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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 18:58

Les mesures prises par Emmanuel Macron le 14 octobre 2020 instaurent un couvre-feu entre 21h00 et 06h00 à partir du samedi 17 octobre 2020 à 00h pour 22 millions de Français. Pour se déplacer pendant ces horaires, il faut une attestation de déplacement sans laquelle on peut être verbalisé pour une amende de 135 euros. Voici l'attestation en téléchargement.

ATTENTION : DEPUIS LE 30 OCTOBRE 2020, RECONFINEMENT
ET LES NOUVELLES ATTESTATIONS SONT MAINTENANT ICI :

https://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20201029-attestations-deplacement.html



Cliquer sur le lien pour télécharger l'attestation couvre-feu correspondante (fichier .pdf).

Attestation de déplacement la nuit de 21h  06h :


Attestation de déplacement dérogatoire

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124640/998288/file/16-10-2020-attestation-de-deplacement-derogatoire.pdf

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124639/998283/file/16-10-2020-attestation-de-deplacement-derogatoire.docx

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124638/998278/file/16-10-2020-attestation-de-deplacement-derogatoire.txt

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124642/998298/file/16-10-2020-attestation-de-deplacement-derogatoire-falc.pdf

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124641/998293/file/16-10-2020-attestation-de-deplacement-derogatoire-anglais.docx



Version numérique

https://media.interieur.gouv.fr/attestation-couvre-feu-covid-19/


Attestation de déplacement professionnel en région parisienne à faire remplir par l'employeur :

Justificatif de déplacement professionnel

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124637/998273/file/16-10-2020-justificatif-de-deplacement-professionnel.pdf

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124636/998268/file/16-10-2020-justificatif-de-deplacement-professionnel.docx

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/124635/998263/file/16-10-2020-justificatif-de-deplacement-professionnel.txt


Pour en savoir plus :
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20201014-macron.html

SR
https://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20201017-attestations-deplacement.html


ATTENTION : DEPUIS LE 30 OCTOBRE 2020, RECONFINEMENT
ET LES NOUVELLES ATTESTATIONS SONT MAINTENANT ICI :

https://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20201029-attestations-deplacement.html




Le Premier ministre a décrété l’Etat d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire à partir du samedi 17 octobre. L’ensemble du pays est concerné par le passage en Etat d’Urgence Sanitaire et certaines mesures préventives s’appliqueront désormais partout en France :

    pas de rassemblement à plus de 6 dans l’espace public ;
    interdiction des évènements festifs dans les salles des fêtes et polyvalentes ;
    institution d’une jauge à 5000 pour les établissements recevant du public avec respect des règles d’occupation (1 siège vacant entre deux spectateurs ou groupes de 6).

Un couvre-feu est par ailleurs mis en place dans les 8 départements de l’Ile-de-France et les 8 métropoles suivantes : Lille, Lyon, Aix-Marseille, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne et Rouen.

Les critères retenus pour choisir les villes en couvre-feu sont les suivants : incidence à plus de 250 pour 100 000 habitants, incidence des personnes âgées supérieure à 100, taux d’occupation des lits de réanimation supérieur à 30% et une dynamique conduisant à un dépassement des 50% dans les prochaines semaines.

Dans les villes qui seront concernées par le couvre-feu, les sorties et déplacements seront interdits de 21h00 à 06h00 du matin sous peine d’une amende de 135 € et jusqu’à 3750 € en cas de récidive.

Des dérogations seront prévues pour se rendre chez le médecin, la pharmacie de garde ou l’hôpital, pour raison professionnelle, pour les déplacements en avion ou train (le billet faisant foi) ainsi que pour se rendre auprès d’un proche dépendant ou pour sortir son animal de compagnie.

Il n’y aura pas de fermeture des transports en commun, notamment pour permettre de répondre aux besoins des dérogations. Enfin, le télétravail, quand le métier le permet, est fortement recommandé avec une jauge minimale de 50% des effectifs.

Des attestations dérogatoires pourront se faire en ligne, sur un smartphone et sur papier libre. Elles seront valables une heure en dehors du motif professionnel : ce dernier devra être accompagné d’un justificatif de l’employeur.

Ces mesures entreront en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi et s’appliqueront jusqu’au 1er décembre (4 semaines avec le décret d’urgence sanitaire et au-delà avec l’accord du Parlement). Elles feront l’objet, comme toutes les mesures, de réévaluations fréquentes afin d’en adapter la territorialisation et l’intensité.

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15 octobre 2020 4 15 /10 /octobre /2020 03:26

« Nous étions une société d’individus libres. Nous sommes une Nation de citoyens solidaires. » (Emmanuel Macron, le 14 octobre 2020 sur TF1 et France 2).


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Le mot est lâché : le couvre-feu. Pour une guerre, c’est un mot normal. À partir du samedi 17 octobre 2020 à zéro heure, un couvre-feu est décrété de 21 heures à 6 heures du matin dans l’Île-de-France, et dans huit agglomérations en alerte maximale : Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Grenoble, Saint-Étienne, Rouen, Montpellier et Lille, pour au moins quatre semaines et si ratifié par le Parlement, jusqu’au 1er décembre 2020. Couvre-feu ou confinement nocturne.

Le Président de la République Emmanuel Macron a accordé une interview de quarante-quatre minutes sur la crise sanitaire actuelle, à l’Élysée ce mercredi 14 octobre 2020 à 20 heures sur TF1 (Gilles Bouleau) et France 2 (Anne-Sophie Lapix). Une intervention télévisée qui était annoncée deux jours auparavant et qui a fait l’objet de nombreuses supputations, en particulier sur le choix d’un couvre-feu soit à 20 heures soit à 22 heures. En bon centriste, Emmanuel Macron a tranché, et coupé la poire en deux.

Il était temps que le Président de la République reprît la parole formellement sur la crise du covid-19. Trois mois qu’il n’avait pas eu des paroles solennelles sur le sujet. Il a décrit trois raisons d’espérer : être lucides, être collectifs et être unis. La lucidité a peut-être manqué pendant l’été. C’est ce qu’estime le professeur Gilbert Deray. Tant que les lits en réanimation n’étaient pas occupés massivement, ces médecins qui alertaient n’étaient pas écoutés. Maintenant, c’est un peu tard. Emmanuel Macron a désormais la lucidité de dire ce qu’il aurait fallu dire depuis longtemps : nous vivrons avec coronavirus au moins jusqu’en été 2021, cela devient une évidence.

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Soyons clairs, la situation sanitaire de l’épidémie de covid-19 est alarmante sans être encore catastrophique, mais la catastrophe se voit à l’horizon. Malheureusement, une épidémie est facilement prévisible à trois ou quatre semaines d’anticipation si on a une bonne idée de la circulation du virus, ce qui est le cas aujourd’hui avec les 1,2 à 1,3 million de tests PCR réalisés chaque semaine. Il faut être clair et insister : le gouvernement a réagi trop tardivement face à ce qui est le rebond de la première vague (ce qui n’est pas, à mon sens, une seconde vague). Pendant tout l’été, le gouvernement n’a eu aucun discours pour maintenir la vigilance sanitaire au plus haut niveau en ne misant que sur le retour de l’activité économique. La rentrée de septembre a eu le goût d’un lendemain de cuite. Une douche froide. Nous y sommes replongés.

Le rythme actuel est préoccupant : 20 000 nouvelles contaminations par jour (ce 14 octobre 2020, 22 591), 200 entrées en réanimation par jour (ce qui fait 1 673 malades du covid-19 en réanimation), et entre 80 et 120 décès par jour (ce 14 octobre 2020, 104 décès, faisant franchir le seuil de 33 000 décès depuis le début de l’épidémie, exactement 33 037).

Le couvre-feu est peut-être la mesure la plus dramatique, mais il faut se réjouir que ce n’est pas un reconfinement généralisé comme au printemps. Cela va impacter bien sûr sur les restaurants, bars, cinémas, théâtres, etc. qui seront à nouveau largement aidés financièrement par l’État. Au-delà du renforcement des mesures de chômage partiel et d’assouplissement de ses prêts, l’État aidera les bénéficiaires du RSA et des APL avec 150 euros minimum et 100 euros par enfant.

La mesure impacte évidemment plus les jeunes que les moins jeunes. L’idée n’est pas de réduire l’activité économique, mais de cibler ces fameuses soirées privées qu’il est impossible constitutionnellement de réglementer (au contraire d’autres pays comme le Canada, l’Italie, etc.).

Pour se délacer entre 21 heures et 6 heures dans une zone d’état d’urgence sanitaire, il faudra donc avoir une attestation dérogatoire. Pas d’obligation sans sanction : une amende de 135 euros est prévue en cas d’infraction à cette règle, 1 500 euros en cas de récidive. Dans les premiers sondages réalisés après l’intervention d’Emmanuel Macron, cette mesure du couvre-feu est plébiscitée par les personnes sondées (à plus de 80% et 60% auraient trouvé convaincant le Président de la République).

Au début de son intervention, Emmanuel Macron a insisté sur la gravité du coronavirus : d’une part, ceux qui l’ont peuvent avoir des séquelles graves, d’autre part, il s’attaque à tout le monde, la moitié de ceux qui entrent en réanimation ont moins de 65 ans. Il n’a pas exclu un reconfinement généralisé en cas d’inefficacité de ce couvre-feu (l’objectif est de ramener le nombre de contaminations quotidiennes de 20 000 à 3 000).

