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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 13:30

Né le 8 mars 1949 à Paris, après des études à Science Po Paris et à Paris Assas, Jean-François Probst a collaboré dans de nombreux cabinets, principalement ministériels : le cabinet de Jacques Chirac à Matignon de 1974 à 1976, celui de Jacques Monod secrétaire général du RPR de 1976 à 1978, celui de Jean François-Poncet au Quai d'Orsay de 1979 à 1982, celui du Président de la Lyonnaise des eaux, puis secrétaire général du groupe RPR au Sénat auprès de Charles Pasqua de 1983 à 1992, puis conseiller de Jean-Claude Decaux de 1992 à 1993, puis membre du cabinet de Michèle Alliot-Marie au Ministère des Sports de 1993 à 1994, puis du cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris de 1994 à 1995, puis d'Alain Juppé à Matignon de 1995 à 1997, puis chargé de la campagne de Christian Poncelet pour la Présidence du Sénat en 1998, puis chargé de la campagne de Michèle Alliot-Marie pour la présidence du RPR en 1999, puis au cabinet de Jean Tiberi à la mairie de Paris de 2000 à 2001, exclu du RPR par Michèle Alliot-Marie pour son soutien à Jean Tiberi. Fin connaisseur du milieu politique et de la Chiraquie, ce n'est qu'une fois éloigné du RPR qu'il a adopté, durant les années 2000, une certaine liberté de ton en faisant quelques révélation sur le monde de la politique, des entreprises et des pays africains qu'il continuait encore à conseiller. Il a même soutenu la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle de 2007. Il est mort d'un infarctus le jeudi 12 juin 2014 à Saint-Jean-de-Luz.

SR


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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 07:59

L’histoire des enregistrements de conversations privées à l’Élysée aura eu au moins un mérite : celui de renvoyer Patrick Buisson là d’où il n’aurait jamais dû sortir, aux oubliettes de la vie politique.


yartiBuisson01Décidément, les journaux manquent de lecteurs et cherchent à tout prix à sortir des "affaires d’État" (et il n’y a pas que du côté de la majorité précédente, il y a aussi le pseudo-lièvre levé par "Le Figaro" sur une taupe dans la "manif pour tous", l’Annagate). Il serait opportun, cependant, que ces confrères à sensations fortes se concertent pour ne pas sortir une grave affaire par jour parce que sinon, les lecteurs vont vite se lasser (et peut-être rester indifférents sur ce qui mériterait l’indignation).

Cette surenchère de déballages est d’autant plus malsaine que pour moi, il n’y a qu’une seule vraiment grave affaire d’État à ce jour, c’est le fait qu’il y a 5,598 millions de personnes en France (hors outremer) qui recherchent un emploi au 31 janvier 2014 (statistiques officielles de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social), soit une augmentation de près de 6% par rapport au 31 janvier 2013, et il me semble qu’après deux ans d’exercice du pouvoir, la responsabilité en incombe prioritairement au gouvernement actuel.

Cela dit, je souhaite évoquer ce qu’on appelle "l’affaire Buisson" sortie par "Le Canard enchaîné" le 4 mars 2014 après une première annonce par "Le Point" quelques jours avant. De quoi s’agit-il ? D’un conseiller politique très influent (et très coûteux) de Nicolas Sarkozy, lorsque ce dernier était à l’Élysée, qui enregistrait toutes les conversations à l’insu des protagonistes. Et d’une fuite, involontaire apparemment, de ces enregistrements vers des médias.

Le conseiller n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit de Patrick Buisson (63 ans), un passionné d’histoire (il est le directeur général de la chaîne "Histoire" depuis 2007), un fin analyste politique (il avait prédit la victoire du non au référendum européen du 29 mai 2005, ce qui avait "séduit" Nicolas Sarkozy), un spécialiste des sondages, mais aussi, avant tout, un militant d’extrême droite dont le but était d’insuffler les idées du Front national à l’UMP, ce qui a probablement précipité la chute de Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle du 6 mai 2012 en perdant les plusieurs centaines de milliers de voix provenant de personnes révoltées par les options sécuritaires et droitières du Président candidat devenues par nécessité électeurs de François Hollande (à l’instar de François Bayrou).

yartiBuisson03

Élevé dans le culte de Charles Maurras, directeur du journal "Minute" puis directeur du magazine "Le Crapouillot", tous les deux d’extrême droite, Patrick Buisson s’était tourné au milieu des années 1990 vers des prestations de consultant politique jusqu’à très récemment puisque Jean-François Copé avait souhaité bénéficier de ses services après l’élection présidentielle de 2012.

