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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 04:30

La limace progresse lentement et mollement pour atteindre son but mûrement identifié alors que la hyène, dans un instinct de survie, tire sur tout ce qui bouge. Deux caractères diamétralement opposés, mais qui, finalement, volontairement ou pas, seront au service d’une même politique avec des différences seulement à la marge.


yartiDPDAZ03Avant-dernière ligne droite médiatique avant le second tour (la dernière étant le débat du 2 mai 2012 à 21h00), l’émission "Des Paroles et des actes" présentée par David Pujadas sur France 2 ce jeudi 26 avril 2012 a été particulièrement intéressante avec les interviews successives de François Hollande et Nicolas Sarkozy qui auraient donc pu se croiser. Ils s’étaient déjà rendus tous les deux le matin dans les locaux de Radio France, l’un pour France Info et l’autre pour France Inter.

Il est clair que la méthode pour faire campagne est très différente. François Hollande veut capitaliser son petit patrimoine électoral et sa position de favori dans les sondages en refusant de prendre un seul risque et en clivant le moins possible (même si cela lui arrive aussi), tandis que Nicolas Sarkozy, qui n’a plus grand chose à perdre, au contraire, saute sur toutes les occasions pour attaquer son adversaire, n’hésitant pas démarrer au quart de tour avant même de s’être assis.

J’ai pris donc (très subjectivement) quelques propos des deux candidats et je les ai commentés.


1. François Hollande

D’un naturel calme et studieux, François Hollande, à l’évidence, ne fait pas envie mais il ne donne pas non plus d’urticaire. Bref, il est un peu comme un passe-muraille qui ne devrait, le cas échéant, son élection que par défaut (ce qui augure de lendemains qui déchanteraient vite). Il y croyait tellement qu’il ne prenait plus de précaution oratoire : le mirage ne durera peut-être que dix jours, mais autant en profiter.

1.1. Cannabis (bravo !)

François Hollande a désapprouvé tant Eva Joly que son camarade François Rebsamen qui souhaitent la dépénalisation du cannabis : « Le cannabis doit rester un interdit. La pénalisation est nécessaire, tout comme la répression, par rapport au consommateur et aux trafiquants. ».

Le candidat socialiste a été très ferme sur le sujet, en rejetant tout signe qui encouragerait la consommation des drogues. Une position qu’il avait déjà adoptée lors de la campagne de la primaire socialiste mais qui montre aussi un caractère moins mou que décrit : François Hollande est capable de rester sur ses positions malgré les pressions de ses amis.

1.2. L’imposition à 75% (ouille !)

François Hollande a montré une seconde fois sa fermeté de position en confirmant sa volonté d’imposer à 75% les revenus supérieurs au million d’euros qu’il a justifiée par une idéologie anachronique (il a parlé de "valeurs" et de "principes"). Il a notamment expliqué aux artistes qui gagnaient beaucoup d’argent : « C’est normal en période de crise, de difficultés, d’être patriote (…). Vous nous donnez des spectacles formidables, mais vous vous rendez compte de la situation dans laquelle est le pays ? (…) Vous pouvez vivre comme cela sans considération de l’état du pays ? ».

Cet argument ne tient pas vraiment la route puisqu’il avait reconnu par ailleurs que cet impôt serait négligeable dans les recettes de l’État (or, le but de l’imposition n’est pas idéologique mais pour financer les dépenses publiques). Donc, impôt inutile issue sur une idéologie nauséabonde, celle basée sur la jalousie et la stigmatisation des riches (dont le candidat socialiste fait partie d’ailleurs, puisque, d’après la presse, il paierait l’ISF).

C’est d’ailleurs intéressant de revenir à l’annonce de ces 75%, puisque quelques semaines avant, il était contre cette mesure. Annoncée laborieusement le 27 février 2012 sur TF1 (François Hollande avait alors parlé à deux reprises de salaire supérieur à un million d’euros par mois et pas par an), la proposition avait été validée par François Hollande l’avant-veille (le 25 février 2012) au cours d’une réunion stratégique à laquelle ont participé Manuel Valls, Pierre Moscovici et Stéphane Le Foll. Jérôme Cahuzac le même soir sur France 2 avait feint d’en être surpris, pourtant, un proche du candidat socialiste a confirmé, selon Le Figaro du 14 mars 2012 : « Il [Jérôme Cahuzac] a été prévenu, on l’a appelé, il savait. (…) Il n’est pas plastique, Jérôme. Dans une présidentielle, il faut savoir faire preuve de plasticité. ».

Des surprises que les proches de Nicolas Sarkozy ont dû souvent connaître…

1.3. L’augmentation du coût du travail (ouille !)

Le journaliste François Lenglet a présenté à François Hollande un de ses fameux graphiques, celui sur le coût du travail en France qui a beaucoup grimpé pendant la dernière décennie. François Hollande a pris alors l’information au vol en ironisant : « Moi, j’aime beaucoup vos graphiques. Celui-là est passionnant ! Entre 2001 et 2011, le coût du travail a augmenté de 40% ! Et qui était au pouvoir ? La droite… ».

Sauf qu’il aurait dû être un peu plus prudent sur ce sujet, car ce qui a plombé le coût du travail, c’étaient justement les 35 heures décidées par le gouvernement Jospin et applicables à partir de 2001 ! La mauvaise foi n’a aucune limite, dans aucun camp.

1.4. Financement des prestations sociales (ouille !)

Le candidat socialiste a estimé que la protection sociale ne devait pas peser uniquement sur le travail (sur les salaires), ce qui paraît être de bonne logique. Mais il faut trouver de l’argent par ailleurs : « Nous devons changer le mode de financement de la protection sociale. (…) Nous allons prendre pour assiette l’ensemble de la richesse des entreprises, pas simplement le coût du travail, pour financer la protection sociale. ».

Et il a précisé qu’il voudrait en particulier taxer le capital, c’est-à-dire, les actifs d’une entreprise, considérant qu’il faudrait par exemple taxer les machines. Or, cette idée (qui est en fait le retour de la taxe professionnelle) est complètement anti-économique puisque encore une fois, que ce soient les salaires ou les immobilisations (les actifs), une telle taxe capterait de la trésorerie avant un éventuel bénéfice, ce qui handicaperait lourdement les entreprises.

1.5. Progression du chômage (ouille !)

C’est de bonne guerre mais cela a montré une fois de plus la malhonnêteté intellectuelle, François Hollande a fustigé son rival sur les derniers chiffres du chômage : « Il y a une progression du chômage considérable ces cinq dernières années, plus de 33%, et ça touche les jeunes et les seniors. Le constat est implacable : le Président avait dit qu’il voulait être jugé sur le chômage, il le sera. » sans mentionner une seule fois la profonde crise mondiale qui touche depuis quatre ans toute l’Europe et l’Amérique.

En revanche, il a eu raison de répliquer à son concurrent : « Je ne laisserai pas dire qu’il y a du vrai travail et du faux chômage. ».

1.6. Eurobonds (bravo !)

François Hollande a mis sur la table des négociations européennes les eurobonds qui est une mutualisation des emprunts avec cet argument : « Nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes un pays leader en Europe ! » et il n’a pas caché sa joie de voir des dirigeants européens reprendre son idée de pacte de croissance même s’ils ne parlent pas de la même chose que lui.

1.7. Premier Ministre

François Hollande a comme prévu refusé de dévoiler le nom de son éventuel Premier Ministre qui serait avec certitude socialiste mais il a donné des indications précieuses qui donneraient un avantage à Jean-Marc Ayrault sur Martine Aubry : quelqu’un « qui connaît bien le PS, qui connaît bien les députés et qui me connaît bien ».

1.8. Chasse aux centristes (bof !)

Sur la moralisation de la vie politique, François Hollande n’a rien ajouté de plus à ce qu’il avait déjà présenté dans son projet et surtout, il n’a pas repris l’élément clef de la réforme proposée par François Bayrou, celle de la nomination particulière du Ministre de la Justice ratifiée par une majorité qualifiée à l’Assemblée Nationale.


2. Nicolas Sarkozy

Face au caractère un peu ennuyeux de son rival, Nicolas Sarkozy est un homme qui ressemble plus à un enfant, plus coloré, qui agace ou qui amuse. Ce jeudi soir, Nicolas Sarkozy a plutôt réjoui les amateurs de bonne chair. Peu posé mais posant sans arrêt des pièges à son concurrent, le Président sortant a sorti des évidences ou des énormités et se moquait bien de la rigueur intellectuelle que ses prédécesseurs cultivaient avec jalousie. Il n’a pas raté une occasion d’enfoncer son adversaire, quitte à se retrouver dans une certaine impolitesse (parler du refus de débattre dès la première seconde !) et même enfant, il a été capable d’infantiliser parfois ses auditeurs, en disant par exemple : Bon, on vous donne une indemnité chômage, mais il faut aussi des devoirs.

2.1. Présomption de légitime défense pour les policiers (ouille !)

Quand Nicolas Sarkozy a détaillé un fait divers qui a abouti à la mort d’un délinquant par un policier et à la mise en examen de ce policier, c’est toute l’indépendance de la justice qui est mise en cause. En effet, il est scandaleux qu’un Président de la République en exercice soit capable de dire que le chef d’accusation du policier n’est pas acceptable : « Qu’il y ait une suspension, une mise en examen, c’est normal. Mais la qualification pour homicide volontaire choque beaucoup de policiers. ».