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Répétant plusieurs fois qu’il entendait prendre des mesures proportionnées à la gravité, Emmanuel Macron a exclu l’idée de limiter les déplacements entre les régions et à la question de se demander si, pendant les vacances de la Toussaint, il n’y avait pas risque de propagation du virus, il a répondu que juste avant le confinement, beaucoup de Parisiens avaient quitté précipitamment la ville pour la campagne et il n’y a pas eu de propagation du virus dans les campagnes (seuls l’Est et Paris ont été touchés au printemps).

En recommandant très mollement le télétravail (il a reconnu que l’isolement social n’était pas une bonne chose et qu’il fallait aussi rencontrer les gens physiquement dans son travail), et en ne modifiant pas la fréquence des transports en commun (même la nuit), Emmanuel Macron se retrouve dans la double injonction paradoxale, celle de l’isolement sanitaire et celle de l’activité économique. Concrètement, en plaçant le seuil à 21 heures, il y a fort à parier que les retours de travail des 10 millions de Franciliens se feront sur une plage horaire plus courte, donc de manière plus dense dans les transports en commun et pour la circulation automobile.

Dans cette interview, il a manqué aussi la question sur le report éventuel des élections départementales et régionales prévues en mars 2021. C’est maintenant évident que le virus sera encore en circulation jusqu’au début de l’été prochain, mais reporter ces élections pourraient être politiquement très contesté. À la différence des élections municipales de 2020, le gouvernement a au moins quelques mois et le temps de faire les choses dans le cadre d’une loi normale.

Emmanuel Macron a voulu cependant terminer sur une note plus positive, sur le fait que la crise sanitaire était une affaire qui concerne tous les Français et qu’elle pourrait unir toute la Nation pour le bien commun. Je pense qu’il était nécessaire d’avoir une communication de crise afin d’avoir l’effet d’un électrochoc. Une prise de conscience salutaire. Il aurait été souhaitable de l’avoir fait il y a un mois, mais il vaut mieux tard que jamais. Lorsqu’on prend des mesures efficaces, on peut freiner la circulation du virus, c’est ce que prouvent déjà deux agglomérations, pourtant parmi les premières "mauvaises élèves", Bordeaux et Nice, qui n’auront donc pas de couvre-feu.

En disant d’ailleurs qu’il fallait arrêter de discutailler sur les faits, sur la réalité de la situation épidémique, le Président de la République a peu de chance d’avoir convaincu complotistes et autres opposants paranoïaques. Au moins, les sondages indiquent clairement qu’ils sont ultraminoritaires et c’est heureux, car cela signifie que leur voix discordante aura peu d’effet sur le plan sanitaire, juste à la marge.

Enfin, terminons sur le fait qu’Emmanuel Macron n’a pas évoqué une seule fois le vaccin contre la grippe, disponible depuis ce 13 octobre 2020, ce qui est pourtant très important dans un contexte de crise du covid-19. Comme quoi, décidément, le sanitaire n’est pas la zone de confort du Président de la République, plus épanoui dans la confection d’un plan de relance économique


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (14 octobre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Interview du Président Emmanuel Macron le 14 octobre 2020 sur TF1 et France 2 (vidéo).
Emmanuel Macron et l’électrochoc du confinement nocturne.
Au Panthéon de la République, Emmanuel Macron défend le droit au blasphème.
France Relance, 100 milliards d’euros pour redresser la confiance française.
Relance européenne : le 21 juillet 2020, une étape historique !
Emmanuel Macron face aux passions tristes.
Convention citoyenne pour le climat : le danger du tirage au sort.
Les vrais patriotes français sont fiers de leur pays, la France !
Emmanuel Macron explique sa transition écologique.

_yartiMacron2020101404



https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20201014-macron.html

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/emmanuel-macron-et-l-electrochoc-227802

https://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/10/14/38589832.html






 

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 02:22

(vidéo)

Pour aller plus loin :
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20201023-coronavirus-covid.html


Documentaire de LCP sur la grippe de Hong Kong en 1968-1969 ("Le Mag" du 26 juin 2020)




On présente souvent la période du COVID 19 comme inédite, pourtant il y a cinquante et un an, la grippe de Hong Kong partait de Chine pour se propager sur la planète ; une pandémie meurtrière, qui en quelques mois causait un million de morts.

En France, le virus fait plus de victimes que la Covid 19 : près de 35 000 morts. Pourtant, l'épidémie a laissé peu de traces : difficile de trouver des Français qui s'en souviennent, ou des archives qui y font référence ; pas la moindre déclaration politique non plus, du Président Pompidou ou de son Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas, le virus H3N2 a traversé l'Histoire dans l'indifférence générale. Un constat sidérant, dans le contexte du coronavirus.

A travers des archives parfois drôles, à travers des témoignages forts de gens qui ont vécu l’épidémie, ou des analyses de chercheurs, de politiques ou de journalistes, nous allons vous raconter comment en cinquante ans, on à ce point bouleversé notre rapport à la Santé et à la mort, pourquoi on exige désormais autant d'un Etat sommé de nous protéger de tous les maux.

Un magazine de Céline Crespy

Intervenants :
- Pierre Dellamonica, virologue, CHU de Nice
- Pierre et Annie Sourzat, personnes ayant été touchées par la grippe de Hong Kong
- Joel Coste, médecin et historien
- Patrice Bourdelais, historien au CNRS
- Michèle Cotta, éditorialiste politique
- Antoine Flahault, épidémiologiste à l’Université de Genève
- Jean François Mattéi, ancien ministre de la Santé.

26 juin 2020
Source : LCP

https://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20201016-grippe-hong-kong.html
 

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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 03:01

« On les a tous envoyés chez monsieur Raoult, ils ont tous été soignés. » (Renaud Muselier, le 5 octobre 2020 sur BFM-TV).



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On ne peut pas comprendre l’opposition qu’il y a entre les élus marseillais (toutes tendances confondues) et le gouvernement depuis quelques semaines sur la politique sanitaire à mettre en place si on oublie les fanfaronnades récurrentes du professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée (Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille) et éminent médecin spécialiste des bactéries de réputation mondiale. En effet, pendant tout le printemps, au pire sommet de la crise sanitaire en France, Didier Raoult n’hésitait pas à dire (et il l’a répété devant les parlementaires des commissions d’enquêtes cet été) que, pour reprendre son simplisme, "on mourait moins à Marseille qu’à Paris".

Évidemment, si l’opposition classique entre Parisiens et Marseillais se faisait jusqu’à maintenant surtout sur le terrain du football, ce qui exacerbait peut-être la violence vespérale, mais n’avait pas de conséquences très graves sur le long terme, son déplacement sur le terrain sanitaire quand un virus encore inconnu quelques semaines auparavant est capable de tuer des dizaines de milliers de personnes en France et plus d’un million de personnes dans le monde à ce jour, a pu avoir des conséquences désastreuses sur la santé des Français en général.

En pointant du doigt, en septembre 2020, les Bouches-du-Rhône et la Guadeloupe comme territoires les "pires", c’est-à-dire où le coronavirus circulait le plus, le gouvernement ne pouvait qu’hystériser la fierté des Marseillais qui pensaient, probablement avec sincérité, qu’ils étaient les "meilleurs élèves" de la crise sanitaire. Bon, en fait, Paris a suivi rapidement Marseille et probablement que ce jeudi 8 octobre 2020 dans la soirée, le Ministre de la Santé Olivier Véran va ajouter de nouvelles agglomérations dans la liste des alertes maximales (ce qui n’est pas très étonnant). On peut donc comprendre que les Marseillais, premiers de la série et piqués au vif, aient pu se sentir stigmatiser même si les faits restent les faits et les indicateurs neutres restent les indicateurs neutres.

Didier Raoult est un homme très intelligent et très habile et évidemment, toutes ses déclarations publiques à l’emporte-pièce sont toujours accompagnées de précautions oratoires qui laissent planer, dans le texte, le doute, mais dans l’esprit de ceux qui l’écoutent, ces précautions ont explosé en plein vol de son écoute ou de sa compréhension. Résultat, il a mis beaucoup de monde dans l’erreur et surtout, il a politisé un domaine qui n’aurait jamais dû être politisé : la politique sanitaire, car finalement, tout le monde est pour le même objectif, à savoir protéger la santé des personnes et éviter le maximum de dégâts tant sanitaires qu’économiques et sociaux. Mais ce n’est pas en énonçant très platement cet objectif fort mais sans originalité qu’on construit une véritable politique sanitaire efficace. C’était l’objet de former un conseil scientifique pour conseiller en temps réel le gouvernement dans cette démarche et la demande de créer des conseils scientifiques locaux peut d’ailleurs avoir sa pertinence.