Je ne disserterai pas sur la méthode ni sur le contenu des enregistrements. A priori, ils n’étaient pas destinés à être rendus publics et pouvaient servir de matière première pour l’écriture d’un livre documenté sur l’histoire du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Et tout comme les photographies privées, ces enregistrements, qui n’auraient pas dû être réalisés, qui n’auraient pas dû être dérobés, ne devraient pas non plus être diffusés. Le lundi 10 mars 2014 à 14 heures, un juge parisien examinera d’ailleurs le bien-fondé de la plainte en référé du couple Sarkozy sur l’atteinte à leur vie privée.

Rappelons que Jacques Attali, conseiller spécial à l’Élysée pendant une dizaine d’années, avait profité de sa position pour écrire de nombreuses anecdotes dans "Verbatim" qui avait très désagréablement surpris le Président François Mitterrand et son entourage en 1993. Le ministre Alain Peyrefitte avait également utilisé les notes de ses nombreuses conversations en tête à tête avec le Général De Gaulle pour rédiger deux tomes d’anecdotes "C’était De Gaulle" (publiés en 1994 et 2000, bien après la mort de De Gaulle, et qu’il est donc impossible de confirmer ou d’infirmer). Même le Président Vincent Auriol a rédigé à partir de ses notes un journal du septennat (le sien, publié en 1970 après sa mort), texte dont un extrait était d’ailleurs dans une épreuve d’histoire au baccalauréat.

Je n’épiloguerai pas non plus sur le service après-vente des hiérarques du parti socialiste qui voudraient instrumentaliser cette affaire pour charger Nicolas Sarkozy sur du simple déclaratif (savent-ils qu’il a été battu il y a deux ans ?) en oubliant l’affaire Cahuzac, ou encore en ignorant les révélations sans lendemain et pourtant fracassantes de l’ancienne ministre Delphine Batho (des révélations qui allaient très loin dans le conflit d’intérêt au centre du pouvoir socialiste), et qui, bien sûr, se croient exonérés de se soucier de la situation économique et sociale désastreuse de la France.

Ce qui est d’ailleurs assez curieux, c’est que cette affaire a démarré un peu de la même manière que l’affaire Bettencourt, à savoir par des enregistrements illicites de conversations privées et par un conflit familial, pour l’une, la fille contre la mère, pour l’autre, semble-t-il, le fils contre le père.

C’est sans doute croustillant. Toutes ces conversations en plein cœur de l’Élysée, débridées, franches, ne peuvent qu’être croustillantes mais aussi anecdotiques. La masse des enregistrements est telle que trop d’information tue l’information, un peu comme si les journaux allaient se régaler à en faire une série à épisodes, pour soutenir leur audience jusqu’à la nausée. Rappelez-vous Wikileaks : la somme des télégrammes diplomatiques, vous allez vous ce que vous allez voir, et puis, finalement, tempête dans un verre d’eau. C’est d’ailleurs fréquent que cette affaire Buisson se nomme dans certains médias "Sarkoleaks". J’aurais plutôt imaginer "Buissonleaks" ou encore "Buissongate".

Car faudrait-il, comme des voyeurs de l’Élysée, écouter le contenu de tous les enregistrements qui seront diffusés ? Les paroles à peine audibles qui y sont prononcées sont-elles paroles d’Évangile ? Disent-elles la vérité ? Sont-elles si franches que ça ? Seuls, les actes comptent.

Seules, les décisions comptent. Nicolas Sarkozy en a pris des milliers. Elles sont visibles, connues de tous, on peut les discuter, on peut les soutenir ou les contester, mais seules, les décisions publiques comptent. Le reste n’est qu’impression, spéculation, interprétation, opinion et n’a pas beaucoup d’intérêt si ce n’est pour les historiens, pour mieux comprendre le quinquennat de Nicolas Sarkozy. J’ai aussi l’impression de me retrouver avant 2012, comme si l’élection n’avait pas encore eu lieu, comme si Nicolas Sarkozy était encore l’homme à abattre : non, il a été "abattu", il a perdu, François Hollande a été élu, et on en voit d’ailleurs les premiers résultats (ou non résultats) sur le déficit public et l’emploi...

yartiBuisson02

Toutes ces informations n’ont donc aucun intérêt politique, seulement, je le répète soit historique, soit anecdotique : c’est finalement assez commun à l’âme humaine, l’hypocrisie, la lâcheté, la flagornerie. C’est très répandu. Si l’on enregistrait la conversation (libre) d’un salarié dans son milieu familial, nul doute que son supérieur hiérarchique, son employeur ou encore un collègue ou un client avaleraient leur salive de travers, seraient choqués par ce qu’ils entendraient. Ce double langage n’est pas droit, pas heureux, pas moral, mais somme toute, très ordinaire, très fréquent, allant de la simple politesse à la haute trahison.

C’est d’ailleurs la trahison dont parlent essentiellement ceux qui ont côtoyé pendant cinq ans cet obscur conseiller Buisson. Ou ceux qui sont sujets de ses conversations.