À chacun son boulot et à la justice de trancher, ce n’est pas le rôle du chef de l’État de le faire dans un État de droit.

Par ailleurs, reprendre une mesure de Marine Le Pen n’est jamais un argument sur la solidité de son propre programme.

2.2. Vrai travail (ouille !)

Nicolas Sarkozy a donné un vrai numéro de comique en regrettant l’utilisation d’une expression qui a fait polémique : « Le vrai travail n’est pas une expression heureuse, j’ai voulu dire une vraie fête du travail ! ». Au moins, on peut rigoler dans cette émission : Nicolas Sarkozy aurait-il donc plus d’humour que François Hollande ?

2.3. Aidez-moi ! (ouille !)

Les journalistes de France 2 ont fait le parallèle entre Nicolas Sarkozy qui a crié à dans plusieurs meetings : « Français, aidez-moi ! » et cette formule lancée déjà par De Gaulle. Nicolas Sarkozy a assuré qu’il n’avait pas fait le rapprochement et on sent un air de sincérité dans cette ignorance pourtant flagrante des discours du plus illustre de ses prédécesseurs. Pour un héritier du gaullisme, c’est un peu pitoyable…

Par ailleurs, comme un journaliste l’a fait remarqué, ce serait plutôt au Président de la République d’aider les Français, et pas l’inverse. Entre servir et se servir…

2.4. Campagne officielle (ouille !)

L’argument du candidat sortant sur le fait qu’il avait neuf candidats contre lui au premier tour est peu recevable puisque dans une compétition à dix, chacun est opposé aux neuf autres, donc, ce qui était valable pour Nicolas Sarkozy l’était tout aussi bien pour ses concurrents.

Ce qui fut encore plus contestable, c’est de s’en prendre au principe d’égalité des temps de parole en montrant une très grande condescendance vis-à-vis des petits candidats, en citant même Jacques Cheminade qui parlait de ses explorations martiennes qui avait le même temps de parole, un dixième, que lui, Président de la République en exercice. Eh oui, le principe d’égalité des candidats est absolument nécessaire dans un exercice sain de la démocratie.

2.5. L’encadrement des loyers (bravo !)

Nicolas Sarkozy a été très convaincant sur sa proposition de reprendre le dispositif allemand d’encadrement des loyers tout en critiquant la loi de 1948 : « L’encadrement des loyers, on l’a connu en 1948 ; ça s’est traduit par le célèbre appel de l’abbé Pierre en 1954. ». Il a dit vouloir maintenir la liberté des loyers mais qu’un juge puisse le cas échéant le rabaisser en cas de trop grand écart avec le marché.

2.6. Énergie nucléaire (bravo !)

Nicolas Sarkozy a fait mouche en insistant sur le coût et la pollution des énergies fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon afin de valoriser l’importance de l’énergie nucléaire dans les atouts de la France. Et pour bien se faire comprendre, il a même félicité François Mitterrand, modèle gestuel de son rival socialiste, qui a accepté l’énergie nucléaire : « Est-ce que vous pensez qu’il est normal de supprimer le nucléaire quand le prix du pétrole s’envole ? Je ne fermerai pas les centrales nucléaires. Rendons hommage à M. Mitterrand : les deux tiers des réacteurs ont été mis en service à son époque. ». Le nucléaire était l'un des thèmes majeurs du débat présidentiel du 2 mai 2007.

2.7. Chômage et formation professionnelle (ouille !)

Sans parler de l’infantilisation de l’argumentaire, Nicolas Sarkozy n’a visiblement aucune idée de ce qu’est le chômage avec son système de formation pour de nouveaux métiers et d’obligation d’accepter un emploi dans cette nouvelle branche. Ni les journalistes qui l’entouraient et qui ne semblaient pas plus connaître ce genre de situation. Car faudrait-il qu’une personne qui a une maîtrise de lettres, par exemple, et qui n’a pas d’emploi, accepte une formation et un emploi de plombier, activité trop rare quand on en a besoin ? Est-ce cela une société de liberté ?

Il a également, comme à son habitude, opposé travail et assistanat : « La question du travail est absolument centrale. Le travail doit toujours rapporter plus que l’assistanat. » comme si les chômeurs et autres prestataires sociaux étaient a priori des profiteurs du système.

2.8. Premier Ministre

Nicolas Sarkozy a été un peu plus précis sur le choix de son futur Premier Ministre. En disant déjà qu’il avait choisi mais que l’heureux bénéficiaire n’était pas au courant, et aussi : « Il faut un Premier Ministre qui ait une certaine expérience. ». On pourrait donc penser à Jean-Louis Borloo, Alain Juppé ou encore (pourquoi pas ?) Jean-Pierre Raffarin.


Match nul

C’est un peu l’impression qu’il ressort de cet speed-dating un peu plus long que normal (environ trois quarts d’heure chacun), un match nul où chacun maîtrisait parfaitement sa partition : calme plat pour ne pas faire venir la tempête chez l’un, éclairs et tonnerre à chaque question pour chasser les nuages chez l’autre.

Le débat du 2 mai 2012 sera probablement décisif pour Nicolas Sarkozy, s’il veut inverser la tendance des sondages.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le bilan de Nicolas Sarkozy.
François Hollande cherche-t-il aussi les voix du FN ?
Quel futur Premier Ministre ?
Vers un pacte de croissance ?
Résultats du premier tour.

yartiDPDAZ02 



http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-limace-et-la-hyene-115676

 



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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 06:33

Il n’y a pas trente-six solutions si le leader centriste veut préserver l’existence d’un pôle central dans le paysage politique français. Il faut qu’il prenne clairement position pour le second tour, contrairement à 2007.


yartiBayrou20120418L01Le premier tour de l’élection présidentielle de 2012 risque fort d’être la dernière douche froide avant noyade pour le candidat centriste François Bayrou. L’échec du 22 avril 2012 est patent, avec une perte de près de 3,5 millions de voix par rapport à 2007. Mais le plus grave n’est pas cela, car avec ses plus de 3,3 millions de voix, François Bayrou pourrait encore peser sur le second tour qui se terminera avec un écart bien plus faible que ce nombre.

Le plus grave, c’est le risque de se retrouver une fois encore avec une division de ses partisans comme dans l’entre deux tours de 2007. Ce qui prouve d’ailleurs qu’il n’était pas si isolé que ça !

Certes, François Bayrou est dans une position intenable : ayant fustigé à la fois Nicolas Sarkozy et François Hollande, il ne voudrait pas montrer qu’il retourne sa veste pour soutenir l’un des deux. Pourtant, est-ce vraiment responsable de ne soutenir aucun des deux candidats, ne serait-ce que du bout des lèvres ? Même partisan de la reconnaissance du vote blanc, François Bayrou doit forcément prendre position.

Car ce fut sa principale erreur de 2007 : refuser de prendre position dans le second tour, ce qui a abouti à dilapider en trois jours tout son "capital électoral" de près de 7 millions de suffrages. La plupart des parlementaires qui l’avaient soutenu en 2007 le quittèrent avec armes et fracas sous la houlette (molle) d’Hervé Morin pour créer le Nouveau centre et préserver un groupe centriste à l’Assemblée Nationale et les espoirs du Mouvement démocrate (MoDem) rassemblant au début entre quatre-vingt et cent mille adhérents se sont vite épuisés au fil des scrutins du quinquennat.

À l’époque, François Bayrou tablait sur une explosion du Parti socialiste, en proie à des divisions irrémédiables et à son incapacité à se trouver un leader et un candidat. Le PS est effectivement tombé jusqu’au fond du trou en novembre 2008 à Reims, mais grâce à la reprise en main de Martine Aubry, la préparation de la primaire organisée par Arnaud Montebourg et la victoire de François Hollande en octobre 2011, les troupes socialistes se sont trouvés des raisons de croire en leur victoire.

Aujourd’hui, la situation semble s’inverser : au contraire de 2007, les pronostics donnent Nicolas Sarkozy perdant et François Bayrou pourrait alors miser sur l’explosion de l’UMP, d’autant plus que les pressions provenant du score élevé de Marine Le Pen amplifieront les forces centrifugeuses créées par une éventuelle défaite présidentielle.

Là encore, l’idée d’éclatement de l’UMP paraît mauvaise : quand on voit Jean-François Copé mais aussi Alain Juppé anticiper les risques d’un échec du second tour et prévenir tout éclatement en verrouillant au maximum pour les législatives, on peut comprendre que l’UMP, en pleine tourmente, pourrait au contraire gagner en unité, par un mécanisme assez simple qui pourrait s’exprimer simplement par la trouille de ses élus.

Déjà, beaucoup de proches de François Bayrou ont pris position, sans trop de surprise, en faveur de l’un ou de l’autre des candidats du second tour. Ancien secrétaire national des Verts, Jean-Luc Bennahmias, avec très peu d’élégance, s’est précipité dès l’annonce des résultats dans son soutien à François Hollande. Olivier Henno, conseiller général et premier président de la communauté urbaine de Lille dont la présidente est Martine Aubry, a pris également la même position. Plus inattendue, l’ancienne ministre chiraquienne Dominique Versini a aussi annoncé son vote Hollande. En revanche, les sénateurs centristes Jean Arthuis et François Zocchetto ont annoncé leur soutien au Président Nicolas Sarkozy.

