrâce, Rachida Dati pourrait être évincée de son poste au prochain remaniement ministériel. Selon un proche de l'Elysée qui se confie au Point, Nicolas Sarkozy "ne s'en séparera pas totalement tant qu'il n'aura pas déniché un symbole de rechange". Une "beurette" comme l'écrit Le Point.

Le casting aurait déjà commencé puisque l'hebdo avance un nom, celui de Fatine Layt.

Mais qui est-elle?

Nom: Layt
Prénom: Fatine
Age: 41 ans
Nationalité: Franco-marocaine
Etudes: Diplômée en sciences politiques et en analyse financière

Ce qu'elle fait dans la vie: Véritable business-woman, Fatine est nommée directrice générale de Sygma Presse, l'agence mondiale de photos destinées à la presse, à même pas 28 ans.

En 2000, elle créée sa première banque d'affaires qu'elle quitte trois ans plus tard pour lancer une entreprise spécialisée en fusion-acquisition avec un associé. Pas n'importe quel associé d'ailleurs puisqu'il s'agit de Jean-Marie Messier, le très médiatique ex-président de Vivendi-Universal. Mais quatre ans plus tard, rebelote. Elle abandonne Messier pour lancer sa propre banque d'affaires. Bref, elle ne s'arrête jamais!

Vie privée: Elle est maman d'une petite fille. Le père est président de la Royal Air Maroc.

Passions: Violoncelle, art contemporain, yoga. Bref, rien de très fun. Plus original, la business-woman serait agricultrice à ses heures. Propriétaire d'une ferme à quelques kilomètres de Marrakech, elle y cultive oranges, grenades et olives.

Bientôt, l'installation d'un potager, place Vendôme?




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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 13:15

(dépêches)


Patrick Devedjian devrait être nommé ministre de la relance

5 déc. 2008 - il y a 1 heure 40 min - LeMonde.fr

Nicolas Sarkozy devrait nommer, vendredi 5 décembre, Patrick Devedjian ministre responsable de l'exécution du plan de relance. "Un budget spécifique sera dédié au financement de ce plan. Un ministre sera spécifiquement chargé d'en suivre l'exécution", avait déclaré le président de la République dans son discours de Douai, jeudi 4 décembre.

L'actuel secrétaire général de l'UMP, âgé de 62 ans et ancien ministre de l'industrie (2004-2005), serait directement rattaché au premier ministre François Fillon. M. Devedjian aurait donné son accord dans la matinée. Il a notamment été préféré au porte-parole du gouvernement Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation.

RÉORGANISATION DE L'UMP

La nomination de M. Devedjian ouvrirait la voie à la réorganisation de l'UMP. Xavier Bertrand est pressenti pour devenir secrétaire général tandis que Brice Hortefeux serait vice-président du parti. M. Devedjian n'avait pas été retenu dans le premier gouvernement de François Fillon, où il briguait le ministère de la justice, et en avait conçu une forte amertume. Cet avocat de formation avait été nommé à la tête de l'UMP et avait succédé à Nicolas Sarkozy à la présidence du conseil général des Hauts-de Seine.


Patrick Devedjian va être nommé ministre chargé de la relance

5 déc. 2008 - il y a 23 min

Patrick Devedjian va être nommé vendredi en début d'après-midi ministre chargé de l'exécution du plan de relance économique, a-t-on appris dans l'entourage du numéro un de l'UMP. Evènement.

Le choix du ministre chargé de veiller à l'application du plan de relance économique annoncé jeudi par Nicolas Sarkozy est "une question d'heures", avait indiqué vendredi matin sur France Inter Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée.

Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi à Douai que le plan de relance de l'économie serait piloté par un membre du gouvernement chargé spécifiquement "d'en suivre l'exécution" mais n'a pas cité de nom.

Le chef de l'Etat a indiqué qu'un budget spécifique sera dédié au financement de ce plan, via un collectif budgétaire en début d'année prochaine, "pour être assuré que l'argent que nous mettons en plus dans les ministères ne servira pas à financer les dépenses courantes et habituelles, mais vraiment le plan de relance qui a été décidé".

Le plan de relance de l'économie présenté jeudi par Nicolas Sarkozy était jugé sévèrement, vendredi, par l'essentiel de la presse française, globalement déçue que la relance par l'investissement ait été préférée à l'amélioration du pouvoir d'achat. On trouve peu d'éditorialistes pour soutenir franchement les annonces présidentielles .Pour la majeure partie des autres éditorialistes, c'est la déception qui l'emporte. Le reproche principal est de ne pas encourager suffisamment la consommation des ménages et le pouvoir d'achat.