C’est là le sujet intéressant, là l’élément à noter. Cette affaire des enregistrements vient mettre à jour, à nu, l’homme Patrick Buisson, et je ne peux que me réjouir qu’il soit ainsi dénoncé par la plupart des responsables de l’UMP, ses principales victimes.

Je regrette bien sûr que cette dénonciation unanime soit venue de ses seules méthodes (que certaines disent typiques de l’extrême droite), du fait qu’il a enregistré des discussions privées, du fait qu’il a montré une grande hypocrisie vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, une flatterie courtisane devant lui, une critique méprisante dans son dos.

J’aurais préféré que Patrick Buisson fût dénoncé par les responsables de l’UMP dès le début du quinquennat pour ses idées extrémistes, pour sa propension à vouloir inoculer le germe de la peur sécuritaire dans une société déjà très fragile où la cohésion sociale est en équilibre métastable, pour ses activités très lucratives qui ont coûté cher aux deniers de l’État, et donc, aux contribuables (plusieurs millions d’euros selon certains journaux).

Patrick Buisson considérait Nicolas Sarkozy plus giscardien que gaulliste, mais lui n’était pas gaulliste (il était du côté de l’OAS). Lui se revendique monarchiste ! Antirépublicain ! Nostalgique des Camelots du roi ! Au cœur même de la République ! On comprend pourquoi le discours de Grenoble a été prononcé avec une telle philosophie politique. On comprend pourquoi un Ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration a été créé au grand dam de Simone Veil (heureusement supprimé quelques années plus tard). Et si Patrick Buisson a eu de l’influence, heureusement qu’elle ne fut pas la seule sur le Président de la République. Il me semble d’ailleurs que le plus meurtri psychologiquement par cette affaire serait Henri Guaino.

Par conséquent, s’il y a bien une chose qui me réjouit en tant que républicain dans cette affaire, c’est que l’hypothèque Buisson est levée. Patrick Buisson est à jamais consumé dans ses fonctions de conseiller politique. L’UMP aura donc une chance supplémentaire de se relever de toutes ses divisions en ne cherchant définitivement plus à courir idéologiquement après le FN. C’est déjà ça. Il faut le saluer. Dommage que le réveil soit si tardif.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (8 mars 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le syndrome bleu marine.
Nicolas Sarkozy.
Stigmatisation.
Lepénisation socialiste.
Ce que prévoit le FN.
Discours de Grenoble.
Jean-François Copé.
François Fillon.

yartiBuisson04 

 

  http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-debuissonisation-de-nicolas-149025

 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 03:53

Archétype du haut fonctionnaire au service de l’État et de la France, défenseur d’une certaine idée du gaullisme, il est devenu, par un concours de circonstances, le dépositaire d’informations secrètes sur le supposé suicide de son ami Robert Boulin. Seconde partie.


yartiCharbonnel01L'ancien ministre Jean Charbonnel vient de mourir le 20 février 2014, peu après son "collègue" de Corrèze, René Teulade, disparu le 13 févier 2014.

Après avoir évoqué le parcours politique de Jean Charbonnel, j’ai développé sa conception personnelle du gaullisme avant de présenter son témoignage dans l’affaire Boulin.


La droitisation du gaullisme

Dans les rendez-vous manqués du gaullisme, Jean Charbonnel a cité les élections législatives de 1967, où Georges Pompidou a pris une mauvaise décision : il voulait absolument que Jean-Pierre Dannaud (1921-1995), normalien agrégé de philosophie, qui voulait s’engager en politique, eût la possibilité de conquérir une circonscription. Jean Charbonnel lui avait conseillé celle de Figeac où le député sortant SFIO était en mauvaise posture. Mais Bernard Pons (futur ministre), pourtant médecin à Cahors, avait réussi (« en utilisant certains moyens dont je ne parlerai pas mais dont je garde une certaine tristesse ») à obtenir la circonscription de Figeac (où il fut donc élu député). Du coup, Georges Pompidou a placé Jean-Pierre Dannaud à Cahors, avec pour adversaire le député radical sortant Maurice Faure, lui-même agrégé d’histoire, qui conserva avec grand succès sa circonscription. Or, à cette époque, Maurice Faure, très hésitant sur la situation à gauche, n’était pas loin de rejoindre les gaullistes sur les traces de Jacques Chaban-Delmas. Le duel que lui avait imposé Georges Pompidou avec la candidature de Jean-Pierre Dannaud (ce dernier, pourtant homme brillant, n’a eu qu’une carrière politique très médiocre) l’avait rangé définitivement dans l’opposition.

Jean Charbonnel a soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002 et de Nicolas Sarkozy en 2007. Jean-Pierre Chevènement a réagi le 21 février 2014 à sa disparition : « Avec Jean Charbonnel disparaît une personnalité politique rare. Venu de la démocratie chrétienne, il avait rejoint le gaullisme, par fidélité à celui qui en 1940 avait relevé l’espoir républicain. Il n’avait cessé d’y apporter une exigence sociale inséparable pour lui de l’essor économique du pays. (...) Je salue la mémoire d’un Républicain chaleureux, qui a apporté à la France le concours de sa vive intelligence et de sa grande générosité. ».