Il est d’ailleurs faux de dire que l’électorat de François Bayrou de 2012 penche plus au centre droit qu’en 2007. Les sondages sont relativement précis dans les reports de voix, un tiers pour Nicolas Sarkozy, un tiers pour François Hollande et un tiers qui refuse de choisir. La perte de plus de la moitié de son électorat entre 2007 et 2012 s’est traduit par un soutien dès le premier tour du centre droit à Nicolas Sarkozy (à l’instar d’Hervé Morin) et du centre gauche à François Hollande. Ceux qui ont persévéré à voter François Bayrou le 22 avril 2012 sont au contraire des "centristes du centre" qui souhaitent l’autonomie complète (ni droite ni gauche). Il est donc normal que ce noyau dur de centristes (9,13%) se disperse dans un second tour qui consacre la bipolarité du paysage politique.

Il est donc faux de dire que le score de François Bayrou en 2012 correspond à l’audience classique du centre en France autour de 10%. Parce que déjà, il vaut plus, Raymond Barre avait eu plus de 16,5% et avait rassemblé tant à droite qu’à gauche (beaucoup de reports de voix avaient bénéficié à François Mitterrand au second tour de 1988), et ensuite parce qu’une grande partie de ce centre, ou plus exactement, de ce centre droit avait choisi Nicolas Sarkozy dès le premier tour.

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C’est d’ailleurs le vrai problème du MoDem qui est une sorte d’auberge espagnole pour ne pas parler d’ovni dans le paysage politique : il n’est pas l’héritier de l’UDF ni du centre droit car il rassemble aussi des personnes issues de la gauche, soit des Verts, soit du PS captées en 2007 par une opposition à Ségolène Royal. Le risque est donc fort, plutôt que d’une explosion de l’UMP, d’un éclatement du MoDem et il serait quand même étrange de vouloir coûte que coûte la survie du MoDem alors que ses principaux dirigeants prennent une position divergente lors de l’échéance principale de la vie démocratique.

Ce qui est crucial, c’est surtout le positionnement personnel de François Bayrou entre les deux tours. Car celui-ci aura des conséquences essentielles sur l’avenir du centre en France, en terme de structure partisane et d’élus. L’enjeu, c’est la renaissance ou pas d’une mouvement centriste possédant une force de frappe parlementaire non négligeable (un groupe à l’Assemblée Nationale qui ne soit pas un clone de l’UMP comme le NC).

La personnalité de François Bayrou est exceptionnelle : il a montré un courage politique sans faille (malgré les innombrables appels du pied), une intégrité, une honnêteté intellectuelle, des convictions solides comme du roc. À presque 61 ans, il a encore beaucoup à apporter au pays. Mais à la condition de prendre un positionnement utile à ses idées.

D’ailleurs, son score du premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril 2012 (3,3 millions de voix) est nettement plus élevé que celui du MoDem au premier tour des élections législatives du 10 juin 2007 qui était de 7,6% (à peine 2 millions de suffrages), un mois et demi seulement après avoir recueilli près de 7 millions de voix. Il est aussi beaucoup plus élevé qu’aux élections européennes du 7 juin 2009 où le MoDem n’avait même pas convaincu 1,5 million d’électeurs (soit 8,5%).

La question franche, c’est : quel serait le positionnement de François Bayrou où il serait le plus utile ? Et la réponse fait peu de doute.

À gauche, François Hollande a repris toute la mythologie du 10 mai 1981, celle de l’union de la gauche de François Mitterrand et celle de la gauche plurielle de Lionel Jospin. Cette alliance PS-EELV-PCF est certes traditionnelle mais plombe toute tentative de recentrage, notamment sur un aspect essentiel de la politique de la nation, l’équilibre budgétaire. Par ailleurs, François Hollande n’a pas besoin de François Bayrou pour gagner : donné largement favori dans les sondages, il peut se permettre de bouder les électeurs centristes (d’autant plus qu’il cible plutôt ceux du FN).

À droite, au contraire, Nicolas Sarkozy a besoin de faire le plein de toutes les voix qui ne se sont pas portées vers son nom au premier tour. Il essaie avec une dextérité politique incroyable de rendre compatibles ses clins d’œil aux électeurs du FN et du MoDem. Dans une interview dans la presse régionale de l’Est le 25 avril 2012, Nicolas Sarkozy a ainsi expliqué doctement : « Si on laisse l’immigration sans contrôle, la première conséquence, ce sera l’aggravation des déficits de nos régimes sociaux (…). De ce point de vue, les préoccupations des électeurs de M. Bayrou et du Front national sont les mêmes, même si les chemins sont différents. ».

Un jeu d'équilibriste qui a mis en colère François Bayrou, interrogé par l'AFP le 25 avril 2012, qui a réfuté catégoriquement l'équation sarkozyenne : « Aborder la question de l'immigration en validant la thèse du Front national et en prétendant que les déséquilibres des comptes sociaux étaient dus aux immigrés, c'est un reniement d'un demi-siècle de politique sociale en France. C'est un reniement du gaullisme aussi bien que des démocrates-chrétiens et humanistes. ».

François Bayrou semble s'être nettement éloigné d'un soutien à Nicolas Sarkozy ce mercredi : « Les propos de Nicolas Sarkozy tendant à confondre les électeurs qui ont voté pour moi et ceux de Marine le Pen sont absurdes et offensants. (...) Le courant politique que j'anime s'est toujours défini par des valeurs qui sont d'abord humanistes. (...) Cette course ventre à terre derrière les thèses du Front national est humiliante. Elle est de surcroît vouée à l'échec parce que la France est un pays construit autour de principes qui ne se laisseront pas entacher. ».

Mais l’idée principale, c’est quand même la faisabilité d’un groupe centriste indépendant à l’issue des législatives de juin 2012. Et là, il n’y a pas vraiment photo. Le PS a déjà scellé ses accords avec le PRG et EELV et jouera à fond, comme toujours, la "discipline républicaine" pour favoriser le maintien d‘un groupe communiste ou Front de gauche.

En revanche, il y a une réelle attente à droite pour la construction d’un tel groupe au centre droit : les radicaux valoisiens de Jean-Louis Borloo qui étaient prêts à quitter le groupe UMP (Jean Leonetti, avant d’être ministre, était cependant contre), le Nouveau centre, des centristes de l’UMP (sous la houlette de Pierre Méhaignerie).

yartiBayrou2012021503

Radical après avoir été centriste à l’époque de l’UDF, Dominique Paillé a donné une petite idée de cette attente : « François Bayrou a raison de vouloir créer un pôle central. Mais la difficulté, c’est que son leadership soit accepté. ». Pour qu’il soit accepté, ce leadership, il faut que le leader centriste se positionne clairement.

On le voit, une position favorable à Nicolas Sarkozy serait la moins mauvaise des choses pour l’avenir du centre, d’autant plus que Nicolas Sarkozy aurait peu de chance de l’emporter le 6 mai 2012 (ce qui éviterait de devoir ensuite se positionner pour participer ou pas à un gouvernement).

Comme aucun candidat n’est propriétaire de ses voix, la position de François Bayrou sur le second tour aura certainement peu d’influence dans son électorat (à part une part très faible d’hésitants), mais elle sera déterminante pour l’avenir du centre.

Officiellement, François Bayrou a envoyé ce mercredi une lettre aux deux candidats finalistes pour connaître leur position sur la moralisation de la vie politique, la réduction de la dette et la réindustralisation de la France, et il prendra ses responsabilités après le débat télévisé du 2 mai 2012.

S’il répétait la même erreur que 2007, celle de ne pas prendre position, l’idée d’un rassemblement au centre de la vie politique serait remisée aux oubliettes de l’histoire, dans le casier des bonnes idées jamais mises en pratique pour défaut de méthode.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le vote Bayrou.
Résultats définitifs du premier tour.
Les deux finalistes en otage du FN ?
Le PS veut récupérer les électeurs du FN.
La famille centriste.
Bayrou votera-t-il Hollande en 2012 ?
La fin de l’hypothèse Bayrou ?
Une excellente analyse qui n'a pas froid aux yeux.
Lettre de François Bayrou aux deux candidats finalistes (25 avril 2012).

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http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/bayrou-et-maintenant-115528

 

 

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 21:12

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(cliquer pour télécarger la lettre en fichier .pdf)

Lettre de François Bayrou à Nicolas Sarkozy et François Hollande du 25 avril 2012 (texte intégral)

Vous participez au second tour de l’élection présidentielle. Il me paraît normal de vous rappeler ce qui a été essentiel pour les plus de trois millions d’électeurs qui m’ont apporté leur suffrage au premier tour.

Le premier élément crucial pour eux et pour moi aura été la vérité sur la situation du pays, la prise en compte de la réalité des faits.

Je ne crois nullement que la crise financière soit derrière nous. Je pense au contraire que la crise est devant nous, et qu’elle sera très dure. Je pense que les déficits, commerciaux et budgétaires, qui s’accumulent pour notre pays menacent à court terme notre modèle social et que la multiplication des promesses non financées aggravera encore ce risque.