Nicolas Sarkozy a dévoilé jeudi à Douai son plan de relance, qui prévoit d'injecter 26 milliards d'euros en 2009, financés par le déficit et donnant priorité à l'investissement, pour tenter de faire repartir une économie française au bord de la récession.

L'Assemblée nationale devrait examiner, dès la reprise de janvier, un projet de loi intégrant des mesures de ce plan de relance, a-t-on appris jeudi soir de sources parlementaires et gouvernementales concordantes. Dans un discours d'une heure, le chef de l'Etat a détaillé un arsenal décrit comme "audacieux" et "ambitieux", avec lequel il espère "surmonter la crise au lieu de la subir", voire en "sortir plus fort".

Parmi ces armes figure en bonne place la relance des investissements de l'Etat, des entreprises publiques et des collectivités locales pour 11,5 milliards d'euros, au profit de grands travaux d'infrastructures, comme les lignes TGV, ou des universités et la défense.

Pour soutenir l'industrie automobile, qui multiplie les mesures de chômage partiel et les plans sociaux, Nicolas Sarkozy a confirmé le versement d'une "prime à la casse" de 1.000 euros en échange de l'achat d'un véhicule neuf peu polluant. Et pour le bâtiment, un plan de construction de 100.000 logements sociaux et le doublement du prêt à taux zéro.


Patrick Devedjian ministre de la Relance, selon Le Monde

5 déc. 2008 - il y a 1 heure 31 min

Patrick Devedjian devrait être nommé au poste de ministre chargé de l'exécution du plan de relance économique de 26 milliards d'euros dévoilé jeudi par Nicolas Sarkozy, écrit vendredi Le Monde.

L'Elysée s'est refusé à tout commentaire sur cette information. "On fera un communiqué dans les heures qui viennent", a-t-on souligné à la présidence.

Selon Le Monde, Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP "aurait donné son accord dans la matinée. Il a notamment été préféré au porte-parole du gouvernement Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation".


Patrick Devedjian serait nommé ministre de la Relance

5 déc. 2008 - il y a 1 heure 4 min

Patrick Devedjian va être nommé au poste de ministre chargé de l'exécution du plan de relance économique de 26 milliards d'euros dévoilé jeudi par Nicolas Sarkozy, a-t-on appris vendredi de sources parlementaires, confirmant des informations publiées par Le Monde.

Le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, le remplacera au poste de secrétaire général de l'UMP, a-t-on ajouté de même source.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse


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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 01:06

(dépêches)



Affaire Clearstream: Villepin accuse Sarkozy d'être intervenu "ouvertement"

Lundi 1 décembre 2008 - 12h15

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin a accusé lundi Nicolas Sarkozy d'être intervenu "ouvertement" dans l'instruction judiciaire de l'affaire Clearstream, dont il estime jouer le rôle de "bouc émissaire", pour le mettre en cause et il a mis en garde contre le risque d'une "justice politique".

"Depuis quatre ans, une thèse s'est imposée dans ce dossier, et cette thèse n'est pas neutre parce qu'elle a été imposée par Nicolas Sarkozy", s'est insurgé sur Europe 1 M. de Villepin, renvoyé en correctionnelle notamment pour "complicité de dénonciation calomnieuse".

"Comment une justice même indépendante (...) peut (elle) résister à la pression ainsi mise, volontairement ou involontairement, directement ou indirectement sur un dossier ?", a-t-il demandé. "Dès l'origine j'ai été désigné comme le bouc émissaire", dénonce également M. de Villepion dans le quotidien le Parisien-Aujourd'hui en France. "Tout s'est mis en place alors pour un véritable lynchage médiatique et judiciaire. Comment aurait-il pu en être autrement dès lors que le plus haut responsable de l'Etat intervient ouvertement dans le processus", affirme-t-il.

"Il n'est pas acceptable qu'il puisse y avoir dans notre pays une telle confusion entre les intérêts privés d'une partie civile et la responsabilité publique du président de la République", ajoute l'ex-Premier ministre, prévenant qu'"une justice sous influence ouvrirait la voie à une justice politique".

A l'appui de sa thèse, M. de Villepin a relevé sur Europe 1 que le "nom de Nicolas Sarkozy n'est à aucun moment cité dans les listings" de Clearstream, celui y figurant étant le nom de son père. "Cela fait partie des mystères de ce dossier", a estimé l'ancien chef du gouvernement qui assure s'être "toujours interrogé sur les dommages" qu'avait "pu subir" Nicolas Sarkozy dans cette affaire.