En 2011, il avait encore quelques ennuis avec un « barrage chiraquien » pour éditer ses livres auprès des grands éditeurs (Fayard, Plon, Albin Michel) : « Cela m’a été dit de manière très claire par un des éditeurs qui est une amie : "Le mot d’ordre est passé de ne pas vous éditer." Actuellement, il y a le même barrage au "Figaro" et au "Monde". Je suis heureux de pouvoir vous le dire. ». En poursuivant : « Je soutiens que tout un courant de pensée et d’action, qui a été un élément de l’histoire de France, qui a démarré avec les compagnons de la Libération, ne peut être réduit au gaullisme dit immobilier ni aux comportements de M. Pasqua. ». Avec la mort de Jean Foyer, de Pierre Lefranc, de Maurice Herzog, Jean Charbonnel avait conscience qu’il ne restait plus beaucoup de témoins encore en vie de ce qu’était le gaullisme historique, à part Yves Guéna, Edgard Pisani et lui-même.


L’affaire Boulin

Après son retrait des affaires dans les années 1990 pour cause d’échecs électoraux, Jean Charbonnel est revenu dans l’actualité politique au début des années 2010 lorsqu’il a affirmé connaître le nom des deux responsables de ce qu’il estimait être l’assassinat de son ami et ministre Robert Boulin.

Deux ans après ses premières déclarations sur France Inter, Jean Charbonnel témoignait à nouveau le 12 février 2011 dans le journal "Sud-Ouest" : « La dernière fois que je l’ai croisé [en parlant de Robert Boulin], c’était deux mois avant sa mort, sur un trottoir de la rue de Varenne. "Comment vas-tu, Jean ? J’aurais à te parler", m’avait-il dit. Après, j’ai compris qu’il voulait probablement évoquer l’éventualité de sa nomination au poste de Premier Ministre de Valéry Giscard d’Estaing. Non seulement il était brillant, mais c’était le meilleur débatteur du groupe gaulliste. On cherchait à le déstabiliser. Il a été tué soit parce qu’il était sur le point d’entrer à Matignon, soit parce qu’il avait les moyens de confondre ceux qui cherchaient à le déstabiliser. Ou peut-être à cause de ces deux raisons à la fois. ».

Au début, Jean Charbonnel était convaincu de la version du suicide : « Vous comprenez, j’avais vu la lettre signée de Boulin parvenue chez Chaban lui annonçant son suicide. ».

Mais Alexandre Sanguinetti, qui fut son collègue du gouvernement en 1966, lui avait fait changer d’avis deux mois après la mort de Robert Boulin. Alexandre Sanguinetti était un gaulliste "forcené", secrétaire général de l’UDR d’octobre 1973 à décembre 1974, soutien de Michel Debré pour l’élection présidentielle de 1981, et il fut surtout le cofondateur du SAC (Service d’action civique), funeste organisation gaulliste chargée de "basses œuvres" qui fut dissoute en 1982 après l’insupportable tuerie d’Auriol.

yartiCharbonnel04

Deux mois après, effectivement, Jean Charbonnel et Alexandre Sanguinetti s’étaient retrouvés à Brive au cours d’un dîner débat. Alexandre Sanguinetti lui aurait alors révélé les deux noms : « Le nom du commanditaire, si c’est bien lui, est très connu. Celui de l’exécutant ne me disait rien en 1979. Depuis, je me suis renseigné. L’un comme l’autre sont encore en vie. Si la justice veut les interroger, il faut néanmoins qu’elle se presse. ». Jean Charbonnel ajoutait : « Nous devions nous revoir pour en parler. Il est mort avant. ». Alexandre Sanguinetti succomba en effet le 9 octobre 1980 d’une crise cardiaque à l’âge de 67 ans. Le domicile de sa fille Laetitia, qui fut son attachée parlementaire, fut cambriolé quelques jours après sa disparition.

Jean Charbonnel comprenait la loi du silence, car tout révéler provoquerait un tremblement de terre dans la classe politique : « Si personne n’a rien voulu voir et entendre, c’est que les répercussions auraient été trop fortes, sans doute. (…) Nous vivions une période de transition. C’était la fin du gaullisme gaullien. Mais les mœurs étaient encore violentes, à droite comme à gauche. Les réseaux issus de la guerre, de l’OAS, ceux du SAC étaient encore actifs, sans véritable chef à la tête. Les barons du gaullisme, dont certains avaient lâché Chaban en 1974, avaient créé du vide. Les meurtres de Broglie, Boulin et Fontanet ont eu ce vide pour toile de fond. ».