Je m’épargnerai les nombreuses déclarations publiques de Didier Raoult qui ont montré son éloquent manque d’anticipation sur cette crise, celles de janvier quand il considérait que l’épidémie était un problème sino-chinois (avec une pointe de condescendance pour le peuple chinois), puis pour dire que ce n’était qu’une grippette en février, puis pour dire en avril que l’épidémie était terminée, etc. Plus récemment, avec l’explosion du nombre de cas positifs, il a parlé de mutation du virus, une mutation qui aurait diminué sa virulence en août et maintenant, qui aurait au contraire accru sa virulence (un virus qui ne mute que dans les locaux de l’IHU Méditerranée). Après tout, c’est un chercheur et il a droit de se tromper. Le problème, c’est qu’il devrait plutôt en débattre avec ses collègues non profanes qu’en parler à des profanes avec le ton de faits établis.

Grand connaisseur des infections, le professeur Didier Raoult s’est débrouillé, au printemps, pour faire des dépistages massifs des personnes (un jour, il faudra savoir comment il a fait alors que tous les hôpitaux manquaient de moyens pour faire les tests PCR, ne serait-ce que sur le personnel soignant). En ce sens, cette démarche était cohérente et positive : dépister tous les porteurs de virus et les isoler pour éviter toute propagation. Les Chinois, sur l’isolement, sont nettement plus efficaces que les Français et autres, mais jusqu’où peut-on enfreindre les libertés publiques et le droit individuel de se soigner ou pas ?

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Lorsque Didier Raoult expliquait au printemps que la létalité était beaucoup plus faible à l’IHU Méditerranée que dans les hôpitaux parisiens, il oubliait de rappeler qu’il faisait dépister toutes les personnes qui se présentaient à son établissement, pas seulement les malades déjà bien atteints comme dans la région parisienne et au Grand-Est, et qu’il a pu donc dépister beaucoup de personnes testées positives mais asymptomatiques (donc, pas malades). Ce biais a fait mécaniquement que le taux de personnes qui mourraient du covid-19 sur le nombre de personnes testées positives était beaucoup plus faible à l’IHU Méditerranée puisque ceux qui étaient testés étaient beaucoup plus nombreux et que beaucoup d’entre eux n’étaient pas malades (au contraire des autres hôpitaux de France).

Or, la mauvaise foi du professeur Didier Raoult paraît aujourd’hui sans limite, car il y avait un autre biais, bien plus grand. En effet, le 5 octobre 2020 sur BFM-TV, Renaud Muselier, lui aussi médecin (comme la nouvelle maire de Marseille) et par ailleurs président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), a affirmé qu’il y avait eu beaucoup de cas positifs au conseil régional devenu un foyer de contamination, si bien qu’il les a envoyés se faire soigner chez le professeur Didier Raoult. Résultat, aucun au service de réanimation. "Le Figaro" a fait sa petite enquête pour vérifier cette information et a découvert …un biais important.

Ce qui a fait ce genre de titre le 7 octobre 2020, chez Orange Actualités par exemple : « Marseille : l’IHU de Didier Raoult ne dispose pas de lits de réanimation pour les patients atteints d’une forme grave du covid-19 ». Les bras m’en sont tombés !

L’IHU Méditerranée fait en effet partie intégrante de l’AP-HM (Assistance publique et hôpitaux de Marseille). Il peut hospitaliser et prendre en charge des patients qu’il peut éventuellement soigner, mais il ne peut pas les accueillir dans un service de réanimation. En cas de nécessité, c’est-à-dire, en cas de gravité, les patients sont transférés dans d’autres structures de l’AP-HM.

La dépêche indique en effet : « Alors que ces services en réanimation enregistrent les taux de mortalité liée au covid-19 les plus élevés, Didier Raoult a communiqué depuis le début de la crise sanitaire sur les excellents résultats de son institut en terme de mortalité dans son service. ». Et elle ajoute : « Les cas graves de covid-19 sont transférés en réanimation dans les services appropriés de l’AP-HM. De quoi expliquer le taux très faible de mortalité liée au covid-19 à l’IHU Méditerranée. ».

Ainsi, cité par Orange, le docteur Jean-Marie Forel, médecin au service de réanimation à l’hôpital Nord a confirmé : « L’IHU ne dispose pas de lits de réanimation, ni de lits de soins critiques. Il n’y a pas non plus de médecins réanimateurs ni de personnel formé à la réanimation. (…) Il n’y a pas de scanner et de matériel radiographie, tout est fait à l’AP-HM. ».

La dépêche continue (je la cite toujours) : « L’IHU faisant partie intégrante de l’AP-HM, les patients de l’institut d’infectiologie atteints d’une forme grave de covid-19 sont transférés dans l’un des services de l’AP-HM équipé pour faire de la réanimation. Un anesthésiste explique que des réanimateurs "passent tous les jours à l’AP-HM pour déterminer avec les médecins de l’IHU quel patient doit aller en réanimation". Et si un patient se présente aux urgences dans un état grave, "il ne va pas être hospitalisé à l’IHU, mais directement en réanimation". "Lorsqu’un patient se dégrade à l’IHU, il est transféré à l’AP-HM. Et si cela tourne mal, son décès est comptabilisé à l’AP-HM", ajoute-t-il. ».

Cette organisation (tout à fait respectable par ailleurs) explique surtout pourquoi, entre janvier 2020 et juin 2020, le taux de mortalité liée au covid-19 est quatre fois plus faible à l’IHU (0,6%) que dans les autres établissements de l’AP-HM (2,4%), selon les données du "Figaro", et que le taux encore plus élevé de mortalité liée au covid-19 dans les services de réanimation (entre 16 et 20%).

Au-delà de l’entêtement de Didier Raoult (l’ego, quand tu nous tiens !), des faux espoirs suscités par l’hydroxychloroquine, des déclarations très imprudentes de "fin d’épidémie" dès avril 2020 (!), cette seconde vague qui n’est que la poursuite de la première vague, en fait, est en pleine explosion en France. Ce mercredi 7 octobre 2020, on a enregistré le plus fort nombre de cas positifs en une seule journée depuis le déconfinement, 18 746 (et on sait que parmi ceux-là, certains vont en mourir), 80 décès pour la seule journée d’hier, et au total, 1 419 personnes en situation critique, en réanimation, alors qu’il y a moins de deux mois, c’était à peine plus du quart de ce nombre.

La crédibilité scientifique du professeur Didier Raoult est maintenant très faible ; seuls, quelques soucoupistes, complotistes et opposants hystériques à Emmanuel Macron lui trouvent encore quelque crédit pour nourrir leurs argumentaires oiseux et haineux. C’est dire à quel point la science, à Marseille, est tombée bien bas. Honte à lui d’avoir voulu jouer à celui qui en avait la plus grosse sur le dos de la santé et de la vie de ses contemporains !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (07 octobre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les supposés "bons" résultats de l’IHU Méditerranée du professeur Didier Raoult…
Covid-19 : Donald Trump, marathonman.
Le casse-tête sanitaire de Jean Castex.
Olivier Véran.
Le cap de 1 million de décès franchi.
Conférence de presse du Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran le 23 septembre 2020 à Paris (vidéo).
Finie, l’épidémie de covid-19 : vraiment ??
Karine Lacombe.
Claude Huriet.
Didier Raoult.
Madagascar : la potion amère du docteur Andry Rajoelina contre le covid-19.
Covid-19 : où est l’Europe de la Santé ?
Michel Houellebecq écrit à France Inter sur le virus sans qualités.
Covid-19 : le confinement a sauvé plus de 60 000 vies en France.
Du coronavirus dans les eaux usées ?
Le covid-19 n’est pas une "simple grippe"…
Le coronavirus de Wuhan va-t-il contaminer tous les continents ?

_yartiRaoultDidierE02




https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20201007-didier-raoult.html

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-supposes-bons-resultats-de-l-227647

https://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/10/08/38577647.html







 

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27 septembre 2020 7 27 /09 /septembre /2020 03:29

Olivier Véran a-t-il raison de s’inquiéter ?



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La pandémie de covid-19 ne cesse de se développer dans le monde. Hélas, elle a déjà entraîné la mort de plus de 998 200 personnes à ce jour du samedi 26 septembre 2020 et le seuil très symbolique du million de décès sera franchi avant la fin de ce week-end. L’OMS a d’ailleurs déclaré que si de nouvelles mesures sanitaires n’étaient pas prises par les États, il était fort probable que le nombre de victimes monte jusqu’à 2 millions au moins.

On pourra toujours discuter des chiffres, mais a priori, ils sous-estiment forcément la réalité dans chaque pays. La plupart des pays ne comptabilisent que les décès à l’hôpital. La France est l’un des rares pays à aussi comptabiliser les décès dans les EHPAD et autres établissements médicalisés, qui correspondent pourtant à environ un tiers des décès. Et encore, aucune statistique n’a été donnée pour les personnes décédées du covid-19 à domicile, une étude l’avait évalué à près de 2 000 décès qui n’ont pas été pris en compte. Les courbes de mortalité sont aussi assez instructives pour prendre conscience de l’étendue des dégâts. En France, c’est très visible en mars et avril 2020.

Près de 33 millions de personnes ont été dépistées positives au coronavirus et plus de 7,5 millions cas sont encore actifs, pour la plupart des formes modérées voire asymptomatiques, mais plus de 64 000 personnes sont actuellement dans un état critique, en service de réanimation, dans le monde. Le rythme est d’environ 300 000 nouveaux cas positifs chaque jour et autour de 5 à 6 000 décès chaque jour. L’épidémie est loin d’être terminée parce qu’elle est depuis plusieurs semaines dans une sorte de palier qui n’en finit pas de faire des victimes.