Et parce que nous allons vivre ces moments difficiles, l’attitude personnelle des gouvernants comptera beaucoup. C’est une question de valeurs, personnelles autant que politiques. Depuis des années, c’est la violence des attitudes et des mots, la guerre d’un camp contre l’autre, la complaisance à l’égard des extrêmes qui caractérisent notre pays. Le refus de la violence perpétuelle dans la vie politique, les valeurs de respect des sensibilités différentes, la reconnaissance du pluralisme, la recherche de l’équilibre, sont la condition nécessaire à l’esprit d’unité nationale dont nous aurons besoin face à la crise.

C’est ainsi, et seulement ainsi, par la vérité et l’unité que la France pourra regarder en face les conditions de son redressement. Et d’abord de son redressement financier. Or la recherche de l’équilibre des finances publiques n’est obtenue dans vos deux projets que par l’affichage d’une croissance impossible à court terme. Je vous demande instamment de réfléchir à ce péril et d’envisager des mesures crédibles pour l’écarter s’il est encore temps.

Pour moi, la décision constitutionnelle, inscrite dans le traité européen, de renoncer pour l’avenir aux facilités du déficit, du moins en période de croissance, la « règle d’or », doit s’imposer à tous les pays qui ont l’euro en partage. Non pas pour faire plaisir aux « marchés », ou à « Bruxelles », mais parce que c’est le seul moyen d’éviter pour la France et les Français, particulièrement pour les plus fragiles, la catastrophe sociale qui s’annonce.

La France s’est construite depuis la guerre autour du modèle social né du Conseil National de la Résistance. Nous y tenons, non pas comme à une tradition, mais comme à notre principale aspiration nationale. Nous le regardons non pas comme notre passé, mais comme notre avenir. Nous savons qu’il devra se réformer, mais dans la justice et la solidarité. Or c’est dans le concret de la vie de tous les jours que justice et solidarité risquent d’être menacées.

La sauvegarde de notre modèle social et de services publics impose de restaurer et de développer fortement notre appareil de production. La France est, Grande-Bretagne exceptée, le seul des grands pays européens qui connaisse l’effondrement de son commerce extérieur. Ce n’est pas viable. Pourtant, nous avons d’immenses marges de progression, et donc de création d’emplois durables, de ressources pour les familles.

C’est là que va se gagner ou se perdre le combat de notre avenir national, en particulier dans la recherche de stratégies nationales de production, filière par filière. Une évolution de la démocratie sociale dans l’entreprise est aussi un élément crucial de ce redressement. La représentation des salariés, avec droit de vote, au conseil d’administration des grandes entreprises, sera un signe déterminant en ce sens.

La crise de l’éducation en France est un enjeu du même ordre. La situation de l’école, notamment à l’école primaire et au collège, ne peut être acceptée. Des centaines de milliers d’enfants voient leur avenir barré faute de se voir garantir les acquis nécessaires, maîtrise de l’écrit, du chiffre, de la langue. Faute de consacrer à ces fondamentaux le temps scolaire indispensable, les inégalités sociales se perpétuent et s’aggravent dans cet échec. Ce combat national oblige à un nouveau contrat entre l’école et la nation, qui touchera à la question des pratiques, de l’organisation, du développement de l'alternance et de l’apprentissage, aussi bien que des moyens.

La moralisation de la vie publique, le changement des pratiques du monde politique représentent une attente des citoyens dont vous ne pouvez ignorer la gravité. L’interdiction du cumul des mandats pour les députés, la diminution du nombre des parlementaires, le renforcement de la parité hommes femmes, le changement de loi électorale pour assurer la représentation des grands courants d’opinion, en tout cas de ceux qui atteignent 5 % des suffrages, à l’Assemblée nationale, au sens le plus large la garantie du pluralisme, la consécration de l’indépendance de la justice, le renforcement de l’indépendance des médias, l’assainissement du financement de la vie politique, la lutte contre la corruption et la prise illégale d’intérêts, tout cela est urgent. Les deux partis que vous représentez ont souvent pris des engagements, mais jamais ils ne sont allés plus loin. Je crois que cette moralisation est vitale pour que la confiance revienne entre citoyens et élus. Seule la voie référendaire permettra de les imposer à un monde politique qui n’a guère envie de voir changer les règles d’un jeu qui lui convient.

L’Europe a été durement attaquée pendant cette campagne. On lui a fait porter tour à tour la responsabilité de l’immigration et celle de l’absence de croissance. Je veux vous dire que pour nous, il est impossible d’envisager notre avenir national sans projet européen. L’Europe n’est pas seulement notre horizon : le jour où elle existera vraiment, elle sera notre seule arme politique et économique efficace dans la tourmente mondiale. L’Europe souffre aujourd’hui d’absence de gouvernance, de transparence et de lisibilité. Ce n’est pas avec moins d’Europe que la France s’en sortira ! C’est avec une Europe plus forte, plus solidaire, plus lisible, donc plus communautaire. Dans cette perspective, les renforcements de la zone euro, comme de l'espace Schengen, sont une étape prioritaire.

Des millions de Français partagent ces valeurs et ces préoccupations. Ils seront, je n’en doute pas, attentifs aux orientations qui seront les vôtres sur ces questions durant la campagne du deuxième tour.

Je vous prie de croire à l’assurance de mes sentiments cordiaux.

François Bayrou, le 25 avril 2012

 

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 06:31

La tentation de Nicolas Sarkozy de droitiser sa campagne ne l’a jamais quitté depuis qu’il est candidat. Mais parallèlement, on s’aperçoit que la gauche n’a plus aucun scrupule, elle non plus, dans la grossière tentative de récupération des voix du FN.


yartiRecupFN01C’est l’histoire de la captation d’un certain électorat.

Laborieusement en tête du premier tour, François Hollande sait que le second tour du 6 mai 2012 se jouera avec des scores serrés et donc, que chaque voix va compter. Or, les 6,4 millions de suffrages portés sur Marine Le Pen est une réserve de voix exceptionnelle et le PS n’a donc pas plus d’état d’âme que l’UMP : il veut, lui aussi, les récupérer.

Pour cela, le candidat socialiste a mandaté sur le front de la campagne médiatique deux anciens concurrents de la primaire socialiste.

Ségolène Royal a pu ainsi ressasser son vieux thème de campagne de 2007 sur l’ordre juste et elle n’a pas hésité à dire, dès la soirée électorale du premier tour, que le droit de vote des étrangers n’était plus une priorité. Histoire de ne pas intimider les électeurs du FN. Son ancien compagnon a eu beau faire reculade (comme dans son habitude) dès le lendemain, cela ne convainc personne.

Par ailleurs, invitée de "Preuve par 3" sur Public Sénat le 24 avril 2012, Ségolène Royal a désavoué Bernoît Hamon qui considérait que les électeurs du FN étaient xénophobes :  « On ne peut pas dire cela. Pas du tout. ».

Mais le meilleur, c’est Arnaud Montebourg qui, avec sa verve habituelle, n’a pas hésité à insister sur le supposé consensus qu’il y aurait entre le FN, l’UMP et le PS sur l’immigration (oui, j’en crois mal mes oreilles).

Arnaud Montebourg est aussi agaçant que Jean-François Copé. Ils parlent bien, ils sont intelligents, ils réagissent au quart de tour, ils ont de la répartie et ils usent et abusent de procédés oratoires qui peuvent clouer l’interlocuteur. Surtout, ils ont un culot monstre et n’hésitent pas à dire n’importe quoi avec un aplomb exceptionnel.

Arnaud Montebourg, donc, était l’invité d’Yves Calvi dans "Mots croisés" sur France 2 et il était en confrontation avec Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Il a repris de récentes déclarations de la candidate du FN qui avait accepté le principe de l’immigration pour raison de travail, d’études et d’amour.

Et de conclure qu’il y a maintenant une sorte de consensus sur l’immigration entre la marine, le batave et le sortant. Quand il a entendu cela, estomaqué, le politologue et ancien député européen socialiste Olivier Duhamel, présent sur le plateau, a eu ses yeux exorbités : « Je sais que vous avez besoin de ses électeurs pour le second tour, mais vous entendre dire qu’il y a un consensus, les bras m’en tombent ! ».

Les mots d’Arnaud Montebourg étaient précisément ceux-ci : « Dans le programme de Marine Le Pen, il y a cent dix mille cartes de séjour supplémentaires. Et quand Nicolas Sarkozy lui-même dit qu’il faut arrêter l’immigration, lui-même a plus régularisé que sous Lionel Jospin, je ne lui jette pas la pierre. Il y a un consensus dans la nation qui s’installe, y compris dans le langage du FN, pour dire que nous avons besoin d’immigration. ».

On voit toute l’habileté d’un Montebourg : il dit en gros que le FN serait devenu raisonnable et qu’il n’y aurait pas de différence entre le programme du FN et celui du PS. C’est fort de café ! Un auditeur peu attentif, entendant le mot consensus, pourrait croire au contraire que c’est François Hollande qui se serait rapproché des thèses du FN. L’ambiguïté est toujours une vertu électorale.

Le journal "Libération" du 24 avril 2012, qu’on ne peut pas qualifier d’officine de l’UMP, est sans complaisance avec ces méthodes de récupération : « De fait, le programme du Front national prévoit de limiter drastiquement l’immigration, toutes catégories confondues (…) à 10 000 entrées légales (soit 20 fois moins qu’aujourd’hui !). Ce qui passe notamment par un réforme sévère du droit d’asile, la suppression du droit au regroupement familial (…), la suppression du droit du sol, et une diminution drastique (contrairement à ce qu’en dit Arnaud Montebourg) de l’accueil d’étudiants étrangers. Ajoutons la suppression de l’aide médicale d’État, la systématisation de la double peine et la préférence nationale pour les prestations sociales. » ; ce qui fait conclure Cédric Mathiot, le journaliste de "Libération" : « Était-il nécessaire d’édulcorer ce programme… pour éviter à lui opposer celui du PS ? ».