Il ne voulait pas créer forcément un scandale : « J’attends que les magistrats, si scrupuleux de leur indépendance et de leur dignité, fassent enfin leur travail. Je ne peux livrer les deux noms que m’avaient glissés Sanguinetti en pâture, comme cela. Je ne peux les révéler qu’à un juge. ».

Et de terminer avec malice : « Les noms du commanditaire et de l’exécutant de l’assassinat de Robert Boulin, tels qu’Alexandre Sanguinetti me les avait glissés en décembre 1979, sont déposés dans un coffre. S’il m’arrive quelque chose, on les retrouvera toujours. ».

Le 1er février 2013, Jean Charbonnel confirmait ses précédentes déclarations : « [Alexandre Sanguinetti] me dit : "Tu as bien compris qu’il a été assassiné ? C’est X et Y et je t’en dirai davantage à Paris. Il ne m’en a jamais reparlé, je n’ai pas eu l’occasion de le revoir. ». Et Jean Charbonnel proposa de rencontrer à ce sujet la Ministre de la Justice Christiane Taubira : « On verrait ensuite avec la Garde des Sceaux quelle publicité en donner. ».


Le dernier rêve

Jean Charbonnel n’a probablement pas achevé son dernier projet, celui d’écrire un livre référence sur Charles Péguy.

La messe d’enterrement de Jean Charbonnel aura lieu en l’église Saint-Pierre-du-Gros-caillou à Paris 7e le mercredi 26 février 2014 à 10h30. Il sera inhumé dans l’intimité familiale en Bretagne et la ville de Brive organisera dans les prochains jours une cérémonie pour rendre hommage à celui qui fut son maire pendant presque trois décennies. Aujourd'hui, le gaullisme est en deuil.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (22 février 2014)
http://www.rakotoarison.eu

La plupart des citations de Jean Charbonnel datent de janvier 2012 et proviennent de l’article "Entretien avec Jean Charbonnel" par Anne Dulphy et Christine Manigand, "Histoire et Politique, culture, société", n°17 de mai-août 2012.


Pour aller plus loin :
De Gaulle.
Le gaullisme politique.
Edmond Michelet.
Georges Pompidou.
Pierre Messmer.
Robert Boulin.
Jacques Chaban-Delmas.
Valéry Giscard d’Estaing.
Jacques Chirac.
Edgar Faure.
Jean Lecanuet.
Étienne Borne.
Jean Foyer.
Michel Debré.
Jean-Marcel Jeanneney.
Olivier Guichard.
Alain Peyrefitte.
Roger Galley.

yartiCharbonnel05


http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jean-charbonnel-1927-2014-148400





 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 21:55

Né le 22 avril 1927 à La Fère (Aisne), Jean Charbonnel fut un brillant élève des lycées parisiens Henri-IV puis Louis-le-Grand, puis intégra Normale Sup et fut reçu agrégé d'histoire. Il fit ensuite l'ENA en 1954 et fut nommé en 1962 à la Cour des Comptes. D'origine démocrate-chrétienne, il fut naturellement MRP jusqu'en 1947 et préféra, entre deux loyautés, choisir sa fidélité à De Gaulle avec le RPF. Elu députe gaulliste de gauche de Corrèze en 1962, il fut battu en 1967, réélu en 1968, 1973, battu en en 1978 et en 1981, réélu en 1986 et en 1988, battu en 1993 et en 1997. Il fut nommé dans deux gouvernements, Secrétaire d'Etat délégué à la Coopération de 1966 à 1967 et Ministre du Développement industriel et scientifique de 1972 à 1974. En 1967, il fit la promotion de jeunes énarques gaullistes pour renouveler les cadres de l'UNR (dont Jacques Chirac) mais fut battu par Roland Dumas. Souvent opposé au RPR et à Jacques Chirac, ce dernier a soutenu un candidat contre lui qui l'a battu en 1993 aux législatives et en 1995 aux municipales (il était maire de Brive de 1965 à 1995). Il a soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002, et celle de Nicolas Sarkozy en 2007. En janvier 2011 ("Sud-Ouest" du 12 février 2011) et le 29 janvier 2013 (sur France 3), il avait affirmé savoir le nom des deux assassins de son ami Robert Boulin. Jean Charbonnel fut, à l'instar d'Edmond Michelet, l'un des gaullistes démocrates-chrétiens qui se trouvaient dans un positionnement politique très délicat entre RPR et centristes.