En Europe, la situation est très contrastée. L’Allemagne a toujours réussi à limiter les dégâts humains, même si le pays compte quand même deux fois plus de décès qu’en Chine d’où est partie la pandémie. Même si, également, le nombre de personnes en réanimation est aujourd’hui en train de croître à nouveau. Ancienne "mauvaise élève" de l’Europe, l’Italie a réussi son déconfinement en limitant la propagation du virus par des mesures sanitaires très strictes (il suffit de prendre connaissance des amendes en cas d’infraction). Le Royaume-Uni aussi a pris récemment des mesures très strictes pour freiner au mieux la propagation du virus. En revanche, l’Espagne (qui a reconfiné une partie de la capitale) et la France, qui commence à sérieusement s’inquiéter, sont en pleine explosion des nouveaux cas positifs dépistés.

Faut-il s’inquiéter de la situation en France ?

Le départ du Premier Ministre Édouard Philippe qui avait pris en charge l’épidémie en France a eu un effet particulièrement préoccupant sur l’évolution sanitaire du pays : chargé de relancer le pays, le nouveau Premier Ministre Jean Castex (dont je reviendrai plus tard sur la prestation sur France 2) ainsi que le Président Emmanuel Macron ont placé toute leur énergie dans le redressement économique et social de la France. Et ce n’est pas un mal, car le pays en pleine récession avait besoin de cet électrochoc de 100 milliards d’euros.

Le problème, c’est que le déconfinement a été bien appliqué jusqu’à la fin du mois de juin, c’est-à-dire, jusqu’au début de l’été et surtout, des vacances estivales. Or, après trois mois de confinement et une sidération généralisée de la population, le besoin de détente non seulement était naturel mais il était aussi indispensable à un certain équilibre vital.

Si bien que pendant l’été, il y a eu un certain nombre d’incohérences : nouvellement élus ou réélus, de nombreux maires ont décidé d’obliger le port du masque même dans des espaces ouverts, cela pour différentes raisons que la plupart des médecins ont du mal à comprendre. D’autres incohérences ont aussi porté sur la réalisation massive de tests PCR pour dépister les cas positifs. En décidant que les tests seraient gratuits et possibles sans ordonnance, on a embouteillé tous les laboratoires d’analyse au point que les résultats arrivent comme la cavalerie, après la guerre, ici, après la période où la personne positive peut contaminer ses proches.

L’envolée du nombre de nouveaux cas quotidiens dépistés positifs à partir du début du mois d’août 2020 est assez impressionnante. Elle provient de l’augmentation massive du nombre de tests (on parle de 1,2 million de tests chaque semaine) mais pas seulement, car le taux positivité, lui aussi, augmente dangereusement, atteignant aujourd’hui environ 6% (6 personnes sont dépistées positives sur 100 personnes qui sont testées). Sur les trois derniers jours, près de 50 000 nouveaux cas positifs ont été détectés, ce qui fait de la France la championne d’Europe. Ce n’est pas un titre de gloire.

31 700 décès n’est pas non plus un titre de gloire. On ne peut pas reprocher au gouvernement ce triste chiffre et en même temps, refuser les mesures sanitaires qu’il veut mettre en place pour freiner la poursuite folle du virus.

Aujourd’hui, de nombreux services de réanimation dans les hôpitaux commencent à être sous tension. Les hôpitaux parisiens ont annulé 20% des opérations planifiées. Dans toute la France, près de 1 100 personnes occupent actuellement un lit en service de réanimation pour cause de covid-19, ce qui est une hausse significative depuis cinq semaines (le nombre a triplé en cinq semaines). Il faut compter environ trois semaines pour voir les effets d’une mesure sanitaire, entre les cas positifs détectés et les entrées en service de réanimation. Hélas, toute la population est désormais touchée, même les plus vulnérables. Et quand je dis vulnérable, ce n’est pas seulement les plus âgés. C’est aussi certaines maladies, ou même l’obésité, qui, jusqu’à l’année dernière, n’était en principe pas punie de peine de mort. Sauf si le virus mortel se propage.

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Et Olivier Véran dans tout cela ?

Moi, je lui tire mon chapeau pour le travail et la responsabilité qu’il assume. C’est vrai qu’aujourd’hui, il est un peu le monsieur tristus du gouvernement. Sa dernière conférence de presse le 23 septembre 2020 pour faire le point sur la situation sanitaire a marqué un tournant dans la politique du gouvernement. Il était temps. Il faut revenir aux fondamentaux. Toujours revenir aux fondamentaux : protéger les vies. Protéger efficacement les vies.

Olivier Véran est arrivé au gouvernement le 16 février 2020 comme Ministre des Solidarités et de la Santé pour remplacer Agnès Buzyn partie faire la campagne des municipales dans un pari incertain. Olivier Véran, qui a fêté son 40e anniversaire en plein confinement (le 22 avril 2020), connaît bien son ministère.

Médecin neurologue au CHU de Grenoble, également diplômé de l’IEP de Paris, Olivier Véran a été le suppléant socialiste de Geneviève Fioraso, députée de Grenoble et nommée au gouvernement de 2012 à 2015. Olivier Véran a retrouvé les bancs de l’Assemblée Nationale en juin 2017, cette fois-ci élu sur son nom propre dans la même circonscription (où avait été élu Alain Carignon) mais avec l’investiture de LREM. Il a été rapporteur général du budget de la sécurité sociale, ce qui en a fait l’un des meilleurs connaisseurs de la santé publique en France.

Son origine professionnelle peut expliquer pourquoi, dès le début de sa prise de fonction, la prise en charge du covid-19 a été faite principalement dans les hôpitaux en négligeant la force de frappe de la médecine de ville. Ce sera l’un des sujets de réflexion après la crise sanitaire, comment mieux prendre en compte les généralistes dans la politique de santé publique. Ils sont les premiers témoins de la maladie, celle avec la forme grave comme celle avec la forme modérée.

Durant tout l’été, Olivier Véran a alerté le gouvernement sur le risque d’une recrudescence de l’épidémie en France. Non seulement il n’a pas été écouté mais il a été dit que le Président Emmanuel Macron aurait exprimé son agacement sur la gestion des tests PCR. Une telle communication est particulièrement déplacée. S’il remet en cause publiquement l’action d’un de ses ministres, il faut aller jusqu’au bout et le démettre. Cela n’a pas de sens de discréditer publiquement et de le maintenir en place : quelle va être son autorité, aussi bien aidé ?

La reprise en main a eu lieu le 11 septembre 2020 avec une intervention de Jean Castex sur le front de la crise sanitaire. Olivier Véran est revenu sur le devant de la scène pour faire un point hebdomadaire de la situation sanitaire, le premier a eu lieu le 17 et le deuxième le 23 septembre 2020. À chaque nouveau point, un nouveau serrage de vis.

L’enjeu est géant puisque si les mesures de restriction n’étaient pas efficaces, il faudrait alors penser à un nouveau confinement, ce que personne ne veut parce que lui aussi a créé des dégâts sociaux et économiques. S’il y a bien une restriction des libertés, c’est dans l’éventualité d’un confinement, pas dans l’obligation du port du masque qui est une mesure assez peu contraignante par rapport au confinement.

Beaucoup de démagogues voient dans l’opposition aux mesures barrières, voire dans le refus de voir la réalité sanitaire gravissime, la possibilité d’une nouvelle notoriété et d’une nouvelle popularité auprès des personnes qui voudraient sortir de ce cauchemar de pandémie (ce que souhaite tout le monde). Le complotisme a pris également un nouvel essor, amplifié par les réseaux sociaux, accusant principalement les dirigeants politiques d’avoir "inventé" le virus pour contrôler la population (ce qui fait que chaque "opposant" dans son pays accuse les dirigeants de son pays, sans comprendre que la pandémie est un phénomène mondial qu’il faut bien combattre si on ne veut pas se retrouver avec des dizaines de millions de morts qu’on leur reprocherait le cas échéant).

Au-delà des maladresses et incohérences du gouvernement à trouver le juste équilibre entre le freinage de l’épidémie et le redémarrage économique (une mission impossible), il faut insister sur trois éléments.

Le premier élément, c’est que la liberté ne peut aller qu’avec la responsabilité. Liberté individuelle, responsabilité collective. Droits, devoirs. Jamais l’une sans l’autre. La responsabilité, c’est de ne pas mettre en danger de mort les autres, les proches, les moins proches, et cela par ses gestes. C’est exactement le même principe que la conduite sur une route : je ne suis pas seul sur la route, ma liberté est restreinte, on pourrait même me retirer complètement ma liberté de conduire si je n’avais plus de point sur mon permis (je serais alors un chauffard), tout cela pour ne pas mettre en danger la vie des autres usagers de la route.

D’où le deuxième élément : il ne s’agit pas d’avoir peur, la plupart des chauffards qui mettent en danger la vie d’autrui n’ont jamais eu peur ni de se tuer ni de tuer leurs proches embarqués dans la même galère. On n’agit pas par peur, les gestes barrières ne sont pas la conséquence de la peur. Si je porte un masque, ce n’est pas parce que j’ai peur d’attraper le covid-19, car mon masque ne me protège pas du virus. Si je mets un masque, c’est pour ne pas contaminer ceux qui m’entourent, car ce virus est bien étrange puisque beaucoup de personnes contaminées n’ont aucun signe clinique, aucun symptôme, ce qui fait que, sauf à me faire dépister tous les jours, je ne sais pas si, à un jour donné, je suis porteur du virus. Dans le doute, je fais donc attention, pas à moi, mais aux autres, à ceux que je croise, rencontre. Ce n’est pas la peur le moteur, c’est la solidarité et le respect de la vie des autres. Exactement comme lorsque je conduis sur la route.