Aujourd’hui, il est clair que le PS mise LUI AUSSI toutes ses forces sur l’électorat du Front national. La France républicaine est dans un drôle d’état…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (25 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’otage du FN ?
Résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle.
François Hollande.
Ségolène Royal.
Arnaud Montebourg.
La primaire socialiste.

(Illustration n°1 provenant de "Meditative rose", tableau de Salvador Dali, 1958).

yartiRecupFN02

 

  http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/qui-va-le-mieux-recuperer-les-115464

 

 

 

 

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 12:29

Les résultats définitifs annoncés par le Ministère de l'Intérieur en milieu de matinée du lundi du premier tour de l'élection présidentielle en France le 22 avril 2012 sont les suivants :

Inscrits : 46 037 545
Participation (votants) : 36 585 858 soit 79,47%

Suffrages exprimés : 35 885 739 soit 77,95%

François Hollande : 10 273 582 soit 28,63%
Nicolas Sarkozy : 9 753 844 soit 27,18%

Marine Le Pen : 6 421 773 soit 17,90%
Jean-Luc Mélenchon : 3 985 298 soit 11,11%
François Bayrou : 3 275 349 soit 9,13%

Eva Joly : 828 451 soit 2,31%
Nicolas Dupont-Aignan : 644 086 soit 1,79%
Philippe Poutou : 411 178 soit 1,15%
Nathalie Arthaud : 202 562 soit 0,56%
Jacques Cheminade : 89 572 soit 0,25%

Ces résultats devront être validés par le Conseil Constitutionnel et proclamés par ce dernier mercredi 25 avril 2012.

Par ailleurs, la Commission de contrôle de la campagne a recommandé la fermeture de tous les bureaux de vote à 20h00 pour éviter les fuites avant 20h00 sur les résultats des bureaux de vote qui fermeraient à 18h00 ou 19h00.

Source :
http://elections.interieur.gouv.fr/PR2012/FE.html


SR

 

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 05:34

Forte fièvre extrémiste pour un pays qui, malgré le mécontentement de trente années de gouvernements UMP et PS en alternance, va se donner à l’un de ses deux représentants. Face à cela, la troisième voie centriste a été reléguée en cinquième position.


yartiDALIpremiertour01L’élection présidentielle en France est l’événement national le plus important de la vie politique car il structure la gouvernance des cinq prochaines années. C’est donc un enjeu essentiel surtout dans la situation de crise internationale majeure que subissent la France et le monde actuellement.

Environ quatre électeurs inscrits sur cinq l’ont compris et sont donc allés voter contrairement aux pronostics les plus pessimistes, ce qui est heureux.

Ce qui l’est moins, c’est que contrairement à 2007, cette bonne participation n’a pas handicapé les candidatures situées dans les extrêmes, bien au contraire.

Quatre rapides impressions : grande déception du score historiquement bas de François Bayrou qui fait autour de 9% alors qu’en 2007, il avait fait le double (18,6%) et qu’il comptait bien bousculer le jeu bipolaire ; très fort score de Marine Le Pen qui atteint un nouveau sommet pour le FN ; aucune surprise sur les deux finalistes ; enfin, le second tour sera serré, malgré les premières indications des sondages d’après premier tour (qui donnent une victoire de François Hollande entre 54 et 56%).


1. François Bayrou : baisse historique

Depuis mars 2012, François Bayrou n’a cessé de baisser dans les sondages et il a eu un résultat encore plus faible que celui des derniers sondages. L’explication est toujours difficile à établir : la situation de crise encourage la démagogie provenant des extrêmes, et sa campagne manquait à l’évidence de dynamisme. Il fallait qu’il cognât. La campagne a été violente de la part de la majorité des candidats et François Bayrou avait refusé la polémique ou les invectives, ce qui est sans doute un tort dans une guerre de positions (c’est aussi son honneur d’avoir tenu une campagne digne).

Par ailleurs, contrairement à 2007, et pour éviter l’épuisement de la mi-mars, François Bayrou avait refusé de partir en campagne trop tôt, ne commençant sa série de meetings que le 25 mars 2012, c’est-à-dire après l’obligation d’égalité des temps de paroles des candidats. Il aurait dû la commencer entre le départ de François Hollande (22 janvier 2012) et le départ de Nicolas Sarkozy (15 février 2012), une fenêtre médiatique qui n’a pas pu se renouveler.

La réaction de François Bayrou lors de la tuerie de Toulouse a-t-elle eu une conséquence ? Difficile de le dire mais je suis convaincu qu’il a eu raison de s’exprimer comme il l’a fait à Grenoble le 19 mars 2012. Son analyse était valable quel que soit le coupable des tueries et la presse l’a d’ailleurs largement saluée.

La campagne de François Bayrou s’est révélée payante pour l’ensemble du débat national puisque la plupart de ses thèmes ont été repris par ses concurrents.

Que va-t-il faire ? La situation paraît moins avantageuse pour lui qu’en 2007 mais peut-être réagira-t-il plus habilement. Il a adopté une attitude claire : des questions aux deux finalistes et une prise de responsabilité.

De toute façon, il n’est pas propriétaire de ses voix et il ne pourra pas adopter une position qui satisfasse tous ses soutiens. Déjà, Jean-Luc Bennahmias a ouvertement annoncé son choix en faveur de François Hollande alors qu’il n’est pas un secret que Jean Arthuis, par exemple, se prononcera dans quelques jours en faveur de Nicolas Sarkozy.

Dans ces conditions, comment pouvoir réunifier les centristes dispersés entre l’UMP et le PS ? Ce sera une tâche délicate de François Bayrou et sans doute sa seule mission politique pour les élections législatives : imaginer un label commun entre tous les centristes, probablement à partir d’une déclaration commune de valeurs.


2. Marine Le Pen autour de 18%

Le score du FN est historiquement haut. C’est une évidence qu’il faut admettre pour comprendre l’avenir. La candidature de Marine Le Pen fut donc sous-estimée par les sondages malgré les corrections qui avaient surestimé Jean-Marie Le Pen en 2007 (10,4%).

Il semble également notable que le vote pour Marine Le Pen est de plus en plus d’adhésion et de moins en moins de protestation. Ce qui est grave dans un certain sens. Son objectif est tout simplement l’éclatement de l’UMP. C’est pour cette raison qu’il y a de fortes chances pour que même en cas d’échec de Nicolas Sarkozy, l’UMP reste en l’état à court terme, pour une question de survie politique.

D’un point de vue symbolique, le score de Marine Le Pen est comparable au total Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret de 2002 (19,2%) mais ne parvient pas à se qualifier pour le second tour à cause d’un écart trop important avec le candidat arrivé en deuxième. Cela prouve également que le vote Le Pen n’a pas vraiment d’utilité sinon à empêcher de gouverner en rond. C’est d’ailleurs le but affiché de Marine Le Pen : prendre le leadership de la future opposition.

Le total des votes extrêmes est d’environ 31%, soit situé entre 2002 (39,0%) et 2007 (19,3%), comme d’ailleurs le taux de participation. Il est en fait comparable à celui de 1995 (28,9%). En 1988, ce total faisait 25,7%.


3. Match François Hollande vs Nicolas Sarkozy

L’écart est très serré entre les deux candidats et chacun pourra y voir une part heureuse. D’un côté, François Hollande peut se réjouir que pour la première fois, un Président sortant n’est pas premier au premier tour. Mais Nicolas Sarkozy peut également rappeler que son score est nettement supérieur à celui de Jacques Chirac au premier tour du 21 avril 2002 (19,8%).

Il est faux de dire que pour le candidat socialiste, c’est un score historiquement haut. François Mitterrand avait fait par exemple nettement plus en 1974 (43,2%) et cela même en comptabilisant les voix de Jean-Luc Mélenchon, mais également en 1988 (34,1%). Vu l'état de détestation du candidat sortant dans l'opinion, on aurait pu imaginer un score au-delà de 30% pour son concurrent direct et surtout, un écart plus grand que les quelques pourcents que les résultats partiels lui attribuent en avantage.

Cependant, l’élection de 2012 pourrait se profiler comme celle de 1981 avec la grande difficulté du candidat sortant à renouveler son positionnement pour redonner espoir dans une situation de crise très grave et d’usure du pouvoir.

Je pense que rien n’est joué même si François Hollande reste le favori (ce qui est le cas depuis la chute de DSK en mai 2011).


4. Jean-Luc Mélenchon : capitulation sans condition

Le score de Jean-Luc Mélenchon est plus faible que les sondages l’envisageaient mais en se hissant au-dessus de 10%, il fait quand même un résultat nettement meilleur que le PCF depuis 1988. Pourtant, on peut aussi reprendre le total PCF-extrême gauche et constater que le total de 2012 est à peine supérieur à celui de 2007 (8,9%) et inférieur à celui de 2002 (13,9%).