SR

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 07:57

Né le 18 mai 1924 à Saint-Etienne, Lucien Neuwirth entendit l'appel du 18 juin 1940 (il avait 16 ans) à Yssingeaux et s'engagea dans la Résistance à Saint-Etienne. Il rejoignit De Gaulle à Londres en 1942, devint parachutiste, et fut arrêté en avril 1945 aux Pays-Bas où il échappa aux tirs d'un peloton d'exécution (des pièces de monnaie lui ont sauvé la vie). Après la guerre, il adhéra au RPF, s'investit dans la vie municipale de Saint-Etienne, et fut porte-parole du comité de salut public lors du putsch d'Alger en mai 1958. Il fut élu de nombreuses fois parlementaire gaulliste de la Loire, député du 9 décembre 1958 au 9 juillet 1981 (UNR, UDR, RPR), puis, après son échec aux législatives en juin 1981 par la vague rose, il s'est fait élire sénateur RPR du 25 septembre 1983 au 30 septembre 2001. Il a échoué en 1965 et en 1971 à ravir la mairie de Saint-Etienne au maire Michel Durafour et fut élu président du conseil général de la Loire de mars 1979 à mars 1994. Lucien Neuwirth est surtout connu pour avoir été à l'origine de la "loi Neuwirth" votée le 19 décembre 1967 qui légalise la contraception et qui abroge la loi du 21 juillet 1920 (loi n°67-1176 du 28 décembre 1967).

SR


http://fauriel.paris.free.fr/cr_Neuwirth_08_03_2004.htm


http://www.civismemoria.fr/contribution/?module=contrib&contrib=562

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 16:36

Né le 13 avril 1921 à Paris, Michel Cointat fut ingénieur agronome et travailla au Ministère de l'Agriculture comme directeur général de la Production et des marchés. Il fut élu député UDR puis RPR d'Ille-et-Vilaine de mars 1967 à mars 1993 où il fut battu par Marie-Thérère Boisseau (UDF). Maire de Fougères du 21 mars 1971 au 13 mars 1983 (où il fut battu par le candidat socialiste), il fut nommé deux fois ministre : Ministre de l'Agriculture du 7 janvier 1971 au 6 juillet 1972 et Ministre du Commerce extérieur du 2 octobre 1980 au 22 mai 1981. Il est l'auteur de cinq essais.

SR

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 10:27

Né le 29 janvier 1939 à Paris, Jean-Pierre Pierre-Bloch, fils d'un député et ancien ministre socialiste qui fut résistant et le fondateur de la LICRA, fut journaliste à "France Soir". Il fut collaborateur d'Alain Poher en 1974 puis dans un ministère, et fut élu député UDF de Paris (18e arrondissement) de mars 1978 à mai 1981. Il avait gagné avec quelques centaines de voix d'avance sur le député communiste sortant. En revanche, il a perdu en juin 1981 face à Lionel Jospin. Pourfendeur du FN qu'il considérait comme un parti ouvertement raciste, il fut réélu en mars 1993 mais fut invalidé et perdit la partielle qui suivit face à Daniel Vaillant. De 1983 à 2001, il fut adjoint du 18e arrondissement de Paris, proche de Jean Tiberi avec lequel il se présenta aux municipales de mars 2001 contre les listes de Philippe Séguin et de Bertrand Delanoë. Il rejoignit le Nouveau centre en 2007 lors du deuxième éclatement de l'UDF. Collaborateur du futur Président sénégalais Abdoulaye Wade, il rompit avec lui et fit en 2012 la campagne de son opposant et ancien Premier Ministre Macky Sall.

SR


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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 18:35

Né le 3 décembre 1928 à Lifou, Dick Ukeiwé fut le 21 juillet 1978 l'un des fondateurs, avec Jacques Lafleur, récemment disparu (4 décembre 2010), du Rassemblement pour la Calédone dans la République (RPCR), mouvement proche du RPR partisan des loyalistes en Nouvelle-Calédonie. Membre de l'exécutif néocalédonien dès le 22 juillet 1957, Dick Ukeiwé fut élu chef de l'exécutif de Nouvelle-Calédonie le 6 juillet 1979 mais a dû démissionner le 18 juin 1982 à la suite d'une rupture de coalition. Il retrouva la tête de l'exécutif du 23 novembre 1984 au 11 juin 1989. Parallèlement, Dick Ukeiwé fut élu sénateur le 25 septembre 1983, poste qu'il conserva pour un seul mandat jusqu'en septembre 1992, et fut également élu sur la liste de Giscard d'Estaing aux élections européennes du 15 juin 1989 (il conserva son mandat de député européen jusqu'en juin 1994). Cependant, à partir du début des années 1990, Dick Ukeiwé eut de plus en plus de désaccords avec Jacques Lafleur qu'il affronta vainement aux législatives de mars 1993 et de mai 1997 (Dick Ukeiwé a soutenu Chirac et Jacques Lafleur a soutenu Balladur en 1995), et s'opposa aux nouveaux accords avec Paris en oscillant parfois dans une posture centriste, parfois dans une posture très droitière.

SR

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 10:30

L'ancien Premier Ministre François Fillon a été interviewé par la revue "Sport Auto" du mois d'août 2013 sur sa passion pour la course automobile. Il s'explique aussi sur la politique de sécurité routière qu'il a mise en oeuvre durant le précédent quinquennat.