Son nom, a assuré l'ancien Premier ministre, "n'est à aucun moment cité dans cette affaire. C'est lui qui, à un moment donné, voyant des noms patronymiques qui sont ceux de son père a dit +c'est moi qui suis visé+ après avoir dit +c'est mon père qui est visé+", a assuré M. de Villepin.


Dominique de Villepin en guerre ouverte contre Nicolas Sarkozy

Lundi 1 décembre 2008 - 16h35 - Sophie Louet

Dominique de Villepin a engagé la contre-offensive dans l'affaire Clearstream et accuse désormais publiquement Nicolas Sarkozy d'avoir faussé délibérément le dossier à des fins politiques.

Sonné par son renvoi en correctionnelle, le 17 novembre, pour "complicité de dénonciation calomnieuse", notamment, au terme de quatre ans d'enquête sur les fausses listes de comptes de la société financière Clearstream, l'ancien Premier ministre renoue avec la geste napoléonienne, dont il est un expert.

"L'Aigle replie ses ailes pour mieux bondir, quand il fait preuve d'analyse et de récupération", disait-il de Napoléon Ier.

Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France et une interview sur Europe 1, lundi, l'auteur des "Cent jours" fond sur le chef de l'Etat, partie civile dans ce dossier où Dominique de Villepin est soupçonné par les juges d'instruction d'avoir, en 2004, ajouté le nom de Nicolas Sarkozy sur la liste des détenteurs de comptes de Clearstream.

Révolues les esquisses de réconciliation qu'un ton plus modéré de la part des deux parties avait permis d'entrevoir.

La guerre est désormais ouverte.

"Je crains que Nicolas Sarkozy ne soit en grande partie aveuglé par la passion, cédant même parfois à une tentation de victimisation", déclare Dominique de Villepin dans Le Parisien.

"La passion qu'il a mise dans cette affaire a effectivement pesé sur l'instruction et orienté l'ensemble de ce dossier depuis le départ", ajoute-t-il, réaffirmant son innocence.

L'ancien bras droit de Jacques Chirac estime que la justice ne peut "résister à la pression ainsi mise" et à la "confusion" entre "les intérêts publics d'une partie civile" et "la responsabilité publique du président de la République".

Il considère ainsi que le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, "est dans une position intenable".

Dans un entretien à l'hebdomadaire Marianne, ce dernier dit son "mépris" pour ceux qui évoquent une pression de l'Elysée - Dominique de Villepin s'indigne d'une "volte-face" infondée du parquet - et annonce qu'il soutiendra lui-même l'accusation.

Le procès devrait intervenir fin 2009 ou début 2010.

"JE NE VEUX PENDRE PERSONNE"

Dénonçant une instruction "partiale", éloignée de "la vérité des faits", Dominique de Villepin a relevé sur Europe 1 que "le nom de Nicolas Sarkozy n'est à aucun moment cité dans les listings" de Clearstream. C'est le patronyme de son père, Nagy-Bocsa, qui y figure.

L'ancien chef du gouvernement dit s'être "toujours interrogé sur les dommages" que Nicolas Sarkozy aurait eu à subir.

"La justice est un bien fragile, les hauts fonctionnaires placés auprès des hommes politiques sont parfois fragiles : quand ils ont le sentiment qu'il y a une vérité - entre guillemets - qui ferait plaisir à ceux qu'ils servent, à ceux qui sont puissants, eh bien ils ont tendance à s'aligner sur le mieux-disant", affirme Dominique de Villepin.

Et pour l'ancien rival, "Nicolas Sarkozy a toutes les manettes en main" : il est "maître de l'ensemble du processus judiciaire", "maître de la composition de la juridiction", maître du calendrier du procès, de l'accès à l'information".

"Dès l'origine, j'ai été désigné comme le bouc émissaire. Tout s'est mis en place pour un véritable lynchage médiatique et judiciaire", insiste-t-il.

Pour autant, Dominique de Villepin assure n'avoir "de haine contre personne". "Je ne veux pendre personne à un croc de boucher", glisse-t-il, reprenant insidieusement des propos prêtés au président français.

"Mon combat n'est pas un combat personnel, pas plus qu'un combat contre Nicolas Sarkozy", souligne-t-il.

Dominique de Villepin soutient que ces avatars judiciaires, qui le privent de tout horizon politique à brève échéance, ne "l'impressionnent" pas.

"Je n'attends rien", lâche-t-il, balayant les spéculations sur son éventuelle candidature aux élections européennes ou régionales.

De l'exil de Napoléon Ier sur l'île d'Elbe, Dominique de Villepin affirmait que "toute traversée du désert peut se révéler extrêmement féconde".

Edité par Yves Clarisse



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