Beaucoup de personnes se trompent, pensent que le masque serait une ceinture de sécurité alors que c’est une pédale de frein. Car il faut freiner la circulation du virus.

Le troisième élément, c’est que ne jurer que par la liberté individuelle est une erreur de bon sens et de lucidité. Elle a bon dos, la liberté, lorsqu’on se retrouve en soins intensifs, voire dans la morgue. Elle a bon dos lorsqu’on a des séquelles, lorsque les capacités respiratoires sont réduites. Elle a bon dos, la liberté, lorsqu’on perd des êtres chers à cause de l’irresponsabilité d’insouciants ou d’insoumis, ces pseudo-résistants qui pensent être résistants alors qu’ils ne font que faciliter la circulation du virus. Si l’on voulait reprendre l’analogie oiseuse de l’Occupation, ce seraient plutôt des collabos, ils facilitent l’expansion de l’ennemi, le virus.

C’est la même erreur de penser liberté quand on doit lutter contre le terrorisme. Les victimes du terrorisme sont heureuses de se savoir libres …dans un cimetière, ou à l’hôpital, parfois invalides à vie. La première des libertés, c’est de pouvoir vivre, la première des libertés, c’est que sa sécurité soit assurée, son intégrité physique et mentale, que sa personne soit protégée.

Pas de liberté sans responsabilité, mais aussi pas de liberté sans sécurité.

La communication du gouvernement doit être simple et rapide pour marquer les esprits. À cet égard, saluons les nouveaux clips qui mettent en scène une famille : un ado au lycée qui est avec ses amis, un adulte avec ses collègues de travail, aucun des deux ne font beaucoup attention aux gestes barrières. Les deux, de la même famille, vont voir leur grand-mère pour un anniversaire. Chaleur humaine et familiale. Sourire, rire, émotion, joie. Mais quelque temps plus tard, la grand-mère contaminée se retrouve en soins intensifs et lutte pour survivre. Le court-métrage est d’autant plus fin qu’on ne sait pas qui a transmis le virus puisqu’il y a deux possibilités (trois même), ce qui évite de mettre en accusation une catégorie particulière de la population (les étudiants, etc.).

Cela ne tient qu’à nous tous, les citoyens, d’empêcher la propagation d’une maladie qui a fait déjà suffisamment de morts pour qu’on la prenne au sérieux. Cela ne tient qu’à nous d’éviter d’arriver à de nouvelles extrémités étatiques, à un retour, d’une manière ou d’une autre, au confinement. À quoi cela rime de nier la réalité ? À souhaiter un nouveau confinement ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 septembre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Olivier Véran.
Le cap de 1 million de décès franchi.
Conférence de presse du Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran le 23 septembre 2020 à Paris (vidéo).
Finie, l’épidémie de covid-19 : vraiment ??
Karine Lacombe.
Claude Huriet.
Didier Raoult.
Madagascar : la potion amère du docteur Andry Rajoelina contre le covid-19.
Covid-19 : où est l’Europe de la Santé ?
Michel Houellebecq écrit à France Inter sur le virus sans qualités.
Covid-19 : le confinement a sauvé plus de 60 000 vies en France.
Du coronavirus dans les eaux usées ?
Le covid-19 n’est pas une "simple grippe"…
Le coronavirus de Wuhan va-t-il contaminer tous les continents ?

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200926-coronavirus-covid.html

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/covid-19-le-cap-du-million-de-227368

https://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/09/26/38556402.html







 

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 21:32

« La situation du pays est grave ! J’en appelle au rassemblement, à l’unité, mesdames, messieurs les députés. Aucun dialogue n’est rompu. Aujourd’hui (…), ceux qui me reprochent de prendre des mesures trop fortes pourraient être demain ceux qui me reprocheront de ne pas en avoir fait assez. Je veux redonner espoir ! Ces mesures, je l’espère avec votre soutien à tous, produiront leurs effets et nous vaincrons ensemble cette crise sanitaire ! » (Jean Castex, le 29 septembre 2020 dans l’Hémicycle).



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Avis de tempête pour le Premier Ministre Jean Castex. L’ancien monsieur déconfinement deviendra-t-il le monsieur reconfinement ? La situation sanitaire de la France est d’autant plus grave qu’une part de la population considère qu’il n’y a aucune gravité. Les Français ont l’habitude de considérer l’Allemagne comme toujours meilleure. C’est réciproque. Récemment, Angela Merkel a annoncé des mesures sanitaires beaucoup plus strictes, et son argumentation est une gifle pour la France : elle a dit que sans ces nouvelles mesures, l’Allemagne risquerait de se retrouver dans la même situation que la France ! Et pendant ce temps, en France, des zouaves nient la gravité de l’épidémie.

Et cette situation est de plus en plus préoccupante. Le 30 septembre 2020, on a atteint 1 238 personnes malades du covid-19 en réanimation, il faut rappeler que le 14 août 2020, il y a un mois et demi, il y en avait seulement 367, près de quatre fois moins, et cela continue à monter. Les décès aussi sont nombreux, on est proche de 32 000 décès au total (31 956 exactement), avec un rythme quotidien entre 50 et 100 décès (67 pour la journée du 30 septembre 2020).

Pour le gouvernement, c’est la quadrature du cercle. En débloquant 100 milliards d’euros pour un plan de relance économique massive, confirmé par la présentation du projet de loi de finances de 2021 par le ministre Bruno Le Maire le 28 septembre 2020, le Président Emmanuel Macron avait cru pouvoir sortir la France de la récession et lui faire retrouver la bonne santé économique d’avant la crise sanitaire (en février 2020, le chômage était à son niveau le plus bas depuis une douzaine d’années). Or, l’aggravation de la situation sanitaire bouleverse la donne : les mesures de restriction sanitaire vont à l’encontre des mesures de relance économique, et cette difficulté à choisir la priorité était assez visible depuis le début de l’été alors que de nombreux médecins avaient déjà alerté le gouvernement à la milieu du mois de juillet 2020 que la situation allait se dégrader.

En répondant à la question très incisive de Damien Abad, le très actif président du groupe LR à l’Assemblée Nationale, lors de la séance des questions au gouvernement le 29 septembre 2020, le Premier Ministre Jean Castex n’a pas montré le meilleur de lui-même car il a exprimé trop ouvertement son énervement qui n’allait pas avec un discours supposé consensuel et d’appel au rassemblement. La question de Damien Abad faisait état de nombreuses incohérences ou maladresses dans les mesures prises depuis le mois d’août 2020 pour freiner la circulation du coronavirus.

Or, l’énervement lui va très mal et les incohérences sont manifestes parce que, comme expliqué plus haut, le gouvernement voudrait privilégier la relance économique, mais elle ne peut cependant pas se faire si la crise sanitaire perdure et empire.

C’est vrai que l’acceptation ou l’acceptabilité par la population des mesures de restriction sanitaire, qui sont toujours pénibles et graves à prendre, dépend souvent du crédit qu’on porte à ses dirigeants. En Allemagne, le crédit de la Chancelière Angela Merkel est très fort alors qu’elle a beaucoup moins de pouvoir que l’exécutif en France (d’autant plus que le gouvernement est en grande coalition, et que le régime est exclusivement parlementaire).

Mais en Italie aussi, ancienne "mauvaise élève" et actuellement très bonne élève de la crise sanitaire, les mesures sanitaires sont respectées. D’abord parce que les amendes n’ont rien à voir avec celles de la France (c’est 800 euros, pas 135 euros, en cas d’infraction, c’est un peu plus dissuasif). Ensuite parce que le Président du Conseil, Giuseppe Conte a été une véritable révélation politique des deux dernières années et maîtrise de manière très surprenante (et au-delà de toute prévision) l’art de gouverner. Malgré l’esprit latin, malgré les mesures très strictes, on les respecte, dans ce pays.

D’ailleurs, dans plusieurs de pays, des mesures de reconfinement sont en train d’être prises, et jamais de gaieté de cœur (en Espagne, au Québec, etc.).

Les propos d’Emmanuel Macron devant des étudiants lituaniens le 29 septembre 2020 lors de son voyage à Vilnius sont particulièrement maladroits. En pointant du doigt que les jeunes générations sont sacrifiées pour préserver la santé des plus âgés, il a, à mon sens, plus cliver que rassembler, or, il y a déjà suffisamment d’esprits clivants pour en rajouter. Au lieu de constater ces différences de générations, il aurait dû au contraire insister sur la nécessaire solidarité entre générations mais aussi entre citoyens, car on peut être jeune et vulnérable au covid-19 (le moindre surpoids peut être fatal, quel que soit l’âge). Le premier rôle d’un État protecteur, c’est de protéger les citoyens les plus vulnérables. Sacrifier les plus vulnérables pour permettre aux plus jeunes de faire la fête la nuit est une aberration sans nom et donne une idée des valeurs morales qui l’accompagne.