Cliquer sur le lien pour télécharger l'article (fichier .pdf) :
http://ddata.over-blog.com/0/22/12/54//201307_Histoires-Fillon.pdf


SR

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 07:43

Très prudent parce qu’il connaît bien les multiples retournements qui peuvent malmener la vie politique, l’ancien Premier Ministre a néanmoins esquissé les bases d’une possible future campagne présidentielle…


yartiJuppe201301Depuis plusieurs mois, une hypothèse se fait de plus en plus explicitement et les sondages actuels, plutôt favorables, pourraient lui donner corps : Alain Juppé pourrait être le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle en 2017. Personne ne lui conteste sa stature, ses compétences, son sérieux, son autorité, sa vision, sa pondération et son expérience. En clair, une sorte d’extraterrestre au sein d’une UMP ravagée par la rivalité entre François Fillon et Jean-François Copé, minée par les hypothèses de retour de Nicolas Sarkozy, éclatée par l’ambition des plus jeunes et lâchée par Dominique de Villepin.

Il est vrai qu’à presque 68 ans (il les aura le 15 août prochain ; il aura donc 71 ans à l’élection présidentielle et 76 ans à la fin du prochain quinquennat), Alain Juppé, normalien, énarque sorti inspecteur des finances, est l’une des "grosses pointures" de sa génération (sacrifiée ?) avec Laurent Fabius (qui a un an de moins) dans le paysage politique français.

Le "meilleur d’entre nous" selon l’expression du Président Jacques Chirac qui l’a considéré comme son dauphin permanent, grâce à qui, après être passé par la mairie de Parie comme adjoint aux finances (du 14 mars 1983 au 18 juin 1995), il est devenu ministre, d’abord au poste stratégique du Budget lors de la première cohabitation (20 mars 1986 au 10 mai 1988), puis aux Affaires étrangères (31 mars 1993 au 11 mai 1995), premier Premier Ministre de Jacques Chirac (17 mai 1995 au 2 juin 1997), et enfin Ministre d’État sous Nicolas Sarkozy, à l’Écologie (du 18 mai 2007 au 18 juin 2007), à la Défense (du 14 novembre 2010 au 27 février 2011) et enfin, de nouveau, aux Affaires étrangères (du 27 février 2011 au 10 mai 2012).

Comme on le voit, le Ministère de l’Écologie semble maudit puisque Alain Juppé n’y a pas fait de plus vieux os que sa successeur Nicole Bricq, mais pour une autre raison, à cause de son échec aux législatives du 17 juin 2007 face à Michèle Delaunay, l’actuelle ministre déléguée chargée des personnes âgées (depuis le 16 mai 2012).

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Le 19 juin 1995, alors nouvellement nommé à Matignon (et en même temps président du RPR), il a "repris" la mairie de Bordeaux dans la lourde succession de Jacques Chaban-Delmas (certains chiraquiens ont regretté qu’il n’ait pas plutôt "repris" la mairie de Paris, car les divisions du RPR en 2001, entre Philippe Séguin et Jean Tibéri, ont offert sur un plateau d’argent la mairie à Bertrand Delanoë qu’Alain Juppé avait battu aux législatives de juin 1988 dans le 18e arrondissement).

Mais en fait, comme pour son collègue socialiste (revenu souvent au pouvoir depuis trente ans), Laurent Fabius, qui a dû réduire à la baisse ses ambitions présidentielles pour cause d’affaire du sang contaminé, l’ambition d’Alain Juppé a surtout été handicapée par l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris : le tribunal correctionnel de Nanterre l’a condamné le 30 janvier 2004 à dix-huit mois de prison avec sursis et à dix ans d’inéligibilité, peine réduite le 1er décembre 2004 par la cour d’appel à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité, ce qui l’a forcé à se démettre de ses deux mandats de député-maire de Bordeaux le 2 décembre 2004 (il a provoqué une nouvelle élection pour se faire réélire maire de Bordeaux le 13 octobre 2006).

Or, cette condamnation a brisé sa stratégie en vue de succéder à Jacques Chirac en créant l’UMP en 2002 dont il prit la présidence. Obligé de se retirer de l’avant-scène politique, il a ainsi laissé à Nicolas Sarkozy le terrain libre pour se présenter et gagner l’élection présidentielle de 2007. Ce dernier a pu en effet reprendre l’UMP à son compte et la transformer en parti entièrement sarkozyste (qu’elle reste encore).

C’est d’ailleurs sur ce point qu’Alain Juppé aura sans doute du mal à revenir, indépendamment de son âge avancé : non seulement il n’a plus aucun courant qui le soutient spécifiquement au sein de l’UMP, mais il peut être considéré comme la vieille garde un peu à l’instar d’un Valéry Giscard d’Estaing dans les années 1980 et 1990.