La déclaration de Jean-Luc Mélenchon du 22 avril 2012 a été très claire : aucune négociation et vote pour François Hollande dans un seul but, battre le candidat sortant. Il est assez étrange d’imaginer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon obéir ainsi à des consignes de vote qui pourraient sentir le parfum de la trahison : comme prévu, la candidature du Front de gauche avait pour but de rabattre les électeurs dans le giron socialiste. Pourtant, les électeurs d’Arnaud Montebourg à la primaire socialiste avaient déjà connu cette mésaventure. Les leçons doivent être répétées sans cesse pour être apprises…


5. Et les autres ?

Les autres ont des scores légèrement supérieurs à ceux prévus par les sondages. La plus à plaindre est sans doute Eva Joly qui aurait mérité plus de voix mais dont la manière de faire campagne a été considérablement contreproductive.

Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Poutou peuvent se réjouir d’avoir dépassé le 1%, ce qui n’était pas évident au début de la campagne.


6. Maintenant, la campagne du 2e tour

Inutile de dire que les deux semaines qui vont venir seront violentes. Nicolas Sarkozy mettra toute son âme dans la bataille de ce second tour. Son problème est multiple.

D’un point de vue arithmétique, il est donné largement perdant car il n’a quasiment aucune réserve de voix, au contraire de François Hollande. Et avec la soumission inconditionnelle de Jean-Luc Mélenchon et d’Eva Joly, l’UMP perd un argument de poids : la possible influence du PCF sur la politique que pourrait mener le PS. Pourtant, le Font de gauche est prêt à rendre difficile la vie d’un éventuel gouvernement socialiste et il n’est pas impossible qu’il y ait des grèves pour capitaliser le score de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas un hasard si le prochain rendez-vous politique de l’ex-candidat communiste est maintenant le 1er mai.

D’un point de vue thématique, le choix de Nicolas Sarkozy va être très délicat aussi à faire (et il faudra qu’il choisisse rapidement). Cela déterminera d’ailleurs probablement mon vote du 6 mai : va-t-il chercher à récupérer une partie de l’électorat de Marine Le Pen ou va-t-il plutôt se recentrer pour s’assurer d’une majorité des électeurs de François Bayrou ?

La soirée électorale a malheureusement donné un petit aperçu : dès 20h00, Jean-François Copé a en effet comptabilisé sans scrupule le FN dans l’électorat de la droite, en additionnant purement et simplement UMP et FN. Les responsables socialistes présents sur le plateau de TF1 n’ont pas bougé les sourcils. Seule, Cécile Duflot a exprimé sa surprise d’un tel décompte.

Pourquoi le silence chez les socialistes ? Cela paraît assez compréhensible puisque eux aussi voudraient récupérer une partie de cet électorat du FN, sur la base de l’antisarkozysme. Les éléments de langage des représentants du PS paraissent assez habiles : expliquer qu’il y a deux types d’électeurs du FN, ceux qui adhèrent aux thèses de ce parti, et là, il n’y a rien à faire, et ceux qui, déboussolés par la situation économique et sociale, ont cherché à exprimer leur colère, et à eux, le PS propose le changement. C’est Ségolène Royal qui est chargée d’exploiter ce filon en reprenant le slogan de sa campagne de 2007, l’ordre juste.

La bataille des débats ne doit pas faire oublier un point essentiel : le candidat favori n’a jamais intérêt à prendre des risques alors que son rival n’a rien à perdre. En proposant trois débats, un sur l’économie, un sur la société et un dernier sur l’international, Nicolas Sarkozy paraît raisonnable car les sujets sont nombreux et complexes, sans oublier de souligner néanmoins une certaine hypocrisie puisque le même avait refusé un débat avec ses concurrents avant le premier tour.

C’est de bonne guerre que François Hollande refuse ces trois débats pour n’en accepter qu’un seul. Pourtant, ce dernier était d’accord pour qu’il y eût cinq débats télévisés lors de la primaire socialiste. L’élection présidentielle serait-elle moins importante que le choix interne à un parti ? Dans cette polémique, le PS risque d’y perdre quelques plumes.


7. Maintenant…

Les déclarations des deux candidats qualifiés pour le second tour ont montré qu’ils manquaient de voix, ou plutôt, que leur voix était quasiment cassée par trois mois de campagne intense. Les deux dernières semaines continueront avec cette même intensité avec ce clivage : le ras-le-bol contre la personnalité de Nicolas Sarkozy et la peur d’un Président qui n’aurait aucune expérience gouvernementale dans un pays miné par la crise. La prime sera probablement au plus endurant.

En résumé, percée de Marine Le Pen, déception pour Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, et victoire par défaut du couple Nicolas Sarkozy/François Hollande. Le candidat socialiste a remporté la première manche, mais il est loin d’avoir gagné la bataille.

Entre la division et l’illusion, je vais avoir quand même un peu de mal à choisir. Et je ne pense pas être le seul dans ce cas, même si ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Bayrou.
Marine Le Pen.
Nicolas Sarkozy.
François Hollande.
Jean-Luc Mélenchon.

(Illustrations : tableaux de Salvador Dali).

yartiDALIpremiertour02



http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-elu-du-6-mai-2012-sera-t-il-l-115292

 



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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 22:33

Le meilleur lien pour avoir les informations les plus certaines sur les résultats de l'élection présidentielle est celui du Ministère de l'Intérieur :

http://elections.interieur.gouv.fr/PR2012/index.html

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sultats_d%C3%A9taill%C3%A9s_de_l%27%C3%A9lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_2012#R.C3.A9sultats_nationaux

 

 

Pour avoir les résultats communes par communes du premier tour de l'élection présidentielle, il y a deux liens dans la presse à connaître :

http://www.lemonde.fr/resultats-election-presidentielle/alerte/


http://elections.lefigaro.fr/resultats/election-presidentielle-2012/



SR

 

 

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 06:28

Si on laissait faire les sondages, Nicolas Sarkozy et François Hollande seraient qualifiés pour le second tour et François Hollande serait élu au second tour avant même que les électeurs ne se soient prononcés. Quatrième et dernière partie.


yartiBayrou20120418L06C’était l’objet de ces réflexions bipolaires : en prenant les sondages au mot et en essayant de jouer au jeu pour et contre, il n’y a rien de concluant. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment étonnant.

Car finalement, le seul candidat qui vaille est François Bayrou. La preuve, c’est que les autres candidats ont repris ses principaux thèmes de campagne : moraliser la démocratie, produire en France, désendetter l’État, réformer l’éducation.

Autre preuve, tous les sondages indiquent que le programme du candidat centriste est le plus sérieux et le plus apprécié. Un sondage TNS-Sofres pour i-Télé publié le 13 avril 2012 a même indiqué que François Bayrou avait la plus haute stature présidentielle par rapport à ses rivaux : pour 62% des sondés, il développe une véritable vision, pour 47%, un vrai projet, et pour 39%, il a l’étoffe d’un Président de la République (François Hollande seulement 38%). Seul Nicolas Sarkozy a une "meilleure étoffe" mais sans vision et sans véritable projet.

Ses idées sont plébiscitées dans tous les sondages, et pourtant, les intentions de vote ne suivent pas.

Françaises et Français, que voulez-vous donc ?!
Paillettes ou vérité ?

Je vous propose cinq raisons utiles de préférer François Bayrou aux autres candidats, principalement marchands de sommeil à leurs heures. Et là, je ne parle que du fond.


1. Le seul qui va moraliser immédiatement la vie politique

Le 25 février 2012 à la Maison de la Chimie à Paris, François Bayrou s’est engagé solennellement à organiser un référendum pour assainir la démocratie dès le 10 juin 2012, premier tour des élections législatives, avec des mesures fortes : reconnaissance du vote blanc, interdiction réelle du cumul des mandats, transparence sur Internet des votes des parlementaires, réduction du nombre des parlementaires et instauration d’une dose de proportionnelle, nomination particulière et indépendance du Ministre de la Justice, grande sévérité contre les élus condamnés (inéligibilité de dix ans irrévocable), clarification des incompatibilités et prises d’intérêt entre élus et affaires privées, etc. (plus de détails ici).

À l’aide de plusieurs juristes (dont Pierre Albertini, ancien député-maire de Rouen), François Bayrou a cherché à passer à la moulinette tout ce qui éloignait les citoyens des élus et de la vie politique et à y trouver une réponse simple et claire.

Son idée a tellement plu que ses propositions ont été reçues très positivement par les équipes de campagne des deux favoris (et seront sans aucun doute la base d’un éventuel accord entre les deux tours le cas échéant).


2. Le seul garant d’un État impartial et fort

Citant une fois encore Raymond Barre dont il est l’héritier, François Bayrou a prôné à Lille le 18 avril 2012 un État à la fois impartial et fort : « L’État n’a pas besoin de girouettes mais de caractère ! ».

Il a ironisé sur la transhumance des anciens ministres de l’actuelle majorité et de hauts fonctionnaires qui s’étaient ralliés à Nicolas Sarkozy en 2007 et qui changent de bord pour aller vers François Hollande qui leur a promis des places (voir en particulier ici) : « La transhumance, c’est très bien pour les moutons et les brebis » mais pas pour des responsables du pays.

Continuant la métaphore : « Le troupeau ovin, au signal du berger, se précipite vers la nouvelle bergerie que les sondages désignent, c’est un signe inquiétant. ».