Parmi les maladresses, il y a aussi eu ce début de polémique depuis une semaine entre les élus "territoriaux" du Sud et le gouvernement. En clamant la concertation mais en ne se contentant que de coups de téléphone, le gouvernement a raté l’occasion de concrétiser sa volonté, pourtant affichée dès le départ, d’engager une unité entre préfets et maires. Jean Castex a d’ailleurs rencontré les maires cette semaine, le 30 septembre 2020, l’association des maires de France présidée par François Baroin, le lendemain certains maires de grandes villes, avant une nouvelle déclaration du ministre Olivier Véran dans la soirée du 1er octobre 2020 (à 18 heures je crois). C’est d’autant plus regrettable que la semaine précédente, il y avait eu un vraie union entre élus et gouvernement à Marseille. Il ne faut évidemment pas rejeter la possibilité de "postures politiques" de part et d’autre, mais le faire sur le dos de la santé des Français me paraît particulièrement …malsain.

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Je voudrais terminer sur le passage de Jean Castex à la télévision. Il était l’invité de l’émission de Léa Salamé "Vous avez la parole" le jeudi 24 septembre 2020 sur France 2. C’était sa première grande émission politique depuis son entrée à Matignon. C’est désormais quasiment un rituel sur France 2, la chaîne invite le Premier Ministre à chaque mois de septembre depuis 2017 (sauf en 2019). Un débat avec la maire de Nantes (qui, comme beaucoup d’autres maires de grande ville, se sent pousser des ailes politiques), et beaucoup de pédagogie pour expliquer l’action de son gouvernement. Beaucoup de membres du gouvernement avaient fait le déplacement et ce n’était pas un hasard si, dans le cadre, le téléspectateur pouvait voir en arrière-plan Éric Dupond-Moretti à la droite de Jean Castex et Gérald Darmanin à sa gauche.

Malheureusement, tous ces efforts n’auront aucune conséquence car l’émission va se résumer à une réponse particulièrement incompréhensible à la question de Léa Salamé : est-ce qu’il a téléchargé l’application StopCovid comme le gouvernement, depuis le mois de mai, en fait la promotion ? Et la réponse a été au moins franche : non !

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Il aurait pu en rester juste au fait, c’est-à-dire "non", mais il l’a fait de manière doublement maladroite et très contreproductive.

Le Premier Ministre l’a justifié par son rythme de vie : « Malheureusement, vu les activités qui sont les miennes, vous les voyez ? ». Le journaliste Daniel Schneidermann a relevé évidemment cette maladresse dans sa chronique du 25 septembre 2020 intitulée : "Et Castex explosa en vol". L’éditorialiste était particulièrement remonté contre le "malheureusement" en insistant : « Malheureusement, donc, il ne prend pas le métro, bafouille-t-il quand Léa Salamé lui pose la question. "Malheureusement". Si ça ne tenait qu’à lui, il adorerait s’entasser dans le métro, notez bien. Éclat de rire sidéré sur les réseaux. C’est le retour du prix de la baguette ou du ticket de métro. Mais l’ombre de l’intubation en supplément. ».

Et Daniel Schneidermann a ajouté : « Comment, d’une émission de plusieurs heures du Premier Ministre à une heure de grande écoute, en présence de la moitié du gouvernement, ne restera sans doute dans les mémoires qu’une minute d’explosion en vol. Injuste ? Anecdotique ? Mais la séquence ne fonctionnerait pas aussi bien si, dans l’ensemble de l’action du gouvernement, ne se dégageait pas cette même impression d’amateurisme. ».

Mais je suis très étonné qu’à ma connaissance, personne n’ait épinglé Jean Castex sur sa plus grande maladresse.

En disant qu’il n’avait pas téléchargé l’application StopCovid parce qu’il n’allait pas dans le métro, Jean Castex a laissé entendre qu’il n’en avait pas besoin et que le métro était le lieu le plus dangereux et le plus à risque de se faire contaminer. Ce type de réflexion met en l’air tous les efforts du gouvernement pour dire justement qu’il n’y a pas de risque dans les transports en commun dès lors qu’on porte le masque et fait attention aux gestes barrières, et que leur continuité est justifiée puisqu’ils ne sont pas des foyers de contamination (d’ailleurs, cela semble vérifié avec l’analyse des foyers de contamination, ce n’est pas dans le métro qu’on se contamine). Ou comment le Premier Ministre détruit en une seconde l’argumentation pourtant constante de son gouvernement pour dire qu’il faut aller travailler et prendre les transports en commun.

Autant de maladresses peuvent faire comprendre la haute popularité de son prédécesseur Édouard Philippe (un sondage l’a placé à 59% de popularité !) qui est venu faire une visite de courtoisie très remarquée au Président de l’Assemblée Nationale Richard Ferrand le 30 septembre 2020. Édouard Philippe a connu une certaine populaire, malgré sa psychorigidité sur la réforme des retraites, le jour où il a reconnu très humblement qu’il ne savait pas répondre à certaines questions sur le covid-19.

D’ailleurs, l’une des exclamations des députés LR lors de la réponse de Jean Castex, hué en permanence, aux députés, le 29 septembre 2020, était : « Édouard revient ! » (Maxime Minot), tandis qu’une autre, moins flatteuse pour son successeur, était : « Il est très mauvais ! » (Patrick Hetzel).

Plus généralement, on peut se demander pourquoi il y a eu au début de l’été, en pleine crise sanitaire, un changement de Premier Ministre, car Jean Castex est une sorte de clone d’Édouard Philippe mais en moins bien. Édouard Philippe n’avait pas eu de mal à préserver l’unité nationale lors du confinement de mars à mai 2020, dispositif pourtant autrement plus contraignant que quelques fermetures de bistrots la nuit. La différence ? Peut-être l’expérience politique…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (30 septembre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le casse-tête sanitaire de Jean Castex.
Jean Castex invité de Léa Salamé dans "Vous avez la parole" le 24 septembre 2020 sur France 2.
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 11 septembre 2020 à Matignon sur la crise sanitaire (texte intégral).
Jean Castex et France Relance.
Roselyne Bachelot, la culture gaie.
Éric Dupond-Moretti, le ténor intimidé.
Barbara Pompili, "l’écolo" de service.
François Bayrou sera-t-il le Jean Monnet du XXIsiècle ?
Secrétaires d’État du gouvernement Castex : des nouveaux et des partants.
Gérald Darmanin, cible des hypocrisies ambiantes.
Relance européenne : le 21 juillet 2020, une étape historique !
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 16 juillet 2020 au Sénat (texte intégral).
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 15 juillet 2020 à l’Assemblée Nationale (texte intégral).
La déclaration de politique générale de Jean Castex le 15 juillet 2020.
Composition du gouvernement Castex I.
Le gouvernement Castex I nommé le 6 juillet 2020.
Jean Castex, le Premier Ministre du déconfinement d’Emmanuel Macron.
Édouard Philippe, le grand atout d’Emmanuel Macron.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200924-castex.html

https://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/10/01/38564322.html



 

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23 septembre 2020 3 23 /09 /septembre /2020 19:32

(vidéo)


Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200918-coronavirus-covid-masque.html

 

 


SR
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200923-discours-veran.html


 

 

 

 

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19 septembre 2020 6 19 /09 /septembre /2020 03:35

« Un élément suscite particulièrement notre inquiétude : pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible du nombre de personnes hospitalisées. Or les personnes qui arrivent en réanimation sont les mêmes qu’au mois de mars. Tout confirme que le virus n’a pas baissé en intensité, avec une proportion toujours aussi élevée de personnes âgées. Cela signifie qu’il n’y a pas de ligne Maginot : même si le virus circule principalement chez les jeunes, dont beaucoup ne présentent aucun symptôme, il finit inévitablement par toucher les plus vulnérables, pour lesquelles le virus présente un danger. » (Jean Castex, le 11 septembre 2020 à Matignon).



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Certains estiment que l’épidémie de covid-19 est terminée. Tout le monde le souhaite et les pouvoirs publics les premiers, mais il y a une sorte de déni qu’on retrouve aussi lors du deuil d’un être cher. On peut être là, juste devant le cercueil, dans la chambre funéraire, et se dire : non, il n’est pas mort (elle n’est pas morte), ce n’est pas possible. Pourtant, il y a les faits. Le complotisme peut se nourrir d’un éloignement des faits, éloignement géographie et éloignement temporel (par exemple : les hommes sur la Lune, c’est loin, il faut retrouver des "preuves", des témoins), mais pour le cas de la pandémie actuelle, elle est là, sous notre nez, comme le cadavre encore chaud de l’être cher. Le déni est une réponse psychologique classique, une étape mais normalement temporaire. Car le déni empêche toute prise de décision.

Or, le problème, c’est que depuis le début de l’été 2020, le virus circule à folle allure en France. Il ne s’agit pas de faire peur, il s’agit d’ANTICIPER, ce qu’on demande à tout gouvernement pour éviter les catastrophes à venir. Un politique avisé sait bien que les "opinions publiques" se retournent facilement au gré des événements. Même impopulaire, prendre des mesures courageuses sera reconnu par la suite, et ne pas les prendre sera au contraire fustigé ultérieurement. L’art de gouverner, ce n’est donc pas se réduire à répondre aux attentes sans cesse fluctuantes de "l’opinion publique", mais de servir l’intérêt général.