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Son objectif d’être utile à l’UMP (ce qui peut prêter à beaucoup d’interprétations) serait le moyen de redevenir un acteur essentiel de ce parti, un peu l’homme providentiel qui le réunifierait sur des bases concrètes de programme politique. Mais il a pu aussi prendre acte de sa faible influence lors de la crise de novembre et décembre 2012.

C’est un peu le message qu’Alain Juppé a délivré dans l’émission "Questions d’info" sur LCP, AFP et France Info diffusée le 3 juillet 2013 : il a souhaité en effet structurer un pôle majoritaire au sein de l’UMP qui se retrouverait sur quatre points essentiels qui pourraient bien devenir la trame d’un éventuel projet présidentiel.

Le premier point est de soutenir l’économie nationale en encourageant l’initiative et l’entreprenariat, en particulier, en renforçant la compétitivité des entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères.

Le deuxième point est de consolider le modèle social français que quasiment tout le monde souhaite maintenir malgré les déficits qui le minent, en promouvant la solidarité mais aussi la responsabilité. Alain Juppé a pris l’exemple de la suppression du jour de carence en cas d’absence pour maladie dans la fonction publique, qui avait pourtant montré son efficacité (baisse drastique des congés maladie de courte durée), une suppression décidée par le gouvernement actuel qui n’était pas très responsable (et injuste par rapport aux salariés du privé qui ont quatre jours de carences, souvent certes financés par leur employeur).

Le troisième point est de proposer un nouvel élan dans la construction européenne, de renforcer la solidarité entre partenaires européens, de préserver l’esprit d’ouverture qui est le seul garant de retour à la croissance. Pour lui, la sortie de l’Union Européenne signifierait que tout serait possible, dans le mauvais sens, le retour aux nationalismes et à la guerre à l’intérieur de l’Europe.

Enfin, le quatrième point avec lequel il était le moins à l’aise mais qu’il a considéré aussi comme essentiel, c’est de refonder le vivre ensemble, de réfléchir sur la laïcité et les comportements qui permettent à l’ensemble de la société de vivre de nouveau en harmonie (ce qui, aujourd’hui, est loin d’être le cas), en clair, de repenser le creuset républicain.

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Dans cette émission télévisée, Alain Juppé a également confirmé qu’il avait encore des projets pour sa ville de Bordeaux pour une dizaine d’années et qu’il les défendrait lui-même aux élections municipales de mars 2014.

Quant aux élections européennes, en raison de son mode de scrutin, il a semble-t-il déjà renoncé à l’idée de listes communes UMP-UDI, d’autant plus que l’UDI compte bien présenter des listes communes avec …le MoDem, ce qui ne surprendra pas Alain Juppé puisqu’il dirige dans sa municipalité une majorité du même type (UMP-UDI-MoDem) depuis mars 2008.

Avec cette approche mesurée et presque timide, il est loin le temps de l’arrogance, des "droit dans ses bottes" et de l’esprit de conquête ou reconquête. Cela ne l’a pas empêché d’en user encore parfois, comme en affrontant le candidat François Hollande le 26 janvier 2012.

Alors, Alain Juppé aura-t-il la possibilité de revenir sur la scène présidentielle ? Il faudra pour cela que François Fillon et Jean-François Copé renoncent à leurs ambitions présidentielles… et que Nicolas Sarkozy, plébiscité encore par les militants de l’UMP, ne soit pas en mesure de faire son retour (pour diverses raisons dont judiciaires). Beaucoup d’incertitudes planent donc, qui laissent Alain Juppé dans la position très inconfortable d’homme providentiel suppléant.

C'est même encore plus
 incertain depuis l'invalidation définitive, le 4 juillet 2013, des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil Constitutionnel qui a placé dans une situation nouvelle ("inédite"), à la fois l'UMP, étranglée financièrement (trou de 11 millions d'euros) et Nicolas Sarkozy qui, ayant immédiatement quitté ses fonctions de membre du Conseil Constitutionnel, sera présent à la réunion exceptionnel du bureau politique de l'UMP ce lundi 8 juillet 2013. Contrairement à beaucoup de responsables de l'UMP, Alain Juppé, qui ne sera pas présent au bureau politique de ce lundi, a refusé de critiquer, le 5 juillet 2013, cette invalidation : « Le Conseil Constitutionnel est la plus haute juridiction de notre pays et ses décisions s'imposent à tous. Je ne vais pas bien entendu commenter cette décision. ».


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (8 juillet 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Jacques Chirac.
Alain Juppé au Sénat ?
Débat Hollande vs Juppé.
Nicolas Sarkozy.
L’UMP.
François Fillon.
Jean-François Copé.
Dominique de Villepin.
Le maudit Ministère de l’Écologie…

yartiJuppe201305



http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/alain-juppe-candidat-a-la-138245

 

 

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