Il veut un État qui se repose sur des serviteurs solides comme des chênes, pas sur des roseaux qui se plient au moindre vent (« Je vous promets une République et un État qui seront bâtis sur des chênes et pas sur des roseaux. »), et qui sont désignés pour leurs seules compétences et expériences : « On a besoin de tout le monde ! » sous-entendu, pas seulement de ceux qui sont encartés dans le même parti que le Président de la République.

Pour évoquer les transfuges, sur RTL le 19 avril 2012, il a parlé aussi de « gnous courant vers les points d'eau ».

yartiBayrou20120418L02


3. Le seul lucide dans la construction européenne

François Bayrou est un partisan acharné de la construction européenne. Il souhaite y mettre plus de démocratie en faisant élire directement par les peuples les principaux dirigeants européens.

Il soutient par ailleurs l’euro et l’Union Européenne face à ceux qui voudraient une solution argentine. À Lyon le 16 avril 2012, François Bayrou a rappelé ce que signifiait une solution argentine : « Je vais vous le dire, ce qu’il s’est passé en Argentine, en deux chiffres : en six mois, le niveau de vie de la population argentine s’est effondrée de 50% et, au sein de la population argentine, 53% de la population est passée au-dessous du seuil de pauvreté et des centaines de milliers d’Argentins ont été obligés de prendre la route de l’exil pour survivre. Eh bien, je ne veux pas pour mon pays du drame que les Argentins ont vécu. Je vous demande d’écarter ces mauvais inspirateurs, ces mauvais conseillers, ces gens qui diffusent des poisons dans la société française. ».

Ses mots sont forts mais justifiés contre tous ceux qui veulent remettre en cause la monnaie unique ou qui refusent de payer la dette que les gouvernements français depuis trente ans ont accumulée (ce ne sont pas les banques qui ont endetté l’État, ce sont ces gouvernements démocratiquement issus).

En sortant de l’euro, la France multiplierait par deux ou par trois sa dette, de manière mécanique, par la dévaluation de sa monnaie. Et en refusant de payer sa dette, la France ne pourrait plus emprunter de nouveau, cela voudrait dire qu’elle ne pourrait plus s’autoriser aucun déficit non pas en 2016 ou en 2017 mais dès mai 2012 ! Des coupes budgétaires massives seraient alors nécessaires et les pensions de retraite et les salaires des fonctionnaires ne seraient plus assurées. Le mot "poisons" n’est même pas assez fort pour décrire l’irresponsabilité des candidats qui prônent un tel repli sur soi.

Cela ne signifie pas que l’Europe actuelle soit satisfaisante : « Le modèle européen nous a protégés depuis des années. Il va falloir le rénover. Je n’ai aucun doute sur ce sujet, mais nous devons le considérer comme la garantie principale d’avenir de notre pays. Non pas en croyant ou en imaginant naïvement que les autres pourront faire le boulot à notre place, cela n’est pas vrai. Jamais dans l’histoire des peuples, on ne peut remplacer la volonté d’un peuple de se reconstruire ou de se redresser par des interventions extérieures (…). ».

yartiBayrou20120418L03


4. Le seul sérieux dans la réindustrialisation de la France

Produire en France, c’est le leitmotiv de la campagne de François Bayrou. Produire en France pour acheter français. Le candidat centriste a expliqué qu’il n’y avait pas d’incompatibilité de prôner la construction européenne avec développer l’activité industrielle uniquement en France à partir du moment où notre modèle social, celui que tout le monde veut sauvegarder (sécurité sociale, retraites par répartition, assurance chômage, allocations familiales), n’est financé qu’au niveau national, sans aucune dotation européenne.

C’est important de le rappeler : aucune politique de dopage de la demande (augmentation des salaires etc.) ne pourra réussir si les consommateurs achètent des produits étrangers. Au contraire, cela creusera encore un peu plus le déficit commercial et n’arrangera pas plus les finances de l’État. Pourtant, c’est l’erreur que voudrait commettre (une fois encore) la gauche si elle parvenait au pouvoir.

François Bayrou a mis en parallèle la France et l’Allemagne, qui sont deux pays de même niveau, avec les mêmes coûts salariaux, les mêmes protections sociales, et la même monnaie. L’un a 70 milliards d’euros de déficit du commerce extérieur (en déficit croissant depuis 2005), l’autre a 160 milliards d’euros de bénéfice du commerce extérieur.

Tous les autres candidats ont repris l’idée d’inciter les entreprises à produire à nouveau en France, ce qui est très bien. Mais il ne s’agit pas de faire de l’incantation comme on le fait depuis trop longtemps. L’État ne doit pas se substituer aux entreprises, à l’économie, mais il doit en comprendre les mécanismes.

Ainsi, en étudiant attentivement chaque filière, François Bayrou a cherché à comprendre pourquoi la France ne produit plus et pourquoi l’Allemagne produit beaucoup. L’Allemagne était au même niveau que le France en 2004 mais le gouvernement de Gerhard Schröder avait décidé de mettre en œuvre un plan industriel qui porte maintenant ses fruits, en regardant filières après filières les spécificités de chaque marché.

À Lyon, François Bayrou a pris pour exemple la filière bois. La France métropolitaine a 16 millions d’hectares de forêts et 450 000 emplois. En Allemagne, il y a 11 millions d’hectares de forêts et 800 000 emplois. Cela voudrait dire qu’en France, il manque 700 000 emplois avec ses ressources forestières. Pourquoi ? Parce que l’Allemagne a décidé d’un grand plan de réimplantation de scieries et que la France va en Allemagne pour scier ses arbres !

À Lille, le candidat centriste a donné un autre exemple, avec l’industrie automobile. Il y a sept années, Renault produisait 1,2 million de véhicules en France et Volkswagen autant en Allemagne. Aujourd’hui, Renault ne produit plus que 440 000 véhicules en France et Volkswagen en produit 2,2 millions en Allemagne. Les ouvriers de Volkswagen ont même eu droit à une prime de 7 500 euros pour les remercier du travail accompli.

Au-delà d’une revue détaillée de l’industrie française, François Bayrou propose des assouplissements en faveur des salariés (CDI, retraites à la carte) et une augmentation des droits des employés en considérant que les salariés doivent être en partie propriétaires de leur entreprise. Cela se traduira par l’entrée de représentants du personnel avec droit de vote dans les conseils d’administration des entreprises ainsi que dans les comités de rémunération afin de mieux contrôler les rémunérations de leurs dirigeants.

C
e que propose François Bayrou n’est donc pas utopique ni coûteux. Cela permet de développer l’économie tout en renforçant le social.

yartiBayrou20120418L04


5. Le seul capable de rassembler les Français autour de leur destin commun

Parce que François Bayrou est un homme libre et indépendant, il est capable de refuser de donner des gages aux extrêmes, et cela est essentiel dans un pays de plus en plus morcelé et divisé.

Voter François Bayrou, c’est est la garantie d’en finir avec toutes les stigmatisations. On sait très bien, dans l’histoire récente, à quoi a conduit la recherche du bouc émissaire.

Pour les uns, ce sont les immigrés, les étrangers, les musulmans, les chômeurs ; pour les autres, ce sont les riches, les grands patrons, les capitalistes, les banquiers, les Américains, les financiers, les chefs d’entreprises, etc. mais dans tous les cas, ce sont des boucs émissaires pour ne pas regarder lucidement la situation actuelle : ce ne sont pas les acteurs ou des chanteurs qui gagnent des millions qui sont responsables des déficits publics (et dont l’imposition confiscatoire des revenus ne rapporterait quasiment rien à l’État, dixit François Hollande lui-même !), ce ne sont pas les immigrés qui prennent le travail des nationaux (au contraire, parfois, ils apportent de l’activité).

Toutes ces stigmatisations ont pour seul but de dévier du véritable sujet : pourquoi on ne produit plus en France, et ont pour conséquence (j’espère involontaire) : une société de plus en plus décomposée.

François Bayrou a proposé clairement, le 18 avril 2012, la méthode gaullienne. Il a rappelé qu’en 1958, De Gaulle n’avait aucun parti et très peu de fidèles parmi les parlementaires. Pendant quatre ans, il a formé un gouvernement d’unité nationale avec les socialistes, les centristes, les indépendants et les gaullistes et la France qui, en 1958, devait chercher ses ressources auprès du FMI, a pu de nouveau prospérer en 1962 (voir en particulier l’action de Jean-Marcel Jeanneney et du plan Rueff).

Le candidat centriste ne veut pas bien sûr se comparer à De Gaulle, il n’en a pas l’ambition, mais il a voulu montrer par cet exemple que le redressement national peut se faire en quelques années si chacun, hors des habitudes claniques, accepte de se remonter les manches et de travailler ensemble, car c’est seulement par l’unité nationale, loin de toute pression des extrêmes, que le futur gouvernement pourra redresser la France et reprendre la voie de la prospérité.


Cinq raisons

J’ai développé cinq raisons de soutenir la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle, mais il y en a bien plus.

Ce qui est remarquable, à l’automne 2011, lorsque la crise des dettes souveraines était au plus haut en Europe (mais pourrait revenir plus vite qu’on pourrait le penser), c’est que François Bayrou aurait pu se reposer sur ses lauriers de Cassandre en disant quelque chose du genre : "Je vous l’avais dit dès 2002, et encore plus en 2007 en en faisant le thème principal de ma campagne", ce qui n’aurait eu aucun intérêt pour le pays.