Le point sur l’épidémie de covid-19 en France de ce vendredi 18 septembre 2020 est à ce point de vue une note très pessimiste. Pour la première fois depuis mai, on retrouve presque un nombre de décès à trois chiffres : 154 morts du covid-19 (dont 32 dans les EHPAD et 76 un "rattrapage" dans les décès à l’hôpital), ce qui donne depuis le début de l’épidémie le nombre de 31 249 décès par covid-19. Sans compter ce "rattrapage", cela donne un nombre de décès quotidien de l’ordre de 50 à 80, ce qui est beaucoup qu’il y a un ou deux mois. Ce n’est hélas pas incohérent dans la mesure où la virulence du virus n’a pas varié, et à partir de la fin du mois d’août, le taux d’incidence chez les personnes vulnérables est monté (alors qu’auparavant, c’étaient surtout les plus jeunes qui étaient contaminés).

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Ce 18 septembre 2020 a été aussi le record du nombre de nouvelles personnes dépistées positives au covid-19 en un jour, 13 215 nouveaux cas. Nous avions franchi le seuil des 10 000 quotidiens il y a une semaine, et l’accélération se poursuit de manière inquiétante. Au plus fort de la première vague, une étude a estimé que ce nombre a dû atteindre 50 000 voire 100 000 par jour (mais à l’époque, nous n’avions pas les moyens de faire des tests de dépistage aussi nombreux).

Tous les cas positifs ne sont heureusement pas des malades, puisque, pour une grande majorité d’entre eux, ce sont des asymptomatiques. Mais cette hausse ne s’explique pas seulement par une augmentation du nombre de tests réalisés (1,2 million cette semaine), car le taux de positivité, lui aussi, augmente (autour de 5% ; c’est le rapport entre le nombre de cas positifs sur le nombre total de personnes dépistées en PCR).

Inquiétant aussi le nombre de personnes développant la forme sévère. En une seule journée, il y a eu 850 hospitalisations supplémentaires, et surtout, 100 entrées en service de réanimation, ce qui porte le nombre de lits en réanimation occupés par un malade du covid-19 à 827. C’est bien inférieur au pic du début avril (7 800) mais il faut rappeler que le 14 août 2020, le nombre total de personnes malades du covid-19 en réanimation était seulement de 367. En clair, dans les hôpitaux, en juin et début juillet, il n’y avait pratiquement plus d’entrées en service de réanimation, ou quelques personnes par semaine, maintenant, ce sont des dizaines par semaine. Et la durée du séjour en réanimation est très longue, plusieurs semaines.

La circulation du virus accélère et touche principalement les grandes métropoles. Une impression qui mériterait d’être confirmée, c’est que l’éviction d’Édouard Philippe de Matignon a eu une incidence sur la prise en compte de la crise sanitaire. Cette impression, c’est que Jean Castex semble plus préoccupé par la relance économique (et il n’a pas forcément tort, pas de santé publique si l’économie est vacillante) que par la crise sanitaire. Peut-être est-ce d’ailleurs un changement de paradigme provenant de l’Élysée ? L’idée qu’il faut préserver à tout prix la survie économique.

Or, le problème, c’est que si la situation sanitaire devenait critique (ce qui n’est pas heureusement encore le cas), il faudrait bien revenir à une forme de confinement, ce qui serait mortel pour l’économie. Israël a décidé d’un reconfinement général de trois semaines à partir du 18 septembre 2020, pour éviter des surpercontaminations durant cette période de fête (et pour éviter la stigmatisation de deux communautés bien particulières dans lesquelles le nombre de contaminations a explosé en raison de leur mode de vie).

Il y a eu une reprise en main du gouvernement le 11 septembre 2020 avec une déclaration solennelle du Premier Ministre Jean Castex n’apportant pas grand-chose de nouveau sinon l’expression de la gravité de la situation. La vraie innovation, c’est que les décisions pour ralentir la circulation du virus sont prises au niveau départemental par le préfet, en concertation avec les élus locaux, ce qui signifie en quelque sorte que, dans les "territoires", le Ministère de l’Intérieur a pris la main sur le Ministère de la Santé (ARS). Il serait même envisagé de nommé des "sous-préfets covid". Le Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran revient aussi sur le devant de la scène, après un été discret, pour présenter un point hebdomadaire à la presse, le premier a eu lieu le 17 septembre 2020.

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Chaque week-end, des grandes agglomérations vont être soumises à des mesures sanitaires plus strictes. Le week-end dernier, ce fut pour Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe. Ce week-end, pour Nice, Lyon, Toulouse. D’autres villes ont été envisagées comme Paris, Lille, Dijon, etc. Bref, la cellule de crise du ministère travaille aussi sur des plans de reconfinement local, pour l’instant pas encore décidés (dans la région parisienne notamment). Le préfet de la région Île-de-France a recommandé ce 18 septembre 2020 de ne pas faire de réception de plus de dix personnes chez soi. Recommandé et pas obligé, car si c’était une contrainte, il faudrait alors mettre un policier à chaque domicile ou encourager les voisins à épier et à dénoncer, ce qui n’est pas, dans mes valeurs, un sens très élevé du civisme et du respect des autres.

Paradoxalement, le comportement des Français est plutôt respectueux des gestes barrières, la plupart portent leur masque lorsque c’est obligatoire, or, depuis la fin du mois d’août, il est souvent obligatoire même dans les rues, dehors. Le vrai problème concerne les réunions familiales, souvent sans masque, ou les soirées d’étudiants ou de jeunes, également sans masque.

Deux exemples, un en France, un à l’étranger. Des élèves infirmiers ont passé le concours et arrivent à l’année de stage à l’hôpital. Première réunion en amphi sans problème, distanciation physique et masque, mais le soir, fête étudiante sans masque, 13% ont été détectés positifs et les stages évidemment annulés pour ne pas exposer l’hôpital. L’autre exemple est plus grave, dans le Maine, aux États-Unis, un mariage a tourné au massacre. Des dizaines de contaminations, 7 décès et plusieurs foyers de contamination mettant en ébullition un État américain. Plus que dans d’autres circonstances, la responsabilité individuelle est essentielle en termes de solidarité.

Masque et rencontres sociales, ce n’est pas une question de peur, c’est une question de solidarité avec les personnes vulnérables. Les contraintes (porter un masque, reporter de quelques mois les fêtes familiales, etc.) sont rien par rapport à la perspective d’un nouveau confinement ou à celle d’une seconde vague aussi meurtrière. Les inconforts et les supposées pertes de liberté sont peu de choses comparées au traumatisme de plusieurs semaines voire mois à l’hôpital, avec des séquelles aux poumons, ou pire, sans sortie…

La pandémie de covid-19 est loin d’être finie, tant en France que dans le reste du monde. Au Royaume-Uni et en Espagne, on envisage des reconfinements ciblés. Le coronavirus continue à ravager la population mondiale. Au 18 septembre 2020, il y a eu plus de 955 000 décès du covid-19, soit plus de 5 000 en un jour, dans quelques jours, le million sera atteint et dépassé. La courbe des décès est depuis plusieurs mois en (affreux) plateau. Plus de 30,6 millions de personnes ont été dépistées positives au covid-19 dans le monde, ce qui fait un rythme quotidien de 300 000 contaminations.

Quelles sont les différences entre la situation actuelle et celle de février à mai derniers ?

Ce qui est mieux : c’est la manière de prendre en charge les patients atteints de la forme sévère du covid-19. Avec une meilleure capacité à oxygéner, certains patients n’ont plus à aller en réanimation maintenant, et dans tous les cas, on réussit souvent à éviter l’intubation. En réanimation, on a sensiblement réduit la mortalité par un traitement d’anticoagulants et de corticoïdes. Ce qui est mieux aussi, c’est les protections et les munitions : stock de masques, capacité de faire des tests massivement, même si, sur les tests, il y a encore des problèmes pour organiser les priorités et accélérer les procédés.

Ce qui est pire qu’au printemps, c’est que le système de santé est moins solide : le personnel soignant est démotivé, épuisé et risque d’être moins efficace en cas de nouvelles tensions. Il ne partira plus la fleur au fusil, parfois au péril de sa vie. De plus, si seconde vague il y a, elle aura une amplitude beaucoup plus basse qu’au printemps, mais il faudra compter aussi sur les autres maladies, car il n’est plus question de ne pas soigner les autres maladies (cancer, maladie cardiaque, etc.) ; une étude a estimé qu’au Royaume-Uni, il faudrait compter sur une surmortalité de 50 000 décès supplémentaires due à des maladies dont on a repoussé les traitements ou retardé trop longtemps le dépistage. Autre élément négatif : alors qu’au printemps, la vague était très localisée (Paris, quart Nord-Est), maintenant, elle est sur tout le territoire en métropole (notamment les grandes agglomérations), ce qui signifie qu’il n’y aura plus de région sans tension qui pourrait aider des régions sous tension. Enfin, en cas de nécessité de reconfinement, son acceptabilité sera probablement bien plus faible qu’au printemps, ce qui poser inévitablement des problèmes pour éventuellement le faire appliquer.

Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement est toujours sur une ligne de crête qu’a rappelée Jean Castex le 11 septembre 2020 : « Face à cette épidémie, notre stratégie ne varie pas : lutter contre le virus en évitant de devoir mettre entre parenthèses notre vie sociale, culturelle, économique, l’éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement. Oui, le virus est là pour quelques mois encore, et nous devons réussir à vivre avec lui sans nous laisser entraîner à nouveau dans une logique de confinement généralisé. La solution la plus simple et la moins contraignante, on la connaît : c’est appliquer scrupuleusement les gestes barrières. Cela dépend fondamentalement de nous. ».

Jean Castex a même eu l’occasion d’illustrer ses propos quelques temps plus tard puisqu’il s’est retrouvé le 12 septembre 2020 pendant plusieurs heures dans la même voiture que le directeur du Tour de France, et que ce dernier fut dépisté positif en début de semaine. Jean Castex, a priori, n’a pas été contaminé par lui grâce au port du masque et aux différents autres gestes barrière (qui se révèlent donc efficaces dans cet exemple précis).

Dans le Gers le 18 septembre 2020, le Président Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne s’agissait ni d’infantiliser ni de culpabiliser. Certes. Mais dans ce cas, il faut savoir se responsabiliser soi-même. Jamais le moment n’a été aussi crucial pour la responsabilité individuelle et la solidarité nationale. À nous de choisir !…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 septembre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Finie, l’épidémie de covid-19 : vraiment ??
Conférence de presse du Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran le 17 septembre 2020 à Paris (vidéo).
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 11 septembre 2020 à Matignon sur la crise sanitaire (texte intégral).
Ne nous masquons pas la réalité !
Les vrais émotifs du coronavirus.
À propos de l’obligation du port du masque.
Covid-19 : seconde vague ? La prudence s’impose …par le masque.
Karine Lacombe.
Claude Huriet.
Didier Raoult.
La Charte de déontologie des métiers de la recherche (à télécharger).
Hydroxychloroquine : l’affaire est entendue…
Madagascar : la potion amère du docteur Andry Rajoelina contre le covid-19.
Rapport de Jean Castex sur le plan de déconfinement le 6 mai 2020 (à télécharger).
Protection rapprochée.
Discours de Claude Malhuret le 4 mai 2020 au Sénat (texte intégral).
Covid-19 : les trois inepties du docteur Claude Malhuret.
11 mai 2020 : Stop au covid-19 ! (et traçage ?).
Discours du Premier Ministre Édouard Philippe le jeudi 7 mai 2020 à Matignon sur le déconfinement (texte intégral).
Professeur mégalo (vidéo).
Covid-19 : où est l’Europe de la Santé ?
Michel Houellebecq écrit à France Inter sur le virus sans qualités.
Unitaid.
Déconfinement : les départements verts et les départements rouges, la confusion des médias…
Didier Raoult, médecin ou gourou ?
Le déconfinement selon Édouard Philippe.
Covid-19 : le confinement a sauvé plus de 60 000 vies en France.
Du coronavirus dans les eaux usées ?
Le covid-19 n’est pas une "simple grippe"…

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200918-coronavirus-covid-masque.html

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/finie-l-epidemie-de-covid-19-227206

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/09/18/38540673.html




 

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18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 19:52

(vidéo)


Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200918-coronavirus-covid-masque.html

 

 

 


SR
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200917-discours-veran.html





 

 

 

 

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 01:11

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Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200903-castex.html



Discours du Premier Ministre Jean Castex le 11 septembre 2020 à Paris, sur la situation de la pandémie

11 septembre 2020 - Discours
Déclaration de M. Jean Castex, Premier ministre


Un Conseil de Défense consacré à la crise sanitaire s’est tenu ce jour autour du Président de la République. Comme nous le faisons à intervalle régulier, nous avons analysé l’évolution de la situation épidémiologique. Celle-ci fait apparaître une dégradation manifeste de la situation : le virus circule de plus en plus en France. Le taux d’incidence est monté à 72 cas pour 100 000 personnes, contre 57 il y a une semaine. Le pourcentage des cas positifs augmente.

Un élément suscite particulièrement notre inquiétude : pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible du nombre de personnes hospitalisées.

Or les personnes qui arrivent en réanimation sont les mêmes qu’au mois de mars. Tout confirme que le virus n’a pas baissé en intensité, avec une proportion toujours aussi élevée de personnes âgées. Cela signifie qu’il n’y a pas de ligne Maginot : même si le virus circule principalement chez les jeunes, dont beaucoup ne présentent aucun symptôme, il finit inévitablement par toucher les plus vulnérables, pour lesquelles le virus présente un danger.

Face à cette épidémie, notre stratégie ne varie pas : lutter contre le virus en évitant de devoir mettre entre parenthèse notre vie sociale, culturelle, économique, l’éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement. Oui, le virus est là pour quelques mois encore, et nous devons réussir à vivre avec lui sans nous laisser entrainer à nouveau dans une logique de confinement généralisé.

La solution la plus simple et la moins contraignante, on la connaît : c’est appliquer scrupuleusement les gestes-barrière. Cela dépend fondamentalement de nous.

Je l’ai déjà dit, la période estivale a été marquée par une forme de relâchement que l’on peut probablement expliquer après les longues semaines de confinement du printemps dernier.

La rentrée est là. Nous devons impérativement respecter les règles de distanciation physique, nous laver régulièrement les mains, porter le masque, ce que l’immense majorité de nos concitoyens fait, en application des dispositions que nous avons prises, et je les en remercie.

L’autre pilier de notre stratégie, c’est dépister massivement et casser ainsi les chaines de contamination.

Nous réalisons aujourd’hui plus d’1 million de tests par semaine. C’est considérable. La France est ainsi devenu le 3ème pays qui teste le plus en Europe.

Cette très forte augmentation du nombre de tests est une excellente nouvelle. Elle a cependant entraîné des temps d’attente trop importants, nous avons parfaitement conscience, notamment dans certaines villes.

Attendre, ce n’est pas grave s’il n’y a pas d’urgence. Mais cela est problématique lorsque vous êtes prioritaire. Quand êtes-vous prioritaire ? Vous êtes prioritaire si vous présentez les symptômes de la COVID-19, si vous avez été en contact rapproché avec une personne positive et enfin si vous êtes un personnel soignant ou assimilé travaillant à l’hôpital, dans un EPHAD ou à domicile.

Pour ces personnes prioritaires, nous allons renforcer les circuits dédiés de dépistage. Ainsi, les laboratoires leur réserveront certains créneaux horaires et nous veillerons là où il y a des besoins, et notamment dans les grandes villes, à installer des tentes de dépistages qui leur seront également dédiées.

Pour les personnes testées positives et celles avec lesquelles elles ont été en contact, le Conseil de Défense a pris deux décisions pour améliorer la surveillance épidémiologique :

- première décision, 2000 recrutements supplémentaires seront effectués au sein de l’Assurance Maladie et dans les Agences Régionales de Santé pour réaliser ce qu’on appelle le traçage ;
- deuxième décision, sur proposition du conseil scientifique, la durée d’isolement sera ramenée à 7 jours, c’est-à-dire la durée pendant laquelle il y a un véritable risque de contagion. Il est primordial que chacun respecte strictement cette durée d’isolement qui donnera lieu à des contrôles.

Par ailleurs, le Conseil de Défense a porté à 42 le nombre de départements classés rouge, c’est-à-dire à circulation active du virus.

Ce classement n’emporte pas de conséquences automatiques mais il permet aux préfets, en lien avec les autorités sanitaires et les élus locaux, de déclencher des mesures supplémentaires de réduction des risques, notamment sur le port du masque, les rassemblements sur l’espace public, les grands événements ou les horaires d’ouvertures de certains commerces.

Comme je l’ai toujours dit, ces mesures ne doivent pas se décider depuis Paris, dans l’idée de s’appliquer partout, au même moment et de la même manière. Nous conserverons cette méthode qui devra nous permettre d’agir sans attendre que les choses se dégradent.

Dans deux métropoles – Marseille et Bordeaux – ainsi qu’en Guadeloupe, nous constatons une évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés, ainsi qu’un taux déjà élevé d’hospitalisation. Compte tenu des prévisions que nous pouvons faire à 3 semaines sur l’occupation des lits de réanimation, j’ai demandé aux préfets concernés de me proposer d’ici lundi, et après avoir mené les concertations locales nécessaires, un ensemble de nouvelles mesures complémentaires.

Nous continuerons à prendre les mesures adaptées et graduées en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de son anticipation. Ainsi que je l’ai annoncé, le ministre des Solidarités et de la Santé reprendra ses points d’information réguliers. J’en appelle aujourd’hui solennellement au sens des responsabilités de chacune et chacun d’entre vous. Nous ne parviendrons à enrayer cette reprise de l’épidémie qu’en étant tous vigilants et solidaires. Je demande en particulier aux personnes âgées d’observer la plus grande prudence au quotidien. Faites attention, soyez très prudents. Pour quelques mois encore, nous devons faire preuve d’une responsabilité de tous les instants, d’un civisme exigent.

Demain dépend de vous, de nous.

Je vous remercie.

Jean Castex, le 11 septembre 2020 à Matignon, Paris.


Source : gouvernement.fr
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200911-discours-castex.html

 

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