Au contraire, loin de faire du triomphalisme sur la situation noire qu’il avait prédite, il a voulu faire de cette campagne présidentielle un véritable réservoir à solutions, solutions pour produire en France, solutions pour réformer l’éducation, solutions pour moraliser la vie politiquer et refonder la démocratie en renouant le lien de confiance entre les citoyens et leurs élus.

Les campagnes électorales sont l’occasion, hélas, des surenchères les plus démagogiques. Faut-il avant tout plaire aux électeurs (et les infantiliser) ou faut-il les responsabilités (et les considérer comme des adultes) ? C’est tout le pari de François Bayrou, dire la vérité aux Français et leur apporter des débuts de solution.

À Lille, François Bayrou a rendu hommage à André Diligent, disparu le 3 février 2002, qui fut sénateur-maire de Roubaix et un dirigeant historique du mouvement centriste. Il avait dit à François Bayrou jusqu’à son lit de mort : « François, ne lâche rien ! ».

Alors, modestement, je dis aux électeurs :

Ne lâchez rien !
Les 22 avril et 6 mai 2012, c’est VOTRE élection !
Pas celle des médias, ni des sondages, ni des désinformateurs.
C'est la vôtre. Profitez-en le plus librement possible !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Discours de François Bayrou à Lyon (16 avril 2012).
Discours de François Bayrou à Lille (18 avril 2012).
Ni Hollande ni Sarkozy.
Moraliser enfin la vie politique.
Unité nationale.
Un État impartial.
Une retraite à la carte.
Un CDI unique.
Pas de majorité ?
Un homme constant intellectuellement et politiquement.
Manichéisme.
La famille centriste.
Programme présidentiel de François Bayrou.
Profession de foi de François Bayrou (2012).
Bayrou au Zénith.

yartiBayrou20120418L05


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/reflexions-bipolaires-4-5-raisons-115094

 

 

 

 

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 05:18

Si on laissait faire les sondages, Nicolas Sarkozy et François Hollande seraient qualifiés pour le second tour et François Hollande serait élu au second tour avant même que les électeurs ne se soient prononcés. Troisième partie.


yartiNiNi01C’était l’objet de ces réflexions bipolaires : en prenant les sondages au mot et en essayant de jouer au jeu du pour et du contre, il n’y a rien de vraiment concluant. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment étonnant. Troisième étape de mon raisonnement, voici en effet trois raisons qui me feraient ne voter ni pour François Hollande ni pour Nicolas Sarkozy.


1. Les deux candidats sont de la même farine.

Les deux candidats favoris ont pris pendant cette campagne pour même modèle François Mitterrand, qui n’est pas un exemple de sincérité et d’honnêteté dans l’histoire politique française ; l’un en mimant sa campagne de 1981 (même intonation de voix, même construction d’une pseudo-légende etc.) ; l’autre en mimant sa campagne de 1988 (même type d’affiche électorale de profil, même lettre aux Français etc.).

Leur objectif est le même : non seulement les deux favoris veulent le pouvoir, le garder ou le conquérir, mais ils le veulent aussi pour leur clan et les enjeux sont importants. Ils déploient des moyens extraordinaires, en communication, en meetings (jusqu’à jouer dans un combat de coqs entre Concorde et Vincennes) qui augurent mal d’une politique raisonnable de réduction des dépenses publiques (le déficit a été revu à la hausse pour 2013 : 3,9% au lieu de 3,0% ce qui fait que le retour à l’équilibre aura au moins un an de retard).

Si le candidat socialiste a cherché à se différencier de son concurrent en parlant de "candidat normal", il est clair que ce n’est qu’une devanture du même milieu, celui où la réussite matérielle est l’essence de la motivation. Inutile d’insister sur le candidat sortant, mais le Fouquet’s ou le yacht au large de Malte ne sont pas plus critiquables que les salades à plus de cent euros dans d’autres restaurants chic ou les Porsche d’amis proches.

Ce duel n’est qu’une rivalité de copinages. Et le mouvement de soutien de quelques personnalités depuis quelques semaines en faveur du candidat favori (Corinne Lepage, Martin Hirsch, Azouz Begag, Fadela Amara etc.) n’est que le résultat d’une recherche classique pour bien se placer et bénéficier du changement. Je conseille d’ailleurs à Hervé Morin d’emboîter le pas…

L’endettement excessif de la France n’est pas anodin : il est le résultat de trente années de clientélisme à droite comme à gauche, et il est très facile de décider de dépenses lorsque l’argent sort de l’État, donc, de la poche des contribuables et des banquiers.

Si dans cette campagne, les vrais sujets comme l'emploi ou les retraites n’ont pas été abordés, c’est avant tout à cause de ces deux candidats bling-bling qui n’ont joué que sur des postures.


2. Les deux grands partis (UMP et PS) sont soumis à leur extrême.

C’est le jeu mécanique de l’élection présidentielle qui veut qu’au premier tour, les candidats des deux grands partis accentuent leurs positions dures, centrifuges, et cela surtout quand d’autres candidats les concurrencent efficacement sur leurs bords extrêmes, que ce soit avec Marine Le Pen à droite ou Jean-Luc Mélenchon à gauche.

Alors que les deux candidats favoris sont issus de courants politiques plutôt modérés (Martine Aubry avait même reproché à François Hollande de représenter la "gauche molle"), cela a donné d’un côté, des propositions de référendum pour stigmatiser les immigrés ou les chômeurs, et de l’autre côté, l’imposition confiscatoire à 75%, des mesures complètement loufoques qui n’auraient jamais été annoncées sans l’existence de près de 30% d’intentions de vote extrêmes.

En clair, les deux candidats favoris ne sont pas libres de faire la politique qu’ils souhaiteraient sincèrement mener car leur volonté de gagner les élections (présidentielle et législatives) les contraint à se désaxer par pure démagogie électorale.

Il serait temps, au contraire, que les électeurs priment un candidat ou une candidate qui expose en toute liberté son analyse de la situation actuelle ainsi que les solutions qu’il ou elle entend apporter modestement.


3. Éclatement des deux grands partis gouvernementaux.

En n’élisant ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande, les électeurs amorceraient une double recomposition du paysage politique français, ce qui serait très sain pour notre démocratie. Je l’ai déjà indiqué dans les deux précédents articles mais je réinsiste ici.

L’UMP n’est qu’un syndicat de droite pour assurer la victoire. S’elle échoue, elle n’a plus de raison d’être puisqu’elle regroupe des personnalités qui n’ont visiblement pas les mêmes valeurs : entre un Claude Guéant ou un Patrick Buisson qui n’hésitent pas souffler sur les braises d’une certaine xénophobie rampante, et un Pierre Méhaignerie qui avait hésité à faire le pas de l’ouverture rocardienne ou une Nathalie Kosciusko-Morizet qui ne cesse de militer farouchement contre les idées du FN, il y a un fossé idéologique étonnamment large.

Le PS, lui, regroupe des sensibilités socialistes avec comme seul point commun la capacité de gérer des collectivités locales, car il faut bien dire, et la primaire socialiste l’a bien montré, qu’y a-t-il de commun entre un Manuel Valls et un Arnaud Montebourg, par exemple ? Ou entre un Pierre Moscovici et un Benoît Hamon ? Pourtant, ils sont tous dans le même parti, comptent bien y rester pour éventuellement atteindre les commandes (la lutte est d’ailleurs déjà bien engagée, avec Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis dans les favoris). Il est curieux que sur la construction européenne ou sur la conception même de l’économie (doit-elle être ouverte ou repliée sur elle-même ?), le PS n’a toujours pas fait son congrès de clarification définitive et ce ne serait certainement pas avec François Hollande à l’Élysée, habile manœuvrier interne pendant onze ans, que le flou serait dissipé, au contraire.


Trois raisons

L’échec des deux candidats de l’UMP et du PS remettrait en cause cette bipolarité pas forcément voulue par De Gaulle mais plutôt par François Mitterrand en 1971 (avec l’union de la gauche, rejetant les centristes de la gauche) et Jacques Chirac en 2002 (avec l’UMP, phagocytant du coup les centristes à droite).

C’est donc une réelle chance que depuis dix ans, un homme a eu le courage d’éviter la disparition totale de cette force centrale, d’autant plus qu’il jouit, par son indépendance politique et intellectuelle, d’une entière liberté de positionnement, loin des hypocrisies claniques. Ce sera mon dernier article sur mes réflexions bipolaires.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Manichéisme.
L’esprit de Valence.
Expérience dans la décision.
Coup de menton.
Pas de majorité ?



yartiNiNi02 

 

  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/reflexions-bipolaires-3-3-raisons-114975

 

 

 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 23:02

Le candidat centriste François Bayrou a dénoncé le 18 avril 2012 à son meeting au Zénith de Lille devant trois mille personnes la transhumance des anciens ministres de droite et des hauts fonctionnaires qui viennent de se rallier à la candidature de François Hollande. Il considère que l'État doit rester impartial et fort, pas souple comme tous ces ralliés de fraîche date qui changeront la fois suivante.

Cliquer sur le lien pour télécharger le discours de Lille (fichier .pdf) :
http://www.bayrou.fr/media/PDF/Discours_de_Lille.pdf



http://www.bayrou.fr/article/je-vous-promets-une-republique-batie-sur-des-chenes-et-des-fondations-solides-et-non-une-republique-batie-sur-des-roseaux



SR

 

 

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